Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

À l’été 2025, la gendarmerie française va déployer le DT46, un drone à voilure fixe de moyenne endurance. Le drone est encore en cours d’expérimentation par la Section expérimentation drone moyenne endurance (SEDAME) des Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN). Conçu par la société française DELAIR, il viendra compléter la gamme de drones en dotation, en apportant une capacité de surveillance prolongée, performante et modulable. Le DT46 peut voler 6 heures durant pour un rayon d’action maximum de 100 kilomètres. Il a un double mode de mise en œuvre : décollage vertical ou lancement en mode avion, et peut emmener jusqu’à 5 kilos de charge utile, permettant l’intégration de capteurs optiques ou d’autres dispositifs embarqués selon les besoins.

Mardi 13 mai, les agents de la fonction publique en grève manifestaient partout en France pour protester contre le projet du gouvernement Bayrou de faire 2 à 3 milliards d’économies sur le service public. Vers midi, à la fin la manifestation de Grenoble, des policiers ont interpellé deux hommes qui, tout au long du parcours, avaient déployé, souvent entre deux arbres, des banderoles de cellophane noire où étaient peints en blanc divers slogans.

Celle qui a fait réagir les policiers affichait : « 9 mai, Paris : Retailleau ❤ les néonazis », évoquant la manifestation fasciste qui s’est déroulée à Paris le 10 mai, d’abord interdite, puis finalement autorisée. Les deux manifestants ont été placés en garde à vue pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique », à savoir le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Après trois heures passées dans les locaux de l’hôtel de police, les deux hommes ont été libérés et seront convoqués pour une audition ultérieure en juin prochain, en vue d’éventuelles poursuites. Les manifestants solidaires s’étaient rassemblés devant le commissariat de Grenoble (photo).

Mardi 13 mai, la police a arrêté 97 étudiants à l’Université « Bogazici » à Istanbul lors d’une manifestation contre une conférence d’un prédicateur islamiste. La manifestation était dirigée contre Nuredin Yildiz, prédicateur connu pour ses positions et déclarations controversées en faveur des mariages précoces entre enfants et adultes. L’événement était organisé par un cercle d’étudiants, provoquant une vive réaction au sein de l’université. 97 personnes ont été interpellées après avoir tenté de percer un dispositif policier sur le campus. 13 agents ont été légèrement blessés dans les affrontements après être tombés dans une fosse de construction de cinq mètres. L’Université de Bogazici est l’un des symboles de la résistance académique en Turquie. Étudiants et professeurs de l’établissement ont à plusieurs reprises manifesté contre l’ingérence du gouvernement dans la gouvernance de l’université et le processus éducatif.

La plus grande opération antiguérilla en Inde vient de se terminer sans atteindre son objectif. Elle a mobilisé plus de 25 000 policiers et paramilitaires, appuyés par des hélicoptères et des drones de l’armée de l’air indienne. L’opération a été lancée le 21 avril après que plusieurs services de renseignement ont reçu des informations selon lesquelles de hauts dirigeants et commandants maoïstes, dont Hidma Madvi, avaient été repérés dans les collines de Karregutta. L’objectif de l’opération était donc de capturer les principaux dirigeants maoïstes protégés par le bataillon n° 1 de l’Armée populaire de libération (APLG).

Trente et un maoïstes présumés ont été tués lors de ces opérations massives menées autour des collines de Karregutta, à la frontière entre le Chhattisgarh et le Telangana, qui ont duré près de trois semaines avant d’être interrompues. Au cours de l’opération, trois membres de la force d’élite Greyhounds ont été tués dans l’explosion d’un engin explosif improvisé au Telangana. Deux membres des forces de sécurité ont été amputés lors d’explosions distinctes, tandis qu’une demi-douzaine d’autres ont été blessés. Tous les principaux dirigeants maoïstes, dont Hidma, ont réussi à échapper aux ratissages.

