Dimanche 4 août, se tenait un rassemblement de l’ALT-Right contre le marxisme. Des militants antifascistes bien plus nombreux s’étaient mobilisés. La police de Berkeley (Californie) a alors arrêté 20 militants antifascistes. Elle a ensuite posté sur son compte twitter les noms, photos et villes de résidence d’une grande partie des arrêtés.

Cette manoeuvre facilite grandement l’actions de fascistes qui voudraient mener des attaques contre ces militants. Les agences de polices en Californie collaborent régulièrement avec les groupes de néo-nazis en les protégeant des militants antifascistes qui eux sont arrêtés et poursuivis en justice.

Arrestation à Berkeley (archive)

Arrestation à Berkeley (archive)

Dimanche 5 août, la cérémonie du 40ème anniversaire des grands-mères de la Plaza de Mayo avait rassemblé près de 70.000 personnes pour une journée de concerts et discours. À la fin de la journée, des agents de la police, de la gendarmerie et du personnel civil de Buenos Aires ont attaqué violemment les participants. Le nombre exacte de détenus n’est pour l’instant pas connu. Trois personnes ayant été libérées ont déclaré avoir été torturées lors de leur détention.

Répression lors des festivités du 40ème anniversaire de l'organisation des grands-mères de la Plaza de Mayo

Répression lors des festivités du 40ème anniversaire de l’organisation des grands-mères de la Plaza de Mayo

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Oscar López Rivera, ancien prisonnier politique et militant indépendantiste portoricain, a été libéré mardi 7 août 2018 après avoir été détenu pendant 18 jours à l’aéroport international de Panama alors qu’il se rendait à la conférence «America in Dispute» à Santa Cruz, en Bolivie. Alejandro Molina, le porte-parole d’Oscar López Rivera, a déclaré qu’il avait été arrêté au motif qu’il était un ancien détenu et que la loi panaméenne lui interdisait de voyager à travers le pays. Ce n’est que lorsque le gouvernement bolivien est intervenu dans l’affaire que López Rivera a été libéré.

Oscar López Rivera, né à Porto Rico en 1943, a grandi aux États-Unis et a été l’un des dirigeants des Forces armées de libération nationale (FALN), une organisation paramilitaire clandestine luttant pour l’indépendance de Porto Rico et qui a mené plus de 120 attaques à la bombe aux États-Unis entre 1974 et 1983. López Rivera sera arrêté le 29 mai 1981 et condamné à 55 ans de prison. En 1988, il sera condamnée à 15 ans de plus pour avoir conspiré en vue de s’évader. Durant son procès, López Rivera a reconnu avoir commis tous les actes dont il était accusé, mais s’est déclaré prisonnier politique et a refusé de prendre part à la majeure partie du procès. Il a soutenu que, selon le droit international, il était un combattant anti-colonial et ne pouvait être poursuivi par le gouvernement des États-Unis. Il sera finalement libéré en 2017 après 36 ans de prison et transféré à Porto Rico, où il purgera encore trois mois de sa peine en résidence surveillée avant d’être libéré le 17 mai 2017.

Oscar López Rivera

Oscar López Rivera

Vendredi 3 août, l’ELN a capturé six personnes dont trois policiers et un soldat dans le département du Choco. Cette opération a eut lieu seulement deux jours après que l’ancien président de la Colombie, Juan Manuel Santos, ait admit avoir échoué à négocier un cessez-le-feu avec l’ELN (voir notre article).

Dans un communiqué publié le lendemain de la capture, l’ELN s’est déclarée prête à relâcher ses prisonniers à condition que l’armée et les paramilitaires diminuent leurs activités, qui mettent en péril tant la guerilla que ses prisonniers. L’ELN a donc demandé au haut commissaire pour la paix d’intervenir auprès de l’armée, pour que les conditions de sécurité nécessaires soient mis en place afin de procéder à une libération. Elle a par ailleurs déclaré que, en attendant, les prisonniers seraient correctement traités et protégés.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

Après 10 ans de procédures et un non-lieux prononcé au printemps 2018, les comptes banquaires de six militants abertzale du Pays Basque Nord (France) sont toujours bloqués. Les procédures entre Madrid et Paris compliquent l’affaire. En avril 2008, le juge Baltasar Garzon avait demandé de bloquer plus de 40 comptes dans le cadre d’une procédure contre le parti de la gauche abertzale Batasuna qu’il relie à ETA. Des comptes suspectés d’être destinataires de fonds provenant du parti EHAK (voir notre article), proche de Batasuna. Au Pays Basque Nord, l’ordre est appliqué par des juges français. Les deux enquêtes préliminaires français (2008) et espagnol (2009) amènent elles à la saisie et au blocage de comptes. Depuis, les deux enquêtes préliminaires concernant le volet financier ont été classées sans suite, et dans la procédure espagnole, un accord a été trouvé avec le parquet. Cela fait déjà plus de deux ans que ce dernier a été signé et la question des comptes reste à régler dans le cas des militants du Pays Basque Nord, alors que ceux du sud ont récupéré le contrôle de leurs comptes.
La décision a de nombreuses répercussions sur la vie personnelle et professionnelle des militants : impossibilité d’ouvrir un compte, d’obtenir un prêt pour lancer une entreprise…

