Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La semaine passée les autorités turques ont mené une vaste opération visant notamment l’ESP (Parti Socialiste des Opprimés), des journalistes d’Atilim, des syndicalistes. Le ministre de l’Intérieur a précisé qu’il s’agissait d’une opération visant le MLKP, préparée de longue date, mais que tous les suspects étaient impliqués dans les manifestations qui secouent le pays depuis près d’un mois. Vendredi, 18 membres de l’ESP ont été inculpés et placés en détention pour ’appartenance à une organisation terroriste’ (le MLKP) et ’destruction de biens publics’.

Ce n’est pas la première fois que le mouvement militant est frappé au moyen des lois anti-terroristes. Depuis quelques temps, les sections belges de l’Union des femmes socialistes (Turquie) et du comité de solidarité avec les prisonniers politique (Turquie), mène campagne avec notre Secours rouge peur deux militantes, Hatice Duman, l’ancienne rédactrice en chef du journal Atilim et Gülüzar Erman, une syndicaliste du textile, condamnées à la perpétuité.

Un nouveau rassemblement est prévu ce jeudi 27 de 17H00 à 18H00 en face de la Bourse.

Voir le dossier sur Hatice et Gülüzar

Une délégation du Parlement européen avait entamé samedi 22 une visite dans la ville d’El-Aaiun en vue de s’enquérir de la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental. Les autorités d’occupation marocaines ont procédé au transfert de prisonniers politiques sahraouis vers un compartiment isolé dans la prison pour que la délégation du Parlement européen ne puisse pas les voir.

Les autorités d’occupation marocaines avaient déjà procédé au transfert de six prisonniers sahraouis de la Carcel Negra vers la prison de la ville occupée de Dakhla, outre le transfert d’un grand nombre de prisonniers relevant du droit commun de la même prison vers d’autres prisons marocaines, afin de désengorger cette prison notoirement surpeuplée en prévision de cette visite.

Maroc/Sahara occidental: Le Maroc cache ses prisonniers

Au Cambodge, l’ancien gouverneur d’une zone économique spéciale située près du Vietnam a été condamné par contumace à 18 mois de prison pour avoir tiré sur une manifestation d’ouvrières du textile qui revendiquaient de meilleures conditions de travail en février 2012. Trois ouvrières avaient été blessées et le gouverneur avait été mis en cause par des témoins oculaires, mais l’affaire avait débouché en décembre dernier sur l’abandon des charges contre le gouverneur, qui sera néanmoins démis de ses fonctions.

Le nouveau procès l’accusé n’est apparu à aucune des audiences, a débouché sur cette condamnation plus que clémente, que l’on peut comparer au cas de Bopha, une militante active des droits fonciers, condamnée il y a peu à deux ans de prison ferme pour avoir organisé le passage à tabac d’un homme. Une action auquelle elle n’a pas pris part et pour laquelle aucune preuve de sa culpabilité n’a été avancée. Quant au gouverneur, il n’a pas (encore?) été arrêté.

Le 29 juin à 17h, une soirée consacrée aux luttes menées par les Cellules révolutionnaires (RZ) est organisée au CICP (Centre international de culture populaire) à Paris. Alors que le procès contre Christian Gauger et Sonja Suder est toujours en cours, une projection et un débat animeront la soirée pour permettre de mieux comprendre la logique de ce procès, de l’Etat allemand contre des militants révolutionnaires, procès significatif et inouï, marqué par le problème de la torture et du recours aux dénonciations.

Plus d’informations sur le site des organisateurs

Le 17 juin a commencé le procès de l’anarchiste chilien Hans Niemeyer, accusé de fabrication d’engins explosifs placés contre un transformateur électrique le 16 septembre 2010, contre le Mémorial dédié à Jaime Guzman le 13 août 2011 (un pilier du régime de Pinochet exécuté en 1991 par un commando du Front Patriotique Manuel Rodriguez) et contre un concessionnaire automobile de luxe le 16 août 2011. Tous ces faits relèvent de la loi sur le contrôle des armes, mais sur la base de la loi antiterroriste, les juges l’accusent d’avoir placé un engin explosif contre une agence de la banque BCI le 30 novembre, jour où il a été arrêté. Le parquet demande un total de 19 années de prison, 12 pour la pose des engins et 7 pour leur fabrication. Le procès devrait se terminer dans 3-4 semaines.

