28/07/2005

ACAB

ACAB est l’acronyme de l’anglais « All cops [plus anciennement: « coppers »] are bastards » (« Tous les flics sont des salauds »). Il a pour origine une chansonnette répandues dans les milieux populaires cockney, qui a connu un grand nombre de versions, et qui a été notamment chantée par les grévistes à partir de l’entre-deux guerres:
I’ll sing you a song that won’t take long /
All coppers are bastards /
I’ll sing you another just like the other /
All coppers are bastards /
Third verse, same as the first /
All coppers are bastards

Plusieurs histoires courent à propos de cette chanson très populaire. On raconte qu’à Glasgow, un policier ayant entendu un gamin l’entonner, l’amène au poste pour lui montrer tous l’appareillage de la police scientifique avant de lui demander ce qu’il en pense: réponse « all coppers are clever bastards » (tous les flics sont des salauds futés »). Autre histoire: une homme surpris en train de la chanter a été arrêté et inculpé, primo, pour offense aux forces de l’ordre, secundo, pour divulgation de secret d’état.

ACAB Tattoo

ACAB Tattoo

L’acronyme ACAB a souvent été utilisé en tant que tatouage dans les prisons au Royaume-Uni à partir des années ’40. Il peut apparaitre comme tel ou sous la forme d’une série de quatre points. Ce tatouage se portait sur la première phalange de l’index, du majeur, de l’annulaire et de l’auriculaire, de telle sorte que les lettres ou les points apparaissent alignés le poing fermé. Cet endroit était choisi parce que particulièrement douloureux, donc la marque des durs à cuire. Aux Etats-Unis, il est repris par la culture très codifiée des bikers à partir des années ’60: seul un hells angel qui a eu maille à partir avec la justice peut porter un badge ou un patch ACAB. En 1980, The 4-Skins, groupe britannique de Oi a définitivement popularisé l’acronyme dans une chanson du même nom.

Il a été massivement utilisé lors de la grève des mineurs britanniques de 1984-1985 et a adopté par les supporters de football Ultras (sur des tatouages, T-shirts, tifos, casquettes ou écharpes).

ACAB Tifo

ACAB Tifo

Pour échapper à la répression et/ou pour jouer sur un effet de connivence, il apparait sous des formes déguisées : comme « 1.3.1.2 » (référence à la position des lettres ACAB dans l’alphabet), et cela de différentes manières : cartes à jouer (As-3-As-2), dés, calcul (« 32 X 41 =1312 »), dessins de quatre mains dont les doigts forment ces chiffres, etc. Le 13 décembre est donc l’ « ACAB Day »… On rapporte qu’un jeune britannique a été trainé au tribunal pour avoir porté un vêtement marqué ACAB et qu’il a été condamné malgré la plaidoirie de son avocat qui, de manière moyennement convaincante, soutenait qu’ACAB signifiait « All Canadians Are Bastards »…
Dans le même esprit, il apparait parfois dans des tags, des stickers, des motifs de vêtements inclus dans un autre mot, mais signalé par une nuance graphique (majuscule, couleur…), par exemple « copACABana », ou avec un pseudo contenu (« Acht Cola Acht Bier »)

Tag ACAB

Tag ACAB

L’acronyme « ACAB » sera popularisé hors de Grande-Bretagne surtout après les émeutes anti-G8 de Gênes de 2001 où la police blessa 600 manifestant et en tuant un, Carlo Giuliani. Dans l’espace francophone, il remplace le traditionnel « Mort aux vaches » (lui-même symbolisé le plus souvent, en tatouage, par trois points en triangles).
Il a été détourné, le plus souvent en gardant un double sens implicite en « All Communists Are Beautiful » (banderole autonomes en Allemagne), « Anti Cuts Action Bristol » (campagne locale contre une taxe d’austérité), « All Colors are Beautiful » (dans le cadre de manifestation anti-raciste). A ne pas confondre, en Angleterre, avec l’argotique « A-cab » qui désigne un chauffeur de taxi originaire des Caraïbes ou du Moyen-Orient. L’acronyme et/ou l’expression ont été repris dans plusieurs chansons, comme titre d’un film italien de 2012 sur une brigade de policiers, dans une série de pochoirs de Banksy et dans divers memes internet (« All Cats Are Beautifull »).

ACAB Polizei

ACAB Polizei

En Amérique comme en Europe, le début des années ’20 sont des années de crise et de luttes sociales. Les grèves tournent en affrontements violents dans plusieurs grandes villes des États-Unis, comme à Boston. En 1920, de nombreux attentats anarchistes frappent les responsables politiques. Les bureaux de la banque Morgan à Wall Street sont soufflés par un attentat à la charrette piégée qui fait 38 morts et 200 blessés. Une vague de répression s’abat sur les anarchistes mais aussi sur les communistes, les socialistes et les syndicalistes américains.

Deux braquages ont lieu à ce moment dans le Massachusetts : le premier contre une fabrique de chaussures à Bridgewater le 24 décembre 1919, l’autre à South Braintree le 15 avril 1920. Durant ce dernier braquage, le caissier de la manufacture et son garde du corps sont tués. La police soupçonne immédiatement les anarchistes italiens et opère plusieurs arrestations dans ce milieu, dont Nicolas Sacco et Bartolomeo Vanzetti.

Nicolas Sacco, né en 1891 dans un village d’Italie du Sud, émigre aux États-Unis en 1908 ; ouvrier cordonnier à Boston, il se rend au Mexique en 1917 pour éviter la mobilisation. D’abord républicain, Sacco devient socialiste, puis anarchiste militant. Bartolomeo Vanzetti, né en 1888 dans l’Italie du Nord, d’une famille bourgeoise, s’intéresse très tôt au socialisme puis à l’anarchisme. À vingt ans il émigre à New York où il exerce toutes sortes de métiers. C’est un militant syndicaliste actif et influent. Ils sont arrêté près d’une voiture volée « appartenant » à un autre anarchiste italien et que la police va affirmer être celle du braquage. Sacco et Vanzetti refusent de collaborer avec la police.

Sacco et Vanzetti

Sacco et Vanzetti

Le premier procès débute le 22 juin 1920. Un certain nombre de témoins à charge qui n’ont vu le braquage que de loin affirment avoir « reconnu » des Italiens. Les témoins à décharge, des immigrés italiens sont ignorés bien qu’ils leur fournissent un alibi à Vanzetti. Le 16 août 1920, Vanzetti est condamné pour le premier braquage de 12 à 15 ans de prison, Nicola Sacco ayant pu prouver qu’il avait pointé à l’usine ce jour là.

C’est au second procès qui a lieu à Dedham du 31 mai au 14 juillet 1921 que Sacco et Vanzetti sont condamnés sans preuve à la peine capitale pour le braquage meurtrier de South Braintree. Le juge Thayer qui préside le tribunal affirme que « Leurs principes comportent le crime » et que « la preuve qui condamnait ces accusés était [leur] conscience d’avoir fait le mal ». Les amis des condamnés, des dirigeants syndicaux et des démocrates bourgeois Boston lancent une campagne qui aura un écho immense. Des comités de défense se mettent en place dans le monde entier pour sensibiliser l’opinion sur cette injustice. Ce sera une des premières grande campagne du Secours Rouge International.

Manifestation Sacco et Vanzetti

Manifestation Sacco et Vanzetti


Manifestation Sacco et Vanzetti

Manifestation Sacco et Vanzetti


Manuifestation Sacco et Vanzetti

Manuifestation Sacco et Vanzetti


Manifestation Sacco et Vanzetti

Manifestation Sacco et Vanzetti


30 mai 1927: Manifestation à Bruxelles du Secours Rouge pour Sacco et Vanzetti

30 mai 1927: Manifestation à Bruxelles du Secours Rouge pour Sacco et Vanzetti


Les banderoles du Secours Rouge pour la manifestation du 30 mai 1927 à Bruxelles

Les banderoles du Secours Rouge pour la manifestation du 30 mai 1927 à Bruxelles

Voir le film d’une manifestation à Paris, au Bois de Vincennes, le 7 juillet 1927

En novembre 1925, un bandit avoue de sa prison être l’auteur, avec des membres d’un autre gang, du braquage de South Braintree, mais le juge Thayer refuse de rouvrir le dossier, ce qui relance la vague de protestation internationale. En 1926 la condamnation à mort est confirmée. Malgré la mobilisation internationale intense et le report à plusieurs reprises de l’exécution, Nicola Sacco, Bartolomeo Vanzetti et Celestino Madeiros sont exécutés par chaise électrique dans la nuit du 22 au 23 août 1927, à la prison de Charlestown, suscitant une indignation générale. Le 23 août 1977, le gouverneur du Massachusetts absout les deux hommes et les réhabilite officiellement.

De nombreuses oeuvres (dont un livre d’Howard Fast, l’auteur de Spartacus) ont été consacrée à l’affaire, mais la plus célèbre est la chanson Here’s to you de Joan Baez, sur une musique d’Ennio Morricone, pour la bande originale du film Sacco et Vanzetti de Giuliano Montaldo (1971). La chanson reprend les paroles mêmes de Vanzetti: « Here’s to you Nicola and Bart / Rest forever here in our hearts / The last and final moment is yours / That agony is your triumph. »

A sa condamnation, Vanzetti, avait en effet écrit au juge Thayer : « Si cette chose n’était pas arrivée, j’aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J’aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté. Ceci est notre carrière et notre triomphe. Jamais, dans toute notre vie, nous n’aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui par hasard. Nos paroles, nos vies, nos souffrances ne sont rien. Mais qu’on nous prenne nos vies, vies d’un bon cordonnier et d’un pauvre vendeur de poissons, c’est cela qui est tout ! Ce dernier moment est le nôtre. Cette agonie est notre triomphe. »

Les funérailles de Sacco et Vanzetti

Les funérailles de Sacco et Vanzetti

28/07/2005

« Le Mur »

Né dans une famille pauvre d’origine kurde, Yilmaz Güney débute par de petits rôles dans le cinéma. Il commence à écrire comme scénariste et nouvelliste, ce qui lui vaut 18 mois de prison en 1961 pour « propagande communiste ». À sa sortie, il joue dans une quarantaine de films où ses rôles d’antihéros victimes d’injustices le rendent très populaire. À partir de 1966, il se lance dans la réalisation, il enchaîne des films qui sont à la fois engagés et très populaires. En 1974 il est condamnés à deux ans de prison pour avoir hébergé des révolutionnaires. Libéré peu après grâce à une amnistie générale, il tourne immédiatement un nouveau film mais une nouvelle fois arrêté et est condamné à 15 ans de prison pour « complicité » dans un attentat.

En prison, Guney écrit trois romans, des scénario et réalise à partir de sa cellule trois films: Sürü (Le troupeau) en 1978, Düşman (L’Ennemi) en 1979, et Yol (La permission) en 1982. Ce film racontant l’histoire de cinq prisonniers en permission, remporte un immense succès international ainsi que la Palme d’or à Cannes. Peu après, Güney s’évade de prison et se réfugie en France où il termine son existence dans la clandestinité en raison d’une demande d’extradition de la Turquie. En 1983, déchu de sa nationalité par le gouvernement turc, il signe sa dernière œuvre Duvar, Le Mur.

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Le Mur décrit la vie dans un pénitencier à Ankara à l’automne 1981, un an après le coup d’Etat du 12 septembre 1980 du général Evren. Quand on lui a demandé pourquoi son nouveau film parlerait d’une prison, Güney a répondu: « c’est le sujet le mieux approprié à la situation actuelle de la Turquie. » Güney a tourné son film en 1983, en exil, avec des bouts de ficelles et une foule de volontaires, dans une vieille abbaye dans un petit village au nord de la France. Devant la caméra, une centaine d’enfants kurdes (certains venus de Berlin) et avec entre 100 et 200 figurants adultes, généralement des travailleurs d’ateliers de confection ou d’usines de la région parisienne. Une centaine de techniciens amateurs ont collaboré à ce film.

Ce n’est qu’indirectement que le film est politique, mais il l’est puissamment: les personnages suivis sont des condamnés de droit commun, généralement des enfants. Militarisation, règne des petits chefs, sadisme des gardiens, sévices sexuels, délation, gangs, passages à tabac, mutineries réprimées par l’armée et mises en scène macabres, le tableau est terrible et sonne terriblement juste: Yilmaz Güney qui a été enfermé 12 ans dans les prisons turques, sait de quoi il parle.

Güney parvient encore à faire ressortir la bonté humaine, avec la figure du vieux gardien, « tonton Ali », qui tente de protéger « ses enfants », et qui est joué par le seul acteur professionnel du film: Tuncel Kurtiz, le plus important acteur de sa génération (40 ans de carrière, plus de 70 films dont Le troupeau), et qui est décédé l’année passée.

