Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis le 23 Mars, quatre prisonniers politiques mapuche ont entamé une grève de la faim dans la prison d’Angol pour demander la révision des mesures préventives et le changement du système de détention. Cristian Levinao Melinao, Luis Marileo Cariqueo, Miguel Toro Marin et Claudio Huentecol Huentecol ont été détenus suite à un montage judiciaire utilisant des « témoins protégés ».

Les quatre prisonniers politiques mapuche en grève de la faim

Les quatre prisonniers politiques mapuche en grève de la faim

Après 48 jours de grève de la faim des prisonniers politiques grecs, le gouvernement grec vient de valider une série de lois en lien avec les revendications du DAK (Réseau des Combattants Emprisonnés). La victoire la plus significative st évidemment l’abolition des prisons de type-C, les prisons spéciales de haute-sécurité pour prisonniers politiques et rebelles. La loi « anti-capuche » voit son cadre rétrécir puisque le port d’un masque ne sera une circonstance aggravante que pour les vols à main armée. Pour ce qui concerne l’utilisation de l’ADN : un expert indépendant sera désigné à chaque fois que du matériel génétique sera utilisé. Enfin, l’autre victoire significative des prisonniers est la loi qui permet aux prisonniers condamnés à perpétuité, ayant purgé 10 ans de leur peine et invalides à plus de 80% de terminer leur peine à domicile avec un bracelet électronique. Savvas Xiros, handicapé à 98% et emprisonné depuis 13 ans devrait donc pouvoir quitter la prison très prochainement.

Le DAK (dont 8 prisonniers étaient toujours en grève de la faim) a annoncé mettre un terme à sa grève de la faim qui durait depuis le 2 mars suite à l’annonce du vote.

D’autres lois concernant le monde carcéral ont également été votées ce vendredi en Grèce : concernant l’enfermement des mineurs (le cadre le permettant est réduit), concernant l’enfermement en général, et concernant les centres fermés pour illégaux. 3.500 personnes sans documents d’identité vont être libérées.

Les revendications non-acceptées des prisonniers sont l’abolition des lois anti-terroristes 187 et 187A, que les élus Syriza avait pourtant dénoncé lorsqu’elles avaient été votées au début des années 2000…

Depuis la prise de pouvoir de Syriza le 25 janvier dernier, le mouvement anarchiste grec a multiplié les actions pour soutenir les revendications des prisonniers grecs dans la rue. Récemment encore, la nuit du 12 au 13 avril, l’ELF (Earth Liberation Front, qui en Grèce est une cellule de la FAI-IRF) avait incendié un abattoir à volailles, revendiquant cette action en solidarité avec les prisonniers politiques en grève de la faim.

Extrait du communiqué du DAK « C’est également un résultat positif pour le combat global contre le patronat et le nouveau totalitatisme qu’ils imposent, c’est aussi un pas de plus vers une société sans classes. Notre but est d’utiliser cette victoire et le nouveau territoire conquis pour devenir plus dangereux encore envers le pouvoir. Nous partageons les flammes de la victoire avec tous ceux qui ont vu en cette lutte une cause commune et ont prit part dans notre combat ».

Incendie d’un abattoir.

Incendie d'un abattoir.

Les opposants au projet de loi « anti-terroriste » C-51 se sont réunis encore une fois devant les bureaux du premier ministre, aujourd’hui samedi à Ottawa. Les manifestants se sont rendu devant l’Ambassade américaine pour dénoncer le texte qui donnerait notamment au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) plus de pouvoirs pour surveiller et bloquer les complots de terrorisme, plutôt que de seulement rassembler des informations sur les suspects. D’autres manifestations ont lieu dans plus de 30 villes partout au pays, dont Montréal et Halifax.

Les partis d’opposition suggéraient des amendements, mais les conservateurs ont utilisé leur majorité au comité de la sécurité publique pour en écarter plusieurs, à l’exception de quelques-uns qui seront finalement modifiés. Parmi les modifications, le gouvernement a assoupli sa position sur la participation à des manifestations. Le gouvernement a aussi apporté un amendement au texte pour préciser le rôle et la portée des interventions du SCRS précisant qu’il n’a pas de pouvoirs policiers, donc pas de pouvoirs d’arrestation. La troisième lecture du projet de loi est prévue au retour en chambre lundi prochain, il devrait être adopté d’ici l’été.

Rassemblement à Halifax

Rassemblement à Halifax

Durant le mois de mars 2015 s’est tenu à Bogotá, la Rencontre Nationale et Internationale pour la Liberté des Prisonniers Politiques colombiens : « Larga Vida a las Mariposas ». Cette Rencontre a réuni plus de 70 organisations, ainsi que des ex prisonniers politiques colombiens et d’autres pays. Les prisonniers politiques ont aussi participé, en envoyant des messages. Les participants ont réclamé la liberté des plus de 9.500 prisonnières et prisonniers politiques colombiens, l’arrêt de la torture et des extraditions.

