Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mercredi dernier, D. K. Pandey, inspecteur-général de la CRPF a affirmé avoir demandé que ses troupes bénéficient de la protection de l’AFSPA dans les zones où elles luttent actuellement contre la guérilla maoïste dans le Jharkhand. L’AFSPA, pour Armed Forces Special Powers Act, a été adoptée en 1958 et peut être invoquée si le gouvernement qualifie une région de ‘zone perturbée’ ouvrant la voie à la prise de pouvoir pour son armée dans celle-ci. Cette loi donne des pouvoirs inconsidérés aux soldats, en particulier ceux de tirer pour tuer des civils, de fouiller des habitations et de saisir des biens sans mandat et d’ordonner la destruction de bâtiments suspectés d’être des dépôts d’armes maoïstes. En vertu de cette loi, les soldats disposent également de l’immunité contre toute poursuite en raison de leurs actes. Pandey, qui est en charge des opérations de la CRPF dans le Jharkhand a affirmé mercredi que sans la protection de l’AFSPA, ses forces n’étaient plus à même de mener leurs opérations de ratissage et a donc demandé sa couverture pour au moins six mois. Plus de 16000 hommes de la CRPF sont actuellement déployés dans le Jharkhand.

Depuis près de 600 jours, les ouvriers de l’usine Fralib (groupe Unilever) de Gémenos (Bouches-du-Rhône) sont en lutte pour empêcher la fermeture de leur usine, la seule en France à produire les thés Lipton et les tisanes Eléphant. Craignant que la direction ne déménage les machines, les salariés avaient réinvestis le site le 11 mai dernier, occupation suite à laquelle le président d’Unilever avait saisi la justice pour réclamer l’expulsion immédiate des occupants. Mercredi, le juge des référés du tribunal de grande instance de Marseille a ordonné ‘l’expulsion, à compter du 1 juin 2012, avec la concours de la force publique si nécessaire, de toute personne gênant les accès au site de la société Fralib’.

Le 19 mai, une manifestation de soutien au prisonnier anarchiste Rami Syrianos a eu lieu à Serres (nord de la Grèce) à l’occasion de l’ouverture de son procès, lundi 21 mai. Une semaine plus tôt, une série de Distributeurs automatiques de billets avaient été sabotés à Salonique, toujours en solidarité avec Rami Syrianos. Rami Syrianos est en grève de la faim pour sa sortie du régime cellulaire-disciplinaire et son transfert de prisons Nigrita-Serres.

Grèce: Actions solidaires avec Rami Syrianos

Samedi après-midi, près de 2000 personnes se sont mobilisées sur 225 site différents des Pays-Basque français et espagnols pour exiger la libération des prisonniers basques. Les manifestants ont scandé des slogans pour que soit mis un terme aux mesures d’exception, à la dispersion, à la persécution, et pour que soient libérés en priorité les prisonniers malades. La situation de Naia Lacroix, basque française incarcérée à Gradignan et en grève de la faim pour protester contre son isolement a également été évoquée partout. En outre, sur chaque lieu de rassemblement a été lancé un appel à une grande manifestation le 13 octobre prochain.

Des centaines de personnes ont manifesté hier après-midi à Chicago contre le sommet de l’Otan qui se tient dimanche et lundi dans la troisième ville des Etats-Unis et pour réclamer la libération de trois militants inculpés pour avoir projeté un attentat. Les manifestants ont bloqué la circulation dans le quartier des affaires de la ville, avant de tenter de se rapprocher du palais des congrès où se tiendra le sommet sous très haute sécurité. Un manifestant a été interpellé après une altercation avec la police montée. D’autres petits groupes de manifestants se sont rendus devant le domicile du maire de la ville.

Trois militants anarchistes arrêtés mercredi dernier ont été inculpés hier pour avoir projeté un attentat contre le quartier général de campagne du président américain Barack Obama et la maison du maire (de Chicago). Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à Chicago et 14 personnes ont été interpellées, la plupart pour des délits mineurs. Un quatrième avait été arrêté et accusé d’avoir préparer des cocktails Molotovs en vue de la manifestation anti-OTAN.