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Le Mur est le dernier film de Yilmaz Güney, mort en septembre 1984 en exil. Güney: « Je n’ai pas voulu construire la copie conforme d’une prison donnée en Turquie. Il s’agissait plutôt d’une synthèse de toutes les prisons que j’ai connues. Il en a été de même de l’histoire. Bien que l’axe central en soit la révolte des enfants du dortoir 4 à la prison ouverte d’Ankara en 1976, les histoires individuelles parallèles proviennent de témoignages ou d’observations accumulées lors de mes séjours dans différents pénitenciers. (…) Cela a parfois été dur, voire douloureux, en tout cas sans complaisance. C’était la seule façon de rendre la réalité la plus sincère possible. (…) A nous de dire les réalités de la Turquie, pour faire en sorte qu’elles puissent enfin changer ; à eux d’interdire et d’emprisonner pour que rien ne change. Mais pour combien de temps encore ?… »

Quelques extraits:

Dossier(s): Archives Culture antirep Tags:

Cet article rassemble, classés par ordre chronologique, les déclarations et textes les plus marquants de Georges Ibrahim Abdallah depuis son incarcération.

23 février 1987

Georges Ibrahim Abdallah a pris la parole lors de son second procès, au cours duquel il était jugé sur base de la découverte d’une arme dans un appartement loué à son nom pour conspiration dans des actes terroristes.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 23 février 1987

15 octobre 1999

A l’occasion de la journée mondiale pour la fermeture du camp de Khiam (prison sous contrôle israélien située au sud du Liban), Georges Ibrahim Abdallah a fait une déclaration dénonçant la torture et le caractère arbitraire des détentions dans ce camp.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 15 octobre 1999

4 avril 2001

En 2001, Georges Ibrahim Abdallah participe au mouvement international de grève de la faim d’une semaine dans les prisons en solidarité avec les prisonniers politiques en Turquie.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 4 avril 2001

23 mars 2002

Ce jour là, Georges Ibrahim Abdallah a fait une déclaration à l’occasion de la Journée de Solidarité avec les prisonniers palestiniens, déclaration dans laquelle il dénonce les manoeuvres américaines et israéliennes pour étouffer le peuple palestinien.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 23 mars 2002

11 octobre 2002

Depuis la prison de Fresnes, Georges Ibrahim Abdallah relance un appel à la mobilisation contre la guerre impérialiste menée au Moyen-Orient.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 11 octobre 2002

16 décembre 2002

Tout comme l’année précédente, Georges Ibrahim Abdallah mène une grève de fin solidaire avec les prisonniers politiques en Turquie, tout comme de nombreux autres prisonniers politiques de par le monde.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 16 décembre 2002

14 octobre 2004

A cette date s’est tenu un meeting en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah. L’occasion pour lui de faire une déclaration à tous ses sympathisants depuis la prison de Lannemezan.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 14 octobre 2004

25 février 2006

En février 2006, Georges Ibrahim Abdallah et Jean-Marc Rouillan ont écrit une lettre afin de remercier les militants pour leur mobilisation à l’occasion de la journée de solidarité avec les prisonniers de la gauche révolutionnaire.

Lettre de Georges Ibrahim Abdallah et de Jean-Marc Rouillan du 25 février 2006

Avril 2006

Depuis Lannemezan, Georges Ibrahim Abdallah a écrit un texte qui a été lu à Beyrouth, à la tribune d’une assemblée de militants solidaires.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah en avril 2006

15 décembre 2006

Jean-Marc Rouillan et Georges Ibrahim Abdallah annoncent le 15 décembre 2006 qu’ils vont entamer une grève de la faim en solidarité avec la résistance dans les prisons turques.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah et de Jean-Marc Rouillan le 15 décembre 2006

22 février 2007

En février 2007, Georges Ibrahim Abdallah lance un appel à la solidarité à l’occasion du vingtième anniversaire de l’arrestation des militants d’Action Directe et dénonce la politique française d’anéantissement des prisonniers politiques.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 22 février 2007

16 juin 2007

A l’occasion de la Journée Internationale des Prisonniers Révolutionnaires, Georges Ibrahim Abdallah rappelle les conditions nécessaires à la lutte anti-capitaliste et anti-impérialiste.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 16 janvier 2007

13 décembre 2007

En décembre 2007 s’est tenu un meeting de solidarité pour Georges Ibrahim Abdallah pour lequel le prisonnier a écrit un texte dont l’enregistrement a été diffusé. Il y souligne les victoires obtenues grâce à la mobilisation solidaire, mais insiste sur le travail qu’il reste à accomplir dans le cadre de la lutte de résistance.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 13 décembre 2007

16 janvier 2009

A l’occasion du Congrès Internationaliste de Beyrouth, Georges Ibrahim Abdallah a fait parvenir un message à tous les participants, les encourageant à poursuivre les campagnes de solidarité et à enrichir les forces de résistances par leurs réflexions.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 16 janvier 2009

10 avril 2009

Georges Ibrahim Abdallah s’est exprimé par vidéo interposée aux personnes présentes lors d’un meeting de soutien qui s’est tenu à Méricourt le 10 avril 2009, évoquant la situation au Liban, en Palestine, en Irak,…

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 10 avril 2009

15 octobre 2009

A l’occasion de l’anniversaire de sa 26ème année d’incarcération, Georges Ibrahim Abdallah s’est adressé à tous les militants qui le soutiennent. Dans ce texte, il évoque sa situation personnelle, mais aussi la crise, la situation du prolétariat mondial ainsi que celle du Moyen-Orient.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 15 octobre 2009

12 mars 2010

En mars 2010, le collectif ‘Coup Pour Coup 31’ organise un concert de soutien à Georges Ibrahim Abdallah. Touché par l’initiative, le prisonnier a fait parvenir un texte de remerciement dans lequel il redit combien la mobilisation et la solidarité restent des armes.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 12 mars 2010

15 avril 2010

A Pau, la Jeunesse Communiste Marxiste Léniniste a organisé une soirée sur le thème des prisonniers politiques. L’occasion pour Georges Ibrahim Abdallah de leur faire parvenir un texte dans lequel il dénonce notamment l’aggravation de la répression bourgeoise de par le monde.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 15 avril 2010

4 décembre 2010

A Lannemezan, plus de 150 personnes s’étaient rassemblées pour une manifestation en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah. Voici le message que le prisonnier a fait parvenir aux manifestants.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 4 décembre 2010

De la prise de possession par la France de la Nouvelle-Calédonie en 1853 jusqu’à 1858, les attributions de terres aux colons étaient limitées. Mais à partir de 1858, l’administration française entame une politique de colonisation offensive, spoliant les autochtones. De 1862 à 1877, l’emprise foncière européenne passe de 27.000 à 150.000 ha. En assimilant les jachères à des terres vacantes qu’elle accapare l’administration déstabilise l’économie vivrière. Le bétail des colons dévaste les cultures autochtones. Les Canaques sont repoussés dans les hautes vallées de la chaîne sur des terrains pauvres, et sont décimés par les maladies importées par les colons (il y avait 32.000 Canaques en 1860, et 24.000 en 1878).

C’est pendant cette sombre période que Louise Michel arrive en Nouvelle-Calédonie. Communarde célèbre qui, circonstance aggravante pour les tribunaux d’exception, avait fait le coup de feu sur les barricades. D’abord détenue au fameux camp de Satory près de Versailles, elle assiste alors aux exécutions en masse des Communards, elle passe vingt mois en détention et se voit condamnée à la déportation. Créé par Napoléon III en 1864, le bagne néo-calédonien accueillera au total 40.000 prisonniers dont 5.000 communards. Embarquée en août 1873, Louise Michel arrive à Nouméa après quatre mois de voyage. Elle est assignée sur la presqu’île Ducos et prend vite la défense des Canaques contre la spoliation coloniale, tandis que la majorité des déportés épousaient les préjugés racistes coloniaux.

Elle se lie d’amitié avec un Canaque et ils deviennent ami : elle lui apprend à lire, à calculer. Lui, conte les légendes de sa tribu, les voyages aventureux, les épopées guerrières. Louise recueille et transcrit ces récits, et en étudiait les différents dialectes. Malgré les avertissements, elle part à la rencontre d’une tribu à laquelle elle se lie. Elle pu parler avec eux des misères et des luttes, et ils s’entendirent de telle manière que cette tribu prêta assistance à un communard évadé reconnu comme « ami des malheureux », alors que l’usage était d’être sans pitié avec bagnards évadés.

Louise Michel à Nouméa

Louise Michel à Nouméa

En 1878, un chef canaque de Komalé appelé Ataï, tente plusieurs fois pacifiquement d’obtenir des autorités françaises la fin des spoliations. Il déclare au gouverneur français, en déversant d’abord un sac de terre: « Voilà ce que nous avions », et ensuite déversant un sac de pierres: « Voici ce que tu nous laisses », et lorsque le gouverneur lui conseille de construire des barrières pour protéger les cultures du bétail des colons, il répond: « Quand mes légumes iront manger ton bétail, je construirai des barrières. »

La spoliation continuant, Ataï et d’autres chefs (Cavio chef de Nékou secondé par Dionnet chef de guerre à Bourail) se décident pour l’insurrection. Les préparatifs d’une offensive sur Nouméa sont conduits dans le plus grand secret. Plusieurs clans sont impliqués dont ceux de Houailou et Canala. Un événement imprévu va précipiter les événements. Le 19 juin 1878, un ancien forçat, gardien d’une propriété coloniale est assassinée par des Canaques. L’administration coloniale réagit en incarcérant 10 chefs de tribus. La préparation de l’attaque de Nouméa est abandonné et l’offensive est lancée de Poya à la Baie Saint Vincent. La veille de l’insurrection, un groupe de Canaques vint faire ses adieux à Louise. Louise leur donna son écharpe rouge de la Commune, conservée à travers mille difficultés, et leur apprit à couper les fils télégraphiques.

Le 25 juin les quatre gendarmes de La Foa sont assassinés et les canaques massacrent la plupart des colons, propriétaires et gérants, de la région. Au total 40 civils sont tués. L’insurrection, se répand comme une trainée de poudre. A Nouméa c’est la panique, on croît que l’avance des insurgés va se poursuivre vers le sud. Une vingtaine de Canaques sont exécutés à Dumbéa (les derniers Ouamous) suite au pillage d’un magasin. Tous les Canaques vivant à Nouméa sont internés à l’île Nou.

L'insurrection canaque

L’insurrection canaque

La réaction militaire est inadaptée aux tactiques de la guérilla des Canaques. Les forces coloniales tombent dans des embuscades et leur chef, le commandant Gally Passeboc, est tué le 3 juillet. Il est remplacé par son second Rivière qui va former des colonnes de contre-guérilla associant aux gendarmes et troupes coloniales, des déportés politiques et de droit commun, des colons français et arabes, et des auxiliaires canaques. Toutefois, en juillet et en août les colonnes tendent à s’enliser dans une guérillas peut productive, brûlant les villages et détruisant les récoltes mais n’arrivant pas à cerner les insurgés. Un fort est construit à La Foa pour servir de base à la contre-insurrection. Il est attaqué en vain par 500 guerriers canaques.

Mais un officier de marine réussit à retourner et rallier le grand chef des Canala, Gélina et surtout son chef de guerre Nondo. Les Canaques sont désormais divisés. Les troupes française cernent le périmètre des insurgés et attaquent par surprise le1er septembre à Fonimoulou, en progressant hors des sentiers canaques. Ataï est surpris dans son campement par la colonne Le Golleur-Gallet formée de Canalas et de déportés dirigés un surveillant du bagne. Dans un passage fameux de ses Mémoires, Louise Michel a raconté la mort d’Ataï:
« Ataï lui-même fut frappé par un traître. Que partout les traîtres soient maudits ! Suivant la loi canaque, un chef ne peut être frappé que par un chef ou par procuration. Nondo, chef vendu aux blancs, donna sa procuration à Segou, en lui remettant les armes qui devaient frapper Ataï. Entre les cases nègres et Amboa, Ataï, avec quelques-uns des siens, regagnait son campement, quand, se détachant des colonnes des blancs, Segou indiqua le grand chef, reconnaissable à la blancheur de neige de ses cheveux. Sa fronde roulée autour de sa tête, tenant de la main droite un sabre de gendarmerie, de la gauche un tomahawk, ayant autour de lui ses trois fils et le barde Andja, qui se servait d’une sagaie comme d’une lance, Ataï fit face à la colonne des blancs. Il aperçut Segou. Ah ! dit-il, te voilà ! Le traître chancela un instant sous le regard du vieux chef ; mais, voulant en finir, il lui lance une sagaie qui lui traverse le bras droit. Ataï, alors, lève le tomahawk qu’il tenait du bras gauche ; ses fils tombent, l’un mort, les autres blessés ; Andja s’élance, criant : tango ! tango ! (maudit ! maudit !) et tombe frappé à mort. Alors, à coups de hache, comme on abat un arbre, Segou frappe Ataï ; il porte la main à sa tête à demi détachée et ce n’est qu’après plusieurs coups encore qu’Ataï est mort. Le cri de mort fut alors poussé par les Canaques, allant comme un écho par les montagnes. »

Le chef insurégé canaque Ataï

Le chef insurégé canaque Ataï

L’insurrection continue mais les insurgés sont déstabilisés. Des renforts arrivent d’Indochine et, à partir de septembre les insurgés sont sur la défensive. ils seront définitivement écrasés avec la chute de la forteresse canaque d’Adio en décembre 1878. Près de 5% des Canaques auront été tués (un millier sur une population totale de 24.000) au combat ou par la répression qui fut féroce : tous les chefs (sauf un) furent exécutés sans jugement. 200 européens (sur 16.000) avaient été tués. L’administration confisqua les terres des clans rebelles qui furent déplacés et cantonnés dans le Sud et à l’île des Pins. Déstabilisée par cette saignée, le cantonnement et la destruction de ses structures coutumières, et l’accaparement des terres, la population canaque va décroître jusqu’en 1921 où elle tombera à 16.000 individus, la moitié de ce qu’elle était soixante ans plus tôt.

