Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Trois personnes ont été tuées dans des affrontements qui ont opposé forces de l’ordre et taximen motos ce lundi 25 juillet à Kisangani. Les taximen moto protestaient contre les rackets (sous peine de saisie de moto ou d’arrestations arbitraires) dont ils sont victimes de la part des policiers dans cette ville. Durant leur manifestation, ils se sont heurtés aux forces de l’ordre, qui les ont affrontés dans les différentes axes qu’ils avaient empruntés, dans différentes communes et quartiers de la ville, à coups de gaz lacrymogène et des coups de feu.

A Kamando, deux manifestants ont été tués par balles et deux autres ont été grièvement blessés: l’un a perdu son bras à cause de l’éclatement d’une grenade et une autre a reçu une balle au niveau de son sexe. A Mangobo, cinq policiers ont été blessés par des projectiles lancés par les manifestants. Trois manifestants ont été trois blessés dont deux grièvement. A Tshopo, quatre bureaux du quartier et un poste de police de circulation routière ont saccagés, deux taximen moto ont été blessés par balles dans les affrontements avec les policiers. Dans la commune même de Kisangani, on compte un mort et d’une jeune fille blessée parmi les manifestants. Deux policiers ont également été blessés. Le bureau de la commune de Kisangani et celui du quartier Konga-Konga ainsi qu’un sous-commissariat de la police ont été détruits par la foule en colère.

Les manifestants à Kisangani

Les manifestants à Kisangani

Des milliers de Tunisiens ont manifesté contre un projet de loi controversé prévoyant une amnistie réservée aux personnes poursuivies pour des délits de corruption en échange d’une pénalité financière. Ce projet de loi dit de « réconciliation » avait été proposé l’an dernier par le président, Béji Caïd Essebsi, pour « améliorer le climat de l’investissement » dans le pays. Depuis le 22 juillet, une série de rassemblements a été organisée à travers la Tunisie en contestation de ce projet de loi voulu par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, que beaucoup considèrent comme un retour de l’impunité. Nabeul, Sousse, Gafsa, Tozeur, Sfax, Jendouba… Dans une dizaine de villes à travers le pays, des militants ont répondu à l’appel lancé par le collectif Manich Msamah (« Je ne pardonne pas »).

La mobilisation a été couronnée lundi 25 par une marche nationale à Tunis. « Non à la réconciliation ! » ont scandé lundi les manifestants sur l’avenue Habib Bourguiba, en marge des célébrations de la fête de la République tunisienne. Encadrés d’un dispositif sécuritaire important, des militants de la sphère politique et sociale ont (encore une fois) fait entendre leur voix contre le très controversé projet de loi.

Manifestation à Tunis hier lundi

Manifestation à Tunis hier lundi

Treize nouveaux bataillons armés de la police, dont un composé principalement de tribaux des districts où la guerilla maoïste est la plus active, vont être créés par le gouvernement dans les semaines qui viennent. Le Cabinet Committee on Security, dirigé par le premier ministre Narendra Modi, a approuvé cette décision hier. Sur les douze autres bataillons, quatre seront affectés au Chhattisgarh, trois dans le Jharkhand, trois autres dans l’Oidsha et enfin deux dans le Maharashtra. Par ailleurs, les critères de recrutement pour ces bataillons seront revus à la baisse, notamment en ce qui concerne l’âge et les critères éducationnels pour les jeunes tribaux.

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La guérilla du HBDH, qui regroupe des combattants de dix organisations (dont le TKP/ML, le PKK et le MLKP) a mené le 19 juillet une embuscade à l’explosif et à l’arme automatique contre un détachement de la police anti-émeute qui avait établi un check point près d’un tunnel routier, dans le district forestier de Maçka, dans les environs de Trabzon (région de la mer noire). L’action a été revendiquée par le HBDH pour commémorer l’anniversaire du massacre de Suruç. Le HBDH revendique 11 policiers tués, les autorités reconnaissent trois policiers tués et 5 blessés.

Policiers à couvert sur le lieu de l’embuscade de Maçka

Policiers à couvert sur le lieu de l'embuscade de Maçka

Contrairement à ce qu’avait souhaité le Sénat (contre l’avis du gouvernement), l’usage des dispositifs biométriques ne sera pas durci. La commission mixte paritaire chargée de trouver un compromis sur le projet de loi Numérique a préféré retirer les dispositions introduites à cet effet par la Haute assemblée. En renonçant à cette disposition, le Parlement autorise de facto l’usage de la biométrie pour réguler l’accès à une cantine scolaire, une piscine municipale ou un atelier.

Aujourd’hui, la mise en place d’un dispositif utilisant des données biométriques est soumise à l’obtention d’une autorisation de la CNIL, selon des formalités variables en fonction des données exploitées (empreintes digitales, contour de la main, iris…) et de la finalité du traitement (contrôle d’accès à certaines salles, etc.). Le texte du prévoyait que le feu vert de la CNIL ne puisse être donné que dans les situations relevant de la protection de l’intégrité physique des personnes et des biens. Cette proposition a été supprimée. Le gouvernement y était opposé et la secrétaire d’État au Numérique avait invité les parlementaires à ne pas légiférer sur ce sujet, et de se satisfaire de l’article 9 du règlement européen sur les données personnelles.