Mobilisation à Bayonne, en 2008, en soutien aux militants d'abertzale Batasuna et d'EHAK

Mobilisation à Bayonne, en 2008, en soutien aux militants d’abertzale Batasuna et d’EHAK

Plusieurs véhicules blindés israéliens ont envahi lundi soir la ville de Ya’bad, au sud-ouest de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. Les militaires se sont conduit de manière provocante dans la ville, provoquant des affrontements avec des jeunes locaux qui ont lancé des pierres sur les jeeps blindées, alors que les soldats tiraient de nombreuses bombes à gaz et des balles en acier. Les soldats ont envahi et fouillé violemment de nombreuses maisons dans la ville, ont arrêté et interrogé un enfant, identifié comme Mahmoud Abu Bakr, avant de le relâcher. Par ailleurs, les soldats ont envahi le village de Beita, au sud de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie et une zone proche du stade de la ville d’Al Khader, au sud de Bethléem, et ont tiré de nombreuses fusées éclairantes.

Fusées éclairantes israéliennes au-dessus d'Al Khader

Fusées éclairantes israéliennes au-dessus d’Al Khader

MISE A JOUR: selon plusieurs sources locales, il s’avère que les 14 personnes abattues hier sont des tribaux du village de Kistaram. Selon ces dernières ainsi que plusieurs personnalités de la société civile, cette propagande des autorités vise à instiller la crainte dans les villages reculés de l’état, afin que les villageois ne soient plus tentés de rejoindre la guérilla maoïste.

Les autorités ont annoncé que les forces de sécurité avaient abattu 14 membres présumés du PCI(maoïste) au cours d’un combat dans le district de Sukma (Chhattisgarh). L’incident a eu lieu vers 7h ce matin. Les soldats ont également saisi 16 armes et 4 IED sur les lieux. Une opération de ratissage a été déclenchée immédiatement après la fusillade pour tenter de capturer leurs camarades.

Opération de ratissage

Opération de ratissage

Hülya Emeç, une journaliste turque et membre de la Fédération internationale des journalistes, a été condamnée à six mois de prison pour un article écrit en 2014 sur Şefik Tunuç, un homme kurde de 48 ans, mort d’une crise cardiaque après que sa maison (dans la province de Van) eut été attaquée par la police turque trois fois par semaine. Suite à cet article, Hülya Emeç, Hafize Tunuç, l’épouse de Şefik Tunuç, le président du conseil d’administration de l’agence de presse, le rédacteur en chef et le chef du bureau de presse de Van avaient été poursuivis pour violation de l’article 301 du code pénal turc. Les journalistes n’étaient pas présents lors de l’audience finale. Hülya Emeç et Hafize Tunuç ont été condamnée à six mois de prison pour avoir «insulté l’agence de police turque». Les trois autres personnes ont été acquittées. Hülya Emeç avait récemment demandé l’asile en Suisse (voir notre article).

Hülya Emeç

Hülya Emeç

Erratum: Contrairement à ce qui avait été à la publication de l’article, Hülya Emeç n’a été renvoyée au Brésil. Ce renvoi existe comme menace mais elle n’a pas épuisé les recours: la procédure est encore en cours.

Zeynab Jalalian, une militante irano-kurde et militante des droits des femmes (voir notre article), et neuf prisonnières de droit commun de la prison de Khoy ont entamé une grève de la faim pour protester contre la privation de visites hebdomadaires et l’accès aux installations pénitentiaires de base. Courant du mois de juillet, lors d’une inspection de la section des prisonnières, un téléphone portable a été découvert. Les gardiens ont interrogé à plusieurs reprises Zeynab Jalalian et neuf autres détenus pour savoir à qui appartenait le téléphone. Le 29 juillet, les 10 détenues ont été informées qu’elles seraient dès lors privées d’accès à des droits basiques de la prison, comme acheter des fruits et de la nourriture dans le magasin de la prison ainsi qu’aux visites hebdomadaires jusqu’à ce que la propriétaire du téléphone soit identifiée. Pour protester contre ces privations, Zeynab Jalalian et les neuf autres prisonnières ont entamé une grève de la faim et ont écrit aux autorités pénitentiaires pour les informer de leur grève jusqu’à ce qu’elles récupèrent leurs droits de base.

En septembre dernier, Zeynab Jalalian avait déjà été interdite de visite familiale pendant plusieurs mois pour avoir protester contre les négligences de la prison envers sa santé. Le quartier pénitentiaire de Khoy compte 3 cellules dans lesquelles sont détenues 38 femmes. Actuellement, 15 prisonnières de cette section dorment à même le sol du corridor en raison du manque de lits.

Zeynab Jalalian

Zeynab Jalalian