La tête d’Ataï qui avait été mise à prix est conservée dans du formol, montrée à Nouméa puis emportée en métropole. Quant à Louise Michel, elle obtient l’année suivante l’autorisation de s’installer à Nouméa et de reprendre son métier d’enseignante, d’abord auprès des enfants de déportés (notamment des Algériens), puis dans les écoles de filles. Louise Michel restera sept années au total en Nouvelle-Calédonie, où elle aura créé le journal Petites Affiches de la Nouvelle-Calédonie. Elle est de retour à Paris le 9 novembre 1880 (suite à l’amnistie générale) où elle est chaleureusement accueillie par la foule. Elle reprend ses activités politiques, sans oublier la tragédie calédonienne, puisqu’elle publie à Paris, en 1885 les Légendes et chansons de gestes canaques transcrites douze ans plus tôt.

permis de Louise Michel de s'établir à Noumea

permis de Louise Michel de s’établir à Noumea

28/07/2005

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1. La persécution des militants ouvriers en Iran

La République islamique, qui exécute un programme économique néo-‎libéralisme, a entamé une attaque tout azimuts contre les travailleurs ‎iraniens : diminution du salaire et retard de leur paiement, ‎fermetures d’entreprises, suppression des subventions des produits alimentaires de base (pain, riz, sucre…), dégradation des conditions de travail, création de zones économiques spéciales où les ouvriers ne sont pas couverts par le code du travail, etc. Cette politique a ‎provoqué les protestations des ouvriers (notamment dans la pétrochimie), des ‎infirmières, des employés, des ‎enseignants, etc.

manifestation en iran

manifestation en iran

Le régime répond par une répression brutale : En Iran, des travailleurs sont régulièrement arrêtés pour s’être mis en grève, pour avoir fondé un syndicat. C’est ce qui est arrivé aux chauffeurs des bus de Téhéran : plus de 700 d’entre eux ont été arrêtés suite à une grève, aux travailleurs de la canne à sucre lorsqu’ils ont protesté pour leurs salaires impayés, ou aux enseignants qui se sont mis en grève pour leurs salaires et leurs conditions de travail.

Les manifestations du 1er mai sont également réprimées : Des centaines de personnes s’étaient rassemblées cette années devant le parlement à Téhéran pour défendre les revendications portées dans une pétition signée par 30.000 travailleurs réclamant entre autre la hausse du salaire minimum. Les forces de répression du régime sont rapidement intervenues pour disperser ce rassemblement ouvrier, des arrestations ont eu lieu les jours suivants notamment chez les travailleur de l’entreprise automobile Iran Khodro, située dans la banlieue de Téhéran.

1er mai 20123 à Sanandaj

Tous les moyens sont bons pour briser le mouvement ouvrier : licenciements, intimidations, arrestations et détentions arbitraires, coups, harcèlement permanent par des convocations au tribunal, fortes cautions, longues peines de prison.

La prison est particulièrement dure pour les prisonniers politiques : ils souffrent du manque de soin aux prisonniers (le 22 juin 2013, Afshin Osanloo du syndicat des chauffeurs de bus de Téhéran, emprisonné à Rejai Shahr, est mort d’une crise cardiaque), de l’enfermement avec des prisonniers sociaux mentalement instables et violents dressés contre eux par les gardiens, et jusqu’aux exécutions : en mai 2010, l’instituteur et syndicaliste enseignant Farzad Kamangar a été exécuté comme « ennemi de dieu » avec quatre autres prisonniers politiques, malgré une campagne de protestation de syndicats du monde entier. Il avait été torturé (‘fouetté et électrocuté) parce qu’il refusait de signer les aveux écrit par les forces de sécurité selon lesquels il était membre de la guérilla du PJAK.

2. Quelques syndicalistes aujourd’hui emprisonnés

Reza Shahabi est un conducteur de bus et membre de la direction du Syndicat des Travailleurs de la
Régie du Transport de Téhéran et sa Banlieue – Vahèd. Il a été condamné par un tribunal de Téhéran à une peine d’un an de prison pour « propagande contre le gouvernement », assortie d’une peine supplémentaire de 5 ans de prison pour « action contre la sécurité nationale ». Il est aussi sous le coup d’une interdiction de 5 ans de toutes ses activités syndicales qui sera effective à sa sortie de prison et d’une amende de 70 millions de tomans que ni lui ni les camarades de son syndicat ne peuvent payer. Sa peine d’emprisonnement a été réduite à 4 ans en appel.
Gravement malade, Reza Shahabi avait mené une une grève de la faim en décembre 2012 pour protester contre ses conditions de détention et le refus des autorités pénitentiaires de lui accorder une sortie une sortie provisoire de prison en liberté conditionnelle pour qu’il puisse se faire soigner dans un hôpital public. Les autorités pénitentiaires d’Evin avaient finalement cédé à ses demandes légitimes, mais après quelques semaines, Reza a été réincarcéré, toujours à la prison d’Evin.

Reza Shahabi

Reza Shahabi

Behnam As’ad Ibrahimzadeh est militant syndical, membre du Comité de Coordination pour Aider à la Formation d’Organisations Ouvrières. Il est aussi membre du Groupe de défense des enfants des rues. Il a été arrêté le 12 juin 2010 et condamné à 20 ans de prison en première instance dans un procès à huis clos, et à 10 ans d’emprisonnement en appel. Après une brève sortie en liberté conditionnelle provisoire pour assister son fils qui souffre d’un cancer du sang, Beharn a été réincarcéré à la prison d’Evin.

 Behnam Ibrahimzadeh

Behnam Ibrahimzadeh

Mohammad Jarahi est militant du Syndicat des Travailleurs de la Peinture et de la Décoration
du Bâtiment de Téhéran et également membre du Comité de Suivi pour la Formation d’Organisations Ouvrières Libres, a été condamné à cinq ans de prison. Il souffre aujourd’hui atteint d’un cancer de la thyroïde. Il a subi une intervention chirurgicale le 16 février dernier. Malgré les efforts de sa famille pour qu’il soit correctement traité dans un hôpital public, Jarahi continue d’être emprisonné à Tabriz.

Mohammad Jarahi

Mohammad Jarahi

Shahrokh Zamani, membre du Comité de Suivi pour la Formation d’Organisations Ouvrières Libres en Iran et du Syndicat des Peintres de Téhéran. Il a été arête le 5 juin 2011 et a été condamné à onze ans de prison au même procès anti-syndical à huis clos que Jarahi Mohammad. Il est actuellement détenu à la célèbre prison Rajaei-Shahr et risque 15 ans supplémentaires dans un nouveau procès.

Shahrokh Zamani

Shahrokh Zamani

Bodaghi Rasoul est un militant syndical, membre de l’Association des enseignants. Il a été arrêté en septembre 2009 et condamné à six ans de prison pour «propagande contre le régime» et «rassemblement et collusion contre la sécurité nationale ». En janvier 2011, une cour d’appel a confirmé la condamnation de Rasoul et lui a interdit de prendre part à des activités de la société civile pendant cinq ans après sa libération.


3. Témoignage 

Lettre de prison de Shahrokh Zamani

A toutes les organisations syndicales et de défense des droits
Ecoutez le son de ma plainte !
Je suis Shahrokh Zamani, membre du Syndicat des Peintres de Téhéran et du Comité de Suivi pour la Formation d’Organisations Ouvrières Libres en Iran. Je suis résident de Téhéran depuis trente ans. Le 5 juin 2011, alors que je me rendais dans la ville de Tabriz pour visiter mes parents, j’ai été arrêté en toute illégalité par des agents du Ministère des Renseignements, sans aucune charge contre moi, ni preuve ou mandats. Après quarante jours de violentes tortures à la fois psychologiques et physiques, j’ai été emmené à la prison centrale de Tabriz. Pendant ces 40 jours de détention illégale, je me suis mis en grève de la faim afin de protester contre cette situation. J’ai perdu 27 kilos et je n’ai jamais signé d’aveux. Bien qu’il n’y ait eu aucune preuve contre moi et que je n’ai jamais donné la moindre ligne d’aveux lors des interrogatoires, la première branche du Tribunal Révolutionnaire de Tabriz m’a de façon vicieuse accusé de « propagande contre le régime et de formation de groupes socialistes » accusation passible de 11 ans de prison ferme. Il est clair que lors du procès j’ai nié toutes les accusations depuis le début et montré la nature fausse et monté de toute pièce des accusations. J’ai demandé au président du tribunal les preuves contre moi, et la justification d’une telle longue peine, ce à quoi il a répondu « Qui croyez vous que je suis Monsieur ? Je ne suis rien de plus qu’un subordonné dans un système hiérarchique ».
La prison de Tabriz est une des plus célèbres prisons, connue pour ses gardiens violents et meurtriers. Les gardiens sont infâmes par leur inhumanité, et leurs méthodes meurtrières et illégales. Les prisonniers ne disposent pas de droits comme des permissions ou des libérations conditionnelles. Même l’emprunt de livres à la bibliothèque est complètement sous le contrôle des fonctionnaires de la prison qui placent les détenus sous une myriade des pires tortures physiques et psychologiques. Une des pires de ces tortures est le déchaînement de prisonniers violents (de droit commun) contre les prisonniers politiques. Comme il n’y a aucune loi, cela se passe quotidiennement et il n’y a pas un jour sans affrontement ou problème entre ces deux groupes de prisonniers.
Dans une pièce, longue de 20 mètres, il y a 21 lits, et il est fréquent d’y trouver plus de quarante prisonniers. Il y a toujours sept prisonniers de droit commun violents parmi nous pour nous intimider et nous espionner.
Les prisonniers politiques sont placés en contact étroit avec les détenus atteints du sida et de l’hépatite, ce qui, avec les exactions des gardiens, est le plus stressant. En 2011, ils m’ont transféré de ma cellule, qui par rapport à celle où ils m’ont envoyé été un paradis, à la section 12 du bureau des renseignements afin de me torturer. C’était une zone de quarantaine réservé aux criminels dangereux. Cela ne pouvait être supporté au plus que trois journées. Puis, avec Jomhour Azgoch du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), j’ai été emmené à la section 15, la section de la méthadone, dans une cellule avec 50 personnes malades du sida et de l’hépatite. Pour protester, nous avons fait une grève de la faim pendant plusieurs jours.
A l’automne 2012, bien que je n’aie pas commis la moindre infraction, les fonctionnaires ont falsifié des documents disant que je demandais mon transfert et j’ai été déplacé à Yazd. Là, les conditions de détention étaient meilleures, mais j’ai été accusé de diffusé des informations sur les conditions de détention à l’extérieur de la prison, et j’ai été ramené à Tabriz, à la section de soin 8. Là, nous, prisonniers politiques, avons écris 14 articles mettant en lumière l’absence de droits dans la prison comme les permissions, les libérations conditionnelles, l’accès à du matériel sportif, à des classes techniques ou professionnelles, etc.
Aussi, les fonctionnaires de la prison ont force les prisonniers de droit commun a porter plainte contre moi et d’autres. Ils ont dit que nous avions insulté le leader [de la République Islamique, NdT], injurié les prisonniers de droit commun et encouragé les autres syndicalistes ouvriers emprisonnés à se mettre en grève. Cette plainte à été instruite et par conséquent j’ai été transféré à la prison Rajaei-Shahr à côté de Karaj.

Shahrokh Zamani
Prisonnier à Rajai Shahr, Iran
20 octobre 2012

affiche iran

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4. Bref historique du mouvement ouvrier en Iran

Formation des luttes et premiers syndicats ouvriers

Les premiers embryons du mouvement indépendant de la classe ouvrière d’Iran se formèrent au début du vingtième siècle. Les ouvriers des imprimeries fondèrent le premier syndicat en 1905. A cette époque-là, les journées de travail étaient très longues et les salaires très bas. Le salaire de 14 heures de travail par jour satisfaisait à peine les besoins journaliers des ouvriers. Les femmes ouvrières recevaient 2/3 du salaire des hommes et les enfants la moitié de celui des femmes à travail égal. Les ouvriers demandaient l’augmentation des salaires et la baisse du temps du travail au cours de leurs premières luttes. Les ouvriers imprimeurs organisèrent leur première grève la même année et obtinrent 10 heures de travail par jour au lieu de 14. En cette même année, les ouvriers des industries de la pêche participèrent à une grève pour l’augmentation des salaires. Un an plus tard les ouvriers des wagons de Téhéran appelèrent à une grève contre le licenciement des ouvriers et pour l’augmentation des salaires. Leur grève fut victorieuse.

