Ce mardi 1er avril, le ministère de la justice a ordonné aux procureurs de demander la peine de mort contre Luigi Mangione. Arrêté le 9 décembre, il est accusé d’avoir assassiné cinq jours plus tôt, en lui tirant dans la tête en pleine rue à New York, le directeur général d’UnitedHealthcare, premier assureur santé privé du pays, Brian Thompson. La ministre , Pam Bondi, a déclaré avec insistance que « ce meurtre était un acte de violence politique ». L’avocate de Luigi, Karen Friedman Agnifilo, a, elle aussi, qualifié de « politique » la « décision » du gouvernement américain d’appeler à « exécuter Luigi [Mangione] », qui bénéficie depuis son arrestation, d’un mouvement de soutien sur les réseaux sociaux et lors de ses comparutions où des dizaines de personnes l’accompagnent pour dénoncer les « injustices » de l’assurance santé privée. Ils accusent les assurances santé de privilégier leurs profits au détriment des soins et de refuser des remboursements ou de faire traîner les procédures en longueur. Une politique santé qui met à mal beaucoup de personnes qui éprouvent des difficultés financières pour se soigner ou suivre des traitements médicaux onéreux. 


Un bâtiment situé dans le quartier Rekalde à Bilbao et squatté comme gaztetxe (centre social pour les jeunes) depuis dix ans, a été expulsé par un gros dispositif de police ce vendredi 4 avril. Le déploiement de police comprenait 20 camionnettes, de nombreux agents, un hélicoptère et des drones. Des centaines de manifestants ont protesté avec force contre l’expulsion, un cortège s’est élancé de la gare Renfe d’Ametzola vers la mairie de Bilbao, des affrontements ont eut lieu, entre agents de police et les manifestants. Aux matraquages et charges policières, les jeunes ont répondu par des jets de divers objets, par la mise à feu de poubelles. Les organisateurs de l’action de soutien ont dénoncé la « violence et la répression policière » pendant la garde du lieu et l’expulsion. Les forces de l’ordre ont interpellé 5 personnes, 4 manifestants ont été blessés dont un grièvement ainsi 12 agents souffrent de contusions. Les 5 jeunes ont été libérés et devront comparaître devant le juge, accusés de lutte contre l’ordre public et d’attentat contre des agents de la loi.

11 personnes accusées d’avoir relayé des appels au boycott après l’arrestation du maire d’Istanbul ont été interpellées. Les autorités tentent par tous les moyens d’éteindre la contestation. 5 autres personnes sont toujours recherchées, elles aussi sont poursuivies pour « incitation à la haine ». Les étudiants et l’opposition avaient lancé un appel au boycott et à la journée sans achat en soutien aux personnes arrêtées et maintenues en détention depuis les manifestations anti-gouvernementales ( voir notre article ici ). Environ 2000 manifestants avaient été interpellés, plus de 300 sont toujours détenus, ils encourent, pour la plupart, jusqu’à trois années de prison pour participation à des manifestations non autorisées. Mercredi à Istanbul et Ankara, cafés, bars et restaurants avaient choisi de rester fermés. Les autorités ont bloqué plusieurs sites internet listant des entreprises à boycotter.

La prison de Mons accueille trop de détenus, une surpopulation qui n’est pas sans conséquences sur les conditions d’incarcération. L’Etat belge vient à nouveau d’être condamné en justice pour inaction face à cette situation, il avait été condamné le mois dernier à verser 2.000 euros par jour et par détenu en excès de la capacité maximale de la prison de Haren et 1.000 euros par constat de traitement dégradant à Saint-Gilles ( notre article ici ). La cour d’Appel de Mons a rendu son arrêt la semaine dernière après une procédure qui aura duré 10 ans. En 2015, un détenu et l’Ordre des barreaux francophones et germanophone avaient assigné l’Etat en justice. Le taux de surpopulation de la prison de Mons dépasse les 130%. La justice ordonne à l’Etat de le réduire à 110% d’ici un an, si ce taux n’est pas atteint, une astreinte de 2000 euros par jour et par détenu sera mise à exécution.

Le républicain irlandais, Jim Donegan, a été remis aux forces britanniques pour avoir été impliqué dans la lutte armée de l’IRA en 1979. Il est accusé du meurtre de M. Porter, membre du régiment de défense de l’Ulster, entre le 22 juin et le 25 juin 1979, ainsi que de possession d’une arme à feu et de munitions dans l’intention de mettre en danger la vie et l’appartenance à une organisation interdite, l’IRA provisoire. Au mois de mars, le juge Patrick McGrath, a ordonné la reddition de M. Donegan.

Ce mercredi 2 avril, l’homme de Cavan, âgé de 67 ans, a été livré entre les mains du PSNI ( Service de Police d’Irlande du Nord ) à la frontière du comté d’Armagh. Il a comparu devant le tribunal de première instance de Newry, un parent de Donegan a offert les actes de sa maison, ainsi qu’une somme de 10 000 Livres pour sa libération sous caution, cette offre a été refusée. La justice le considéré comme à « risque de fuite ». Jim Donegan avait été arrêté lors de son retour de vacances à l’aéroport de Dublin en juin 2024, mis en liberté sous caution durant la procédure d’extradition. En cas de condamnation, il encoure une peine maximale de deux ans en raison de la législation pour les infractions liées aux « Troubles » durant la guerre civile.