Hans Niemeyer

Hans Niemeyer

Le 25 mai dernier, la guérilla maoïste a pris d’assaut un convoi du Congrès, tuant 29 personnes dont plusieurs cadres et dirigeants du parti au pouvoir. 35 personnes avaient également été blessées. Hier, les autorités de l’Odisha ont annoncé avoir arrêté deux personnes qu’elles soupçonnent d’être impliquées dans l’attaque. D’après les médias locaux, les deux hommes auraient été arrêtés à Malkangiri, et sont accusés d’avoir fourni un support logistique aux maoïstes pour qu’ils mènent à bien leur action. Selon le commissaire en charge de l’affaire: ‘Le duo a rejoint l’organisation maoïste il y a cinq ou six ans. Ils ont avoué leur implication dans de multiples offensives maoïstes dans la région, y compris dans celle qui nous occupe. Ils ont aussi révélé que 200 guérilleros, dont 35 de Malkangiri, divisés en quatre groupes, ont pris part au massacre du 25 mai. Le groupe de Malkangiri, comprenant vingt hommes armés et quinze cadres, est arrivé à Tirkipalli au Chhattisgarh le 19 mai. Là, avec d’autres, ils ont reçu une formation de trois jours en amont de l’assaut. Après celui-ci, les guérilleros se sont divisés en quatre groupes pour quitter les lieux. Les maoïstes en provenance de l’Odisha sont retournés à Malkangiri’. Toutes ces informations n’ont aucunement été confirmées par le CPI(m) qui n’a pas réagi à ces arrestations.

Le 21 a eu lieu une manifestation à Barcelone pour exiger la liberté des 5 arrêtés en Catalogne, qui sont en prison préventive depuis plus d’un mois à Madrid en régime FIES3, accusés de « bande armée », « port d’explosifs » (des feux d’artifices) et « apologie de terrorisme »… Un enquête policière qui part de de la cartographie du profil facebook des compagnons et de leur participation à des manifs qui se sont terminées par des affrontements. Plus de 200 personnes se sont donc réunies sur les Ramblas pour parcourir le centre de la ville pendant deux heures.

Après les transferts, les prisonniers sont :
Yolanda au C.P. Madrid V, Soto del Real
Silvia au C. P. Madrid VII, Estremera
Juan au C. P. Madrid II, Alcalá Meco
José Carlos au C. P. Madrid VI, Aranjuez
Xabier au C. P. Madrid IV, Navalcarnero

manifestation pour les prisonniers anarchistes à Barcelone

manifestation pour les prisonniers anarchistes à Barcelone

Les autorités militaires de la région du nord de Samar ont revendiqués plusieurs succès contre la guérilla maoïstes, dont la reddition en bloc d’un groupe de 38 guérilleros et de 15 miliciens. D’autre part, une fusillade a tourné à l’avantage de l’armée, qui a tué trois guérilleros et blessés deux autres dans le village Bugho vendredi dernier. Plusieurs armes ont été récupérées par l’armée.

La 2e phase de la réforme de la police est presque prête et devrait être sur la table du comité ministériel restreint le 3 juillet. Elle doit augmenter capacité de la police intégrée, avec un réinvestissement dans la police administrative (DGA: police des routes, des chemins de fer, aéroports) et la police judiciaire. Le Commissariat général sera dégagé des contraintes opérationnelles, avec un départ de la direction des unités spéciales (DGSU) qui intégrera la direction de la police judiciaire. La direction générale de l’appui et de la gestion (DGS) sera remplacée par une direction transversale rattachée au Commissariat général. La DGA sera réorganisée et aura des capacités augmentées. Un département « voies de communications » à quatre services (aéroports, chemins de fer, voies navigables, routes) sera développé ainsi qu’un département « appuis spécialisés ».

La direction judiciaire (DGJ) sera réorganisée en quatre départements spécialisés, dont l’un en charge de la criminalité grave ou organisée et l’autre chargé du terrorisme et du radicalisme. Enfin, l’antiterrorisme serait centralisé, avec une unité de commandement central assurée au départ de Bruxelles. Un service de protection des VIP et personnes menacées, constitué d’environ 65 personnes reprendra une mission jusqu’ici dévolue à la Sûreté de l’Etat.