Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Hier soir, plus de 500 cyclistes s’étaient rassemblés dans le centre de Londres. Tous les derniers vendredi du mois depuis plus de quinze ans, comme dans plus de 300 autres villes à travers le monde, est organisée une randonnée à travers la capitale britannique afin de ‘récupérer l’espace public’. En 2008, la House of Lords a déclaré qu’il s’agissait d’une randonnée traditionnelle et non pas d’une manifestation, l’autorisant de facto sans autorisation policière. Pourtant, hier soir, un hélicoptère survolait le lieu de rendez-vous dès 18h30, plus d’une heure avant le départ, un fourgon de police était présent ainsi que de nombreux policiers à vélo. Lorsque le peloton a voulu traverser le London Bridge selon l’itinéraire habituel, il en a été empêché par un cordon policier. Rapidement, il s’est retrouvé encerclé dans un kettle, les forces de l’ordre arrivées en masse procédant à une cinquantaine d’interpellations en vertu de la section 12 du ‘Public Order Act’ pour désobéissance. Toutes les personnes interpellées ont été emmenées en bus dans un commissariat du centre-ville et placées en détention provisoire. Selon plusieurs témoins restés sur place, les policiers auraient justifié leur action en affirmant qu’ils avaient donné l’ordre aux cyclistes de rester au sud de la Tamise, ce qu’ils n’auraient pas fait. Mais tous ont affirmé ne jamais avoir rien entendu de tel. Certains détenus ont été libérés ce matin.

C’était hier soir que se déroulait la cérémonie officielle d’ouverture des Jeux Olympiques…

Arrestation de cyclistes à Londres


Arrestation de cyclistes à Londres

Arrestation de cyclistes à Londres
Arrestation de cyclistes à Londres

Le bras de fer continue entre les ouvriers et la direction de l’usine Maruti Suzuki de Manesar, à une cinquantaine de kilomètres de Delhi. Plusieurs organisations syndicales ont appelé à manifester samedi dans le centre de la capitale pour protester contre la détention d’une centaine de leurs camarades après les émeutes du 18 juillet. Tout a commencé par une algarade entre un ouvrier et un contremaître. Ce dernier aurait insulté le jeune travailleur, un Dalit (Intouchable) lui jetant à la figure des propos humiliants sur sa caste. Les affrontements ont ensuite été très violents (une centaine de blessés) entre la sécurité de l’usine et les ouvriers. Un incendie s’est déclaré, qui a ravagé une bonne partie du bâtiment et dans lequel a péri le Directeur des Ressources Humaines. Deux dirigeants japonais ont aussi été hospitalisés, mais leurs jours ne sont pas en danger.

Construite en 2007, l’usine de Manesar a une capacité de production de 550.000 voitures par an, soit 40% de la production totale de Maruti. En octobre 2011, une grève avait entraîné la suspension de la fabrication de la « Swift », une voiture de classe moyenne, très populaire en Inde. Les ouvriers de Maruti sont relativement bien payés relativement aux standards indiens mais ces salaires sont rattrapés par l’inflation. En outre les conditions de travail chez Maruti sont dures. On y fonctionne ‘à la japonaise’, avec de très longues heures de travail, des pauses rares et courtes et une grande monotonie des tâches.

Inde: Conflit social meurtrier chez Suzuki

Le gouvernement du Pérou renforcera aux forces policières dans la zone amazonienne pour combattre la guérilla du PCP-SL a annoncé le ministre de l’intérieur. Le Plan d’action antiguérilla pour la région de la vallée des rivières Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM) sera réévalué, de nouveaux effectifs et de nouveaux équipements y seront déployés.

Les autorités françaises ont annoncé ce vendredi avoir livré aux autorités allemandes un homme turc accusé d’être membre du PKK. Sedat K., âgé de 21 ans, avait été arrêté le 10 juillet dernier près de Paris sur base d’un mandat allemand. Il a été renvoyé en Allemagne mercredi après être resté en détention provisoire en France depuis près d’un mois. L’Allemagne l’accuse d’avoir été un membre haut placé de l’organisation des jeunes du PKK en Allemagne et en Suisse entre octobre 2009 et mars 2011, et qu’une de ses responsabilités étaient la collecte de fonds pour le collectif.

Deux soldats ont été tués et un autre blessé par un IED dans la province de Diyarbakir (sud-est) ce vendredi. La bombe, posée à l’encontre d’un véhicule militaire, se trouvait le long d’une route du district de Lice et a été déclenchée à distance. Un civil aurait également été blessé dans l’explosion. Une opération militaire a immédiatement été déclenchée pour tenter d’appréhender les guérilleros. Une autre explosion s’était produite une heure plus tôt le long de la même route.

Hier soir, dans la province de Van, un militant présumé du PKK a été tué par les force de l’ordre après avoir pris d’assaut leur véhicule. Celui-ci, patrouillant sur la route entre le centre-ville de Van et le district de Ercis a été pris pour cible vers 21h, et touché par de multiples balles tirées par un fusil d’assaut. Les forces spéciales de police ont lancé une opération pour retrouver l’auteur des tirs, encerclant plusieurs cachettes potentielles et plaçant de multiples barrages routiers. Vers minuit, elles ont localisé le guérillero en compagnie d’un autre militant du PKK et de deux civil dans une maison. Une fusillade a éclaté quand les deux hommes ont refusé de se rendre. L’auteur présumé de l’assaut contre le véhicule policier a été tué, l’autre homme a été fait prisonnier. Les deux civils ont quant à eux été arrêtés pour avoir fourni une assistance aux deux guérilleros.

