Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Trois semaines après l’agression d’intouchables, ou dalits, au Gujarat, dans l’ouest de l’Inde, près de 10 000 manifestants se sont rassemblés dans sa capitale, Ahmedabad, dimanche 31 juillet, pour protester avant d’entamer une marche vers Una. C’est dans cette petite ville du Gujarat que quatre dalits ont été à demi dénudés et attachés à une voiture, le 11 juillet, avant d’être battus en pleine rue par des membres d’une brigade de « protection des vaches » qui leur reprochaient d’avoir tué le bovin qu’ils étaient en train d’équarrir, alors que l’abattage de bœuf, animal considéré comme sacré, est interdit dans cet Etat.

Depuis l’arrivée au pouvoir, en 2014, du Bharatiya Janata Party (BJP) – le parti du premier ministre indien, lui-même originaire du Gujarat, ces brigades fascistes qui associent le nationalisme le plus chauvin et à l’intégrisme hindouïste, qui agissent souvent de concert avec la police, n’hésitent pas à contourner la justice en infligeant eux-mêmes des châtiments. En septembre 2015, un musulman a été tué et son fils grièvement blessé par une foule de fanatiques hindous, après avoir été soupçonnés d’avoir tué une vache pour en consommer la viande. Les victimes appartiennent aux minorités religieuses, musulmans, chrétiens, et dalits qui ne révèrent la « mère vache ».

Trois membres de l’ELN ont été tués dans un affrontement avec l’armée vénézuélienne, vendredi, lorsque les guérilleros ont franchi la frontière entre la municipalité de Saravena, dans le département colombien d’Arauca, et la ville de El Nula, dans l’Etat vénézuélien d’Apure. Des ordinateurs, du matériel de guerre et de l’équipement de communication ont été saisis. L’événement intervient pendant les discussions entre les deux pays pour la réouverture de la frontière. Le 19 août l’année dernière, le président du Venezuela, Nicolas Maduro avait ordonné la fermeture du passage entre Norte de Santander et Táchira, le principal entre les deux pays, puis a étendu la mesure au reste de la zone frontalière.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Un policier italien a succombé hier samedi à un infarctus à Vintimille en Italie, en marge d’échauffourées avec des militants « No Borders » et des migrants dans cette ville frontalière de la France, point de rendez-vous sur la côte pour de nombreux migrants souvent fraîchement débarqués en Italie et cherchant à gagner la France. Vendredi soir, encadrés par des militants « No Borders », 140 migrants avaient quitté une structure d’accueil de la Croix-Rouge et réussi à passer de force en France. Interceptés par les autorités françaises, ils ont été renvoyés vers l’Italie où, selon les médias, ils ont été transférés vers des centres d’identification. Samedi, des militants « No Borders » ont protesté contre ces transfèrements, provoquant les échauffourées pendant lesquelles le policier a fait un malaise.

Migrants à Vintimille

Migrants à Vintimille

Suite du feuilleton de cet été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. « Kubark Counterintelligence Interrogation » est un manuel secret de la CIA, aujourd’hui partiellement déclassifié, exposant la manière de briser la volonté d’un prisonnier.

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Au sommaire du manuel KUBARK

Les Forces Démocratiques Syriennes ont achevé aujourd’hui samedi la libération de Manbij un peu plus de deux mois après avoir lancé leur offensive contre cette localité stratégique. Toute résistance organisée du Daesh a cessé et les combattants des QSD ratissent le centre-ville à la recherche des derniers djihadistes encore présents dans la ville. Les QSD avaient lancé le 31 mai une offensive visant à reprendre Manbij, qui était alors le principal carrefour d’approvisionnement de l’EI, de la frontière turque vers Raqa, sa capitale de facto en Syrie située plus à l’est.

La position stratégique de Manbij (ici transcrit Minbej)

La position stratégique de Manbij (ici transcrit Minbej)

Une fusillade a eu lieu lors d’une opération anti-maoïste vendredi vers 6 heures du matin dans la zone de Kacheghat à la frontière du Dantewada et du Bijapur. Trois maoïstes recherchés ont été abattus la police du Chhattisgarh: Faggoo alias Nishant, un membre du comité régional, Manki alias Geeta, une jeune femme membre de la compagnie de guérilla active dans les environs du parc national Indravati, et Soma alias Ajeet, adjoint du commandant maoïste Pappa Rao. Des armes et des munitions ont été récupérées par la police.

