Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Pour la quatrième fois en moins de deux mois, salariés, étudiants et lycéens ont manifesté hier jeudi 28 contre le projet de Loi travail de la ministre Myriam El Khomri. Entre 200.000 et 500.000 personnes ont participé à 210 manifestations dans toute le France. Depuis le lancement du mouvement contre la loi travail, il y a deux mois, 961 personnes ont été interpellées. Jeudi, en marge des manifestations à Paris et en province, qui ont fait 78 blessés dans les rangs de la police, 214 personnes ont été arrêtées. Le nombre de manifestants blessé est inconnu, mais il est confirmé que l’étudiant rennois touché par un flash-ball a perdu l’usage de son oeil.

Affrontements hier en France

Affrontements hier en France

Les étudiants manifesté mercredi contre le gouvernement soudanais qui envisage de vendre les bâtiments de l’Université de Khartoum. Des hommes armés en civil avaient ouvert le feu sur eux, tuant Mohammed al Sadek, une étudiant de 20 ans. Des manifestations anti-gouvernementales avaient éclaté lors de ses funérailles le mercredi.

Hier jeudi, la police a tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines d’étudiants qui s’étaient rassemblés dans le centre de Khartoum et à l’extérieur de la principale université de la vill pour protester contre le meurtre de l’étudiant. La foule scandait: « A bas régime militaire ». Les manifestants ont ensuite bloqué une route et mis le feu à des pneus à l’extérieur de l’université s de Khartoum. La police a tiré des grenades lacrymogènes et utilisé des matraques pour frapper les manifestants qui lançaient des pierres.

Manifestation jeudi à Khartoum

Manifestation jeudi à Khartoum

La NPA a libéré ce lundi les cinq policiers capturés en avril dernier à Barangay Salapawan, dans le district de Paquibato. Les maoistes avaient réunis des centaines d’habitants de Barangay Lumiad pour une cérémonie de libération des prisonniers de guerre en présence des membres des familles des cinq policiers prisonniers de guerre. Un membre du 1er bataillon « Pulang Bagani » de la NPA a lu l’ordre de libération émis par le Front démocratique national.

Un délégué de la NPA lit l’ordre de libération devant les prisonniers

Un délégué de la NPA lit l'ordre de libération devant les prisonniers

Fabrice Roulliaux, militant CGT de Peugeot SA Rennes, a été condamné à deux mois ferme et Yann Tavernet, militant CGT de Peugeot SA à Tremery, a été condamné à 500 € d’amende. Ils ont été accusés de rébellion suite à une manifestation contre la loi Travail, ce qu’ils contestaient. Fabrice Roulliaux écope d’une peine de prison ferme car il refuse d’accepter la peine de 120 heures de TIG (Travaux d’Intérêt Général). Il est aussi condamné à 600 € d’amende pour avoir refusé de donner son ADN. Ils vont tous deux en appel.

Délégation CGT Tremery

Délégation CGT Tremery

Environ 1.500 prisonniers politiques sont détenus dans des conditions inhumaines et dégradantes en Ukraine. La majorité des prisonniers politiques sont accusés de séparatisme et de trahison pour avoir aidé les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Outre les partisans déclarés de ces républiques, comme Andreï Sokolov, sont détenus ceux qui ont dénoncé comme fratricide la guerre contre ces républiques comme l’ancien chef adjoint du Parti des régions à la Rada, Alexandre Efremov, le journaliste Ruslan Kotsaba, accusé de trahison de la patrie, pour avoir promu à Ivano-Frank l’action « Refus de mobilisation. »

Le nombre officiel de prisonniers de cette catégorie est de 1.354. Mais 459 personnes sont portées disparues: certaines ont sans doute été assassinées ou sont mortes en détention ou sous la torture, d’autres pourraient encore être détenues dans des prisons secrètes du SBU. Car à la répression officielle s’ajoute l’action des escadrons de la mort fascistes et des services secrets. Il faut enfin ajouter nombre officiel les prisonniers politiques détenus sous des accusations de droit commun comme « port illégal d’armes » ou « bagarre ». Plusieurs prisonniers politiques ont entamés une grève de la faim à Kiev, alors que leur état de santé est précaire et qu’ils sont laissés pratiquement sans aucune assistance médicale. Les prisonniers morts dans les prisons ukrainiennes en raison de la grève de la faim seraient déjà cinq.

Andreï Sokolov

Andreï Sokolov

Des affrontements ont éclaté jeudi à la mi-journée à Rennes à l’issue de la manifestation contre la loi travail, des jeunes tentant de gagner le centre historique bloqué par les forces de l’ordre. A grands renforts de gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre ont chargé les manifestants qui leur lançaient des projectiles et engins pyrotechniques dans une rue conduisant à la place du Parlement de Bretagne, au coeur du centre historique. 38 manifestants ont été blessés dont dix gravement. Un étudiant a été grièvement touché à l’œil et transporté à l’hôpital. Il aurait été atteint par un tir de flashball venant des policiers.

A Nantes, les affrontements ont commencés dix minutes à peine après le départ du cortège, vers 11H15, opposant les manifestants aux qui bloquaient les accès au centre-ville à l’aide d’un camion lanceur d’eau. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes. Les manifestants criaient «Nique la BAC» et «Tout le monde déteste la police». Une jeune femme a été interpellée après avoir été traînée sur plusieurs mètres par les CRS. Des caméras de vidéosurveillance ont été démolies et une Porsche incendiée.

