Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Suite à la tentative d’exécution d’un militant fasciste israélien à Jérusalem la semaine dernière, la police a hier fait irruption au domicile du suspect avant de l’abattre ce 30 octobre au matin. Le militant d’extrême-droite militait pour que soit rasée l’esplanade des mosquées. Celle-ci a été fermée hier soir par la police israélienne par craintes de manifestations, elle a été ré-ouverte ce 30 octobre matin mais les hommes de moins de cinquante ans ne peuvent pas y pénétrer puisque c’est le profil type de l’émeutier selon les services de sécurité. Ces tensions donnent lieu à des affrontements en ce moment même.

Le commandant sous-zonal de Tirhut du parti maoïste, Ganesh Paswan (alias Ganseh Bharti alias Mantriji alias Gautam), opérant dans les districts de Muzaffarpur et Vaishali (Bihar) depuis près de douze ans, a été arrêté ce mardi en compagnie de trois autres guérilleros. En leur possession, la police a saisi des armes sophistiquées. D’après les autorités, Paswan gérait la collecte de l’impôt pour le compte du CPI(maoïste), mais il était également recherché pour sa prétendue implication dans une dizaines d’affaires reliées à la guérilla.

Dans l’Andhra Pradesh, un membre actif de la milice liée à un comité régional du CPI(maoïste) a été arrêté lundi soir au cours d’une opération conjointe menée par la police et la CRPF dans le district de Visakhapatnam. Il s’agirait de Gemmili Kesava Rao, alias Kesu. D’après la police locale, il aurait rejoint le mouvement maoïste il y a neuf ans et serait impliqué dans une vingtaine d’affaires. Sa tête était d’ailleurs mise à prix. Kesu est poursuivi pour plusieurs meurtres ainsi que plusieurs actions attribuées au CPI(maoïste).

Deux maoïstes recherchés par les autorités du Chhattisgarh ont été arrêtés par les forces de sécurité dans le district de Kanker ce mardi. Ayatu Ram Salam (30 ans) et Singaram Potai ont été capturés dans les forêts à proximité du commissariat de Badgaon par une équipe conjointe de la Border Security Force et de la police locale alors qu’elle effectuait des exercices de ratissage.

Deux combattants de la NPA ont été tués dans une fusillade avec les troupes gouvernementales hier après-midi dans le sud des Philippines. La fusillade a opposé, dans le village de Gupitan (province de Davao del Norte) un détachement du 60e bataillon d’infanterie à une colonne d’une trentaine de guérilleros. Des guérilleros pourraient avoir été blessés car les militaires ont pu récupérer sur les lieux du combat un AK47, deux M16 et un M14.

Suite au meurtre de Rémi Fraisse, la mobilisation ne faiblit pas. La thèse avancée à présent par le gouvernement -alors qu’il commence à admettre que c’est effectivement un gendarme qui a lancé la grenade- est que les gendarmes ont réagi en ‘légitime défense’ en lançant des grenades offensives mêlant TNT et gaz lacrymogène. Le gouvernement a précisé qu’il n’y aurait pas de suspension dans la gendarmerie et que les grenades offensives au TNT continueraient à être utilisées contre des manifestants.

A Paris, des centaines de personnes ont manifesté avec des casques hier soir.180 personnes ont été arrêtées suite à des affrontements. 33 personnes ont été gardées-à-vue (27 pour refus de prévèvement et 6 pour attroupement armé). Plusieurs personnes sont toujours en état d’arrestation.
A Rouen, une trentaine de manifestants ont occupé un centre de recrutement de la gendarmerie, quatre personnes ont été arrêtées puis relâchées. Voir la vidéo.

Des dizaines de rassemblements ont eu lieu et continuent à avoir lieu partout en France, en Italie et à Bruxelles (voir notre article).
Vous pouvez consulter une liste à jour de tous les rassemblements ici (désolé c’est sur Facebook, mais il ne faut pas de compte pour consulter la liste).

