Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Suite à la manif sauvage du 14 avril qui s’est rendue de la place de la République aux Buttes Chaumont, les policiers ont affirmé avoir trouvé des traces d’ADN sur des débris de la vitrine d’un concessionnaire Jaguar saccagé. Une perquisition a eu lieu cette semaine et une personne a été mise en garde à vue, déferrée, et est passée en comparution immédiate hier après-midi, le vendredi 22 avril. Défendue par une avocate dont le nom a été fourni par le groupe de défense collective, elle a été relaxée. Durant toute sa garde à vue, la personne a gardé le silence. Au tribunal, elle a reconnu sa présence à la manifestation, et devant la concession Jaguar, mais a nié toute participation aux dégradations. L’avocate a plaidé qu’une trace ADN sans autre élément de preuve ne prouvait que la présence de la personne sur les lieux, mais pas sa participation aux faits. Cette arrestation a lieu une semaine après la manif, alors que la préfecture avait annoncé que des enquêtes auraient lieu suite aux différentes manifs sauvages et aux affrontements avec les policiers.

Le concessionnaire Jaguar dévasté le 14

Le concessionnaire Jaguar dévasté le 14

Le juge Eloy Velasco a lancé une procédure contre 47 Basques liés à l’action, légale et sociale, pour la défense des droits des détenus politiques basques. Tous sont accusés de faire partie de ce qu’il nomme « le front des prisons », soit le mouvement oeuvrant pour le retour des détenus et réfugiés basques Herrira, le collectif d’avocats BL, l’association des médecins pour la prévention et l’aide aux prisonniers Jaiki Hadi ou celles des familles de détenus Etxerat. Il les accuse « d’appartenance » ou de « collaboration » à ETA. Emilie Martin fait partie des personnes poursuivies. Le juge émet un mandat d’arrêt européen à son encontre auprès l’Etat français, un ordre de recherche et de capture pour l’arrêter et l’incarcérer. En cause, son « leadership au sein d’Herrira ». Deux avocats figurent parmi les personnes accusées (19 ans et 12 d’emprisonnement sont requis contre eux).

Manifestation de soutien aux inculpés d’Herrira

Manifestation de soutien aux inculpés d'Herrira

Une quarantaine de personnes ont fait une manifestation sauvage à Saint-Gilles contre la maxi-prison. Parti de la place Bethléem derrière une banderole: « prisons partout / justice nulle part », la manif a fait un arrêt devant la prison de Saint-Gilles où un dispositif policier a commencé à se mettre en place. Mais la manifestation a pu atteindre le parc de Forest où elle s’est dispersée.

La future prison de Haren

EDIT: Quatre ou cinq personnes se sont fait brièvement interpeller dans les environs de la dissolution de la manifestation.

La future prison de Haren

Une centaine de manifestants constitués en cortège se sont dirigés vers le boulevard du faubourg Saint-Martin aux alentours de 00H15. Les forces de l’ordre, qui sont parvenus à les maintenir sur la place, ont alors été la cible de jets de projectiles. Une voiture de police garée à proximité a été volontairement incendié et totalement détruit. Un autre véhicule de police et deux véhicules de la RATP ont également été détériorés. Jusqu’à 02H00, des échauffourées se sont multipliées, la police faisant usage de gaz lacrymogène. Douze personnes ont été interpellées et placées en garde à vue notamment pour « participation à un attroupement et jets de projectiles », selon un communiqué de la préfecture de police.

Affrontements à la Nuit Debout

Affrontements à la Nuit Debout

Trois soldats ont été tués et d’autres blessés dans une explosion au passage de leur convoi militaire vendredi dans le Kurdistan turc. la guérilla du PKK a fait exploser un IED au passage du convoi entre Tunceli et Elazig. Les combattants kurdes sont activement recherchés. L’armée a lancé une opération de ratissage avec l’appui d’hélicoptères de combat pour tenter de les retrouver. Plus de 350 soldats ou policiers ont été tués en quelques mois par la guérilla kurde. Les autorités évoquent le chiffre de 5.000 morts dans les rangs kurdes, mais intègre dans ce chiffre les civiles tués lors des opérations répressives.

