Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les députés français ont voté lundi soir en faveur de l’inscription dans la Constitution du régime de l’état d’urgence. Cet article 1er du projet de loi constitutionnelle, qui prévoit que l’état d’urgence sera « décrété en Conseil des ministres » soit « en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public », soit en cas de « calamité publique » (événements naturels), a été adopté par 103 voix contre 26 à l’Assemblée nationale (la chambre basse du Parlement).

Comme c’est déjà le cas actuellement, seul le Parlement pourra proroger l’état d’urgence au-delà des douze jours initiaux, par une loi en fixant la durée. Avec l’avis favorable du gouvernement, les députés ont voté peu avant un amendement pour restreindre la durée de prorogation à une période maximale de quatre mois, renouvelable après un vote du Parlement. Les députés ont aussi ajouté dans le texte de révision constitutionnelle le principe du contrôle parlementaire de la mise en oeuvre de l’état d’urgence, souhaité par plusieurs groupes politiques. Contre l’avis du gouvernement, ils ont aussi voté un amendement prévoyant que l’Assemblée nationale se réunit de plein droit et ne peut être dissoute pendant l’état d’urgence.

Etat d’urgence en France

Etat d'urgence en France

Jeudi 4 février, les autorités danoises ont confisqué le passeport de Joanna Palani, jeune femme d’origine kurde iranienne. De retour d’Irak et de Syrie, où elle a combattu au sein des YPJ, elle est accusée de « menacer la sécurité nationale ». Une nouvelle loi, entrée en application en mars dernier, permet à la police de confisquer les passeports et d’interdire la sortie du territoire au nom de la « lutte contre le terrorisme ».

Joanna Palani lors d’une manifestation à Copenhague

Joanna Palani lors d’une manifestation à Copenhague

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier dimanche 7 février devant les bureau de l’ONU à Erbil (Kurdistan d’Irak) pour dénoncer l’intervention militaire du régime d’Erdogan au Kurdistan. Les manifestants demandaient aussi la fermeture des bases militaires turques au Kurdistan d’Irak. Les forces de répression de Barzani, dirigeant féodal de la région autonome kurde d’Irak qui a noué de lucratives relations avec la Turquie, ont ouvert le feu pour disperser les manifestants. Selon les témoins, on compte plusieurs blessés.

Le 3 février dernier, les combattants de la NPA ont tendu trois embuscades au 46e bataillon de l’armée gouvernementale dans la région de Pantukan. La première embuscade a eu lieu dans la municipalité de Tibagon tuant un officier et au moins un soldats. Une deuxième a eu lieu dans la munuicipalité de Cabahian où deux militaires ont été tués, y compris un capitaine, et sept autres blessés. Enfin, un sous-officier a été tué par un tir de sniper dans la municipalité de Biasong. Un communiqué maoïste a expliqué que le 46e bataillon avait été spécialement visé parce qu’il dévouait à défendait les intérêts des sociétés minières dans Pantukan.

Une grande offensive militaire a été lancée après ces attaques. Une compagnie 73e Bataillon d’infanterie a accrochée samedi un détachement du Front n°17 de la NPA au Davao Occidental. Un autre combat a eu lieu le même jour à Sitio Binotaan (Compostela Valley) quand les soldats tombé par hasard sur des membres du Front n°2 de la NPA. Un affrontement a eu lieu dimanche dans Sitio Logpaton, lorsque des guérilleros ont mitraillé un check point installé par les militaires. On ignore les pertes suite à ces affrontements.

Combattantes de la NPA

Combattantes de la NPA

A la prison de Korydallos, la répression des prisonniers politiques se poursuit. Le prisonnier Fabio Dusco, des CCF, a été emmené de force ce 6 février par les unités antiterroristes qui l’ont amené dans un centre d’isolement pour la durée de son procès pour tentative d’évasion. En réaction, les prisonniers des ailes A et D ont refusé de regagner leurs cellules après l’heure de cour. Durant cette manifestation, les prisonniers ont appris que Panayotis Aspiotos avait également été conduit dans le même centre d’isolation, et qu’il avait été tabassé par la police antiterroriste afin de lui prendre de l’ADN.

« L’Initiative des Prisonniers » souligne que la seule « promesse » faite par le gouvernement SYRIZA face à aux prisonniers avait été de retirer le régime spécial de Type-C, et que même cette demande avait été ignorée. Alors que les Ministères se renvoient la balle pour définir qui est responsable de la répression, les prisonniers politiques subissent le même régime d’isolement et d’exception qui avait été instauré par le gouvernement précédent et qui avait déclenché une vaste grève de la faim des prisonniers au printemps 2015. L’Initiative des Prisonniers demandent à ce que les prisonniers soient retransférés à Korydallos et à ce que le Ministère de la Justice rende des comptes sur les traitements qui leur ont été faits dans le centre d’isolement.

Animation solidaire à Koridallos en avril 2015.

Animation solidaire à Koridallos en avril 2015.