Entrainement de la guérilla maoïste

Entrainement de la guérilla maoïste

L’une des stratégies de cyber-guerre de la NSA est de constituer un stock de failles 0-Day (Une faille Zero Day est une faille de sécurité informatique qui n’a pas été publiée, documentée et corrigée et pour laquelle une attaque est donc théoriquement aisée) dont elle peut se servir pour attaquer ces cibles, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières états-uniennes. Vu le budget très conséquent de l’agence pour acheter ces failles aux hackers qui les découvrent, le stock de 0-Day de la NSA est parfois imaginé comme astronomique, il n’en serait en fait rien selon Jason Healey, un chercheur de l’Université de Columbie. Ce nombre se compterait en dizaines, pas plus, et seule une poignée serait ajoutée chaque année au tas. Il a présenté ses recherches à la dernière Defcon de Las Vegas et a assuré que s’il ne pouvait pas être sûr de ce qu’il avançait il en avait la conviction. L’un des arguments de sa recherche est que la NSA est depuis peu « obligée » de communiquer un certains nombres de ces failles aux fabricants, et qu’on a pas pour autant vu un ras-de-marée de failles critiques arriver. La NSA communiquerait 91% des failles, et des 9% restants, un certain nombre constitue des failles qui sont entre temps découvertes par d’autres chercheurs. Notons que ce chiffre n’inclut pas les failles possédées par d’autres agences comme le FBI.

L’image des Aventuriers de l’Arche Perdue est couramment empruntée pour désigner les stocks de la NSA

L'image des Aventuriers de l'Arche Perdue est couramment empruntée pour désigner les stocks de la NSA

Felipe Duran et Christian Levinao avaient été arrêtés avaient été arrêtés le 22 septembre dernier dans une communauté de la région de Chomio (voir l’article que nous avions écrit à l’époque). Le procès s’est terminé ce vendredi par un verdict plaidant unanimement l’acquittement: l’accusation n’ayant présenté aucune preuve. Felipe Duran est un journaliste indépendant, il a été soutenu durant toute cette affaire par le Syndicat National des Travailleurs de Médias de Communication Indépendants qui a dénoncé la « persécution de la part du gouvernement chilien et des grandes entreprises transnationales » ainsi qu’un montage politique.

Felipe Duran

Felipe Duran

Une manifestation du mouvement antiraciste « Black Lives Matter » (« Les vies des Noirs comptent ») bloquait vendredi matin l’autoroute en direction de l’aéroport londonien d’Heathrow, provoquant d’importants embouteillages. Plusieurs manifestants ont été arrêtées. « Black lives matter » a appelé à une série de manifestations vendredi au Royaume-Uni, sous le mot d’ordre « nationwide #shutdown » (« Bloquons le pays ») posté sur les réseaux sociaux. La bretelle d’accès à l’aéroport de Birmingham a également été bloquée tandis que des manifestants se sont allongés sur les voies du tramway de Nottingham, bloquant la circulation.

La police a isolé d’un écran des manifestants bloquant le tram à Nottingham

La police a isolé d'un écran des manifestants bloquant le tram à Nottingham

Le vendredi 24 juin, une manifestation sauvage contre le racisme, la répression et la gentrification a défilé à Bale, s’attaquant à divers édifices et à la police. Parmi les cibles: un tribunal, une compagnie d’assurance, un bureau du parti SVP et un bureau d’une compagnie de sécurité privée. Quatorze personnes ont été arrêtées à la suite de cette manifestation, parmi elles, deux ont été blessées. Au départ, les motifs d’inculpation étaient trouble à l’ordre public, destruction de bien privé, violence et menace envers autorité, et agression. Le week-end suivant, des perquisitions ont eu lieu dans plusieurs villes de Suisse dans le cadre de cette affaire. Sept personnes ont été relâchées le 26 juin alors que les sept autres ont pris entre 2 et 6 semaines de détention provisoire. Certains d’entre eux auraient dû être libérés depuis mais ont pris des peines supplémentaires durant leur détention.

Attention peinture fraiche

Attention peinture fraiche