Développement du mouvement syndical

Les activités syndicales se réduisirent après l’échec de la Révolution Constitutionnelle d’Iran (1905-1911). Mais la Grande Révolution d’Octobre 1917 en Russie eut beaucoup d’influence en Iran. En 1928 les ouvriers imprimeurs se remirent en grève et obtinrent toutes leurs revendications : 8 heures de travail par jour, l’augmentation des salaires et le droit à la convention collective. A ce moment-là une dizaine de syndicats de diverses branches d’activités furent créés. En 1920 les différents syndicats de la ville de Téhéran se rassemblèrent en un « Conseil Central des Syndicats », lequel fut joint par d’autres syndicats des autres villes. Le C.C.S. adhéra à l’internationale des syndicats ouvriers (PROFINTERN).

Le 1er Mai fut fêté par des manifestations de rue pour la première fois en 1922. A cette époque-là environ 100.000 ouvriers travaillaient dans les industries pétrolières et d’extraction, de textile, de soie, de fabrication de tapis, de cuir, de pêche, d’imprimerie etc. 30.000 de ces ouvriers s’étaient syndiqués dans 20 centrales ouvrières. Mais une grande partie du prolétariat du pays, celle du pétrole, ne pouvaient pas se syndiquer, car la compagnie anglaise qui avait la concession de l’exploitation du pétrole iranien au Sud du pays, imposait ses politiques répressives aux ouvriers de cette branche industrielle très importante. Durant ces années-là les ouvriers firent grève plusieurs fois pour les revendications économiques et gagnèrent souvent. Mais au fur et à mesure les revendications politiques furent aussi exigées, parmi lesquelles celles des ouvriers du livre qui demandèrent la levée de l’interdiction de la publication de certains journaux et magazines et qui firent reculer le gouvernement de l’époque.

Dissolution des syndicats

Le début du règne de la dynastie monarchique des Pahlavi marqua la fin des libertés politiques et la pression sur les syndicats commença. Le C.C.S. fut déclaré illégal en 1925 et les ouvriers délégués furent arrêtés. Les syndicats ouvriers continuaient cependant leurs activités clandestinement et même en 1928 le syndicat des ouvriers des industries pétrolières fut créé au cours d’une conférence dans laquelle les statuts et règlements intérieurs furent votés par les ouvriers. La formation de ce syndicat était d’une importance primordiale pour la prise de conscience et l’organisation des ouvriers, car à ce moment-là presque la moitié des ouvriers industriels d’Iran travaillaient dans cette branche économique.

Le syndicat des ouvriers du pétrole prépara, dès sa constitution, une grève pour l’amélioration des conditions ouvrières et contre le renouvellement du contrat injuste avec l’Angleterre. La grève devait commencer le 1er Mai 1929, mais quelques jours auparavant certains dirigeants et membres du syndicat furent arrêtés. Le régime et la compagnie pétrolière commirent des actes répressifs afin d’empêcher cette grève. Les répressions et les arrestations n’influencèrent guère la détermination des ouvriers et la grève débuta le 3 mai. Les ouvriers exigèrent les points suivants : augmentation des salaires de 15%, légalité des syndicats, officialisation du 1er Mai, 7 heures de travail par jour pour les jeunes de moins de 18 ans, baisse des heures de travail pendant l’été à 7 heures par jour, un mois de congé payé annuel, abolition des licenciements arbitraires, participation des délégués ouvriers pour les recrutements et licenciements, assurance des accidents du travail et de vieillesse etc. Les forces de répression du régime et de la compagnie pétrolière anglaise arrêtèrent 300 ouvriers, licencièrent certains autres et ainsi étouffèrent la grève.

Reformation des syndicats et des luttes ouvrières

De cette époque-là jusque septembre 1941,date à laquelle les forces des Alliés entrèrent en Iran et Réza Chah Pahlavi fut renversé, les syndicats ouvriers n’existaient pratiquement pas. Réza Chah pratiquait des politiques de répression. Il faisait arrêter les militants ouvriers et syndicaux, les assassinait sous des tortures barbares et ainsi étouffait la moindre protestation ouvrière. Malgré les répressions de cette période les ouvriers faisaient grève de temps à autre, mais le mouvement ouvrier n’était pas vraiment actif et les ouvriers étaient dans une situation absolument injuste et exploités d’une manière effroyable. La chute de Réza Chah entraîna une reprise des activités licites et la réapparition relative des libertés politiques. Les syndicats ouvriers se reformèrent. A cette époque-ci le nombre d’ouvriers industriels d’Iran avait accru considérablement et atteignait 650.000 ouvriers. Un an après la chute de Réza Chah deux centrales ouvrières étaient formées, le « Conseil des Syndicats Ouvriers » et « l’Union des Ouvriers et des Paysans ». En 1944 de différentes centrales se sont fusionnées pour fonder le « Conseil Central Unifié des Syndicats des Ouvriers et des Travailleurs ». Ce Conseil comptait deux ans plus tard plus de 200.000 membres. Ce fut alors une des périodes d’importantes luttes ouvrières. De nombreuses grèves eurent lieu. Les plus importantes de ces grèves furent celle de 9 usines de textile d’Ispahan en 1942 qui fit baisser le temps du travail de 10 à 8 heures par jour. Trois mois plus tard les ouvriers de ces usines fondèrent le « Syndicat des Ouvriers d’Ispahan ». Ce syndicat se joignit plus tard au Conseil Central Unifié avec ses 15.000 adhérents. En 1946 plusieurs grèves s’effectuèrent dans l’industrie pétrolière parmi lesquelles celle du 14 juillet 1946 qui fut réprimée par les forces gouvernementales.
L’évolution du mouvement ouvrier et syndical d’Iran à ce moment-là entraîna son adhésion à la Fédération Mondiale des Syndicats Ouvriers (W.F.T.U.). La croissance du mouvement syndical en Iran inquiéta beaucoup l’État et malgré les répressions, ce dernier décida de mettre en place ses propres syndicats. Sous le gouvernement du Premier ministre Ghavam, « l’Union des Syndicats Ouvriers d’Iran » (E.S.K.I.) fut alors organisée qui n’a pas eu beaucoup d’influence sur les ouvriers. Un autre syndicat fut fondé de la même manière qui n’a pas joué de rôle important non plus. L’objectif de ce genre de syndicats gouvernementaux était bien sûr de contrecarrer le mouvement indépendant de la classe ouvrière et de ses organisations. En 1946 le gouvernement de Ghavam fit voter le premier code du travail en Iran et cela à cause des luttes ouvrières. Dans la deuxième moitié des années 1940 les syndicats étaient de plus en plus sous pression et ont choisi davantage les formes semi-clandestines d’activités. L’un des plus grands événements de ces années-là fut la grande grève des ouvriers de l’industrie pétrolière en mars 1951 qui toucha pratiquement les 30.000 ouvriers de la raffinerie.

Répression du régime du Chah

Le coup d’Etat du 19 août 1953 de la C.I.A. américaine contre le gouvernement de Mossadegh mit pratiquement fin aux activités indépendantes des syndicats ouvriers. Les syndicats d’Etat dirigés quelques années plus tard par la SAVAK (police politique du Chah), ne défendaient évidemment pas les intérêts des ouvriers. A ce moment-là les peuples d’Iran ont été complètement privés des libertés et des droits démocratiques. Les organisations syndicales ouvrières ont été déclarées illégales et les ouvriers étaient sauvagement exploités. Le régime du Chah réprimait toute protestation ouvrière. Les militants ouvriers étaient emprisonnés et quelquefois les mitraillettes répondaient aux ouvriers comme la fusillade des ouvriers de l’usine de textile de Djahan-e-Tchit au cours de laquelle 4 ouvriers furent tués et plusieurs autres blessés. (…) Après ce coup d’État et jusqu’au renversement du régime du Chah en 1979, les ouvriers n’ont jamais baissé les bras et ont lutté pour leurs justes revendications sous la dictature. Durant les années 1957-58 plusieurs grèves se sont produites dans les industries du pétrole et du textile des villes de Chahi et d’Ispahan au cours desquelles des augmentations de salaires étaient demandées. Au début de l’année 1971 quelques grèves furent déclenchées dans des usines de textile. Dans la deuxième moitié des années 1970 les protestations ouvrières prirent des allures considérables. Les ouvriers contestaient l’inexistence des droits, la dictature et l’exploitation sauvage. Le rôle principal des ouvriers dans la Révolution de 1979 qui renversa le régime du Chah n’est pas négligeable. En septembre 1978 les ouvriers pétroliers de la raffinerie de Téhéran se sont mis en grève. Tout de suite les ouvriers des raffineries des villes d’Abadan, de Chiraz, de Tabriz et d’Ispahan se sont joints à eux. La grève générale des ouvriers de l’industrie pétrolière assomma le régime du Chah alors qu’il se trouvait dans une crise profonde à cause du mouvement protestataire populaire grandissant. La grève des ouvriers du pétrole entraîna celle des autres branches comme le textile, la métallurgie, des mines de charbon et de cuivre etc. A ce stade-là dans les usines et les établissements de services les comités de grèves se sont formés et les coordinations des grèves s’effectuaient contre le régime monarchique. La grève générale et nationale de tous les ouvriers assommait le régime et l’insurrection armée des 21 et 22 février 1979 renversa le régime dictatorial du Chah.
De cette situation révolutionnaire et du cœur des comités de grèves sont nés les conseils ouvriers. Les ouvriers organisèrent alors ces conseils dans les plus grandes unités de productions. Ces conseils instauraient le contrôle ouvrier dans les établissements où les patrons s’étaient enfuis. Ainsi les ouvriers continuaient à lutter pour leurs revendications. Le niveau des connaissances politiques des ouvriers augmentait considérablement à ce moment-là.

Dissolution des conseils ouvriers par la République islamique

Cette période des libertés relatives et des conseils ouvriers n’a pas duré longtemps. Deux ans après le renversement du Chah, la République islamique priva les gens de toutes les libertés et de tous les droits démocratiques par une campagne éhontée de répressions. Elle recommença alors la répression et l’exploitation sauvage des ouvriers. Depuis 1981 à nos jours des centaines d’ouvriers et de militants du mouvement ouvrier ont été exécutés par le régime islamique. Des centaines d’autres ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Beaucoup ont été licenciés et certains autres sont recherchés. Certains se sont réfugiés dans de différents pays. Les ouvriers d’Iran sont frustrés de toute organisation indépendante. Les conseils et associations islamiques que l’on trouve dans les établissements et usines ne défendent non seulement pas les intérêts des ouvriers mais en plus sont des organes d’espionnage du régime contre les ouvriers. Malgré toutes les pressions du régime islamique, ces dernières années, les ouvriers luttent sous diverses manières et obtiennent de temps en temps quelques victoires. Il est évident que rien ne pourra arrêter le mouvement ouvrier bien qu’il soit sous les pressions les plus sauvages. Mais il ne faut pas oublier que les pressions économiques et politiques qui pèsent sur la classe ouvrière d’Iran entraîna l’inexistence de toute organisation indépendante ouvrière qui cause à son tour l’affreuse exploitation et la répression moyenâgeuse. La classe ouvrière d’Iran continuera sa lutte. Elle demande à ses camarades ouvriers du monde entier de l’y aider et leur demande de faire pression sur le régime de la République islamique en dénonçant ses crimes dans le monde entier au sein des organisations internationales ouvrières.

(historique emprunté au site de l’Organisation des Fedayin)

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5. Pour en savoir plus

Pour l’actualité des luttes ouvrières en Iran (deux sites trotskisants) :

http://iranenlutte.wordpress.com

http://www.iran-echo.com

Pour mémoire : le massacre des prisonniers politiques iranien de 1988

Le rapport d’Amnesty 2013 pour l’Iran

Et deux sites en anglais sur les droits de l’homme en Iran:

https://hra-news.org/en

http://www.iranhumanrights.org

Auguste Vaillant nait à Mézières, dans les Ardennes française en 1861. Il connaît une enfance misérable, émaillées de petites condamnations pour avoir pris le train sans billet ou pour avoir mangé dans un restaurant sans payer. Il exerce divers pauvres petites emplois et commence à fréquenter le milieu anarchiste. Il milite aux Indépendants de Montmartre, se marie et vit dans le dénuement avec sa femme et leur fille. Il tente de se faire agriculteur en Argentine mais en revient aussi pauvre que parti, trois ans plus tard.