Parmi les prisonniers politiques se trouvent tant des civils emprisonnés à cause de leur pensée et activité politique, que des membres des guérillas. Des milliers de syndicalistes, étudiants, défenseurs de l’environnement, enseignants, dirigeants paysans… sont derrière les barreaux de l’État colombien. Les prisonniers politiques colombiens sont incarcérés dans des conditions d’entassement, fréquemment sans accès à l’eau, en dangereuse insalubrité. Ils sont exposés à la torture privés d’’assistance médicale.

Colombie: Rencontres pour les prisonniers politiques

Après Altern.org, Eu.org… Suite au vote à l’assemblée nationale de la loi relatif au Renseignement, Eu.org annonce qu’il procédera au déménagement de tous ses serveurs de noms hors de France. Pour l’hébergeur, cette loi, dont le texte doit encore être voté définitivement à l’assemblée le 5 mai 2015, puis au sénat, « instaure une surveillance légale systématique du trafic Internet par les services de renseignement français, dans des conditions d’opacité complète, sous la seule responsabilité de l’exécutif, sans contre-pouvoir. Ce trafic inclut notamment des requêtes de résolution DNS des utilisateurs accédant aux 28 000 domaines délégués par Eu.org ».

Eu.org explique qu’il ne peut « moralement laisser en toute connaissance de cause le trafic de ses utilisateurs — incluant des sites d’activisme politique dans le monde entier — et, par ricochet, le trafic d’accès de leurs propres utilisateurs, exposé à de telles écoutes ». Lundi 20 avril, le Ministre de l’intérieur et la Secrétaire d’Etat en charge du Numérique recevront les principaux dirigeants des fournisseurs d’accès à Internet, à la Place Beauvau, pour débattre de la loi sur le renseignement.

Les forces gouvernementales ont ouvert le feu ce samedi matin sur des manifestants anti-Inde et ont tué un adolescent lors du deuxième jour de manifestations au Cachemire. Les manifestants, lançant des pierres et hurlant des slogans, s’étaient réunis samedi matin dans le village de Narbal alors que les magasin, les affaires et les transports publics avaient lancé un mouvement de grève à l’appel des séparatistes dénonçant la souveraineté de l’Inde dans la région. Les soldats ont tiré sur les manifestants, tuant le jeune homme, a déclaré l’inspecteur général de police. Toutefois, cette version est contestée par les villageois qui affirment que le jeune homme a été emmené par les forces de l’ordre et puis abattu de sang froid à l’écart des regards. Cette nouvelle vague de manifestation fait suite à la nouvelle arrestation d’un dirigeant séparatiste cette semaine, pour avoir mené une parce anti-Inde.

Affrontements au Cachemire

Affrontements au Cachemire

Angela Harish Sontakke est une prisonnière politique de 45 ans accusée d’être membre du CPI(Maoist). Elle est détenue depuis avril 2011 à Byculla Jail de Mumbai. Huit de ses onze co-accusés ont été libérés sous caution. De son côté, elle a été acquittée dans 15 des 16 affaires additionnelles posées à son encontre, et s’est vue accorder la liberté conditionnelle dans la seizième. Néanmoins, cette libération lui a été refusée en vertu de différentes sections de la loi anti-terroriste Unlawful Activities Prevention Act.

Selon un rapport publié par le Committee for the Protection of Democratic Rights, Angela les a informé que le 1er avril 2015, des hommes sont venus dans le quartier des femmes (où elle est détenue) avec des câbles. Lorsque les prisonnières leur ont demandé ce qu’ils faisaient, ils ont déclaré que des caméras de surveillance allaient être installées à l’intérieur de leur baraquement. Toutes ont protesté, déclarant qu’il s’agissait d’une violation flagrante de leur vie privée dans la mesure où elles se changent, mettent des crèmes (pour se protéger des infections cutanées qui pullulent en raison des conditions de surpopulation dans la prison), et dorment quasi-nues en raison de l’absence de ventilation. Angela a également demandé que leur soit montrée le document permettant l’installation de ces caméras. Le 2 avril, vers 6h30, douze gardiens sont venus pour emmener Angela, disant qu’elle serait dorénavant détenue dans une cellule distincte, manifestation en punition à sa réaction concernant les caméras. Elle a alors entamé une grève de la faim qui s’est poursuivie jusqu’au 7 avril et la promesse des autorités pénitentiaires de se pencher sur la question de la vie privée des prisonnières ainsi que sa sortie de l’isolement. Cependant, depuis, aucune décision n’a encore été prise.