A Lyon, un groupe de jeunes manifestants qui progressaient vers le centre-ville dans la matinée ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Deux manifestants ont été interpellés. A Bordeaux, c’est lors d’une scission entre deux groupes de manifestants que des incidents ont éclaté: tandis que le cortège officiel a continué à suivre la trajectoire déclarée mais un groupe d’étudiants a voulu prendre un autre chemin. Les CRS ont alors bloqué leur avancée et des échauffourées ont alors éclaté. Deux policiers ont été blessés par des jets de projectiles au visage à Toulouse.

Les incidents commencent à Paris…l’entrée du pont d’Austerlitz, sur la rive gauche de la Seine, plusieurs dizaines de manifestants ont lancé des bouteilles, des pavés et des extincteurs contre les forces de l’ordre, qui ont riposté à coups de gaz lacrymogènes. Ces incidents ont interrompu la progression du cortège, qui n’avait pas encore passé le pont, et provoqué l’arrivée de CRS en renfort.

EDIT 23H00
Un nombre inconnu de manifestants et 24 policiers ou gendarmes ont été blessés, à travers la France ce jeudi lors des manifestations contre la « loi Travail ». Plus de 120 personnes ont été interpellées sur l’ensemble du territoire.

France: Affrontements dans plusieurs villes lors des mobilisations contre la loi Travail

Un détachement de la Brigade mobile n°25 de l’armée gouvernementale a infligé des pertes aux guérilleros de la compagnie « Companero Tomas », qui fait partie du Front « Dario Ramirez Castro » de l’ELN. Les combats se sont déroulés dans le village de Bejuquillo (municipalité de Cáceres. Deux guérilleros ont été tués et six prisonniers, parmis lesquels quatre blessés. Les militaires ont récupéré six fusils d’assaut, un lance grenade et divers équipements.

Une partie des équipements récupérés par les militaires

Une partie des équipements récupérés par les militaires

Depuis trois jours le climat était très tendu au Caire. 95 personnes ont été arrêtées entre le 21 et le 25 avril en prévision de cette manifestation la plupart faisant partie du Mouvement du 6 avril, l’un des fers de lance de la révolution de 2011 (voire notre précédent article). Lundi matin le directeur d’une ONG, la Commission égyptienne pour les droits et les libertés, a également été arrêté. C’est dans ce contexte que les mouvements d’opposition ont appelé à descendre dans la rue contre le pouvoir.

Lundi, le ministère de l’Intérieur a prévenu que les manifestations seraient réprimées sans hésitation et le soir même de nombreux quartiers du Caire étaient complètement bouclés par l’armée et la police. Les protestataires ont tenté d’organiser des manifestations sauvages, le lieu étant annoncé au dernier moment. Vers 16h, une centaine de manifestants ont crié des slogans anti-régime sur la place Messaha dans le quartier de Dokki. Mais après trois minutes de marche les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes. Des dizaines de personnes ont été arrêtées.

Répression lundi au Caire

Répression lundi au Caire

La NPA a publié dimanche une vidéo des cinq policiers capturés par la guérilla le 16 avril (voir notre article). Dans une vidéo, la NPA déclare que les cinq prisonniers de guerre sont sous la garde de la Première Pulang Bagani Bataillon. Sur cette vidéo, les policiers prisonniers appellent à la cessation des opérations militaires dans le district de Paquibato et à la reprise des négociations.

Les policiers capturés

Les policiers capturés

Depuis octobre dernier et la reprise d’actions violentes, la contestation se développe au sein de l’OLP où le mouvement Fatah d’Abbas est de loin le plus important. Selon un récent sondage, 64% de l’opinion publique palestinienne (69% de la jeunesse) veut que Abbas démissionne. En cause la corruption mais aussi et surtout la politique de collaboration avec Israël. Dans une émission sur la chaîne d’information israélienne 2, le 31 mars dernier, Abbas a déclaré: « Si nous abandonnons la coordination sécuritaire, il y aura le chaos. Il y aura des fusils et des explosions et des militants armés surgissant de partout et se précipitant sur Israël (…) Sans la coordination, une Intifada sanglante éclatera. Je veux coopérer avec les Israéliens. Il y a un accord entre nous et je n’en ai pas honte. »

Au contraire, le FPLP, le FDLP, le Jihad Islamique, le Hamas ainsi que d’autres factions plus petites soutiennent ce dernier soulèvement, qu’ils qualifient de « Troisième Intifada ». En réponse aux critiques, l’Autorité Palestinienne a coupé le financement du FPLP et du FDLP. Début avril, les forces de l’AP ont commencé à réprimer les manifestants du vendredi à Bethléem, où les jeunes affrontent les forces israéliennes toutes les semaines depuis le début du soulèvement, en octobre. Selon le sondage, 65% des Palestiniens sont opposés à la coordination sécuritaire avec Israël, alors que 60% soutiennent une Intifada armée, et croient que la lutte armée les aiderait à réaliser à leurs droits nationaux là où les négociations ont échoué.

Manifestation du FPLP contre Mahmoud Abbas à Ramallah, avril 2016

Manifestation du FPLP contre Mahmoud Abbas à Ramallah, avril 2016