Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La société AKKA Technologies avait procédé au licenciement de 9 syndicalistes de l’UGTM le 18 décembre dernier. Une réunie a suivi, à l’Inspection du travail de Casablanca; l’inspection a proposé à la société le choix entre réintégrer les syndicalistes où voir reconnaître par PV un conflit social. La société a maintenu les licenciements, ce qui implique, en raison du PV, l’intervention des services du gouverneur de Casablanca dans la procédure. Implantée au Maroc depuis 2008, AKKA Technologies est active dans l’ingénierie documentaire, l’informatique et les systèmes embarqués pour les industries automobile et aérospatiale.

Une cour d’appel égyptienne a réduit dimanche de trois à deux ans de prison la peine de 23 militants démocrates. Une fois libérés, ils seront placés sous surveillance policière pour une durée de deux ans. Ils avaient été arrêtés en juin après avoir pris part à un rassemblement appelant à l’abrogation d’une loi limitant le droit de manifester. Ils étaient accusés de «participation à une manifestation illégale, vandalisme et entrave au trafic routier». Ils avaient été condamnés en octobre à trois ans de réclusion.

« Si leur père était un général, ils auraient été acquittés, » a accusé l’avocat, en allusion aux acquittements dont ont bénéficié des officiers de police soupçonnés de violences; « C’est un verdict sévère et injuste, la cour s’est appuyée sur l’enquête du parquet et n’a pas pris en compte l’absence de preuves contre les accusés ». Parmi les condamnés figurent deux militantes des droits de l’Homme connues, Yara Sallam et Sanaa Seif, la soeur d’Alaa Abdel Fattah, une figure de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir et dissident de longue date actuellement jugé pour des chefs d’accusations similaires. Les proches des détenus n’ont pas été autorisés à assister à l’audience. Les familles attendaient à l’extérieur du tribunal, installé dans une académie de police du Caire. « Les révolutionnaires sont tous en prison, les corrompus et les voleurs sont libres », a assené Amal Mahrous, la mère d’un des détenus, un étudiant qui a soutenu l’éviction de M. Morsi.

Trois Palestiniens ont été blessés, dont l’un à la cuisse, après que Tsahal a ouvert le feu sur environ 50 Palestiniens qui jetaient des pierres sur les soldats, et s’étaient rassemblés pour manifester à la frontière. Le point de passage d’Erez entre Gaza et Israël aurait été fermé pour une période indéfinie par l’armée israélienne suite à de de ces affrontements. La manifestation à Erez a suivi des rassemblements à travers la bande de Gaza, y compris dans Shujaiya, un quartier de la ville de Gaza particulièrement touché pendant les bombardements cet été. Les manifestants protestaient contre la lenteur de la reconstruction de l’enclave.

Le point de passage de Erez

Le point de passage de Erez

Le gouvernement a publié mercredi 24 décembre le décret d’application du très contesté article 20 de la loi de programmation militaire qui prévoit un accès très vaste des services de l’État aux télécommunications (téléphone, SMS, Internet, etc.) des Français, et à toutes les informations qui transitent par les réseaux nationaux. La mesure de surveillance, pudiquement nommée « accès administratif aux données de connexion », avait été votée fin 2013 et entrera en vigueur le 1er janvier 2015. Le décret du 24 décembre présente « le groupement interministériel de contrôle […], un service du Premier ministre chargé des interceptions de sécurité et de l’accès administratif aux données de connexion ». Ce groupement est chargé de centraliser les demandes des agents et de les transmettre aux opérateurs concernés, en les épurant de toute information sensible. Ainsi, les fournisseurs d’accès ne sauront même pas de quel service ou ministère émane une demande, ni à quelle date elle a été formulée.

Le décret se réfère à l’article 20 de la LPM, sans vraiment le préciser. Peuvent donc être interceptés les « informations ou documents traités ou conservés par les réseaux ou services de communications électroniques, y compris les données techniques relatives à l’identification des numéros d’abonnement ou de connexion à des services de communications électroniques, au recensement de l’ensemble des numéros d’abonnement ou de connexion d’une personne désignée, à la localisation des équipements terminaux utilisés ainsi qu’aux communications d’un abonné portant sur la liste des numéros appelés et appelants, la durée et la date des communications ».

Trois ministères sont habilités à émettre des demandes. Au ministère de l’Intérieur : la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la Direction générale de la police nationale (unité de coordination de la lutte antiterroriste, Direction centrale de la police judiciaire, Direction centrale de la sécurité publique, Direction centrale de la police aux frontières), la Direction générale de la gendarmerie nationale (sous-direction de la police judiciaire ; sous-direction de l’anticipation opérationnelle ; service technique de recherches judiciaires et de documentation ; sections de recherches), la préfecture de police (Direction du renseignement ; direction régionale de la police judiciaire ; service transversal d’agglomération des événements ; cellule de suivi du plan de lutte contre les bandes ; sûreté régionale des transports ; sûretés territoriales). Au ministère de la Défense : la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la Direction de la protection et de la sécurité de la défense, la Direction du renseignement militaire. Au ministère des Finances et des Comptes publics : la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières, le service de traitement du renseignement et d’action contre les circuits financiers clandestins.

L’office pénitentiaire israélien a renouvelé l’interdiction pour Ahmad Sa’adat -secrétaire général du FPLP- de recevoir des visites de sa famille. Une telle interdiction lui avait été donnée le 14 septembre dernier pour une période de 3 mois et sans justifications, celle-ci vient d’être prolongée pour la même durée et toujours sans être justifiée.