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Le 27 mai, 7 militant·es sont poursuivi·es par le géant français de l’aéronautique et de l’armement Thales, ils passeront en procès suite à une action organisée par Palestine Action France pour dénoncer la responsabilité de l’entreprise dans le génocide en Palestine. En effet, la multinationale est le 16ᵉ plus gros vendeur d’armes au monde et collabore avec le principal fabricant d’armes israélien Elbit System. Afin de dénoncer cette situation, de nombreux soutiens de la cause palestinienne appellent à se rassembler ce même jour devant le Tribunal de Nanterre dès 8H30 (179/181 avenue Joliot-Curie).

Le mardi 13 mai dans plusieurs villes françaises, plusieurs salarié·es du CCIE – Collectif contre l’islamophobie en Europe (structure basée à Bruxelles créée suite à la dissolution du CCIF en France) ont été placés en garde à vue après que leur domicile a été perquisitionné. Ils sont sortis en début de soirée, mais leur matériel informatique a été saisi. Deux jours après l’organisation d’une grande marche contre l’islamophobie (voir notre article), cette procédure intervient dans le cadre d’une enquête pour « maintien ou la reconstitution, ouverte ou déguisée, d’une association ou d’un groupement dissous ».

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Un décret présidentiel, adopté ce mardi 13 mai lors d’un Conseil des ministres extraordinaire, dissous les partis politiques et les organisations à caractère politiques sur toute l’étendue du territoire. L’annonce a été faite sur la chaîne de télévision d’État ORTM. Les réunions et autres activités des partis et organisations politiques, désormais dissous, sont interdites, sous peine de sanctions. Parmi les objectifs présentés : réduire le nombre de partis autorisés, durcir les règles de création des nouvelles formations, limiter, voire interdire leur financement public. Les partis politiques maliens n’ont cessé ces dernières semaines de dénoncer leur dissolution programmée, considérée comme une violation de la Constitution, une atteinte au pluralisme et aux acquis démocratiques. Un mouvement de contestation inédit dans le pays avait débuté, mais plusieurs figures politiques ont été enlevées par la Sécurité d’État, réduisant les militants pro-démocratie au silence. Certains cadres envisagent des actions judiciaires pour contester cette mesure. Mais les organisations politiques étant désormais dissoutes, ces démarches ne pourront pas être entreprises en leur nom. Quant à la mobilisation « citoyenne », elle s’expose plus que jamais au risque de répression.

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C’est un dispositif sécuritaire exceptionnel qui a été mis en place ce 13 mai en Kanaky pour l’anniversaire du début du soulèvement de mai 2024. Un arrêté a été publié pour interdire les manifestations sur Nouméa à compter du jeudi 8 mai et jusqu’au 15 mai. Au total, 2 094 gendarmes sont engagés dans la sécurité du territoire jour et nuit. 10 escadrons de gendarmerie mobile travaillent donc en complémentarité avec 500 policiers, ainsi que 60 renforts dont 10 policiers du RAID venus appuyer les équipes locales. La ville de Nouméa a été divisée en zones, les horaires des patrouilles ont été adaptés.  Les 16 blindés Centaure de la gendarmerie sont tous engagés sur le Grand Nouméa depuis le 8 mai, à proximité des logements sociaux et des squats, mais aussi sur l’axe stratégique entre Nouméa et l’hôpital et jusqu’à Tontouta. Deux drones équipés de caméra thermique sont également inclus dans le dispositif de sécurité.

L’Autorité Palestinienne (AP) a annulé le versement des allocations financières à 1 612 prisonniers palestiniens, libérés ou à leurs familles. L’annulation de ces versements, qui auraient dû être perçus le 11 mai, est une nouvelle attaque, contre le mouvement des prisonniers palestiniens, organisée par l’occupation israélienne et ses collaborateurs. Cela fait suite à la publication d’un décret le 11 février dernier par l’AP visant à annuler le versement des allocations financières aux familles des prisonniers, martyrs et blessés palestiniens, prévu par la loi sur les prisonniers. Ce décret a également transféré la base de données, les fonds et la responsabilité du soutien aux familles des martyrs et des prisonniers du ministère du Développement social et de la Commission des affaires des prisonniers à la Fondation Tamkeen, une ONG dirigée par Ahmad Majdalani qui est un dirigeant de l’AP qui développe des positions contre la résistance palestinienne et de normalisation avec Israël.

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