Chaque année, le 17 avril, le peuple palestinien célèbre la Journée du prisonnier palestinien. Elle exprime le poids, toujours plus lourd depuis 1967, d’une répression de masse qui n’a d’autre but que de casser la résistance d’un peuple. Des rassemblements sont prévus notamment en Palestine où depuis 1967, près de 800.000 Palestiniens ont été emprisonnés au moins une fois dans leur vie. Les arrestations sont quotidiennes, notamment en Cisjordanie. Aujourd’hui ils sont plus de 6.800 dans les prisons, centres d’interrogatoire et centres de détention israéliens, situés en majorité en Israël. Parmi eux, 454 sont placés en détention administrative (sans charge ni procès, renouvelable sans limitation tous les 6 mois), 238 mineurs, dont 96 âgés de moins de 16 ans.

Près de 1700 prisonniers souffrent de maladies contractées pour la plupart en prison. Ils sont tous victimes de négligences médicales délibérées, ce qui pour certains, peut les condamner à mort après leur libération. Ainsi Ja’afar Awadh, 22 ans, atteint de pneumonie depuis plus d’un an, vient de mourir quelques jours après sa libération. Depuis le début de l’occupation, 206 prisonniers sont morts pendant leur incarcération, dont 54 pour négligence médicale et 83 du fait de tortures et mauvais traitements. L’année 2015 s’annonce comme une année noire puisqu’on compte déjà plus de 1050 arrestations au 1er trimestre dont 73 femmes, 154 enfants et 319 ordres de détention administrative. Ces derniers jours, plusieurs bâtiments publics palestiniens ont été recouverts des portraits des prisonniers et notamment celui de Marwan Barghouti, député palestinien et ancien responsable du Fatah.

Journée du prisonnier palestinien.

Journée du prisonnier palestinien.

Le 8 novembre dernier, Gaëtan manifeste aux côtés de centaines d’autres personnes à Toulouse contre les violences policières, un peu plus d’un mois après la mort de Remy Fraisse. Cette manifestation non autorisée par la préfecture, fait suite à des mobilisations semblables qui avaient donné lieu à des affrontements dans le centre-ville de Toulouse. Arrêté avec d’autres manifestants, Gaëtan, étudiant au Mirail et membre du N PA, comparaît le 3 décembre et est condamné à deux mois de prison avec sursis pour participation à une manifestation interdite et outrage à agents. Il fait appel de la décision et le 1er avril sa peine est alourdie à six mois dont deux fermes.

La mobilisation autour du sort de Gaëtan prend de l’ampleur en un mois et se cristallise autour des questions liées à nouveau aux violences policières ou au droit de manifester. Vendredi 17 avril à 18 h verra ainsi la première manifestation en “soutien à Gaëtan” se tenir à Toulouse, au métro Jean Jaurès. Ce rassemblement se tient sans l’aval de la préfecture.

La manifestation du 6 novembre à Toulouse

La manifestation du 6 novembre à Toulouse

Une équipe conjointe de la police du district de Gadchiroli (Maharashtra) et de la Wadsa Desaiganj Quick Response Team (QRT) a interpellé trois hommes qu’ils accusent d’être des cadres maoïstes. Ils ont été arrêté dimanche dernier et ont été immédiatement incarcéré avant d’être entendu par un tribunal. La tête de chacun avait été mise à prix pour une somme de 200.000 roupies (3000 euros). Selon les autorités, deux d’entre eux auraient été actifs dans le Nord du district de Gadchiroli, dans la Gondia et Balaghat Divison du Maharashtra State Committee, tandis que le troisième faisait partie d’une compagnie opérant à la frontière avec le Chhattisgarh. Les arrestations ont eu lieu dans le cadre d’une exercice de prise de contrôle zonal des forces de sécurité qui ont augmenté leurs opérations dans la région en vue des prochaines élections régionales. Les trois hommes sont accusés dans diverses affaires, principalement dans des cas de fusillades avec la police.

Un homme, décrit comme étant un maoïste pur et dur et poursuivi par les autorités dans plusieurs affaires criminelles a été arrêté en début de semaine dans le district de Vaishali (Bihar) en possession de quatre pistolets et d’un fusil. Dinesh Chandravansi a été arrêté dans un village proche du bureau régional de Mahua. La police locale a déclaré qu’elle avait été informée de la présence de Chndravansi dans la région, et qu’elle avait procédé à son arrestation en raison de son inculpation dans différentes affaires de ‘violences maoïstes’ dans le district de Vaishali et dans les districts voisins.

La police du district du Dantewada a interpellé mardi deux hommes présumés membres du CPI(Maoist) à proximité du village de Kalepal, dans le district de Dantewada (Chhattisgarh). Ils étaient en possession de trois kilos d’explosifs. Ils ont été identifiés comme étant Deva Kunjam, président du Dandakaranya Adivasi Kisan Majdoor Sangthan (DAKMS – organisation de défense des tribaux) et Markam, un membre du même DAKMS.