Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Marc Trévidic est juge d’instruction au pôle antiterroriste à Paris, président de l’Association française des magistrats instructeurs. Auditionné au Sénat par la Commission pour le contrôle de l’application des lois, il ne s’est pas montré favorable au projet de loi pénalisant la consultation habituelle de sites « pro-terroristes »: « Les gens qu’on arrête, dans la plupart de nos dossiers, c’est grâce à Internet. C’est parce qu’ils vont sur Internet, et qu’on les surveille sur Internet, et qu’ils communiquent entre eux, qu’on voit ce qu’ils préparent. Si jamais on les empêche d’aller sur Internet, on risque d’avoir du mal à les détecter. Ca peut paraître contradictoire mais je ne connais pas un dossier depuis 2007 à peu près où on n’a pas arrêté les gens grâce à leur imprudence sur Internet.
Attention : des gens qui ne sont plus sur Internet mais qui ont une volonté de se radicaliser vont peut-être se radicaliser autrement, et on va encore moins les repérer. Je parle de technique, de ressenti des dossiers : combien de fois c’est parce qu’il y a des policiers qui surveillent Internet qu’on voit qu’il y a des gens qui préparent quelque chose… Ce sera peut-être utile pour limiter une forme de propagande : le fait de subir un prosélytisme sur Internet est mauvais, ça crée des vocations, d’un autre côté, c’est par le biais de ces sites-là qu’ils prennent contact entre eux, qu’ils fixent des rendez-vous, qu’il y a des recrutements, des contacts, et c’est comme ça qu’on sait ce qu’ils veulent faire, donc je suis assez partagé. »

Si Marc Trévidic estime que l’anti-terrorisme manque d’effectifs, il ne se plaint pas du manque de pouvoirs: « Je suis aussi obligé de dire qu’on ne peut pas vraiment avoir beaucoup plus de pouvoirs qu’on en a : on peut à peu près tout faire en terme de pouvoirs d’investigation. Un juge d’instruction antiterroriste peut sonoriser un appartement, une voiture, faire des écoutes téléphoniques, renouvelées tous les 4 mois, il peut très bien écouter des gens pendant 3 ans si ça lui chante, il fait des perquisitions où il veut quand il veut, peut mettre quelqu’un pendant 4 jours en garde à vue, voire 6 dans certaines conditions particulières… La loi LOPPSI 2 nous permet d’envoyer des espions dans les ordinateurs pour suivre en direct tout ce qu’il s’y passe… ce sont vraiment des pouvoirs d’investigation qui sont maximum. Je ne vois pas ce que l’on pourrait donner d’autres comme pouvoirs que nous n’ayons déjà. « 

France: « Les gens qu’on arrête, c’est grâce à Internet »

Dimanche en fin de matinée, les affrontements ont repris dans certains quartiers de la ville, les jeunes lançant des pierres, les policiers tirant des gaz lacrymogènes. Un couvre feu nocturne a été décrété samedi par les autorités dans la localité, où les premiers heurts avaient éclaté après la publication de listes de recrutements à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur de la région. Quelque 3.000 chômeurs d’Om Larayes avaient postulé pour le concours, où 605 personnes ont été admises. Dans cette région de mines de phosphates, le taux de chômage dépasse largement les 19% de la moyenne nationale et la CPG reste quasiment l’unique pourvoyeur d’emploi. Au total, quelque 28.000 chômeurs ont postulé pour 4.000 recrutements effectués par le Groupe chimique tunisien (maison mère de la CPG) et sa filiale, qui ont étalé les résultats sur plusieurs semaines pour éviter les incidents.

D’autres manifestants avaient bloqués des voies conduisant au port de Radès au niveau de la cité El Milaha et à la zone pétrolière par des camions, ont menacé d’incendier les véhicules en signe de protestation contre leur non admission dans le concours de recrutement du ministère du Transport. Les jeunes ont aussi mis le feu dans quelques bonbonnes de gaz et ont jeté des cocktails molotov avant qu’ils ne soient dispersés par les agents des unités d’intervention qui ont fait usage du gaz lacrymogène. Deux jeunes ont été arrêtés.

