Dissolution de plusieurs groupes antifascistes en France, désignation du mouvement antifa comme “organisation terroriste” aux États-Unis ou en Hongrie, poursuites judiciaires et emprisonnement de militant·es antifas dans plusieurs pays : partout la criminalisation de l’antifascisme s’intensifie comme expression d’un processus de fascisation qui s’accélère.

L’« affaire de Budapest » en est l’une des illustrations les plus brutales. Il y a deux ans, des antifascistes venu·es de toute l’Europe ont convergé·e vers Budapest pour empêcher le “jour de l’honneur”, cette parade où des milliers de néo-nazis célèbrent encore l’alliance entre les troupes hitlériennes et hongroises. Depuis, une véritable traque transnationale s’est mise en place : à l’initiative de la Hongrie, plusieurs États européens coordonnent leurs forces pour retrouver, arrêter et livrer ces militant·es aux autorités hongroises. Certain·es, comme Maja, ont été extradé·es et sont dans une prison hongroise risquant des dizaines d’années de prison ; d’autres, comme Gino ou Zaid, sont menacés d’extradition depuis la France.

A l’occasion de la soirée Faisons Front #5 le mercredi 14 janvier à 19H au Chat Noir, le Secours Rouge Toulouse et l’AFA Tolosa organisent une rencontre avec des antifascistes et Zaid, militant antifa exilé en France et menacé d’extradition vers la Hongrie (en vidéo), afin de discuter et échanger sur les nécessaires solidarités à construire pour faire face à la criminalisation de l’antifascisme et construire notre autodéfense en toute indépendance de l’État.

Le journaliste Cihan Berk, travaillant pour l’agence de presse alévie PIRHA, a été arrêté dans la province kurde de Dersim et placé en détention provisoire pour « terrorisme » après une perquisition de son domicile par la police antiterroriste turque. Son ordinateur et plusieurs livres ont été saisis, et il a été transféré à la prison centrale de Xarpêt.

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La police de Londres a procédé à ses premières arrestations lors d’une manifestation pro-palestinienne le 17 décembre dernier après avoir annoncé un durcissement de sa position contre les slogans appelant à « mondialiser l’Intifada » (voir notre article). Deux personnes ont été interpellées pour des propos considérés comme une atteinte aggravée à l’ordre public à caractère raciste, et une troisième pour avoir tenté d’entraver l’action des forces de l’ordre.

Le 18 décembre 2025, deux manifestantes comparaient devant le tribunal de Millau pour « outrage aux forces de l’ordre », un an et demi après une manifestation contre la mort de Nahel. Elles étaient accusées d’avoir exhibé une pancarte arborant le slogan ACAB. Leurs soutiens se sont rassemblés devant le tribunal afin d’exiger leur relaxe.

Les 30 et 31 décembre 2025, plusieurs rassemblements de solidarité sont organisés dans différentes villes d’Allemagne, où les personnes sont invitées à se rendre devant plusieurs prisons pour soutenir les cinq personnes détenues pour avoir attaqué une usine d’Elbit Systems à Ulm (voir notre article). Ils sont en détention préventive depuis trois mois, accusés d’avoir causé des dégâts matériels à ce principal fabricant d’armes israélien qui joue un rôle clef dans le génocide en Palestine.

Au Bangladesh, des manifestations violentes ont éclaté à Dacca après la mort de Sharif Osman Hadi, leader du mouvement étudiant Inqilab Mancha, victime d’une tentative d’assassinat en décembre. Décédé le 17 décembre à Singapour des suites de ses blessures, Hadi était une figure majeure de la révolte de 2024 contre l’ex-Première ministre Sheikh Hasina. À l’annonce de sa mort, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues, vandaliser des bâtiments, et demander justice suite à l’assassinat.

Le 15 janvier 2026, une journée internationale de solidarité est organisée en soutien à l’antifa Maja qui est en détention depuis plus de 530 jours en Hongrie dans le cadre de l’affaire de Budapest. Le 22 janvier prochain, le verdict concernant son procès sera rendu (voir notre article). Ce jugement pourrait ouvrir la voie à de futures extraditions vers la Hongrie. Les organisateurs appellent à des manifestations et actions pour exiger la libération immédiate de Maja et de tous les antifascistes accusés.

Quatre membres présumés du groupe d’extrême gauche Turtle Island Liberation Front ont été arrêtés. Ils auraient planifié des opérations armées en Californie à l’approche du Nouvel An. Les autorités fédérales affirment que les suspects prévoyaient de faire exploser des bombes dans deux centres logistiques à Los Angeles et Orange County. Des images de surveillance ont montré les membres en train de préparer les engins explosifs dans le désert de Mojave avant l’intervention du FBI (voir photo). Le groupe avait aussi envisagé d’attaquer des agents fédéraux de l’immigration. Un cinquième suspect a été arrêté en Louisiane.

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L’administration Trump a annoncé de nouvelles mesures visant à empêcher l’accès des jeunes transgenres aux soins d’affirmation de genre aux États-Unis, y compris dans les États où ces traitements sont légaux. Le ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr., prévoit notamment de retirer des financements fédéraux aux hôpitaux proposant des traitements hormonaux ou chirurgicaux aux mineurs, rendant ces soins presque impossibles d’accès. Dans ce cadre, la Chambre des représentants des États-Unis a récemment voté un projet de loi visant à criminaliser la fourniture de soins d’affirmation de genre aux mineurs, avec des peines allant jusqu’à 10 ans de prison pour les prestataires qui les pratiquent.

Les soutiens des prisonniers communistes et antifascistes toujours incarcérés appellent à leur écrire à l’occasion des fêtes de fin d’année. L’objectif est d’encourager la solidarité active par la correspondance, afin de briser l’isolement carcéral et de soutenir les prisonniers politiques. En particulier, ils invitent à écrire à Lucio García Blanco, Juan García Martín, Victoria Gómez Méndez, Marcos Martín Ponce, Israel Torralba Blanco, Pablo Rivadulla Duró, ainsi qu’Israel Clemente López, Mónica Refoxos Pérez, Ignacio Varela Gómez et Mª José Baños Andújar, détenus dans les prisons de Villabona, A Lama, Mansilla de las Mulas, Murcia II ou Lledoners.