L’Institution Correctionnelle de Warren n’étant pas satisfaite de la censure des communications du prisonnier anarchiste Sean Swain, elle a assigné un lieutenant à la lecture de tout le matériel que celui-ci reçoit. Ses soutiens appellent à envoyer « Ce paquet de fanzines qui traine dans votre salle de bain, ce livre que vous avez depuis des années et que vous n’avez jamais lu, toutes ces jolies nouvelles publications que vous venez de créer: envoyez les pour aider Sean (et les fouines qui interceptent son courrier) à passer le temps« .

Sean Swain #243-205
Warren CI
P.O. Box 120
Lebanon, Ohio 45036
USA

Banderolle solidaire

Banderolle solidaire

Le 18 janvier dernier, la police a perquisitionné un petit appartement à Kita, à Tokyo, où ils ont découvert de traces du passages de Masaaki Osaka. Maintenant âgé de 66 ans, Ōsaka est un militant du groupe révolutionnaire Chūkaku-ha recherché pour la mort d’un policier lors d’une émeute à Shibuya il y a 45 ans. Selon la police, l’appartement perquisitionné était une base clandestine du Chūkaku-ha, et Osaka aurait vécu là jusqu’à il y a quelques années. Ōsaka est la personne recherchée depuis le plus longtemps au Japon. Les avis de recherches le concernant restent affichés dans les commissariats japonais. Au cours du raid, deux hommes ont été arrêtés. Les policiers les accusent d’être des membres de l’Armée Révolutionnaire (Kakumeigun), une organisation qui a mené plusieurs actions politico-militaires, la dernière en date étant l’attaque à la roquettes contre une compagnie travaillant pour la base US de Henoko Bay à Okinawa. Ils ont refusé de parler à la police.

Masaaki Osaka est recherché pour la mort d’un policier au cours de la fameuse émeute de Shibuya, le 14 novembre 1971. De terribles affrontements avaient opposés la police aux manifestants dénonçant l’occupation d’Okinawa par les Etats-Unis (et l’utilisation des bases de Okinawa dans la guerre du Vietnam). Un policier était mort de ses brûlures après avoir été touché par un cocktail Molotov. Ōsaka était l’un des sept militants du Chūkaku-ha poursuivis; tous les autres ont été arrêtés et inculpés. Parmi eux se trouve Fumiaki Hoshino, qui a été arrêté en 1975 et est toujours en prison. Les condamnation ont été basées sur de déclarations qui ont été rétractées, et les militants se battent pour un nouveau procès. Ils organisent régulièrement des manifestations, y compris à Tokushima autour de la prison où est détenu Hoshino (voir notre précédent article).

Les affrontements de Shibuya, le 14 novembre 1971

Les affrontements de Shibuya, le 14 novembre 1971

Quelques milliers de partisans de Pegida étaient rassemblés samedi après-midi à Dresde (est de l’Allemagne), dans le cadre d’une journée européenne antimigrants organisée dans une dizaine de villes sous le mot d’ordre « Forteresse Europe ». Après une cérémonie à la synagogue, 3500 antifascistes ont manifesté contre l’extrême-droite tandis que des groupes de manifestants plus petits ont tenté de bloquer la marche raciste. Une vingtaine d’antifascistes ont été arrêtés.

Une arrestation à Dresde

Une arrestation à Dresde

Une force composée de militaires et paramilitaires (206e Bataillon Cobra, 150e Bataillon de CRPF, Reserve District Group) opérait dans la jungle de Chintagufa (district de Sukma) lorsqu’elle a accroché, près de Tekalpara, un groupe d’une dizaine de guérilleros maoïstes. Après une fusillade, les maoïstes ont pu éviter l’encerclement, mais dans l’opération de ratissage qui a suivi, les militaires ont trouvé un mort et un blessé. Le blessé capturé est Kunjam Linga, 22 ans, le commandant de la milice du comité régional maoïste du Jagargunda. Sa tête avait été mise à prix, notamment pour son rôle supposé dans une embuscade à Chintagufa qui avait coûté la vie en 2014 à 14 membres des forces de sécurité.

Dans un autre incident, un maoïste a été tué dans un échange de tirs entre une équipe du Reserve District Group et des guérilleros sur une colline boisée de Korli. Après un bref échange de tirs, les maoïstes ont disparus dans la jungle, laissant derrière eux le corps d’un des leurs et un fusil.

Combattants maoïstes

Combattants maoïstes

Un sous-officier de la 7e division de l’armée gouvernementale, le caporal Jair de Jesus Villar, a été capturé par l’ELN à proximité de la ville de Segovia, Antioquia, où les guérilleros avaient mis en place un barrage routier. Villar et un collègue son tombé sur le barrage alors qu’ils se rendaient en moto inspecter le site d’une attaque d’une centrale électrique par la guérilla. Le collègue a pu échapper au check-pont de la guérilla, mais pas le capôral qui est détenu pas le front « Jose Antonio Galan » de l’ELN. L’armée a envoyé des renforts dans la région à la recherche de leur collègue disparu et procéder à l’inspection des dommages à la centrale.

le caporal Jaír de Jesús Villar Ortiz

le caporal Jaír de Jesús Villar Ortiz