Tunisie: Reprise des affrontements à Gafsa

Le lendemain de la manifestation animée du 15 mars 2012 contre la brutalité policière à laquelle des milliers de gens ont participé, le maire de Montréal a déclaré qu’il voulait interdire le port des masques dans les manifestations. Il a ordonné à la Commission de sécurité publique de la Ville de réviser «tous les règlements municipaux» en lien avec les manifs pour éviter les «débordements» et mieux les réprimer.

Le port du masque dans les manifs découle de nombreuses raisons de se masquer, comme pour garder l’anonymat ou pour ajouter un élément artistique et festif à une dénonciation. Surtout quand on dénonce un système qui criminalise les gens par association, car le seul fait d’être présent dans une manif déclarée illégale par la police peut mener à des condamnations. Il existe déjà un article du Code criminel du Canada qui interdit de se «déguiser» dans le but de commettre un crime, donc un règlement municipal contre les masques ne serait un outil spécifique de répression politique.

Le comité Opposé à la Brutalité Policière appelle donc demain lundi 16 avril 2012 à 18h à la Place Vauquelin (à l’Ouest de l’Hôtel de Ville, 275 Notre-Dame E.) à un « Bal masqué » pour la liberté de manifester masqué et sans permis.

Canada: « Bal masqué » pour la défense du port du masque

Samedi dans le village d’East Poblacion, (Cabanglasan), un commando maoïste a ouvert le feu sur un leader tribal anti-communiste et sur son esorte. Le leader a été tué et un des trois policiers qui l’escortaient a été blessé. Les policiers; renforcés par des militaires, ont bouclé le secteur et ont pu accrocher le commando. Deux guérileros maoïstes ont été tués.

Une centaine de militants ont manifesté samedi leur soutien au Libanais Georges Ibrahim Abdallah devant la prison de Fresnes (Val-de-Marne), où il est momentanément détenu après avoir déposé une 8e demande de libération conditionnelle. Ikls ont a fait le tour du grillage d’enceinte en criant des slogans. La manifestation a coïncidé avec l’heure de la promenade du détenu, qui a pu appeler de la cabine et communiquer avec les manifestants par téléphone. Notre délégation n’a hélas pas pu participer à la manifestation, la voiture venant de Belgique étant hélas tombé en panne à Senlis…

En attendant l’arrivée de nouveaux policiers sur le réseau de la STIB, l’an prochain, un dispositif temporaire prévoit une présence policière accrue : 70 agents en plus presteront des heures supplémentaires. Concrètement, il y aura des patrouilles fédérales complémentaires en sous-sol (pour les trains, les gares et les métros); et des équipes supplémentaires de police locale en surface, pour les trams et les bus. Dix inspecteurs supplémentaires sont prévus dans la zone de Bruxelles-Capitale Ixelles, pour renforcer la sécurité des trams et des bus, sur les lignes les plus sensibles. Par ailleurs, un officier de liaison assurera une meilleure coordination entre police et STIB et une coordination générale est prévue entre les six zones de police locale, la police fédérale et les sociétés de transports en commun.

Belgique: Renforts policiers sur le réseau STIB

Plusieurs dizaines de militants pro-palestiniens étaient arrivés dès 5 heures au terminal 1 de Roissy-CDG, souhaitaient embarquer, pour certains, à bord de vols Lufthansa et Swiss à destination de Tel Aviv, afin de se rendre à Bethléem dans le cadre de l’opération « Bienvenue en Palestine ». Ils ont été refoulés avant leur embarquement, conformément à une demande en ce sens faite par les autorités israéliennes. « Aujourd’hui, le check-point est à Paris! », ont scandé les manifestants, encadrés par plusieurs dizaines de CRS, avant de se diriger vers le comptoir de la compagnie Lufthansa pour demander une « attestation écrite officielle » leur expliquant les raisons de leur interdiction de vol.