Les YPG/YPJ (Unités de Défense du Peuple/des Femmes) viennent de publier leurs bilans officiels de la résistance kurde contre l’Etat Islamique au Rojava, dans la partie syrienne du Kurdistan. Les chiffres sont très révélateurs : 4.964 membres d’ISIS ont été tués par les YPG/YPJ, 11 ont été faits prisonniers, alors que 537 combattants des Unités de Défenses sont morts dont 14 étaient membres des brigades Burkan al-Firat (milices syriennes pro-YPG). Le commandement kurde précise que les trois opérations majeures de l’année 2014 ont été le secours porté aux 150.000 Yézidis attaqués au Mont Sinjar, la défense de la ville de Kobané et la libération des zones du Rojava sous l’emprise de l’EI. Des centaines d’équipements militaires lourds (Technicals, Hummers, tanks, mortiers, batteries anti-aériennes mobiles, mitrailleuses lourdes, ordinateurs, caméras, vestes-suicides,… ont été détruits ou saisis.
Les YPG/YPJ ont organisé 337 opérations contre l’EI et sont rentrés dans des affrontements avec eux à 414 reprises. Malgré la complicité de l’Etat turc et les armes lourdes de l’EI, les islamistes semblent continuer à perdre du terrain. Hier encore, les autorités turques ont arrêtés les membres d’une ONG européenne à Suruç (ville turque frontalière de Kobané) et brûlé le stock de médicaments qu’ils transportaient, leurs appareils photos ont été saisis.

Les YPG/YPJ donnent leur bilan de l’année 2014.

Les YPG/YPJ donnent leur bilan de l'année 2014.

Trois personnes ont été tuées, samedi 27 décembre, dans des affrontements entre des combattants du PKK kurdes et un groupe islamiste au Kurdistan turc, près de la frontière syrienne. Deux personnes sont mortes sur place et la troisième des suites de ses blessures à l’hôpital. Les islamistes du mouvement Huda-Par ont attaqué, dans la soirée de vendredi, des tentes appartenant aux rebelles du Parti des travailleurs kurdes (PKK), interdit en Turquie. Les islamistes du mouvement Huda-Par servent de milices anti-kurdes aux autorités turques.

Le « portrait-robot génétique » est un nouvelle technique consistant à extraire d’une trace génétique des renseignements sur l’apparence physique d’un suspect inconnu. Si les Pays-Bas ou l’Espagne ont intégré cette technologie dans leurs méthodes d’enquête, elle était jusqu’à il y a peu interdite en France. Seule était autorisée la comparaison, à des fins d’identification, de segments précis de l’ADN avec les profils enregistrés. En dehors du sexe – exception tolérée par le législateur –, ces dix-huit segments ne livraient aucune information sur la morphologie de la personne. L’analyse des segments de l’ADN renseignant l’apparence d’un individu était réservée aux domaines scientifique et médical.

Dans un arrêt du 25 juin, passé relativement inaperçu, la Cour de cassation a jugé que le « portrait-robot génétique » ordonné par un juge d’instruction lyonnais dans une affaire de viol était conforme au droit, contre l’avis du ministère de la justice. L’avocat général de la Cour de cassation s’était prononcé contre la légalité du « portrait-robot » en se référant aux deux articles du code civil qui encadrent les possibilités d’exploitation de l’ADN (ainsi l’article 16.10 prévoit que l’examen des caractéristiques génétiques d’un individu ne peut être entrepris qu’à des fins médicales ou de recherche scientifique et avec son consentement). Mais la Cour de cassation a considéré que ces articles ne s’appliquait pas dans ce cas.

Prise de cours, la chancellerie multiplie depuis les consultations pour encadrer cette nouvelle technique. Dans l’attente d’une circulaire du ministère, les cinq laboratoires de l’Institut national de la police technique et scientifique (INPS) se préparent à produire des portraits-robots génétiques pour le premier semestre 2015. Un rapport ADN donne des conclusions du type « Origine biogéographique européenne avec une très forte probabilité, individu aux cheveux châtains avec une teinte majoritairement claire et des yeux bleus », mais les scientifiques travaillent déjà sur de nouveaux marqueurs exploitables : écartement des pupilles, largeur de la mâchoire, volume de la boîte crânienne…

Le réveillon de Noël a été émaillé d’affrontements entre des manifestants et la police à Hong Kong. Cette dernière a annoncé, jeudi 25 décembre, avoir procédé à une dizaine d’arrestations. Les forces de l’ordre ont fait usage de sprays au poivre et de bâtons pour disperser les protestataires. Il s’agit des premiers incidents depuis l’évacuation des barricades et des villages de tentes érigés par le mouvement Occupy Central et les fédérations d’étudiants. Dix hommes et deux femmes âgés de 13 à 43 ans ont été interpellés pour violences sur représentant de l’ordre, résistance à un représentant de l’ordre et troubles à l’ordre public notamment.

Les chaînes de télévision ont diffusé des images des affrontements où l’on voit des manifestants plaqués au sol. Deux policiers ont également été blessés. D’autres protestataires s’étaient réunis dans le quartier de Causeway Bay, autre gros point de blocage évacué la semaine dernière, en brandissant des parapluies jaunes, accessoire utilisé pour se protéger des projections de gaz au poivre devenu l’emblème de leur mouvement.

Hong Kong: Une dizaine de manifestants arrêtés

Ministre de l’Intérieur péruvien et le procureur contre le terrorisme sont venus dans les locaux du Mouvement pour l’Amnistie et les droits fondamentaux (MOVADEF), dans le centre de Lima, où se tenait une exposition de peintures faites par les prisonniers du PCP-SL. Les autorité considèrent que cette exposition relèvent de « l’apologie du terrorisme » tandis que le représentant du MOVADEF (par ailleurs avocat du Président Gonzalo) parle de « l’expression artistique d’une solution politique ».