La 26e manifestation de fin de soirée dans le centre-ville de Montréal a tourné à l’émeute. Après des ordres de dispersion donnés par la police de Montréal samedi, peu après 23 h, des groupes de manifestants ont lancés des projectiles, dont des irritants chimiques et des bouteilles de bière, en direction des policiers. Des pare-brise de voitures de police ont été fracassés. Les forces de l’ordre ont procédé à 69 arrestations, notamment pour « agressions armées, voies de fait sur des policiers et incendie criminel ». La majorité des personnes appréhendées ont été remises en liberté avec des constats d’infraction. Un propriétaire de bar, interrogé par Radio-Canada, a raconté que les policiers étaient intervenus directement dans son établissement, utilisant même des gaz lacrymogènes pour déloger des clients de sa terrasse. Des serveuses ont aussi été incommodées par les gaz. Des images captées par la caméra de surveillance du bar le Saint-Bock montrent des policiers aspergeant des clients sur la terrasse.

Ce rassemblement fait suite à l’adoption, vendredi soir, d’une loi spéciale obligeant notamment les organisateurs de toute manifestation de 50 personnes ou plus à dévoiler leur itinéraire aux policiers huit heures à l’avance. Il survient également au lendemain de l’adoption d’un règlement municipal interdisant le port du masque par les manifestants. Les manifestants semblent manifester davantage en réaction à ces mesures législatives et réglementaires que contre la hausse des droits de scolarité. Des rassemblements ont eu lieu ailleurs dans la province. À Québec, des centaines de personnes ont défilé sans incident. Des parents et des professeurs étaient aux côtés des étudiants venus crier leur opposition à la loi 78. Une centaine de personnes ont aussi manifesté dans les rues de Sherbrooke pour dénoncer la loi spéciale.

Canada: Nouvelle émeute à Montréal

Ce samedi, la police de l’état du Tamil Nadu a arrêté J. Vivek, alias Balan (46 ans), le secrétaire du CPI(maoïste) de cet état. Le guérillero qui l’accompagnait, Padma, alias Sathyamary (37 ans) a pu échapper aux forces de sécurité. Les autorités accusent entre autre Vivek d’être impliqué dans les entraînements à la lutte armée organisés par les maoïstes dans le district de Theni en 2007. Un mandat d’arrêt à son encontre avait été émis par un tribunal local dans le cadre de cette affaire. Après avoir été renseignée sur la présence de Vivek à Shenoy Nagar (dans les faubourgs de Chennai, capitale du Tamil Nadu), la police l’a interpellé vers 6h30 samedi matin. N’ayant pu arrêter Padma au même moment, l’opération se poursuit. Padma est lui accusé par les autorités d’avoir pris part à une formation à la lutte armée destinée aux cadres maoïstes en 2004.

Au troisième jour du procès antiterroriste « de la dépanneuse » ou « des mauvaises intentions », le tribunal s’est attelé à définir la nature de la “mouvance anarcho-autonome francilienne” à laquelle, selon l’accusation, appartiendraient les prévenus. Il a été procédé à la lecture d’actions attribuées à cette « mouvance », y compris des actions réalisées lorsque les prévenus étaient en prison. Aucun d’entre eux ne se réclame de cette “mouvance”. Au contraire: elle est pour eux une construction policière. Prochaine audience: lundi.

Mercredi le 16 mai vers 21h30, une centaine de personnes se sont rendues au centre de détention pour femmes de Tanguay à Montréal où sont détenues les trois jeunes femmes accusées d’avoir lancé un des fumigènes qui ont paralysé le métro de Montréal, jeudi dernier. La foule s’est approchée des portes et s’est adressé aux prisonnières en utilisant des porte-voix, plusieurs feux d’artifice ont été allumés et une bombe fumigène a été lancé au policiers. La foule s’est dispersé vers 22:30. Les 3 jeunes femmes ont été relâchées le matin du 18 mai sous plusieurs conditions.