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Les attentats anarchistes se multiplient alors en France, qui visent la bourgeoisie, les juges et les parlementaires. Auguste Vaillant décide de passer à l’action, notamment pour venger l’exécution de Ravachol. Le 9 décembre 1893, vers 16 heures, il lance une bombe dans l’hémicycle de la Chambre des députés au Palais Bourbon. Un article du Figaro décrit la scène :

« La bombe a été lancée de la seconde tribune publique située à la droite du président de la Chambre, au deuxième étage, et a éclaté à la hauteur de la galerie du dessous, emportant dans un immense tourbillon tout ce qu’elle rencontrait devant elle. Plusieurs députés ont été renversés ; l’abbé Lemire est projeté sur le sol, il est atteint par un projectile derrière la tête et reçoit une blessure profonde. D’autres députés sont blessés : MM. de Lanjuinais, Leffet, le baron Gérard, Sazenove de Pradine, de Montalembert, Charpentier, de Tréveneue. On les entoure, on les emporte dans les bureaux pour leur donner les premiers soins. M. Ch. Dupuy, au fauteuil, a eu le cuir chevelu déchiré par un clou. »

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Une cinquantaine de personnes sont blessées par les clous dont Vailland avait farci sa bombe, parmi lesquelles neuf députés, le président de la chambre, un sénateur deux officiers, un huissiers, un journaliste et un sous-préfet. Arrêté avec vingt autres personnes, Vaillant avoue dans la nuit qu’il est l’auteur de l’attentat. Au procès, Vaillant dira aux jurés :

« Messieurs, dans quelques minutes vous allez me frapper, mais en recevant votre verdict, j’aurai la satisfaction d’avoir blessé la société actuelle, cette société maudite où l’on peut voir un homme dépenser inutilement de quoi nourrir des milliers de familles, société infâme qui permet à quelques individus d’accaparer la richesse sociale (…) Las de mener cette vie de souffrance et de lâcheté, j’ai porté cette bombe chez ceux qui sont les premiers responsables des souffrances sociales »

Le parlement adopte en panique une série de lois appelées les « lois scélérates » qui créent de nouveaux délits, dont l’apologie de faits ou apologie de crime, et interdisent toute propagande anarchiste. Auguste Vaillant est condamné à mort. Le président Sadi Carnot refuse d’accorder sa grâce à Vaillant qui est guillotiné le 5 février 1894. Il avait 33 ans. Sarah Bernhardt, qui avait sympathisé avec lui, assiste à l’exécution:

« La foule s’était peu à peu amassée, mais restait en groupe compact. Les rues étaient barrées. De temps en temps, un homme indifférent et pressé écartait la foule, présentait une carte à un officier de paix, et disparaissait sous le porche de la prison. C’était un journaliste. J’en comptai plus de dix. Puis, tout à coup, les gardes de Paris, doublés pour la circonstance, car on craignait un coup de main des anarchistes, se rangèrent le long du triste piédestal.
Sur un signal, les sabres furent mis au clair et la porte de la prison s’ouvrit. Vaillant parut, pâle, énergique et brave. Il cria d’une voix mâle et assurée : « Vive l’anarchie ! » Pas un cri ne répondit au sien. Il fut saisi, renversé sur la planche. Le couperet tomba avec un bruit ouaté. Le corps bascula. En une seconde l’échafaud fut démoli, la place balayée, les rues débarrées ; et la foule se rua sur la place, regardant par terre, cherchant une goutte de sang introuvable, humant, le nez en l’air, l’odeur du drame qui venait de se dérouler. « 

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Ainsi mourut Auguste Vaillant, la seule personne, selon la plaisanterie anarchiste, a être entré à la Chambre des députés avec des intentions honnêtes. Les représailles anarchistes suivront: pour venger Vaillant, Émile Henry lance le 12 février 1894 une bombe au Terminus, un café chic gare Saint-Lazare et Geronimo Caserio blesse mortellement le président Sadi Carnot à Lyon le 24 juin 1894. La complainte de Vaillant de F. Xan-Neuf et de Charles Spencer sera longtemps chantée dans les milieux anarchistes.

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Le 12 février 2007, des dizaines de militants communistes, syndicalistes et antifascistes sont arrêtés dans plusieurs villes italiennes. La police italienne enquêtait sur une organisation clandestine, le Parti Communiste Politico-Militaire (PCPM), qui avait des cellules dans plusieurs villes italiennes, éditait un journal clandestin, et aurait préparé des attentats contre une résidence et une chaîne de télévision de Berlusconi.
Parmi les milliers de documents en tout genre, la police italienne trouve, enterrées dans le potager d’un des militants italiens arrêtés (d’où le fameux “sous les salades” qui sera la plaisanterie leitmotive de l’affaire), les photos de quatre membres du Secours Rouge Bert, Wahoub, Constant et Abdallah et communique l’information à la police belge.

Quelques uns des militants italiens arrêtés

Quelques uns des militants italiens arrêtés

Du 12 février 2007 au 5 juin 2008, pendant un an et demi, la police va espionner Bert, Wahoub, Constant, Abdallah et leur entourage avec des moyens inouïs: caméras placées devant les domiciles, interception
des conversations téléphoniques et des mails, filatures, checks de tous les voyages à l’étranger par scanning des listes des compagnies aériennes ferrovières et routières, examen des anciennes communications téléphoniques (tous les n° appelés et appelants, en remontant jusqu’à 2004 dans le cas de Bert!), etc.
Les membres du Secours Rouge se doutent tellement peu qu’ils sont suspectés de collusion avec le PCPM qu’un d’eux (Bert) s’est rendu pendant cette période à Milan dans le cadre d’une délégation internationale de soutien aux militants accusés d’en faire partie. La police italienne (qui l’a contrôlé l’entrée du tribunal) n’a réagit aucunement, et encore aujourd’hui, la justice italienne ne s’est intéressée à aucun membre du Secours Rouge belge.

Délégation du SRI au palais de justice de Milan

Délégation du SRI au palais de justice de Milan

5 juin 2008: Vague de perquisitions et d’arrestations chez les membres du Secours Rouge: Virginie est arrêtée chez elle, Bert est arrêté et incarcéré à Forest, Constant est arrêté chez lui et incarcéré à St-Gilles, Wahoub est arrêtée et incarcérée à Berkendael. Abdallah ayant échappé par hasard à l’arrestation, consulte les camarades et son avocat, et sur base de ces consultations, se constitue prisonnier. D’autres perquisitions ont lieu chez des proches ou sur le lieu de travail de ces personnes.
Pierre C., un ancien militant des CCC condamné en même temps que Bert en 1988, est également arrêté.
Bert, Constant, Wahoub et Abdel font l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par la juge d’instruction Bernardo-Mendez pour “participation à une activité terroriste”. Bert est incarcéré à Forest, Wahoub à Berkendael, Abdallah et Constant à Saint-Gilles.
De son côté, Pierre C. est incarcéré à Forest; étranger au Secours Rouge, il lui est uniquement reproché de n’avoir pas respecté les conditions de la libération (plus précisément: d’avoir rencontré Bert). Virginie est libérée le soir-même, après avoir refusé de répondre aux enquêteurs.
Les questions posées révèlent que le principal intérêt des policiers est dirigé contre les activités du Secours Rouge. Les militants arrêtés sont invités par exemple à identifier sur photo des personnes ayant assisté à des meetings publics du Secours Rouge. Les 4 refusent de répondre aux questions des enquêteurs et sont placés sous mandat d’arrêt en raison de leurs prétendus liens avec des membres d’un Parti Communiste Politico-Militaire (PCPM) en Italie.

Wahoub mains attachées et yeux bandés le 5 juin, un policier tend sa main pour qu'on ne puisse la reconnaître

Wahoub mains attachées et yeux bandés le 5 juin, un policier tend sa main pour qu’on ne puisse la reconnaître

Le 5 juin au soir, une première conférence de presse est improvisée au Verschueren.

6 juin: Arrestation d’un autre membre du Secours rouge, Jean-François pour les mêmes raison que Pierre C. Il est d’abord incarcéré à Namur, puis à Verviers, et commence une grève de la faim pour la libération des militants du Secours Rouge, qui durera 32 jours.
Premières répliques aux campagnes de presse: une vidéo du mariage de Flor est mise sur YouTube, qui montre que les “explosifs trouvés chez Sassoye” (en fait, au Verschu…) étaient le reste du feu d’artifice tiré ce soir là.

7 juin: Manifestation devant les prisons de Saint-Gilles et de Berkendael à l’appel du Secours Rouge. A côté du Secours Rouge, plusieurs groupes de solidarité constitués pour l’occasion s’improvisent et s’activent : le réseau S5S (« Solidarité avec les 5 Solidaires »), un groupe sur Facebook, les “mamans de 9 heures” (habituées matinales de la brasserie où travaille Bert et Virginie)… Premiers collages d’affiches de sympathisants.
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Devant la prison de Saint-Gilles

Devant la prison de Saint-Gilles


Devant la prison de Berkendael

Devant la prison de Berkendael

11 juin: Passage des 4 devant la Chambre du Conseil, qui doit se prononcer sur le mandat d’arrêt (donc sur le maintien en détention préventive). La Chambre décide de la remise en liberté de Wahoub, Constant et Abdallah (décision exceptionnelle pour un premier passage). Bert reste quant à lui en détention préventive, son cas étant jugé pendable, primo en raison de son passé de révolutionnaire, secundo parce que les annotations sur les photos seraient de sa main, tertio, parce qu’il doit aussi comparaître (comme Pierre C. et Jean-François) pour violation de sa libération conditionnelle. Le Parquet fait appel (“pour donner une chance à l’enquête” dira son représentant!) et les 3 “libérés” restent en détention préventive jusqu’à ce que la Chambre des Mises en Accusation soit saisie.

12 juin: Rassemblement solidaire à Bâle devant le consulat de Belgique.

Devant le consulat de Belgique à Bâles

Devant le consulat de Belgique à Bâles

16 juin: Conférence de presse des avocats qui dénoncent la vacuité du dossier et la législation anti-terroriste.

18 juin: Le Tribunal d’Application des Peines estime qu’il n’y avait aucunement lieu d’arrêter Pierre C. et ordonne sa remise en liberté pure et simple. Cette libération va accentuer le “retournement” de la presse qui commence à dénoncer les montages policiers et à donner un bon écho au mouvement de solidarité.

21 juin: 500 personnes manifestent à l’appel du Secours Rouge et du S5S, depuis la maison communale de St-Gilles vers la prison de St-Gilles, puis celles de Forest et de Berkendael.
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22 juin: La police convoque un ami écrivain de Bert et Hotmail ferme la boîte mail du Secours Rouge.
A Zurich, le Secours Rouge profite des rassemblements de l’Euro de foot pour déployer des banderoles de solidarité avec les 4.

Accrochage d'une banderole solidaire à Zürich

Accrochage d’une banderole solidaire à Zürich

25 juin: Les 4 inculpés du SR rendent public un texte commun à propos de leur arrestation et de leur positionnement.
A l’appel du Secours Rouge International, différents collectifs anti-répression manifestent à Paris (devant le centre Wallonie-Bruxelles) et à Berlin (devant l’ambassade de Belgique).
A Bruxelles: Rassemblement de solidarité sur les marches du Palais de Justice où comparaissent devant la Chambre des Mises en Accusation pour Wahoub, Constant et Abdel.
La décision est prise de les libérer sous conditions: ne pas être en contact avec les personnes impliquées dans le dossier durant trois mois (période renouvelable).

Rassemblement solidaire à Berlin

Rassemblement solidaire à Berlin

26 juin: Wahoub, Constant et Abdel sortent de prison.
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27 juin: Parution dans La Libre Belgique de la pétition “La bande a bon dos” dénonçant les dérives de “l’anti-terrorisme” à l’occasion de l’affaire du Secours Rouge (premier signataire: la Ligue des Droits de l’Homme).

30 juin: Un feu d’artifice est tiré pendant la nuit pour Bert au-dessus de la prison de Forest.
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1er juillet: Passage devant le Tribunal d’Application des Peines de Lantin pour Jean-François et Bert.

3 juillet: 150 personnes participent à un repas de solidarité au Garcia Lorca pour financer la défense des inculpés du SR.

5 juillet: Rassemblement au Palais de Justice.
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7 juillet: Décision du Tribunal d’Application des Peines de Lantin: Jean-François et Bert n’ont pas enfreint les conditions de leur libération conditionnelle.

9 juillet: Jean-François sort de prison, Bert y reste, parce qu’encore inculpé dans le dossier “italien”.

10 juillet: Manifestation de soutien à Berlin.

19 juillet: 300 personnes manifestent à l’appel du Secours Rouge et du S5S devant la prison de Forest où Bert reste détenu. Des délégations des Secours Rouges suisse, français et italien participent à la manifestation.
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La manifestation du 19 juillet

La manifestation du 19 juillet

21 juillet: Manifestation devant le consulat de Belgique à Istanbul à l’appel d’une organisation membre du Secours Rouge International. Action de solidarité à Magdeburg (RFA).

Rassemblement solidaire à Istanbul

Rassemblement solidaire à Istanbul

23 juillet: Bert est libéré sous conditions en Chambre du Conseil (aux mêmes conditions que les trois autres). Le Parquet fait appel de cette décision devant la Chambre des Mises en Accusation. Bert reste en prison.

24 juillet: Les proches de Bert se réunissent devant la prison de Forest pour son anniversaire.
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29 juillet: Peu avant le passage en Chambre des mises, le juge d’instruction décide de libérer Bert qui sort de prison l’après-midi même.
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17 octobre: Soirée de soutien aux 4 du SR au Garcia Lorca avec concert de De Volanges.

14 novembre: La Chambre du conseil se réuni pour examiner la demande des avocats de lever les conditions de la libération (interdiction de contact entre les co-inculpés, etc.). La demande des avocats est rejetée.
Soirée de soutien aux 4 du SR au Garcia Lorca avec repas et concert de Dan Miller.
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28 novembre: Soirée de soutien aux 4 du SR au Cinéma Nova avec projet du film « Opération Spring » et débat.

12 décembre: Soirée de soutien aux 4 du SR au Garcia Lorca avec concert de Mary M, Daniel Hélin et de Ioanes.

23 janvier 2009: Soirée de soutien aux 4 du SR au Garcia Lorca avec concert de Maracujah from Belgica et Joystix.
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3 février: Première séance de la Commission parlementaire d’évaluation de la législation anti-terroriste.