Le lieu de l’embuscade

Le lieu de l'embuscade

Les forces de sécurité ont abattu mardi Sarita Kolu Kovase, 26 ans, commandante adjoint de la Perimili Dalamune, qui était recherchée (sa tête avait été mise à prix pour 600.000 roupies pour 60 accusations comprenant l’assassinat, l’enlèvement et l’embuscade. Selon la version officielle, une unité » de contre-guérilla aurait rencontré un groupe de guérilleros maoïstes dans les épaisses forêts de Bhamragad. Une fusillade nourrie s’en est suivi. Les maoïstes ont pu disparaitre dans la jungle, laissant derrière eux le corps de la sous-commandante. C’est la version standard des forces policières, qu’il y ai réellement eu fusillade ou qu’elles se soient livrée à une exécution extra-judiciaire. La police a récupéré une cache contenant un SLR et ses munitions, trois magazines, des IED et des équipements divers, ainsi que de la littérature maoïste.

Combattante maoïste armée d’un SLR (photo d’archive)

Combattante maoïste armée d'un SLR (photo d'archive)

Depuis hier, les hostilités ont repris entre les asayish (la police kurde) et les NDF (milices pro-Assad), à Qamishlo. Plusieurs combattants et civils ont été tués, les forces kurdes annonçaient en début d’après-midi que 45 combattants loyalistes s’étaient rendus. La prison et d’autres bâtiments officiels ont également été saisis par les YPG.

La ville de Qamishlo, située à la frontière turque était le berceau de la révolte kurde de 2003, où 30 Kurdes avaient été tués suite à un match de foot opposant une équipe kurde et une équipe arabe. C’est également une ville largement composée de Kurdes, d’Assyriens et d’Arméniens dont les familles ont fuit les persécutions et les génocides en Turquie lors de ces dernières décennies. Les forces kurdes contrôlent la ville (et en ont fait la capitale du Rojava), même si les forces syriennes ont jusqu’ici gardé le contrôle de la frontière, de l’aéroport et de divers bâtiments officiels. La saisie de la prison marque un tournant dans les relations avec le régime.

Un portrait de Bashar al-Assad déchiré par les combattants kurdes

Un portrait de Bashar al-Assad déchiré par les combattants kurdes

Dés la fin du mois de juin, Mobistar (qui sera devenu d’ici là « Orange Belgique ») mettra fin à l’anonymat des utilisateurs de cartes prépayées sur son réseau, non seulement sur les nouvelles cartes achetées, mais également sur les cartes déjà en circulation. L’identification des utilisateurs se fera au moyen des cartes d’identité électroniques. C’est probablement une volonté de « marketing antiterroriste » pour la marque. Un représentant de Proximus (son premier concurrent) avait souligné il y a quelques semaines les difficultés techniques d’une fin de l’anonymat des cartes prépayées, mettant en avant que les personnes qui doivent dissimuler leur identité ont déjà trouvé des moyens de protéger leur anonymat.

Mobistar équipera à ses frais son réseau de boutique de lecteurs de carte d’identité, la société n’a par contre pas expliqué comment elle allait rendre légal le fait de devoir obligatoirement présenter une carte d’identité à un marchand de téléphone.

Carte sim Mobistar

Carte sim Mobistar

Ce 20 avril, la police est rentré de force dans le local de la CNT à Lille, détruisant le rideau de fer de la fenêtre et saccageant l’intérieur du local et tout le matériel qu’il contenait. Plusieurs militants ont été arrêtés et de nouvelles scènes de brutalité policière ont eu lieu. Cette brutalité s’est étendue aux habitants du quartier et au rassemblement de soutien qui a spontanément eu lieu.

Meubles et affiches saccagés.

Meubles et affiches saccagés.

Après plusieurs semaines, la police grecque a mis faim au camp de réfugiés « No Border » de Tsamakia (Lesbos). Au moins 19 activistes No Border et entre 200 et 400 réfugiés ont été arrêtés, les activistes ont été relâchés, les réfugiés sont emmenés vers un centre de détention. Après avoir vidé le camp, les bulldozers l’ont rasé.

Le No Border Kitchen détruit

Le No Border Kitchen détruit