Procédés biométriques

Procédés biométriques

Un membre présumé de la guérilla maoïste a été tué dans une fusillade aujourd’hui lundi dans la province de Quezon. Un détachement de la 201e Brigade d’infanterie qui sécurisait les tours de télécoms de la région s’est heurté à un groupe de guérilleros commandé par Joseph de los Santos, alias Ka Ken, dans Barangay De La Paz à 5H30 du matin heure locale. Les militaires ont récupéré deux armes sur le terrain.

Ce même lundi, le nouveau président des Philippines, Rodrigo Duterte, a déclaré un cessez-le-feu unilatéral, avec effet immédiat, avec la NPA. Duterte a fait cette annonce devant une session conjointe du Congrès. Duterte a promis de travailler pour une « paix permanente et durable » avant qu’il termine son mandat en 2022. Peu après, la figure historique de l’insurrection maoïste philippines, Jose Maria Sison, a salué l’initiative et annoncé qu’elle rencontrerait un accueil positif.

Zones de d’activité de la guérilla maoïste aux Philippines

Zones de d'activité de la guérilla maoïste aux Philippines

« Les civils arrêtés arbitrairement, complètement isolés, soumis à toutes sortes d’abus et de tortures, n’ont aucun recours. Ils sont littéralement à la merci de leurs ravisseurs. Ce genre de pratiques généralisées dans ce conflit du Donbass, cela les brisent, eux et leurs familles. » La directrice adjointe de Human Rights Watch (HRW) a présenté ce 21 juillet un rapport sur les violations des droits de l’homme dans l’est de l’Ukraine, rédigé conjointement avec Amnesty International.

Parmi les dizaines de victimes interviewées dans l’enquête, Kostyantin Beskorovaynyi, qui a passé quinze mois de détention au secret. En novembre 2014, à 59 ans, il était un membre du parti communiste, conseiller municipal à Konstantynkivka, une ville du Donbas sous contrôle ukrainien. Arrêté à son domicile, il est torturé, interdit de communiquer avec le monde extérieur, et poussé à signer des aveux le reconnaissant coupable d’avoir préparé l’empoisonnement du réseau municipal de distribution d’eau. Une fois sa déclaration enregistrée, il a disparu pendant quinze mois dans une prison secrète. Sans avocat, sans possibilité de communiquer avec ses proches et à l’étroit dans une cellule surpeuplée où il est cantonné pendant des mois, interdit de promenade. Jusqu’à sa libération, en février 2016, tout aussi peu justifiée que sa détention. En recoupant son histoire et des dizaines d’autres, HRW et Amnesty ont pu établir l’existence d’un centre de détention arbitraire et clandestin, vraisemblablement situé dans les locaux des Services de Sécurité d’Ukraine (SBU) à Kharkov.

Le Secours rouge a lancé le 24 juin une campagne pour un de ces militants disparu en Ukraine: Andreï Sokolov.
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Andreï Sokolov

Andreï Sokolov

Suite du feuilleton de cet été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Au début des années ’80, face aux développement de la répression a posteriori des manifestants par le moyen des identifications par photos et vidéos, le mouvement autonome et anti-impérialiste allemand développe une nouveau mode de manifestation: le black bloc.

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Manifestation antirépression à Hambourg (1986)

Manifestation antirépression à Hambourg (1986)

Dans un courrier adressé mardi au conseil de l’Europe, la représentation de la France a fait savoir que certaines des mesures prévues par la prolongation de l’état d’urgence «sont susceptibles d’impliquer une dérogation aux obligations résultant» de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. La CEDH intègre un article (15) qui établit qu’«en cas de guerre ou en cas d’autre danger public menaçant la vie de la nation, toute Haute Partie contractante peut prendre des mesures dérogeant aux obligations prévues par la présente Convention». Un pays peut donc déroger à la CEDH sans que cela ne puisse lui valoir une condamnation, à condition d’en informer les autres États. C’est ce qu’a fait la France, où les assignations à résidence, les perquisitions administratives ou encore l’interdiction de manifester seraient passibles de condamnations par la CEDH. Il est cependant impossible de déroger, notamment, au droit à la vie ou à l’interdiction de la torture.

Par définition, cette dérogation est exceptionnelle, puisque liée à un état d’urgence. Plusieurs États y ont toutefois eu recours ces dernières décennies, y compris la France. En 1985, cette dérogation était liée à l’état d’urgence déclaré en Nouvelle-Calédonie. Il y a eu énormément de cas avec la Grande-Bretagne, en lien avec l’Irlande du Nord, dans les années 1960. Cette dérogation étant liée à un statut d’urgence et déclarée de façon unilatérale par un État, il en est de même pour sa fin. En France, cette dérogation cessera donc lorsque l’état d’urgence sera abandonné.

État d’urgence en France

État d'urgence en France

Ce vendredi, le collectif 69 Palestine Lyon organisait un pique-nique sur les Berges du Rhône. Il devait ensuite se rendre sur la place des Terreaux pour réaliser un concert. Tout était autorisé par la préfecture, mais les forces de l’ordre sont intervenues et ont embarqué une cinquantaine de militants. Ils ont été conduits en car au commissariat Marius Berliet, dans le 8e arrondissement. Menacées de garde à vue, ils étaient poursuivis pour discrimination économique. L’accusation se basait sur le port d’un tee-shirt « Boycott Apartheid Israël ». Les militants ont finalement été relâchés, sauf un.

L’autobus de la police emportant les militants

L'autobus de la police emportant les militants