5 février: Plus de 150 personnes se sont rendues à l’Université de Liège le jeudi 5 février pour participer à la conférence-débat sur le thème de l’anti-terrorisme à laquelle participe Wahoub, invitée comme inculpée du SR.
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3 mars: Deuxième séance de la Commission parlementaire d’évaluation de la législation anti-terroriste. L’affaire du SR est évoquée dans les débats.

7 mars: Soirée de soutien aux 4 du SR sur le thème du Black Panther Party au Garcia Lorca (projection du film : ’The Murder of Fred Hampton’ et conférence de Claude Guillaumaud-Pujol sur le cas Mumia Abu-Jamal)
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15 mars: Extrait du rapport 2008 du Comité T : « Force est de constater que, sous l’emprise du Parquet fédéral, des juges d’instruction semblent avoir perdu leur position de tiers devant enquêter à charge et à décharge et se positionner du côté de l’accusation. Nous verrons qu’une telle tendance s’est manifestée, par exemple, dans le cadre du dossier ’Secours Rouge’. On assiste, en effet, à un glissement vers l’affirmation d’une présomption de culpabilité – et de dangerosité – , qui a notamment mené à soumettre plusieurs personnes à une détention injustifiée dans l’affaire dite du Secours Rouge. »

5 juin 2009: Plus de 250 personnes participent à la fête organisée par la brasserie où travaille Bertrand (brasserie perquisitionnée le 5 juin) pour financer la défense des inculpés.

Fête solidaire au Verschueren

Fête solidaire au Verschueren

14 juin 2009: Les verdicts sont tombés à Milan, au procès des militants arrêtés le 12 février 2007 et accusés d’être membre du PCPM. Les verdicts sont lourds, même s’ils sont en-deçà du requisitoire : Davide Bortalo et Claudio Latino : 15 ans de prison ; Vincenzo Sisi : 13 ans et 10 mois de prison ; Alfredo Davanzo : 11 ans et 4 mois de prison ; Bruno Ghirardi : 11 ans et un mois de prison ; Massimiliano Toschi : 10 ans et 11 mois de prison ; Massimiliano Gaeta : 8 ans et 3 mois de prison ; Salvatore Scivoli : 7 ans de prison ; Andrea Scantamburlo : 3 ans et 8 mois de prison ; Amarilli Caprio, Alfredo Mazzamauro et Federico Salotto : 3 ans et 6 mois de prison ; Davide Rotondi : 3 ans et 6 mois de prison ; Giampietro Simonetto : 10 jours d’arrestation ; Michele Magon, Alessandre Toschi et Andrea Tonello : acquittés.

Au procès du PCPM, les accusés saluent les sympathisants  présents dans la salle

Au procès du PCPM, les accusés saluent les sympathisants présents dans la salle

26-29 juin 2009: Les 4 du SR sont convoqués par la police pour la formalité des « interrogatoires récapitulatifs », dernière étape de l’instruction.

Courant décembre: Le magistrat instructeur clôture le dossier. La prochaine étape est la transmission de ce dossier devant la Chambre du Conseil qui décidera si il y a matière à procès. Aucune date, aucun délai n’est fixé pour cette audience.

10 février 2010: De deux mois en deux mois, les conditions mises à la libération des quatre membres de notre Secours Rouge arrêtés le 5 juin 2008 étaient renouvelées. Les avocats vont en appel devant la Chambre du Conseil. Entre le 10 février et le 16 mars, toutes les conditions sont levées.

15 mars 2011: La Chambre des mises en accusation se réunit pour statuer de la « régularité de la mise en oeuvre des méthodes particulières de recherche d’observation et d’infiltration ». Les avocats sont priés de quitter l’audience pendant que le procureur présente au juge le « dossier d’instruction secret » autorisé par cette nouvelle loi. Les avocats protestent en vain: cette violation des droits de la défense est devenue légale…

11 mai 2011: Audience de la Chambre du Conseil devant décider s’il y a matière à faire un procès ou s’il faut conclure à un non-lieu. Les avocats déposent une requête de « devoirs d’enquêtes complémentaires ». Le président l’accepte. L’audience est reportée. Une centaine de personnes participent à un rassemblement solidaire devant le palais de justice.
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6 juin 2011: Soirée de solidarité au Terra Incognita
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19 juin 2011: Des initiatives solidaires ont lieu dans diverses villes en Allemagne (Berlin, Magdbourg, Heilbronn, Stuttgart)

Rassemblement solidaire devant l'ambassade de Belgique à Berlin

Rassemblement solidaire devant l’ambassade de Belgique à Berlin

Octobre 2011: Début d’un vaste campagne de sensibilisation orchestrée par le collectif « No procès » (affichages, bombages, autocollants, pochoirs, tags, tractages, accrochages de banderoles), cette campagne sera relayés par des initiatives à Paris, Toulouse, Montréal, Zurich, Ankara et Istambul.

Affiche de la campagne

Affiche de la campagne

Affichage

Affichage

pochoir et autocollant

pochoir et autocollant

Tag

Tag

Initiative solidaire des 4 du SR à Montréal

Initiative solidaire des 4 du SR à Montréal

Affiche de solidarité du SRI

Affiche de solidarité du SRI

Rassemblement solidaire (Ankara)

Rassemblement solidaire (Ankara)

Novembre-décembre 2011: Suite de la campagne de sensibilisation « No Procès », publication du Cahier du SR n°10, consacré à l’affaire.
couverturecahier10w.jpgLire le contenu du cahier n°10 – format pdf

24 janvier 2012: Suite de la campagne de mobilisation « No Procès » (collages, tags accrochage de banderoles etc.). 200 personnes manifestent du Parvis de Saint-Gilles au palais de justice la veille de l’audience de la Chambre du Conseil.

Tag de solidarité sur le Centre

Tag de solidarité sur le Centre

Affichage

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Rassemblement pour les 4 du SR au consulat belge à Toulouse

Rassemblement pour les 4 du SR au consulat belge à Toulouse

Tag

Tag

Banderole solidaire des 4 du SR

Banderole solidaire des 4 du SR

Appel à la manifestation

Appel à la manifestation

Manifestation solidaire des 4 du SR à Bruxelles

Manifestation solidaire des 4 du SR à Bruxelles

25 janvier 2012: Audience devant la Chambre du Conseil qui annoncera sa décision le 8 mars.

24 février 2012: Le procès du 24 juin 2010 à la cour d’appel de Milan contre les militants accusés d’avoir travaillé à la construction de l’organisation clandestine Parti Communiste Politico-Militaire et jugés pour « association subversive », « association à finalité terroriste » et « bande armée » est cassé par la justice italienne. La cour de cassation déclare qu’on ne pouvait légalement qualifier le PCPM d’organisation « terroriste » même si il avait des activités « criminelles ». Cette décision devrait avoir une incidence directe sur la procédure en cours en Belgique, la justice belge pouvant difficilement accuser les quatre membres du Secours Rouge de « participation à une activité terroriste » (celle du PCPM) si cette activité n’est plus qualifiée comme telle dans un nouveau jugement italien.

8 mars 2012: Audience devant la Chambre du Conseil. Les avocats évoquent une reprise du débat en raison de la décision de la cours de cassation en Italie. Audience est fixée pour débattre de cette demande. Soirée de solidarité à « La Pétroleuse », à Saint-Gilles.

22 mars 2012: Audience devant la Chambre du Conseil. Les avocats demandent la reprise du débat en raison de la décision de la cours de cassation en Italie, mais il faudrait alors attendre la traduction de la décision italienne.

19 avril 2012: La Chambre du Conseil rejette la demande de reprise des débats et rend son arrêt: non-lieu général en ce qui concerne le délit de « participation à activité terroriste », mais renvoi devant le tribunal correctionnel pour « tentative de faux » (de fabrication de fausse pièces d’identité) pour les quatre, et pour possession d’un brouilleur hertzien interdit, pour Bertrand seulement. La mise sur la touche de la loi anti-terroriste est un premier et important succès pour la défense.
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24 avril 2012: Le parquet fait appel contre cette décision

24 avril 2011: Audience pour rien: les débats sont reportés

19 septembre 2012: Soirée d’information et de solidarité.

11 décembre 2012: L’audience qui devait débattre de l’appel du parquet se réduit à une question technique (débat sur la traduction des dernières décisions de la justice italienne dans l’affaire du PCPM). Rassemblement solidaire au palais de justice.

Appel au rassemblement du 11 décembre

Appel au rassemblement du 11 décembre

25 janvier 2013: Soirée d’information et de solidarité au Garcia Lorca.
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29 janvier 2013: Audience au palais de justice ( audience « pour rien » puisque les débats sont une nouvelle fois reportés) et rassemblement solidaire.
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19 février 2013: Audience au palais de justice et nouveau rassemblement solidaire. Le soir, 100 personnes participent à un meeting de dénonciation des lois anti-terroristes organisé par le soutien aux 4 sur SR.
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28 février 2013: Le parquet gagne son appel: les 4 seront renvoyé devant un tribunal pour tous les chefs d’accusations, y compris la « participation à activité terroriste ». Les avocats se pourvoient en cassation.

5 juin 2013: La cour de Cassation casse en tout point l’arrêt de renvoi en correctionnelle du 28 février. La cour de Cassation a estimé que l’arrêt n’était pas suffisamment motivé (en réalité, il n’y avait aucune motivation), considérant les importantes questions soulevées par les avocats et notamment celle de la territorialité (est-ce que la justice belge est compétente pour cette affaire « italienne » ?) Concrètement, cela signifie un nouveau renvoi devant une nouvelle Chambre des mises en accusation qui devra statuer sur la tenue d’un éventuel procès et, surtout, sur les éventuels chefs d’accusation.

14 novembre 2013: Les bâtiments du ministère de la justice situés boulevard de Waterloo et avenue de la Porte de Hal sont été tagués du slogan « solidarité CAS / Secours Rouge / No Border », dans la perspective, dit le communiqué, des « procès à venir cette fin d’année contre diverses initiatives de la militance, de la dissidence, de la rébellion et de la résistance ».

tags solidaires

tags solidaires

1er janvier 2014: Aucune nouvelle: les autorités n’ont même pas fixé la date de comparution en Chambre des mises en accusation. Visiblement, elles « jouent la montre ».

1er janvier 2015: Toujours aucune nouvelle.

1er janvier 2016: Toujours aucune nouvelle.

1er janvier 2017: Toujours aucune nouvelle.

1er janvier 2018: Toujours aucune nouvelle.

5 octobre 2018: Prescription de l’affaire.

Voir le communiqué final du Secours Rouge

15 décembre 2018: Des centaines de personnes participent à la « fête de la victoire » des 4 du Secours Rouge.
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Le discours des 4 inculpés.

Angela Davis est née le 26 janvier 1944 à Birmingham en Alabama, dans le sud raciste et ségrégationnistes des Etats-Unis. Adolescente, elle bénéficie d’un programme expérimental de l’organisation religieuse quaker qui place des étudiants noirs du Sud dans des écoles mixtes du Nord. Elle suit alors les cours d’une école secondaire à New York. Elle est logée chez un pasteur qui avait été persécuté pour sa lutte contre le maccarthisme. Elle se rend ensuite en Californie où elle participe aux mobilisations contre la guerre du Vietnam et à l’organisation des étudiants noirs à San Diego.

Angela Davis refusera aussi bien la position séparatiste noire (qui veut fonder un Etat afro-américain indépendant) que la position intégrationniste de Martin Luther King. Elle adhère au courant qui, sur base du marxisme, veut unir la lutte des Noirs dans une lutte générale révolutionnaire anticapitaliste. De la même manière, elle veut intégrer la lutte féministe dans cette lutté générale, et mène un combat contre les valeurs patriarcales au sein du mouvement noir américain. Elle adhère assez tard (en 1968) au Parti communiste des USA et au Black Panther Party.

Angela Davis

Angela Davis

En 1969, elle enseigne à l’Université de Californie à Los Angeles – mais en est renvoyée à cause de son engagement politique, notamment dans le comité de soutien aux Frères de Soledad. Les Frères de Soledad étaient trois prisonniers noirs américains politisés, dont Georges Jackson. Né à Chicago, celui-ci avait été condamné à l’âge de 18 ans à Los Angeles en Californie. Pour avoir conduit la voiture pendant le braquage d’une station service, à un an de prison minimum. La peine n’avait pas de maximum : chaque année une commission se réunissait pour décider la prolongation de sa détention. Georges Jackson était devenu communiste en prison et avait politisé et organisé en 1966 un groupe de prisonniers noirs à Saint Quentin. En janvier 1970, avec deux autres détenus, il avait tué un gardien en représailles du massacre de trois prisonniers militants noirs par un autre gardien. Incarcérés en régime de haute sécurité à la prison de Soledad (le nom des Frères de Soledad vient titre d’un livre célèbre écrit par Georges Jackson en prison).

Le 7 août 1970, le frère de George Jackson, armé, fait irruption dans le tribunal du Comté de Marin lors d’un procès de trois prisonniers politiques noirs qu’il libère et à qui il donne des armes. Les quatre hommes prennent un juge, un procureur et trois jurés en otage, exigeant la mise en liberté des trois Frères de Soledad. La police intervient à la sortie du tribunal et Jonathan Jackson, deux prisonniers noirs, et le juge sont abattus.

