Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le gouvernement belge veut élargir massivement son parc carcéral, la figure de proue de projet est la maxi-prison de Haaren (Région bruxelloise) qui sera la plus grande prison belge une fois construite. L’enquête publique vient de débuter et a lieu du 3 avril au 2 mai. La précédente enquête publique sur ce sujet s’était également faite sur un très court laps de temps et pendant des vacances, ce qui est une façon comme une autre d’expédier le projet au plus vite pour ses promoteurs. L’enquête publique doit déboucher sur l’obtention des permis d’urbanisme, certains opposants qui voudraient protester par une voie légale à la maxi-prison pourraient utiliser cette enquête pour trouver des failles dans le projet, ce qui permettrait éventuellement de le ralentir.

Du 17 au 19 avril, aura lieu un week-end de fêtes et d’actions au Keelbeek -terrain prévu pour la construction de la prison- occupé depuis le mois d’août par les opposants à la prison.

Le programme est ici.

Ni prison ni béton, Keelbeek libre.

Ni prison ni béton, Keelbeek libre.

Un juge britannique a jugé aujourd’hui qu’Anton Troitiño, un militant ETA qui avait passé 24 ans dans les prisons espagnoles (il avait été condamné à 2000 ans de prison pour son appartenance au « Commando Madrid »), devait être remis à l’Espagne. En octobre 2013, il faisait partie des dizaines de membres de l’ETA formellement libérés en vertu d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme et s’était rendu en Grande-Bretagne où il avait été arrêté l’année suivante: l’Espagne avait demandé son extradition pour répondre à de nouvelles accusations portées contre lui (contrefaçon des documents et, à nouveau, appartenance à ETA).

Antón Troitiño à son arrestation et à la libération

Oihana Mardaras, qui avait été condamnée à 29 ans de prison pour une action d’ETA fin 2008 (l’explosion d’une camionnette piégée devant le siège de la radio-télévision basque EITB), a été acquittée en appel à madrid pour absence de preuve.

Oihana Mardaras

Antón Troitiño à son arrestation et à la libération
Oihana Mardaras

La journaliste indépendante néerlandaise Fréderike Geerdink, spécialisée dans les questions kurdes et basée à Diyarbakir, au Kurdistan, avait été accusée d’avoir posté sur les médias sociaux des messages en faveur du PKK. Sa brève incarcération avait amené le ministère néerlandais des Affaires étrangères a protester auprès d’Ankara. Elle vient d’être acquittée. Cet acquittement n’est pas une surprise dans la mesure où le procureur chargé de l’affaire avait appelé la semaine dernière à l’abandon des charges retenues contre elle, faute de preuves. L’annonce faite hier lundi par trois juges de Diyarbakir est ainsi conforme à sa recommandation.

Fréderike Geerdink à la sortie du palais de justice

Fréderike Geerdink à la sortie du palais de justice

Malgré l’opposition d’environ 82% des Espagnols, le gouvernement Rajoy a approuvé vendredi la « ley de seguridad ciudadana » (‘Loi pour la sécurité citoyenne’). Cette loi prévoit une série de sanctions administratives pour éventuellement punir presque toutes les formes de protestation politique, souvent avec de lourdes amendes. Manifester ou se rassembler devant un bâtiment du gouvernement pourra coûter 30.000 euros; critiquer le pays, le gouvernement ou le chef de l’Etat lors d’une manifestation ou à travers les médias sociaux: 30.000 euros également ; participer à une manifestation qui n’a pas obtenu l’accord préalable du gouvernement: de 100 euros à 1000 euros; organiser une manifestation qui se termine dans la violence: 30.000 euros; poster des photos sur les sites web des agissements de la police, lorsque le gouvernement estime qu’elles affectent l’honneur, la vie privée ou l’image publique de la police: de 100 à 1000 euros.

En décembre, de grosses manifestations avaient eu lieu devant le Parlement espagnol, et vendredi, une nouvelle manifestation a attiré 18 000 personnes dans les rues de Madrid… Sauf que personne n’était physiquement présent : il ne s’agissait que d’hologrammes. Les organisateur ont appelé les personnes qui souhaitaient manifester à poster des vidéos de leur protestation sur leur site pour qu’ils puissent être convertis en hologrammes.

Le 30 mars, Mumia Abu Jamal -prisonnier politique aux Etats-Unis depuis 33 ans dont 30 dans le couloir de la mort- était hospitalisé d’urgence. Cette hospitalisation faisait suite à un choc diabétique à la suite duquel il est tombé dans le coma. Mumia a perdu 22 kg, cela fait des mois que plusieurs maladies ne sont pas traitées comme elles devraient l’être. Il y a quelques semaines, de terribles crises d’eczéma l’empêchaient même de recevoir des visites.

Une fois à l’hôpital, la famille de Mumia n’a pas pu lui rendre visite, et il n’a pas reçu les soins nécessaires à ce que sa santé ne soit plus menacée. Il est néanmoins sorti du coma. Les soutiens américains ont réussi à récolter via une campagne de crowdfunding les 20.000$ nécessaires à ce qu’il sait traité correctement. (Voir la campagne ici).

Malgré son état de santé déplorable, et qu’il soit trop faible pour marcher, Mumia a tout de même fait une intervention radiophonique pour dénoncer un énième meurtre d’un jeune homme noir par un policier. La militante qui recevait son appel lui a répondu « Sérieusement Mumia, tu veux bosser maintenant ? », ce à quoi il a répondu « Qu’est-ce-que tu veux, je suis un intello… ». Cette intervention radiophonique est disponible ici.

Mumia menotté en prison

Alors que le gouvernement français prépare une batterie de mesures ‘anti-terroristes’ censées imiter le Patriot Act et le dépasser sur certains points. Cette loi va finalement légaliser plusieurs méthodes largement utilisées par les services d’espionnage de façon clandestine. Profitant de la panique autour des dernières affaires d’attentats islamistes, le gouvernement français veut aussi effacer ce qu’on avait pu lui reprocher suite aux fuites d’Edward Snowden.

Voir notre précédent article.

Le rassemblement commencera à 12.30 à la Place Edouard, près de l’Assemblée Nationale, à Paris, ce lundi 13 avril.

Rassemblement contre la surveillance généralisée.

Rassemblement contre la surveillance généralisée.

Ce 12 avril, un rassemblement a eu lieu à Rabbat au Maroc en solidarité avec les prisonniers maoïstes en grève de la faim pour réclamer une amélioration de leurs conditions de détention, très dures actuellement. La manifestation se voulait également solidaire de Georges Ibrahim Abdallah.

Rassemblement solidaire à Rabbat.

Rassemblement solidaire à Rabbat.

Arrêtés dans la nuit du 7 avril à proximité d’un bus incendié, Natalia et Javier ont immédiatement été arrêtés. Ce 10 avril, un juge les a placé en détention préventive pour une durée de 3 mois. Natalia Collao est emprisonnée à la prison de San Miguel, Javier Pino est enfermé à la prison de Santiago 1.

Voir notre précédent article.

Le bus Transantiago.

Le bus Transantiago.