Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Andreï Sokolov est un révolutionnaire russe léniniste qui s’est rapproché de l’anarchisme. Détenu une première fois dans les années ’90 pour le dynamitage de la statue du tsar Nicolas II, il a depuis été assistant parlementaire pour le Parti communiste, et emprisonné à quatre reprises, notamment sous l’accusation d’avoir fourni des armes aux forces clandestines révolutionnaires communistes et anarchistes en Russie (Andreï est armurier de profession). Il a été arrêté par les services de sécurité ukrainiens, le SBU, le 18 décembre et enfermé à la prison de Mariupol. Reconnu comme combattant par la République Populaire de Donetsk (RPD), il est sur les listes d’échanges de prisonniers. Sa détention a été prolongée d’un mois et le SBU lui a proposé une peine modérée de 3 ans s’il se reconnaissait « coupables de terrorisme », ce qu’Andreï a refusé.

Andreï témoigne que, dans les couloirs et les prisons de la SBU, seule une personne sur dix ou sur vingt sont des volontaires de la RPD. Les autres sont des opposants arrêtés par le SBU pour un post critique sur internet, pour un appel téléphonique « l’autre côté ». Et surtout, Andreï a vu plusieurs prisonniers qui ont été torturé. Lors de ses propres interrogatoires, en décembre, Andreï avait été menacé avec une disqueuse électrique. On lui menaçait de lui couper des doigts s’il n’avouait pas ce que le SBU espérait. Mais dans le sous-sol de la SBU, il a rencontré un volontaire de la RPD a qui cette torture avait été réellement pratiquée: les bourreaux du SBU lui avaient sciés les orteils à travers ses chaussures.

En Inde, la Cour suprême vient d’annuler un article de loi qui permettait une certaine censure de l’Internet. Introduit en 2008, c’est l’article 66A de la loi sur les nouvelles technologies, qui a été cassé par la Cour suprême. Il était la cible de nombreuses campagnes en faveur de la liberté d’expression. Il punissait de trois ans de prison, toute personne qui « envoie un message électronique qui peut être vexant, menaçant, peut déranger ou ennuyer un autre individu ».

Autant de concepts subjectifs qui n’avaient pas de bases de jurisprudence suffisantes et qui ont permis des interprétations arbitraires. En septembre 2012, par exemple, une adolescente a été détenue pour avoir écrit sur son compte Facebook qu’elle ne comprenait pas pourquoi tous les commerces de la ville de Bombay avaient dû fermer en l’hommage du dirigeant de l’extrême droite locale, qui venait de décéder. La Cour suprême a estimé que cette section était trop vague et inconstitutionnelle.

Environ 25 personnes portant des sweats et des casques ont jeté plusieurs cocktails Molotovs peu après 22h30, samedi, sur le commissariat de Dafni à Athènes, endommageant trois voitures de police, mais sans blesser personne. La police a arrêté douze personnes dans les environs, elles ont été relâché ce dimanche. Quelques heures plus tôt, ce même dimanche, un autre poste de police a été attaqué au cocktail Molotov, celui de la zone Zografos, toujours à Athènes. L’entrée du bâtiment et une voiture de police garée à l’extérieur ont été endommagés.

Deux personnes âgées de 20 et 21 ans arrêtés samedi suite à la manifestation de soutien aux prisonniers anarchistes en grève de la faim devraient comparaître devant les procureurs aujourd’hui. Les dossiers ont été établis contre eux pour dommages à la propriété et de troubler la paix.

Le procureur turc Mehmet Selim Kiraz, grièvement blessé lors de l’opération de la police qui a mis fin mardi 31 mars au soir à sa séquestration dans un tribunal d’Istanbul, par des militants armés d’un groupe d’extrême gauche, est mort des suites de ses blessures. Les deux militants du DHKP-C, qui l’avaient retenu pendant plusieurs heures dans un tribunal d’Istanbul, ont été tués par la police. Le commando avait menacé de tuer le procureur si les policiers à l’origine de la mort de Berkin Elvan ne reconnaissaient pas leur responsabilité et que les policiers (dont aucun n’a pour l’heure été formellement mis en cause dans cette affaire) soient jugés par un tribunal populaire et que les personnes poursuivies pour leur participation à des manifestations de protestation contre la mort de l’adolescent soient acquittées.

L’opposition à la construction d’une nouvelle base militaire américaine dans la baie d’Oura, au nord-est de l’île principale de l’archipel formant la partie méridionale du Japon a tourné à l’affrontement avec la police hier lundi. Samedi 21 mars déjà, sur la plage de la baie d’Oura, plus de 4 000 personnes encourageaient de la voix des contestataires embarqués sur une flottille de kayaks, de canoës et de petits bateaux, louvoyant entre les Zodiac et les vedettes des gardes-côtes, pour tenter d’empêcher des blocs de béton de 4 tonnes dans la baie.