La prise d'otage de Marin County

La prise d’otage de Marin County

La police et le FBI se déchaîne contre le mouvement noir révolutionnaire américain. Angela Davis figure parmi les personnes arrêtées : on l’accuse d’avoir fourni les armes à Jonathan Jackson et d’avoir organisé l’attaque du tribunal. Recherchée par le FBI, elle est arrêtée après deux semaines dans un hôtel, puis emprisonnée pendant seize mois à New York dans une cellule d’isolement aménagée spécialement pour elle. Elle entame une grève de la faim pour exiger la fin de l’isolement.

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Le cas d’Angela Davis a été une cause célèbre, d’innombrables artistes se sont engagés pour elles (les Rolling Stones, Nina Simone, John Lennon et d’autres), et un mouvement de solidarité de masse a lieu aux États-Unis puis dans le monde entier. Le 8 octobre 1970, les Weathermen dynamitent le fameux palais de justice de Marin County, théâtre de la prise d’otage, en solidarité avec les prisonniers politiques, dont notamment Jonathan Jackson et Angela Davis.

Angela Davis obtient qu’un tribunal fédéral enjoigne aux autorités pénitentiaires de suspendre son isolement, jugeant injustifié que ce régime soit motivé par les opinions politiques de la détenue. Le 5 janvier 1971, elle est inculpée par l’État de Californie de meurtre, kidnapping et conspiration. Transférée en Californie, détenue à San Marin puis à San José, elle comparaît avec Ruchell Magee, le seul militant survivant de la fusillade.

Free Angela Davis

Free Angela Davis

La sœur d’Angela Davis, l’avocate Fania Davis, sillonne le monde pour appuyer les mobilisations et expliquer la situation d’Angela, celle des prisonniers politiques aux États-Unis, raconter le Black Power. En France, le mouvement de soutien est particulièrement fort : Jean-Paul Sartre, Gerty Archimède (communiste et féministe, la première femme députée de Guadeloupe), Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Jacques Prévert, Jean Genet (qui l’avait rencontrée aux USA où il était venu soutenir le mouvement noir) et des milliers de manifestants la soutiennent. Le 3 octobre 1971, entre 60.000 et 100.000 personnes défilent à Paris pour réclamer sa libération. (voir ici le film de la manifestation)

Louis Aragon et Fania Davis manifestation à Paris

Louis Aragon et Fania Davis manifestation à Paris

Le 4 juin 1972, elle est acquittée. Peu de temps auparavant, le 21 août 1971, Georges Jackson est tué dans la cour de la prison de San Quentin dans une prétendue tentative d’évasion. Ruchell Magee, lui, est condamné en 1975 pour enlèvement et meurtre à la prison à vie, peine qu’il purge toujours, la justice californienne lui ayant refusé toutes ses demandes de liberté conditionnelle.

A sa sortie de prison, Angela Davis recommence à militer et à publier sur les fronts de l’anti-impérialisme, de l’antiracisme, de la paix au Vietnam et du féminisme. Elle écrit plusieurs livres dont certains traduits en français comme Femmes, race et classe en 1981 ou Les goulags de la démocratie en 2006. Au début des années 80, elle se présente aux élections sur les listes du Parti communiste des USA. Elle enseigne aujourd’hui et continue à dénoncer les guerres impérialistes (ainsi en Irak), l’industrie carcérale et la peine de mort aux États-Unis.

Angela Davis Fidel Castro

Angela Davis Fidel Castro

« Je ne suis ici que parce que des centaines de milliers de gens, aux Etats-Unis, en Afrique, en Europe, en Amérique Latine, ont manifesté pour demander ma libération. Nous avons été puissants collectivement. La solidarité internationale a été, et reste, essentielle. C’est elle qui m’a sauvée. Sans ces soutiens, je serais peut-être encore en prison, comme Ruchell Magee, mon coaccusé. »

Attention : guide pour Windows ! (Mac est ici)

Mise à jour 4 avril 2022 : Attention, depuis 2019 Thunderbird intègre nativement OpenPGP et le développement de l’extension Enigmail a été interrompu. Le procédé est largement simplifié. Nous vous renvoyons donc vers le site de Mozilla pour un guide à jour. Nous laissons ce guide en ligne pour les explications qu’il contient sur le fonctionnement.

Chapitre 1 : Le cryptage de communications

Crypter ses e-mails c’est important : et spécialement si on a ‘rien à se reprocher’.

Crypter ses communications par e-mail c’est :
– Empêcher qu’on lise ses e-mails et protéger sa vie privée, même si on a rien à se reprocher,
– être solidaire de ceux qui l’utilisent quotidiennement en créant une zone de flou,
– Empêcher la lecture de ses e-mails par la répression avec une technique déjà éprouvée par de nombreux militants, dont ceux du Secours Rouge.
Si le cryptage d’e-mails avec GPG/OpenPGP semble être difficile, ce n’est comme bien souvent qu’une impression.

Les logiciels dont nous aurons besoin :
– Le pack de logiciels GPG pour Windows « GPG4WIN » sur http://www.gpg4win.org/
– Le logiciel de messagerie par e-mail Thunderbird : https://www.mozilla.org/fr/thunderbird/
– L’extension Enigmail pour Thunderbird.
– Une adresse e-mail compatible IMAP. À peu près toutes les adresses sauf les adresses hotmail, outlook et live (toutes les adresses fournies par Microsoft)

Nous pourrions choisir une adresse e-mail chez un fournisseur militant comme Riseup.net. Mais cela ne changera rien : une fois que les e-mails sont cryptés ils sont autant illisibles par Google, Yahoo ou Riseup.

Dans notre exemple, nous prendrons une adresse Gmail, car celles-ci sont largement répandues et simples à paramétrer. Même si Google a des politiques de confidentialité parfois douteuses, cela ne nous concerne pas puisqu’il ne pourra pas même lire nos messages.

1. Installer GPG4Win et Thunderbird

Commençons par télécharger GPG4WIN sur le site officiel. On clique sur l’immanquable bouton « Download GPG4WIN » en haut à gauche de la page et on sélectionne la dernière version stable du logiciel. Attention, on ne va pas télécharger la version Beta qui pourrait contenir des failles de sécurité.
Une fois le fichier téléchargé, double-cliquons dessus pour lancer la procédure d’installation. On clique deux fois sur suivant avant d’arriver à une série de cases à cocher. Faites comme sur l’image.

Installer GPG4Win et Thunderbird

Installer GPG4Win et Thunderbird

On va ensuite continuer l’installation en lisant ce qu’on nous dit, en cochant la case pour avoir des icônes sur le bureau et en suivant les instructions à l’écran, pour finir par redémarrer l’ordinateur.

Une fois l’ordinateur redémarré, deux nouvelles icônes ont fait leur apparition sur le bureau de notre ordinateur. On ne va pas y toucher pour l’instant, car on va d’abord installer Thunderbird. Rendons-nous donc sur le site officiel de la Fondation Mozilla (inscrit plus haut) pour le télécharger.

A nouveau, suivons les instructions pour finalement démarrer Thunderbird qui nous propose de créer une nouvelle adresse e-mail. Proposition que nous allons décliner pour rentrer notre propre adresse e-mail. Cliquons donc sur ‘Passer cette étape et utiliser mon adresse existente’.

On rentre ensuite nos informations : un nom (ce que vous voulez), l’adresse e-mail que l’on veut utiliser et le mot de passe que l’on utilise pour se connecter à ce compte.

Vous avez à choisir si vous voulez cocher la case « Retenir le mot de passe ». Ne pas la cocher compliquera les choses, mais ce mot de passe est très facile à voler si quelqu’un s’empare de votre ordinateur. Dans notre exemple, on décochera la case, mais sachez que si vos e-mails sont cryptés : même en ayant le mot de passe de la boite mail on ne peut pas lire les courriers cryptés.

On clique donc sur suivant, et Thunderbird se chargera de remplir les cases à l’étape suivante.

Il nous propose alors de choisir entre ‘IMAP’ et ‘POP3’. Et c’est le moment d’expliquer pourquoi nous n’avons pas pris d’adresse Microsoft pour cette manœuvre.

Un compte IMAP permet de conserver simultanément ses e-mails dans sa boite à mail en ligne ET sur son ordinateur, dans Thunderbird.

Au contraire, un compte POP3 récupérera tous les e-mails sur l’ordinateur que vous utiliser. Ce qui veut dire que si vous voulez utiliser cette adresse sur plusieurs ordinateurs, ou changer d’ordinateur tout en conservant vos e-mails : la tâche est rendue beaucoup plus complexe, voir impossible.
On laisse donc la case IMAP cochée et on clique sur ‘Terminé’.

Maintenant que GPG et Thunderbird sont installés, allons au vif du sujet en créant notre paire de clé GPG.

2. Créer une paire de clés GPG

Mais qu’est-ce-que c’est qu’une paire de clés GPG ?

Le chiffrement par GPG est appellé « chiffrement assymétrique », mais un dessin valant mieux que des paragraphes d’explication, voici une petite infographie qui expliquera mieux ce qu’est une paire de clés.

Explication du dessin :

Paul veut envoyer un e-mail à Georgette, pour se faire, nos deux protagonistes installent GPG sur leurs ordinateurs, et chacun d’eux crée une paire de clé. Une clé publique et une clé privée chacun.
Paul et Georgette s’échangent auparavant leurs clés publiques qui, elles, peuvent voyager sans être cryptées (mais nous verrons plus tard que ce n’est pas toujours vrai).

Créer une paire de clés GPG

Créer une paire de clés GPG

Nous apprenons donc plusieurs choses :

– Les clés publiques servent à crypter,
– Les clés privées servent à décrypter.
– Le cryptage et le décryptage se font sur l’ordinateur même et ne dépendent pas d’internet.

D’autres part, sachez que les clés sont en fait deux petits fichiers texte (se terminant par l’extension ‘.asc’)

Pour générer notre paire de clés, démarrons GPA qui se trouve sur notre bureau. Celui-ci nous propose d’emblée de créer une clé privée, acceptons la proposition en cliquant sur ‘Créer la clé maintenant’.

Etape suivante, on tape un nom et un prénom (qui peuvent être n’importe quoi), et on clique sur suivant pour ensuite taper notre adresse e-mail. A l’étape suivante, on coche la case ‘créer une copie de sauvegarde’, ce qui nous sera utile si on veut installer GPG sur un autre ordinateur, pour arriver au choix du mot de passe.

Nous avons déjà vu comment créer un mot de passe au début, mais pour rappel :

– Votre mot de passe doit compter au moins 20 caractères, et contenir lettres minuscules et majuscules, des chiffres et des caractères spéciaux (comme $*^ par exemple). Ce mot de passe ne doit pas contenir de mots existants, de prénoms ou de noms, de dates, etc…
– Dans les cas de Truecrypt et de PGP (comme on le verra au chapitre « Crypter ses e-mails ») il est particulièrement important de bien choisir un mot de passe qui ne sert qu’à ça.

Et voici le mot de passe que nous utiliserons dans l’exemple : V_52b;ZbzEv2B-#@J3m7

On enregistre à présent notre clé secrète à un endroit où on la retrouvera plus tard. On peut envisager de cacher cette clé dans un conteneur Truecrypt (Voir Chapitre 2).

Si GPA s’est fermé, on le redémarre. On voit à présent qu’une nouvelle clé figure dans la liste, cliquons dessus et ensuite, cliquons sur ‘exporter’ pour disposer de notre clé publique. Appellez cette clé comme vous voulez, pourvu que son son se termine par ‘.asc’.

Créer une paire de clés GPG

Créer une paire de clés GPG

Nous avons à présent nos deux clés, il ne nous reste plus qu’à installer Enigmail pour lier nos clés GPG et notre adresse e-mail.

Note : Puisque nous avons demandé à Thunderbird de ne pas retenir le mot de passe de notre boite mail, celui-ci nous le demande à chaque ouverture. Pour la suite, faisons attention à bien taper le mot de passe de notre boite mail dans la fenêtre « Saisissez votre mot de passe »

Créer une paire de clés GPG

Créer une paire de clés GPG

Créer une paire de clés GPG

Créer une paire de clés GPG

3. Installons Enigmail et règlons les derniers paramètres

Enigmail est un module complémentaire de Thunderbird, nous allons donc démarrer Thunderbird pour rechercher Enigmail dans le magasin d’applications de ce dernier.

Installer Enigmail

Installer Enigmail

Ensuite, on tape Enigmail dans le champ de recherche, et on installe le module complémentaire ‘Enigmail’.

Installer Enigmail

Installer Enigmail

Pour finir, on redémarre Thunderbird. Un nouvel onglet à fait son apparition dans Thunderbird, ‘OpenPGP’. Passons notre souris dessus pour ensuite cliquer sur ‘Gestionnaire de clé’.

Installer Enigmail

Installer Enigmail

Lorsque l’on coche la case ‘Afficher toutes les clés’, on voit notre clé. Ce qui veut dire que nos clés sont bien synchronisées avec Thunderbird
Retour dans les paramètres de Thunderbird pour choisir cette fois ‘Options…’, puis ‘Paramètres des comptes’.

