Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans la matinée du lundi 8 août à Alto Hospicio, dans la région de Tarapacá, au nord du Chili, une énorme opération d’expulsion de 1.300 familles a abouti à des affrontements sérieux entre les occupants et 300 carabiniers. Des barricades ont été érigées, les carabiniers ont été caillassés, mais l’expulsion n’a pas pu être empêchée. Treize personnes ont été arrêtées et au moins 17 ont été blessées. Pendant ce temps-là, une entreprise de BTP se chargeait de la démolition des logements situés sur le terrain où un nouvel hôpital est censé être construit.

Les affrontements à Alto Hospicio

Les affrontements à Alto Hospicio

Un détachement de la 14e Brigade (7e Division) de l’armée gouvernementale a capturé un commandant de l’ELN connu sous le nom de « Duber », membres de la commission du Front « Capitan Mauricio » de l’ELN. « Duber » était recherché pour de nombreuses opérations de l’ELN dans les municipalités de Cáceres, El Bagre, Remedios, Taraza, Vegachi, Yarumal et Saragosse. Les militaires de la 14e Brigade ont aussi capturé « Jaime Muelas » dans la municipalité de Remedios, cadre de la compagnie « María Eugenia Vega » de l’ELN. Il était également sous le coup de plusieurs mandats d’arrêt.

Capture de

Capture de

Les employés de la SNCB (Chemins de Fer belges) qui ont fait grève entre le 25 mai et le 3 juin dernier ont reçu des amendes de 12,5€ de la part de HR Rail, la société qui emploie les travailleurs de la SNCB (voir notre article à ce sujet). Le syndicat remboursera ces amendes, mais la nouvelle a fait réagir plusieurs élus de droite, la CGSP-Cheminots est donc sommée de s’expliquer et sera convoquée sous peu puisqu’en parallèle, un accord a été négocié entre le syndicat et la direction, cet accord est censé réduire le nombre de grèves sauvages.

Grève à la SNCB (archive)

Ce lundi, quelques heures avant le second anniversaire du meurtre de Michael Brown par un policier à Ferguson, le Ministère de la Justice (Department of Justice, DoJ) américain a détaillé le fonctionnement du nouveau système de comptabilisation des morts « liées à l’intervention d’un membre des forces de l’ordre ». Le système précédent était relativement absurde: le FBI se contentait de prendre note des dossiers que les agences locales lui transmettaient volontairement. Pour imaginer à quel point ça ne fonctionnait pas, sur les 105 plus grosses agences locales (sur près de 20.000), 550 homicides n’ont pas été comptabilisés entre 2007 et 2012.

Le nouveau système est inspiré de ‘The Counted’, un projet de comptabilisation indépendant mené par le journal britannique The Guardian. Les 19.450 agences de maintien de l’ordre états-uniennes devront faire des rapports trimestriels indiquant lieu, date, ce qui a provoqué la mort, le comportement de la victime avant sa mort, la raison initiale de l’intervention de la police, ainsi que l’age, le genre et la couleur de peau de la victime. Si une agence ne communique pas, elle s’exposera à une perte de 10% de ses financements. Les médecins et enquêteurs qui ont à faire à des corps de personnes abattues par des policiers devront également rapporter au DoJ.

Ferguson, le 10 août 2015

Ferguson, le 10 août 2015

Des chercheurs ont mis au point un virus nommé DiskFiltration qui, une fois installé sur un ordinateur, peut transmettre des informations à un attaquant en émettant des sons « cachés ». Le virus prend le contrôle du petit bras du disque dur qui peut ensuite communiquer « discrètement » avec un micro caché. L’expérience a surtout démontré que cela était possible mais très compliqué pour le genre de difficulté que l’opération suppose. Premièrement, ce type d’attaque viserait essentiellement des ordinateurs qui ne sont pas connectés à internet pour qu’on veuille en voler les données via une telle technique: il faut donc avoir un accès physique à l’ordinateur puisque le virus ne peut y être installé autrement. Ensuite, il faut que le micro qui reçoit les sons soit à moins de 1,8 mètres de l’ordinateur pour pouvoir l’entendre. Enfin, le virus ne fonctionne évidemment qu’avec des disques durs mécaniques (donc pour les disques SSD et les clés USB, c’est foutu). Et plus gros problème encore, le virus ne peut intercepter que 180 bits par minute, ce qui est très lent.