Au moins 60 Belges et près de 40 Français munis d’un ticket d’embarquement valable n’ont pas pu monter à bord des avions pour Tel Aviv dimanche matin à Bruxelles. Dans le hall des départs de Brussels Airport, quelque 150 personnes ont manifesté aux comptoirs de Brussels Airlines, Swissair et Lufthansa. Aux alentours de 07h00, une dizaine de manifestants ont bloqué des guichets de Brussels Airlines en s’asseyant au sol. Ils ont été écartés brutalement et au moins deux d’entre eux ont été emmenés par la police.

L’opération « Bienvenue en Palestine », mise en place pour la troisième année consécutive, consiste pour 1.500 militants, dont 100 Belges et de 500 à 600 Français, à se rendre à Bethléem, dans les territoires palestiniens, pour inaugurer une école internationale.

L’Université de Montréal a obtenu mercredi une injonction interlocutoire provisoire empêchant la tenue de manifestations qui empêcheraient les employés et les étudiants d’avoir accès à l’ensemble de ses installations. Le jugement ordonne aux associations étudiantes et à toute autre personne : de ne pas bloquer l’accès aux bâtiments du campus et aux salles de classe; – de s’abstenir d’empêcher, en tout ou en partie, la tenue des activités universitaires, ce qui inclut notamment les cours, les réunions et la prestation des services; de s’abstenir d’intimider ou de menacer tout membre de la communauté universitaire, de même que les visiteurs de l’Université et toute personne en relation avec l’UdeM.
L’injonction est valide jusqu’au 20 avril, les contrevenants sont passibles d’outrage au tribunal.

Des centaines de personnes ont manifesté jeudi à l’Université de Montréal et dans ses environs pour dénoncer l’injonction obtenue par la direction. 20.331 étudiants de l’Université de Montréal sont en grève, dont quelques centaines qui débraient depuis le mois de février.
Les étudiants qui contestent la hausse des droits de scolarité de 1625$ sur cinq ans ont forcé le Collège de Valleyfield à fermer ses portes jeudi en se présentant par centaines pour bloquer les accès de l’établissement, après avoir appris que la direction avait décrété la reprise des cours. À Québec, la Cour supérieure a prolongé l’injonction interlocutoire qu’elle avait accordée il y a dix jours à un étudiant qui souhaitait pouvoir suivre son cours. Un autre étudiant a aussi obtenu une injonction provisoire de la Cour supérieure, jusqu’au 23 avril, pour qu’il puisse suivre ses cours.

Canada: La justice contre la grève étudiante

Un hélicoptère militaire qui patrouillait le secteur de Lagunes (district d’Echarate), a été atteint par les tirs de la guérilla. Le pîlote a été blessé et le co-pilote tué. Un policier et un guide civil ont également été blessés. Le gouvernement péruvien a déploié envoyé 1.500 militaires et policiers dans le district d’Echarate (région VRAE), pour encercler une colonne d’environ 70 guérilleros du PCP-SL qui ont capturé lundi à Kepashiato 36 techniciens de la compagnie gazière CAMISEA. Les guérilleros avaient capturés 40 personnes, mais ont immédiatement libérés deux ouvriers d’une entreprise de construction, une infirmière et une doctoresse qui étaient présents sur le chantier. Le gouvernement a déclaré l’état d’urgence dans l’Echarate pour 60 jours. La mesure suppose la suspension des droits de réunion et de circulation, et confie l’autorité de la région aux forces armées.

EDIT (dimanche 15): Les guérilleros ont relâché les 36 techniciens dans la nuit de samedi à dimanche..

Les onze personnes arrêtées suite aux affrontements lors des mouvements de contestation qui ont eu lieu à El Ktar Gafsa le 9 avril 2012 et qui ont causé, entre autres, l’incendie d’un poste de police, ont comparu, hier jeudi 12 avril 2012, devant le Tribunal de première instance de Gafsa. Après délibérations, trois ont été condamnés à 7 mois de prison ferme, une à 3 mois de prison avec sursis alors que les sept autres ont été acquittées. À l’annonce de la sentence, les membres des familles des détenus ainsi que d’autres citoyens réunis depuis le matin devant le tribunal pour réclamer leur libération, et dont certains avait entamé une grève de la faim un jour auparavant, ont contesté vivement ce jugement entraînant quelques échauffourées avec les policiers.