Installer Enigmail

Installer Enigmail

Ici, on va se rendre dans l’onglet OpenPGP,

– cocher la case ‘Activer le support OpenPGP pour cette identité’.
– cocher la case ‘Utiliser l’adresse électronique de cette identité pour identifier la clé OpenPGP’.
– cocher la case ‘Chiffrer les messages par défaut’

Installer Enigmail

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Tant qu’on y est, désactivons l’utilisation de HTML lors de la rédaction de nos e-mails. Celui-ci peut provoquer des erreurs. On désactive celui-ci dans ‘Rédaction et adressage.

Installer Enigmail

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PGP est à présent activé. Notons que si nous avons coché la case ‘Chiffrer les messages par défaut’, c’est pour éviter les erreurs humaines, puisqu’à partir de maintenant, envoyer des messages sera tellement simple que nous en oublierons presque qu’il se fait.

A présent, nous allons voir comment utiliser la clé GPG d’un ami. Dans notre exemple, nous utiliserons celle du Secours Rouge, téléchargeable sur le site https://secoursrouge.org/

Une fois le fichier ZIP décompressé. Nous avons un fichier ‘sr.asc’. Nous devons importer cette clé dans notre trousseau pour pouvoir lui envoyer un e-mail. Pour cela, ré-ouvrons GPA et cliquons sur le bouton ‘Importer’ avant de sélectionner le fichier ‘sr.asc’ là où celui-ci a été décompressé.

4. Envoyer un e-mail crypté

A présent, nous allons envoyer notre premier e-mail crypté ! Dans Thunderbird, on clique sur ‘Ecrire’.

Ecrire un mail crypté

Ecrire un mail crypté

On remplit les champs ‘Pour’, ‘Sujet’ (Celui-ci n’est jamais crypté, attention!), le corps du message.

Si on clique sur ‘OpenPGP’, on verra que la case ‘Chiffrer le message’ est déjà cochée, puisqu’on a demandé à Thunderbird de crypter les messages par défaut.

On envoie ensuite le message. L’adresse e-mail du correspondant est automatiquement associée avec sa clé GPG si celle-ci a été importée. Si elle n’a pas été importée, Thunderbird nous préviendra. On nous demande alors de taper un mot de passe. C’est celui de notre boite mail.

Ceci est le message pour taper le mot de passe de sa boite mail.

Ecrire un mail crypté

Ecrire un mail crypté

Au contraire, ceci est le message que l’on doit taper pour décrypter un message.

Ecrire un mail crypté

Ecrire un mail crypté

On devra peut-être le taper lorsque Thunderbird nous proposera de crypter le message avant qu’on l’ait envoyer.

Ecrire un mail crypté

Ecrire un mail crypté

On notera que le message est crypté également dans le dossier ‘Envoyés’. Cette copie n’est pas cryptée avec la clé publique du correspondant, mais avec la nôtre (sinon, on ne pourrait pas la décrypter).

Attention : nous n’avons pas envoyé notre clé publique dans notre e-mail ! Notre correspondant ne pourra donc pas nous répondre un message crypté.

Lorsque l’on rajoute une pièce-jointe à un message crypté, cochons cette case.

Ecrire un mail crypté

Ecrire un mail crypté

5. Décrypter un message reçu et une pièce-jointe

Quelques heures plus tard, on va vérifier notre boîte mail, et nous avons reçu une réponse cryptée.

Décrypter un mail

Décrypter un mail

On double-clique sur le message pour l’ouvrir, et on tape notre mot de passe GPG. Une pièce-jointe apparaît. ‘piece-jointe.txt.pgp’. Clic-droit sur celle-ci (en bas de la fenêtre de l’e-mail), “déchiffrer et enregistrer sous”.

Chapitre 2 : Le cryptage de données

Dans ce chapitre nous ne présenterons qu’un seul logiciel. Celui-ci a fait ses preuves, fonctionne sur Windows, Mac et Linux et est relativement simple d’utilisation. Ce logiciel est Truecrypt. Allons donc le télécharger sur https://truecrypt.ch/downloads/ et sélectionnons la version du programme compatible avec Windows.

ATTENTION : Ne téléchargez pas Truecrypt sur http://www.truecrypt.org qui était le site originel. Le projet Truecrypt a été abandonné par ses créateurs et a été reprit par l’équipe suisse de TCNext : téléchargez la dernière version de Truecrypt (7.1a) sur le site https://truecrypt.ch/downloads/

Lançons le fichier que nous venons de télécharger et poursuivons l’installation en acceptant les ’License terms’ puis ’Next’, cocher la case ’Install’ et ’Next’, décochons ensuite la case « Create System Restore Point » et enfin ’Install’ et ’Finish’.

Truecrypt est capable de faire plusieurs choses : – Créer un ’Conteneur’ crypté dans votre ordinateur. Ceci créera un fichier crypté dont vous déciderez la taille, etc… – Cryptez une clé USB ou un disque dur portable ou tout autre support amovible. – Cryptez la totalité de votre disque dur (pour les utilisateurs avancés et amoureux du risque, nous ne détaillerons pas la procédure dans cette édition du guide mais vous trouverez facilement des tutoriels en ligne).

Dans ce tutoriel, nous verrons la pratique la plus courante et la plus pratique pour chacun : c’est à dire le cryptage d’un support amovible. Un support amovible est un support que vous pouvez connecter et déconnecter de votre ordinateur, par exemple : une clé usb, un disque dur portable, une carte SD ou micro-SD, etc…

Pour le choix du support, voyez en fonction de vos besoins. Un disque dur portable peut contenir une très grande quantité de données, une clé USB ou une carte SD peut en contenir une grande quantité, tandis qu’une carte micro-SD a ceci de pratique qu’elle est très petite mais plus chère.

Le tutoriel se pratique de la même façon pour chacun de ses supports. Nous parlerons plus loin de « la clé usb » pour simplifier, mais vous pouvez utiliser n’importe quel support pour ce tutoriel.

1. Préparer le support La clé usb doit être vide. Si elle ne l’est pas, tout ce qui se trouve dessus sera effacé.

2. Démarrer Truecrypt Double-cliquons sur l’icône de Truecrypt pour le démarrer, et cliquons sur « Create Volume » pour commencer la procédure de création de notre volume crypté.

Cochons ensuite la seconde case : « Encrypt a non-system partition/drive » puis ’Next’. On va ensuite laissé « Standard Truecrypt Volume » et ’Next’ à nouveau.

A l’étape suivante, nous devons sélectionner le volume à crypter. Ca se corse, puisqu’il ne faut pas faire d’erreur ici (au risque de perdre des données ou de rendre l’ordinateur inutilisable !) On va donc bien faire attention à voir quelle lettre est attribuée à notre clé USB. Prenons par exemple que cette lettre soit F :/ nous cliquerions alors sur Select Device et ensuite on cliquera sur la ligne correspondant à la lettre F :/. Pour déterminer quelle lettre correspond à votre clé, rendez-vous dans le Poste de Travail où vous verrez tous les disques et clés connectés à votre ordinateur.

3. Cryptons ! A cette étape, on choisira « Create encrypted volume and format it ». Ce qui est le plus efficace et le plus rapide pour une clé vide. A l’étape suivante il nous sera proposé de choisir un algorythme de cryptage et un algorythme de hash. Nous voilà dans le vif du sujet et quelques explications s’imposent.

Qu’est-ce-qu’un algorythme de cryptage ? Un algorythme de cryptage, en gros, c’est la méthode mathématique que votre ordinateur utilisera pour crypter l’information. Par exemple, un algorythme utilisable pour un humain serait de remplacer chaque lettre par celle qui la suit dans l’alphabet pour écrire ’BONJOUR’ on écrira plutôt ’CPOKPVS’. Evidemment, l’ordinateur crypte des quantités beaucoup plus grandes que de simples mots et avec des méthodes mathématiques inutilisables par un cerveau humain. Un algorythme est donc un langage codé utilisé par un ordinateur.

Truecrypt nous propose trois algorythmes : AES, Twofish et Serpent. Il nous propose également des « cascades » d’algorythmes. C’est à dire qu’après avoir crypté en AES, il crypte à nouveau en Twofish, etc…

Quelle est la différence entre AES, Twofish et Serpent ? Lorsque le gouvernement américain a mis à jour ses méthodes de sécurité informatique en 1997, il a organisé un concours visant à trouver un algorythme de cryptage puissant, capable de protéger les secrets gouvernementaux. Les trois finalistes étaient AES, Twofish et Serpent, trois algorythmes remarquablement complexes. C’est AES qui a gagné le concours. Mais apparement, Twofish était tout aussi puissant et a perdu à cause de sa vitesse plus lente, et Serpent a perdu car il aurait été impossible à décrypter au besoin.

Moralité de cette petite histoire (imprégnée de légendes urbaines ?) Ces trois algorythmes sont tous les trois extrêmement performant, et vous opterez sans doute pour une cascade des trois. Pas d’inquiétude donc et sélectionner « votre préféré ».

Note : Le cryptage est un enjeu extrêmement important tant au niveau gouvernemental et répressif qu’au niveau technologique (la plupart des appareils informatiques utilisent le cryptage) qu’au niveau antirépressif. Certaines personnes travaillent quotidiennement à rechercher des failles de sécurité permettant de casser ces algorythmes et de les rendre obsolètes. Si ces méthodes semblent aujourd’hui incassables, celles qui les précédaient l’ont pourtant étées (alors qu’elles étaient elles aussi réputées incassables). C’est pourquoi il peut-être intéressant de s’informer si jamais un de ces algorythmes venait à être brisé. L’algorythme AES étant l’un des plus utilisé au monde, s’il venait à être cassé, de nombreux gouvernements devraient le remplacer par un autre (probablement Twofish ou Serpent). Il faut garder en mémoire que si ces méthodes sont sûres aujourd’hui elles ne le seront pas éternellement.

Dans notre exemple, nous choisirons donc un algorythme en cascade : AES-TWOFISH-SERPENT. Et un Hash Algorythm SHA-512.

Précisons que si le cryptage est légal en Belgique il ne l’est pas partout. En France par exemple, il est illégal de crypter un document ou une communication avec un algorythme impossible à décrypter par les autorités !

Cliquons sur Next deux fois pour arriver à l’étape du choix du mot de passe.

4. Le choix du mot de passe Nous avons déjà vu comment créer un mot de passe au début, mais pour rappel :
– Votre mot de passe doit compter au moins 20 caractères, et contenir lettres minuscules et majuscules, des chiffres et des caractères spéciaux (comme $*^ par exemple). Ce mot de passe ne doit pas contenir de mots existants, de prénoms ou de noms, de dates, etc…
– Dans les cas de Truecrypt et de PGP (comme on le verra au chapitre « Crypter ses e-mails ») il est particulièrement important de bien choisir un mot de passe qui ne sert qu’à ça.

Et voici notre mot de passe : 6tN82_9=w5^J_qXnEdA(

On écrit donc notre mot de passe dans les champs adéquats. On ne cochera pas la case « use keyfiles » cette fois, mais sachez que cette fonction permet de créer un petit fichier clé que l’on stockera sur une autre clé usb et qui serait nécéssaire à l’ouverture de notre clé usb.

A l’étape suivante, on répond Yes ou No à la question « Souhaitez vous stockez des fichiers de plus de 4GB dans votre clé. Répondez selon votre cas (d’aussi gros fichiers sont rares), nous répondrons dans notre exemple ’No’.

A l’étape suivante, on devra secouer la souris au-dessus de la fenêtre Truecrypt. Pourquoi ? Simplement parce qu’un ordinateur étant une machine ’logique’ il lui est à peu près impossible de générer de l’aléatoire. Il utilisera donc « l’entropie » (le désordre) générée par notre main humaine pour rendre l’algorythme encore plus complexe.

Après avoir laissé les cases ’Fat’ et ’Default’ si on veut stocker des fichiers de moins de 4Gb, et ’NTFS’ et ’Default’ dans l’autre cas, on clique sur ’Format’. Cette action effacera les éventuels fichiers que vous auriez laissé sur votre clé USB.

Voilà, l’odinateur est en train de crypter notre clé. Il ne nous reste plus qu’à patienter le temps que l’opération se termine.

Fin de la procédure : Truecrypt nous prévient que l’on ne peut pas utiliser la même lettre pour ensuite « monter le volume ». On clique OK, OK puis EXIT.

5. Ouverture de notre clé cryptée

Une fois notre clé cryptée. Nous allons voire comment ouvrir celle-ci pour y déposer les fichiers que l’on veut protéger.

Losque la clé usb est insérée dans l’ordinateur, on démarre Truecrypt et on clique sur « Auto-Mount Devices » pour ensuite taper notre mot de passe. Laissons les trois cases décochées pour plus de sécurité, et on clique sur OK.

Voilà c’est tout. Vous constaterez l’apparition dans votre Poste de Travail d’un nouveau disque « Disque local … » de la même taille que votre clé. Vous y déplacerez vos documents sensibles.

Lorsque vous n’avez plus besoin de votre clé. Retournez à la fenêtre Truecrypt et cliquez sur ’Dismount All’. Vous pouvez ensuite retirer la clé de votre ordinateur.