DiskFiltration en action

DiskFiltration en action

Des milliers d’ouvriers ont démarré mercredi une grève dans les centrales électriques du fournisseur public Eskom, pour demander une hausse de leurs salaires, défiant une décision de justice qui avait interdit ce débrayage. C’est tard mardi soir que l’employeur avait obtenu une interdiction de la grève parce qu’il s’agissait d’un secteur essentiel au fonctionnement du pays. Selon le syndicat, près de 15.000 travailleurs sont en grève à travers tout le pays, soit environ 30 % des effectifs du groupe.

Les grévistes réclament une hausse de +10 % des salaires les plus bas, de +8,5 % des revenus les plus élevés et une allocation logement de 3.000 rands (200 euros). Le chiffre d’affaires d’Eskom a atteint l’année passée 163,4 milliards de rands de revenus (9,59 milliards d’euros) en progression de +11 % sur un an. Son excédent brut d’exploitation a atteint de 31,97 milliards de rands (+37 %), pour un bénéfice de 4,62 milliards de rands (contre 200 millions de rands en 2014).

La centrale électrique de Mpumalanga-Middelburg-Arnot

La centrale électrique de Mpumalanga-Middelburg-Arnot

Un maoïste pour la capture duquel la police offrait une prime a été abattu jeudi par une force conjointe du Groupe de Réserve [de la police du] District et de la Special Task Force (STF). Cette force effectuait une opération anti-insurrectionnelle dans une zone forestière de Mardoom, dans le district du Bastar. La maoïste abattu appartenait au Comité Régional du Barsoor. Une arme et du matériel ont été récupérés par les policiers. La maoïste tué commandait l’escouade locale de guérilla (LGS). Il était activement recherché pour plusieurs embuscades et attaques de voies ferrées.

Guérilleros maoïstes en Inde

Guérilleros maoïstes en Inde

Des affrontements ont éclaté jeudi à Sao Paulo entre la police militaire brésilienne et un grand nombre d’étudiants protestant contre les réformes du système d’éducation publique. La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants. Selon le projet de réforme du gouverneur de l’Etat de Sao Paulo, 94 écoles publiques seront fermées et plus de 300.000 étudiants seront relocalisés dans le but d’économiser de l’argent, tandis que les établissements d’enseignement seront utilisé à d’autres fins ou vendus.

Arrestation d’un manifestant jeudi à Sao Paulo

Arrestation d'un manifestant jeudi à Sao Paulo

Des affrontements ont éclaté mardi dans la ville israélienne d’Ashkelon entre des manifestants sionistes et arabes devant un hôpital où le dirigeant du FPLP Bilal Kayed est en grève de la faim. Bilal Kayed refuse de s’alimenter depuis 56 jours pour protester contre sa détention sans jugement par Israël et a été transféré à l’hôpital Barzelai après que son état de santé s’est brusquement dégradé. Il souffre notamment de problèmes aux reins, a des difficultés à se tenir début et les médecins ont mis en garde contre un risque d’accident vasculaire cérébral.

Ce mardi, des manifestants arabes et juifs soutenant la cause de Kayed se sont rassemblés devant l’hôpital, certains portant des pancartes portant l’inscription « la détention administrative est illégale ». La détention administrative est un régime extrajudiciaire israélien controversé permettant de détenir un prisonnier pendant une durée illimitée sans inculpation ni procès pour une période de six mois renouvelable indéfiniment. Des députés arabes du Parlement israélien faisaient partie des manifestants. Des Israéliens issus de la droite, certains criant « Mort aux terroristes », ont organisé une contre-manifestation et les deux parties ont échangé des coups. La police est intervenue et a été la cible de jets de pierres de la part des contre-manifestants. Elle a annoncé avoir arrêté 10 sionistes et trois arabes suspectés notamment de troubles à l’ordre public.

Manifestants du FPLP pour Bilal Kayed

Manifestants du FPLP pour Bilal Kayed

Ce jeudi soir, deux explosions ont frappé la police turque, la première à Mardin a fait quatre mort dans l’explosion d’un véhicule de police, la seconde à Amed/Diyarbakir a tué cinq personnes. Dans les heures qui ont suivi, 17 militants ont été arrêtés au motif d’appartenance à une organisation terroriste, quatre journalistes ont été détenus et les bureaux du HDP à Istanbul ont été (illégalement) perquisitionnés ce vendredi matin. La perquisition a été menée par des équipes ‘antiterroristes’ de l’armée avec l’appui de véhicules blindés et d’un hélicoptère. Le PKK (qui n’a pas revendiqué les deux explosions mais en est accusé) a récemment promis d’amener la guérilla dans les villes autant que dans les montagnes.

Perquisition aux bureaux du HDP à Istanbul (archive)