Lundi 6 mai, Thomas, un Gilet Jaune incarcéré à Fleury-Mérogis, a revendiqué dans une lettre « un usage juste de la violence ». Il est en prison depuis février, accusé d’avoir participé à des dégradations sur des voiture de luxe et de police ainsi que d’avoir lancé des projectiles sur la police durant l’acte XIII du mouvement (voir notre article).

Dans sa lettre, il rappelle les nombreux emprisonnements de Gilets Jaunes ainsi que les nombreuses brutalités et mutilations policières subies par ses camarades. Il admet également que « dans certaines situations, le conflit est nécessaire ». Il assume une partie des actes qui lui sont reprochés en étant pleinement conscient que cela lui vaudra de rester plus longtemps en prison.

Il conclut, en parlant du mouvement Gilet Jaune que « Ni la matraque, ni la prison ne semble arrêter ce mouvement. Je suis de tout cœur avec ceux qui continuent. »

Le restaurant de luxe Le Fouquet's en train de bruler durant l'acte XIII des Gilets Jaunes

Le restaurant de luxe Le Fouquet’s en train de bruler durant l’acte XIII des Gilets Jaunes

07/05/2019

Inde: Redditions

Deux guérilleros maoïstes ainsi que quatre membres d’une milice du parti se sont rendus ce lundi dans l’état d’Andhra Pradesh. Les deux hommes ont été identifiés, et d’après les autorités, ils auraient été partie prenante de diverses actions attribuées au PCI(maoïste) dans l’état. Tous deux avaient rejoint une milice en 2008 avant d’être promu et de suivre une formation armée leur permettant d’avoir une arme et de participer aux actions insurrectionnelles. Les miliciens étaient eux engagés dans des missions de fourniture de nourriture, de mobilisation de la population, de protection de guérilleros ainsi que de soutien au guérilleros dans la préparation d’actions armées.

Carte de l'Andhra Pradesh

Carte de l’Andhra Pradesh

Lundi 6 mai, quatre Gilets Jaunes ont été condamnés à deux ans de prison (dont 12 mois avec sursis) pour avoir incendier la barrière d’un péage dans la nuit le 15 décembre 2018 à Narbonne. Trois d’entre eux étaient jugés pour «détérioration ou dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux». Le quatrième comparaissait pour complicité, suspecté d’avoir fourni l’essence de sa moto pour l’incendie.

Le juge leur a signifié une interdiction de manifestation et de port d’arme pendant trois ans. Il les a en outre condamné à payer solidairement 288.000 euros à Vinci Autoroutes la et a ordonné leur maintien en détention.

Les quatre Gilets Jaunes avaient été arrêtés mi-février et devaient être alors jugés en comparution immédiate. Mais trois d’entre eux avaient demandé un délai pour préparer leur défense. Les quatre militants avaient alors été placés en détention provisoire en attendant leur procès.

L’incendie avait eu lieu le 15 décembre lors de l’acte VII des «gilets jaunes». Cet incendie était intervenu deux semaines après un autre feu plus important qui avait endommagé la même barrière de péage ainsi que des locaux de Vinci Autoroutes et ceux du peloton autoroutier de la gendarmerie. Au total 14 personnes avaient été arrêtées en janvier suite à ce premier incendie (voir notre article).

La préfecture de Haute-Loire, à Puy-en-Velay, incendiée par les Gilets Jaunes (archive)

La préfecture de Haute-Loire, à Puy-en-Velay, incendiée par les Gilets Jaunes (archive)

Au moins 20 combattants du Front de guérilla 53 de la NPA ont attaqué le poste militaire de Barangay Malibatuan, dans la municipalité d’Arakan. La fusillade a duré près de 30 minutes. Le poste était tenu par quatre militaires du 19e bataillon d’infanterie des Forces armées philippines et par des paramilitaires du CAFGU.

La région de l'Arakan

La région de l’Arakan

Jeudi 2 mai, les avocats du cabinet juridique Asrin ont pu rendre visite à leur client Abdullah Ocalan, sur l’île-prison d’Imrali. Ils tiendront une conférence de presse aujourd’hui pour parler de cette rencontre qui intervient après 8 ans d’interdiction de visite.

Cette rencontre, a sans doute été obtenue grâce à la grève de la faim, lancée le 8 novembre par Leyla Güven, députée HDP, pour mettre un terme au régime d’isolement imposé à Öcalan et à la répression brutale dans les prisons. Cette grève a été rejointe depuis par des centaines de prisonniers politiques (voir notre article). Cette grève avait également permis à Öcalan de rencontrer son frère en janvier après plus de deux ans d’isolement complet (voir notre article).

Abdullah

Abdullah

Jeudi, des policiers anti-émeutes ont utilisé leurs boucliers pour repousser des dizaines de femmes, des mères et épouses de prisonniers en grève de la faim, qui tentaient de se regrouper dans un parc à Diyarbakir, grande ville de la région majoritairement kurde du pays. C’est Leyla Güven, la députée du parti démocratique des Peuples (HDP), qui a entamé cette grève de la faim le 8 novembre 2018 afin de mettre un terme au régime d’isolement imposé à Abdullah Öcalan et à la répression brutale dans les prisons. Des centaines de prisonniers politiques l’ont depuis rejoint dans sa grève de la faim.