Des avocats du Global Justice Clinic de la New York University’s School of Law et du Walter Leitner International Human Rights Clinic de la Fordham Law School viennent de rendre public un rapport concernant l’utilisation de la force par la police à l’encontre du mouvement ‘Occupy Wall Street’. Ce rapport, daté du 25 juillet, documente 130 incidents au cours desquels les autorités auraient commis des abus à l’encontre des manifestants et demande que soit créée une commission indépendante pour mener une enquête au sein du New York Police Department (NYPD). Il cite de nombreux exemples où les officiers de police ont utilisé une force excessive et injustifiée contre les ‘indignés’, et dénonce également leur attitude à l’encontre des témoins, et notamment des journalistes, qui ont été harcelés, frappés et même souvent arrêtés alors qu’ils filmaient ou prenaient des photos des événements. Selon ce rapport, l’utilisation de la force par les autorités n’a été d’aucune utilité, n’a fait qu’attiser les tensions tout en restreignant la liberté d’expression et de rassemblement. L’un des auteurs de ce rapport a déclarer espérer que le ministère de la Justice envisage d’enquêter sur les faits si la ville de New-York refusait de le faire.

Hier, plus de 1500 personnes s’étaient rassemblées à Sidi Bouzid pour dénoncer leurs conditions de vie, exiger d’être payées et crier leur colère à l’encontre des autorités. La foule a pris d’assaut le quartier général du gouvernement provincial avant de parvenir à entrer dans le bâtiment du siège local du parti Ennahda actuellement au pouvoir. Elles ont ensuite convergé vers l’hôtel de ville où elles ont été accueillies par des policiers anti-émeute qui ont tiré des coups de semonce et des gaz lacrymogènes pour les disperser. Personne n’a été blessé au cours de l’intervention policière.

Intervention policière à Sidi Bouzid

Intervention policière à Sidi Bouzid

Environ 650 détenus belges sont actuellement incarcérés à la prison de Tilburg au Pays-Bas sur base d’un contrat de location établi entre les autorités belges et néerlandaises. Ce contrat, conclu le 1er février 2010, portait sur une période de trois ans. Mi-avril, Annemie Turtelboom avait annoncé sont intention de le prolonger pour une année supplémentaire, ce que le secrétaire d’Etat à la Sécurité et à la Justice néerlandais, Fred Teeven, a accepté hier soir. Les conditions précises de la location jusqu’au 31 décembre 2013 doivent encore être établies.

Levent Capa a été libéré en 2011, après 11 ans de prison pour ses activités dans Devrimci Sol (Gauche Révolutionnaire), il se rend en Europe, redoutant un second procès et une lourde peine. Lors d’un premier contrôle de police en Suisse, il est contraint de donner ses empreintes. Dans la foulée, il dépose une demande d’asile. Puis, il s’en va en France où il séjourne quelques mois. Il se montre actif notamment au collectif des mal logés, dans les assemblées contre les expulsions, et au bâtiment occupé de la rue des Pyrénées.

En juin, Levent apprend par les autorités françaises qu’il a un laissez-passer pour la Suisse. En effet, le fichier d’empreintes digitales Eurodac indique qu’il est entré dans l’espace Schengen par la Suisse. Aussi dans le cadre du règlement Dublin 2, il est contraint d’y retourner. Il a également une convocation des autorités suisses. Avant de partir, il se rend au consulat suisse à Paris pour savoir s’il risque d’être expulsé vers la Turquie une fois arrivé en Suisse. Le consulat le rassure: il pourra poursuivre sa demande d’asile, il recevra un hébergement et une allocation pour demandeur d’asile et il obtiendra le statut de réfugié politique dans les 2 mois du fait de ses activités politiques et de la gravité de la répression qu’il a subie et qu’il risque de subir à nouveau s’il retourne en Turquie.

Levent se rend en Suisse le 21 juillet. Le 23, il est arrêté et emprisonné. Nous savons aujourd’hui, que la demande d’asile a été rejetée et que le délai de recours est dépassé. Il a entamé une grève de la faim. Il est question d’une expulsion vers la Turquie demain 27 juillet, dans 2 jours. Toutes initiatives et aides sont les bienvenues. Contact : libertepourlevent@gmail.com

Quelques heures avant un rassemblement organisé ce jeudi à Moscou pour dénoncer la répression gouvernementale en marge de la manifestation anti-Poutine du 6 mai dernier, deux opposants ont été arrêtés. Des perquisitions ont également été effectuées à leurs domiciles. Nikolaï Karkazki et Alexei Polikhovitch sont soupçonnés d’avoir ‘participé à des troubles à l’ordre public’ au cours de cette manifestation au mois de mai au cours de laquelle des heurts avaient opposés police et manifestants. Depuis, quatorze personnes ont été inculpées de ‘troubles à l’ordre public’, ‘d’appels à des troubles à l’ordre public’ ou de ‘recours à la force contre des personnes dépositaires de l’autorité publique’. Douze sont actuellement en détention provisoire.

Arrestation d’un opposant à Moscou

Arrestation d'un opposant à Moscou