A partir de ce mercredi 29 novembre, le délai pendant lequel un suspect peut être privé de liberté sans qu’un juge n’intervienne passera de 24 à 48 heures. L’extension de la garde à vue sera inscrite mercredi au Moniteur belge en entrera donc en vigueur. Cette mesure faisait partie des 18 annoncées par le gouvernement fédéral en novembre 2015, au lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis. Les attentats du 22 mars à Bruxelles avaient encore ravivé l’attention sur la mesure. Il a cependant fallu plus d’un an pour convaincre une majorité des deux tiers, nécessaire pour modifier la Constitution.

A l’origine, le gouvernement voulait porter la garde à vue à 72 heures, mais le projet s’est heurté une forte opposition, notamment des juges d’instruction (voir notre article). Le compromis des 48 heures a finalement reçu le feu vert de la Chambre au cours de l’été (voir notre article). Trois mois plus tard, en octobre, le Sénat a adopté cette modification de l’article 12 de la Constitution.

Moniteur belge

Moniteur belge

Alors qu’elle devait donner plusieurs conférences en Italie à l’occasion des 50 ans du FPLP, la dirigeante palestinienne Leïla Khaled s’est vu refusée d’entrer en Italie et expulsée vers la Jordanie le mardi 28 novembre dernier.
Cela fait suite à des nombreuses pressions d’officines sionistes italiennes et d’organisations de droite et d’extrême droite condamnant la venue de la représentante du FPLP, organisation considérée comme « terroriste » par l’Union Européenne.
Néanmoins, les différentes conférences annoncées sont maintenues et Leila Khaled interviendra par vidéo-conférence (voir les détails ici).

La députée palestinienne et icône de la résistance, Leila Khaled

La députée palestinienne et icône de la résistance, Leila Khaled

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Une trentaine de manifestants solidaires, dont certains venus d’Allemagne, se sont rassemblés devant le Palais de Justice de Liège ce mardi à l’occasion de l’audience de Erdal Gököglu, un militant révolutionnaire antifasciste d’origine turc, poursuivi par l’Allemagne. Voir notre article précédent. Cette dernière demande son extradition et lui reproche principalement trois choses: d’avoir vendu des revues, organisé des concerts, et organisé une conférence à l’Université de Berlin, conférence lors de laquelle il est intervenu. Erdal, emprisonné depuis le 13, est arrivé à l’audience entourés par huit policiers cagoulés, il portait une ceinture spéciale à laquelle il était menotté, ceinture qui lui a été retirée pendant l’audience à la demande de la juge. Des mesures de sécurité lourdes pour ce qui ne ressemble pas même à des délits. Mais cela n’a pas empêché le Procureur de demander à ce que la Belgique fasse confiance à l’Allemagne en acceptant la demande d’extradition. Le résultat de l’audience sera normalement connu dans la journée. Depuis son arrestation il y a deux semaines, il n’a reçu ni papier, ni enveloppes, ni timbres.

Mise à jour: Le juge a décidé d’extrader, la défense a fait appel, nouvelle audience dans 15 jours.

Rassemblement pour Erdal Gokoglu

Rassemblement pour Erdal Gokoglu

Rassemblement pour Erdal Gokoglu

Rassemblement pour Erdal Gokoglu

Le rassemblement de demain, 29 novembre à 18h30, organisé par la campagne Stop Répression, a été finalement interdit par la ville de Bruxelles. Le motif étant que « la manifestation n’avait pas fait l’objet d’une demande d’autorisation ».

Plus d’info sur le rassemblement dans notre précédent article.

Mise à jour : le rassemblement est reporté au samedi 2 décembre, plus d’info dans un prochain article.

Jambon

Jambon

Fabio Vettorel, jeune militant italien arrêté lors des manifestations contre le G20 de Hambourg à été libéré. Il n’a tout de fois pas le droit de quitter la ville et a du payer une caution de 10’000 euros. Fabio avait choisi d’assumer son choix de venir à Hambourg comme un acte politique. Il a déclaré devant le tribunal :
«Le choix de venir à Hambourg a été celui d’une prise de parti. Le choix d’être du côté de ceux qui demandent des droits et contre ceux qui veulent leur retirer. Le choix d’être du côté de tous les oppressés du monde et contre les oppresseurs. Le choix de combattre les puissants, grands et petits, qui utilisent le monde comme si c’était leur jouet et qui ne se soucient pas du fait que c’est toujours la population qui en fait les frais. J’ai fait mon choix et je n’ai pas peur s’il doit y avoir un prix à payer injustement.»