Lundi 31 mars, grève générale en Belgique contre les mesures antisociales du gouvernement Arizona. Des tensions entre la police et les membres de la Centrale Nationale des Employés ( CNE ) de la Confédération Syndicale Chrétienne ( CSC ) ont éclaté devant le magasin de vêtements « New Yorker », situé dans une rue commerçante à Bruxelles-Ville. Sans aucune décision de justice, alors que tout se déroulait paisiblement, la police de Bruxelles a tenté de forcer deux piquets de grève alors que les syndicalistes tentaient par des négociations avec le personnel de le convaincre de rejoindre le mouvement de contestation. Des militants syndicalistes ont été bousculés et pris à la gorge par des policiers. Les représentants du syndicat comptent interpeller les autorités communales.

La guérilla kurde a déclaré que l’armée turque avait mené 11 585 attaques terrestres et aériennes contre les forces kurdes. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a déclaré un cessez-le-feu le 1er mars, en réponse à l’appel d’Abdullah Öcalan. La direction du Centre de défense du peuple a donné instruction à toutes les forces principales, aux unités indépendantes et aux unités d’autodéfense en Turquie et au Kurdistan du Nord, de respecter la décision de cessez-le-feu et d’agir en conséquence. Malgré cela, l’État turc a poursuivi ses attaques contre le Kurdistan du Nord et les zones de défense tout au long du mois mars. Le centre de média de la guérilla kurde a publié le bilan de ces attaques.

Extrait du bilan en lien ici

La plus haute juridiction administrative de France a jugé « illégal » le blocage de l’application TikTok en Kanaky en 2024. L’archipel connaissait une vague d’affrontements meurtriers faisant 14 morts (voir notre article ici). La cour fait état de sa décision : « c’est une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression, à la liberté de communication des idées et opinions et à la liberté d’accès à l’information ». Le Conseil d’État rappelle que le blocage d’un réseau social est légal à trois conditions : l’interruption doit être d’une durée limitée, nécessaire à la mise en place de mesures alternatives, c’est cette règle que le gouvernement n’a pas respectée. Les associations qui ont saisi le Conseil d’état dénoncent une victoire en trompe-l’œil. Désormais, il n’est plus besoin de voter une loi, ni de déclencher l’état d’urgence pour couper un réseau social, invoquer « des circonstances exceptionnelles », suffit.

14e jour, Le Parti républicain du peuple (CHP) a finalement reporté le rassemblement qui devait être organisé ce mercredi 2 avril au soir. Pour maintenir la pression, dénoncer l’arrestation du principal rival du président Erdogan, le maire Ekrem Imamoglu et le maintien en détention des centaines de manifestants qui sont descendus dans les rues de tout le pays durant plusieurs jours, l’opposition et les étudiants ont lancé un appel au boycott des entreprises proches des autorités et ont appelé à une journée sans achats pour affecter toute l’économie turque. Ce mardi 1er avril, le parquet d’Istanbul a ouvert une enquête pour « incitation à la haine et discrimination », en visant des personnes qui ont relayé ces appels au boycott.

Sous la fausse identité de Joan Llobet García, un agent de la 32e promotion de l’Académie d’Ávila, il a passé 2 ans à infiltrer les indépendantistes, les étudiants et les écologistes. Cet agent a commencé son infiltration en fréquentant l’Atheneo Cooperativo de La Baula, où il s’est inscrit au Syndicat d’étudiants des pays Catalans (SEPC). Lors de son séjour à Terra Ferma, en septembre 2019, il a participé aux mobilisations contre l’emprisonnement de Pablo Hasél. Il a participé à des assemblées et aux appels de soutien à Pablo Hasél, au point de dormir à l’Université de Lleida lorsque les Mossos (policiers catalans) sont entrés pour arrêter le rappeur (voir article ici).

L’agent a laissé une trace sur les réseaux sociaux de sa vie avant l’infiltration. Avant d’entrer à l’école de police d’Ávila, il avait créé une playlist sur YouTube sous le nom de « Música de guarros » (Musique de guerre). C’est l’une des rares traces de son identité réelle qu’il n’a pas supprimée des réseaux, ainsi qu’une photo sur son profil Instagram. Un comportement étrange avait toutefois attiré l’attention de ses camarades : « en sortant de classe, il y avait piétiné intentionnellement, la mise en peinture par un ouvrier d’origine africaine, d’un passage pour piéton », aujourd’hui, ce petit geste prend tout son sens. Une équipe d’enquête de « la Directa » journal catalan, a découvert des vidéos de sa prestation de serment en 2018, ainsi que des images lors d’une course d’endurance à laquelle il a participé avec 5 des ses collègues de promotion.