L'intervention policière à Diyarbakir

L’intervention policière à Diyarbakir

Il y a deux mois, Human Rights Watch a dénoncé un système de surveillance de masse dans la province du Xinjang, nommé IJOP (Integrated Joint Operation Platform – Plateforme intégrée d’opérations conjointes). IJOP recueille des informations à partir de plusieurs sources. L’une des sources est constituée des caméras de vidéosurveillance, dont certaines sont dotées de fonctions de reconnaissance faciale ou infrarouge (leur procurant une «vision nocturne»). Certaines caméras sont placées dans des lieux considérés comme sensibles par la police : lieux de divertissement, supermarchés, écoles et domiciles de personnalités religieuses. Une autre source encore est les «détecteurs de wifi», qui collectent les adresses d’identification uniques des ordinateurs, smartphones et autres périphériques en réseau.

L’application mobile IJOP pour smartphones androïd de la police du Xinjiang a été analysée par l’entreprise allemande Cure53 spécialisée en cybersécurité. Les types d’informations que recueille IJOP afin de déceler des conduites suspectes sont très variés et surtout ne correspondent pas à des activités illégales. L’app traite par exemple les titres des livres consultés par les internautes du Xijiang, leur consommation d’électricité, de carburant, l’utilisation de logiciels dits « déloyaux » (des messageries chiffrées et des VPN, les réseaux privés virtuels chiffrés empêchant l’identification des utilisateurs), leurs séjours à l’étranger (et les raisons de leurs séjours), leur géolocalisation, leurs relations à l’étranger, les plaques d’immatriculation de véhicules utilisés, les opinions politiques, croyances religieuses, stockage de nourriture, utilisation de smartphone ou non, relations de voisinage, jusqu’à l’utilisation de la porte principale ou d’une porte arrière pour sortir de son domicile, etc.

L’utilisation de l’app mobile par les forces de l’ordre chinoise du Xinjiang est simple : dès qu’une personne change de comportement une alerte est envoyée ou lors d’un contrôle routier, un indicateur de « dangerosité » est donné à l’agent via l’application. Sur les critères permettant de déterminer les comportements suspects, IJOP est capable de détecter et alerter la police si le propriétaire d’un véhicule n’est pas le même que celui qui achète de l’essence à la pompe. Ainsi, les « 36 comportements suspects basés sur des activités quotidiennes » absolument légales alertent les forces de l’ordre dès qu’ils remplissent des conditions d’anormalité établies par le logiciel. Avec à la clef des interventions à domicile de la police suivies d’arrestations.

Un policier chinois à Kashgar, dans le Xinjiang.

Un policier chinois à Kashgar, dans le Xinjiang.

Une nouvelle grève a eu lieu à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et les étudiants sont encore sortis dans la rue pour manifester leur colère. Le collectif de ces étudiants réclame le paiement de leurs bourses d’études, la résolution de leur problème de logement, le règlement de la question de la prise en charge médicale, entre autres. Les étudiants ont jeté des pierres et les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes. Certain étudiants sont restés pendants 7 mois sans percevoir leurs bourses.

Les affrontements de jeudi à l'UCAD

Les affrontements de jeudi à l’UCAD

Voici quelques nouvelles de la répressions en France dans le cadre du mouvement des Gilets Jaunes et du 1er mai. Samedi 4 mai, se tenait l’acte XXV des Gilets Jaunes. On signale notamment des affrontements à La-Roche-sur-Yon qui ont fait 5 blessés et une dizaines d’arrestations ainsi que des affrontements à Toulouse affrontements qui ont mené à 6 arrestations.

Le mercredi 1er mai, une militante espagnole enceinte qui manifestait à Paris en portant une protection ventrale a été arrêtée au motif qu’elle représenterait « menace pour l’ordre public ». Sa protection ventrale a été qualifiée d’arme par destination par la police qui l’a placé en garde à vue. La militante portait également une pancarte en carton attachée par des ficelles. Ces ficelles ont été considérées comme des frondes.

Elle a été relaxée jeudi soir mais transférée à sa sortie de garde à vue vers un centre de rétention administrative et menacée d’expulsion vers l’Espagne et d’interdiction d’entrer sur le territoire français pendant deux ans. Plus d’infos ici.

Enfin, le 29 avril trois Gilets Jaunes passaient au tribunal pour avoir scandé “Castaner assassin” lors de l’inauguration par le ministre d’un commissariat à Besançon le 13 mars. Les Gilets Jaunes étaient plus d’une centaine pour soutenir leurs camarades au Tribunal, en chantant “on est là !” devant ses portes et forçant l’entrée pour assister à la délibération. Les trois Gilets Jaunes ont écopé de 2 mois de prison avec sursis. Plus d’infos ici.

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Trois manifestations ont eu lieu à Modène pour protester contre la visite de Salvini. Celle du syndicat CGIL, celle des anarchistes du « Laboratoire libertaire » de Lige’ra, et celle du collectif et Centre social Guernica. C’est lors de cette dernière que des heurts ont opposés manifestants et policiers, faisant au moins un blessé parmi les antifascistes. Les affrontements ont eu lieu avant et après le meeting de Salvini dans la zone du parc de Novi Sad où les manifestants ont tenté de forcer les barrages de police. Un manifestant a été arrêté.

Affrontements à Modène

Affrontements à Modène

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