Fabio Vittorel

Fabio Vittorel

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Un militant mapuche de 22 ans, Rafael Nahuel, a été tué et deux autres blessés par balles dans une opération lancée par les forces de sécurité argentines contre les indigènes résidant dans le sud du pays. Ce sont les troupes de la Marine qui, procédant à l’évacuation de terres mapuche dans la région du lac Mascardi, à 35 kilomètres de Bariloche, décrétée « parc national » par l’Argentine, se sont heurtées à des manifestants de la Resistencia Ancestral Mapuche (RAM), un mouvement né en 2013 dans le but de recouvrer les terres mapuche du sud de l’Argentine et du Chili entre les mains de l’État et du privé. De nombreuses manifestations de protestations on eu lieu depuis dans toute l’Argentine.

Rafael Nahuel

Rafael Nahuel

Demain mercredi 29 novembre, à 18H30, aura lieu un rassemblement à l’appel de la campagne « Stop répression » (voir ici l’appel). La campagne dénonce notamment l’utilisation des incidents des 11 et 16 novembre à Bruxelles au profit des discours racistes et pour la mise en place de nouveaux projets sécuritaires basés sur des préjugés. En effet, alors que Théo Francken réclame une « police des étrangers », un représentant syndical de la police déclare que « les jeunes doivent à nouveau avoir peur de la police » et Jambon réclame l’interdiction des rassemblements dans les quartiers où vivent un « certain type de jeunes ». Une campagne médiatiques initiées par des « sources dans les services de sécurité » a commencé contre cet appel. Une réunion entre Philippe Close et les services de sécurité est prévue ce mardi. Celle-ci pourrait aboutir à une interdiction pure et simple du rassemblement.

Mise à jour: le rassemblement est effectivement interdit.

Mise à jour 2 : le rassemblement est reporté au samedi 2 décembre, plus d’info dans un prochain article.

Jambon

Jambon

Joan Manel Gómez Sanz, l’un des 14 haut-responsables catalans arrêtés par l’État espagnol, il était plutôt visé secondairement par la police dans la répression qui a visé le référendum, mais son téléphone portable est devenu un élément clé de l’enquête. Le téléphone n’était pas suffisamment protégé et les enquêteurs ont pu découvrir que les indépendantistes utilisaient la messagerie Signal pour s’organiser. Deux erreurs ont été commises: premièrement le téléphone n’était pas suffisamment protégé (il aurait dû être chiffré -même avec le chiffrement par défaut d’Android- et éteint), et les messages de certaines conversations n’avaient pas de temps de disparition. Ce dernier point a permis aux enquêteurs d’accéder à plusieurs messages échangés, le premier a permis aux enquêteurs de savoir qui communiquait avec qui, à quelle fréquence, etc. Cette « cartographie » de la communication effectuée par la police est un phénomène extrêmement courant mais trop souvent ignorés. Plusieurs discussions sont menées sur les forums de Signal afin d’identifier sur quels points l’application aurait pu être plus efficaces. Par exemple, même lorsque le temps de disparition des messages est réglé, les heures auxquelles ont lieu les appels Signal ne sont pas effacés de la conversation.

Une vidéo (en espagnol) qui explique cette affaire.

Le téléphone saisi

Le téléphone saisi

Le régime carcéral du prisonnier républicain Gabriel Mackle s’est considérablement aggravé. L’État britannique, non content de l’internement de Gabriel (officiellement soupçonné d’appartenir à l’IRA-Continuité, la CIRA), l’a transféré dans le sinistre camp de Maghaberry où il s’est vu refuser tout accès au courrier, aux lettres et aux cartes de sa famille et de ses amis. La compagne de Gabriel, Joanna, lui a rendu visite hier matin 26 novembre, accompagné de deux amies. La visite a immédiatement été supprimée au premier prétexte futile (une tasse de café apportée à la table) avec une telle soudaineté, brutalité et promptitude d’exécution que cela trahissait l’intention préméditée, d’autant que le responsable du contact avec les familles a refusé de prendre acte de la plainte des visiteuse et a supprimé les permis de visite.

Gabriel Mackle

Gabriel Mackle

C’est demain mardi, à 8h45 du matin, que va comparaitre au Palais de justice de Liège Erdal Gököglu (voir notre précédent article). Militant révolutionnaire, Erdal Gökoglu a été longtemps prisonnier politique en Turquie. L’un de ses tortionnaires fut Maksut Karal, un des gardes du corps du président Erdogan. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la Turquie mais, vivant en Belgique depuis 2002, il y a été reconnu comme réfugié politique en 2007. Il souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff des suites de sa grève de la faim dans les prisons turques. C’est maintenant la justice allemande qui demande son extradition. Pour le soutenir à l’audience: Palais de Justice, 2, Rue de Bruxelles, 4000 Liège.

Erdal Gokoglu

Erdal Gokoglu