France : La mobilisation pour Rémi Fraisse ne faiblit pas

Alors que le président Blaise Compaoré projette de modifier la constitution du pays pour se donner le droit à un nouveau mandat présidentiel, des milliers de manifestants ont affrontés la police dans les grandes villes du pays, forçant le parlement a suspendre le projet de révision. A Ouagadougou, des milliers de manifestants ont envahi l’Assemblée Nationale, détruisant le mobilier, brûlant les archives et pillant le matériel avant de mettre le feu au bâtiment. Au moins trois manifestants ont perdu la vie prés du palais de François Compaoré (le frère de Blaise). La police qui protégeait les bâtiments du pouvoir a commencé par utiliser gaz lacryogènes, riot-guns et auto-pompes à peinture, avant de tenter de tirer à balles réelles et de finalement prendre la fuite. D’autres institutions burkinabé et françaises ont été attaquées, Radio France International a notamment cessé d’émettre. De violents combats se poursuivent à l’heure actuelle devant le Palais Présidentiel où s’est retranché le chef d’état.

Les manifestants incendient le parlement à Ouagadougou

Les manifestants incendient le parlement à Ouagadougou

Des centaines de travailleurs métallurgistes manifestaient contre le licenciement de 600 personnes suite au rachat de l’usine Ast par le groupe allemand Thyssenkrup. Les manifestants se dirigeaient vers le ministère du développement et ont été attaqués par la police anti-émeute devant l’ambassade allemande. Au moins 4 manifestants ont été blessés et hospitalisés.

Alors que la ZAD du Testet se reconstruit de plus belle et que des manifestations opposent la police anti-émeute et des manifestants à travers toute la France, un colonel de la gendarmerie a annoncé que la mort de Rémi était « accidentelle » et qu’il n’y aurait pas de suspension. Alors qu’il a été clair depuis la première nuit que Rémi a été tué par les gendarmes, l’enquête très médiatique préfère rejeter la faute sur une « minorité de manifestants violents » que d’évoquer même la bavure policière (« Rémi aurait été tué par une grenade utilisée habituellement par la gendarmerie… »).

Jock Palfreeman, (dont nous avions déjà parlé ici) ce prisonnier antifasciste australien enfermé en Bulgarie et accusé du meurtre d’un fasciste a créé avec d’autres prisonniers bulgares la ‘Bulgarian Prisoners’ Rehabilitation Association’, un mouvement de solidarité à l’intérieur des prisons bulgares.

Lire l’appel en français.

Jonathan Baud, un étudiant suisse de l’université de Genève, avait été arrêté le 28 juillet dernier après avoir assisté à un meeting en commémoration d’un leader maoïste dans le village de Triprayar, dans l’état du Kerala. Après être resté en garde à vue durant douze jours, il avait été libéré sous caution. Depuis lors, il attend que la plainte déposée à son encontre soit annulée. Son visa touristique a expiré le 16 septembre dernier, mais il n’est pourtant pas autorisé à quitter le territoire.

Mardi, le tribunal en charge du dossier a décidé de postposer sa décision au 6 novembre. Après avoir visionné les images de la participation du jeune homme à ce rassemblement et avoir pris connaissance de la traduction en Malayalam du discours qu’il y avait prononcé, le tribunal a estimé qu’il n’y avait rien de répréhensible dans ce qu’il a dit ce jour-là. L’accusation maintien son argument selon lequel Baud aurait violé la section 14(b) du Foreigners Act, laquelle touche à la réglementation des visas étrangers, en assistant à ce meeting politique. Elle déclare que Baud ne peut pas être considéré comme un participant innocent étant donné qu’il était allé à ce rassemblement tenu dans un endroit relativement peu connu dans le Kerala et qu’il a tenté de ne pas être capté par les caméras. Selon l’accusation, cela indique qu’il était au courant des implications d’une participation à un tel meeting.

De son côté, l’avocat de Baud a déclaré que la police n’était toujours pas parvenue à préciser le caractère du délit. D’autant plus que le visionnage des images de son discours montre qu’il s’est contenté de se présenter au public et qu’il n’y a rien d’incriminant.