Un commando du DHKP-C a pris ce mardi en otage, dans un tribunal d’Istanbul, le procureur Kiraz, chargé de l’enquête sur la mort du jeune Berkin Elvan, mortellement blessé par la police lors des manifestations antigouvernementales de 2013. Des coups de feu ont été entendus lors de la prise d’otage, qui se déroule dans une salle du palais de justice de Caglayan.

Une photo publiée sur Twitter montre le procureur, Mehmet Selim Kiraz, menacé d’une arme. D’importants effectifs de police ont été déployés autour du tribunal. Le DHKP-C revendiquerait une reconnaissance des responsabilités par le police de la mort de Berkin Elvan. L’annonce de décès de cet adolescent de 15 ans avait fait spontanément descendre dans les rues de toutes les grandes villes de Turquie des centaines de milliers de personnes. Il est devenu un symbole de la violente répression exercée par le pouvoir en 2013. Erdogan l’avait publiquement qualifié de “terroriste”.

La photo du procureur qui a fait le tour d’internet.


Mumia est hospitalisé depuis hier à Philadelphie, à 13h (heure locale, il est maintenant 5h du matin). Cela fait donc 16h que Mumia est hospitalisé sans que sa famille ou son avocat n’aient pu le voir. On sait à présent que Mumia est dans un coma diabétique, son hospitalisation ne serait donc pas directement liée à la violente crise d’eczéma qu’il a subie ces dernières semaines. Il apparaît donc que la situation de Mumia est grave. Les militants américains continuent de faire sonner le téléphone de l’hôpital, laissant des centaines de messages pour réclamer que sa famille puissent le visiter.

Mumia Abu Jamal, emprisonné depuis 1982 aux Etats-Unis a été hospitalisé d’urgence cette après-midi à 13h (heure locale) en unité de soins intensifs au Schuylkill Medical Center. On ignore tout de son état de santé, et sa famille n’a pas été autorisée à le voir. Des centaines de personnes ont appelé l’hôpital et la prison pour réclamer que sa famille puisse lui rendre visite.

Il y a quelques jours, les comités de soutien de Mumia Abu Jamal, ancien Black Panther Party, condamné à mort pour le meurtre d’un policier suite à un procès raciste et inéquitable, s’alarmaient de son état de santé : une grave crise d’eczéma sur tout le corps qui l’empêchait même de recevoir des visites et de se déplacer, les fouilles lui étant trop douloureuses.

Cette hospitalisation survient alors que le gouvernement US prépare une loi « anti-Mumia » à la suite d’un speech que ce dernier a fait dans un collège. Cette loi devra punir « l’angoisse mentale imposée à la victime », en l’occurrence, à la veuve du policier. elle vise à attaquer l’expression de ce militant connu pour ces pièces radiophoniques militantes écoutées par des milliers de personnes à travers le monde.

Mumia Abu Jamal aura 61 ans le 24 avril prochain, il a passé les 33 dernières années en prison, dont 30 dans le couloir de la mort. En 2011, sa condamnation à mort a été commuée en peine de prison à perpétuité.

EDIT: La famille de Mumia est à l’hôpital mais ne peut pas le voir : 4 gardes armés bloquent l’entrée des soins intensifs.

Mumia menotté en prison

La direction de Brittany Ferries poursuit en justice seize marins grévistes et les délégués syndicaux équipages CGT et CFDT de la compagnie. Ceux-ci sont convoqués au tribunal de Caen le 9 avril. Cette procédure fait suite aux arrêts de travail à répétition qui perturbent depuis le début du mois de mars la ligne Ouistreham – Portsmouth. Dans le cadre d’une procédure de référé, la direction de Brittany Ferries demande l’arrêt du mouvement aux personnes assignées sous peine d’une astreinte de 1.000 euros par jour de grève. Elle leur réclame aussi 3.000 euros de dommages intérêts. Elle invoque des « troubles manifestes et illicites » pour justifier sa demande.

Au départ de leur mouvement, les marins du service pont du « Mont-St-Michel » et de l’autre navire desservant la ligne, le « Normandie », réclamaient une prime de pénibilité et un renfort pour le chargement et le déchargement des véhicules. Ils faisaient valoir l’augmentation du trafic fret et le rythme intensif des rotations. Brittany Ferries a accepté d’affecter un marin supplémentaire pour guider les véhicules et assurer leur arrimage mais un accord n’a pas pu être trouvé sur la prime de pénibilité.

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Des combattants de la NPA ont abattu un caporal du 57e bataillon d’infanterie jeudi à Makilala. Ils se sont emparé de l’arme et de la moto du militaire. Jeudi en fin d’après-midi, une groupe d’une vingtaine de guerilleros ont attaqué un poste de paramilitaires à Barangay Villaflores, dans la même province de Cotabato-Nord.