Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un tribunal d’Istanbul a accepté hier un acte d’accusation épais de 2400 pages dans le procès en cours contre la KCK (Kurdistan Communities Union) à l’encontre de 193 personnes. Le procureur spécialement habilité a rédigé l’acte d’accusation contre les 193 suspects, dont 147 sont incarcérés dans l’attente d’un verdict. Un tribunal spécial d’Istanbul a ensuite accepté la mise en examen, qui inclurait des sections exposant en détail les origines, la structure et les actions présumées du PKK, la définition de la KCK, ses réunions,… D’après certaines sources sur place, les premières audiences devraient se tenir début juillet. Quelques 51 suspects sont accusés dans cet acte ‘d’être à la tête d’une organisation terroriste’. Il cite également des rapports présumés avec ROJ-TV (considérée comme la ‘porte-parole du PKK), avec des militants du PKK dans des centres urbains, de prétendus efforts de propagande, la formation de militants pour les cellules urbaines de l’organisation et ses camps dans les montagnes,… Un total de 142 personnes sont accusées d’être ‘membres d’une organisation terroriste’ dans l’acte d’accusation. La KCK est suspectée d’être la branche urbaine du PKK par les autorités turques, qui mènent une vaste vague de répression à son encontre depuis plusieurs mois.

Depuis l’ouverture du dossier en 2008 Thierry Fragnoli était en charge de l’enquête visant le groupe de Tarnac accusé d’avoir commis des actes de sabotage sur des voies ferrées. Il y a plusieurs mois, les avocats des deux accusés avaient introduit une demande de récusation à son encontre, remettant notamment en cause son impartialité. Aujourd’hui, Fragnoli a demandé et obtenu son dessaisissement de l’enquête. Il était co-saisi dans ce dossier avec deux autres juges d’instruction du pôle antiterroriste et sera rapidement remplacé.

En octobre dernier, René Gonzalez, un des cinq Cubains condamnés en 2001 aux Etats-Unis pour des faits d’espionnage, avait été libéré après plus de treize ans dans les geôles américaines en isolement presque total. Le gouvernement a toutefois imposé des conditions à cette libération. Parmi celles-ci, l’obligation de rester sur le territoire américain durant trois ans, obligation entrainant l’impossibilité de voir sa femme et sa mère, celles-ci étant interdites de séjour aux Etats-Unis. Depuis sa libération, René Gonzalez vit en résidence surveillée à une adresse gardée secrète afin de le protéger de diverses organisations basées à Miami (les cinq Cubains ont entre autres été condamnés pour avoir infiltré le milieu contre-révolutionnaire cubain à Miami). Le 20 mars, la justice américaine a accordé à René Gonzalez le droit de se rendre à Cuba pour deux semaines dans le cadre d’une visite familiale et privée. Il est arrivé sur place vendredi après-midi, et aura notamment la possibilité de rendre visite à son frère, grièvement malade.

Six policiers et quatre militaires détenus par les FARC depuis parfois 14 ans ont remis lundi par la guérilla à une mission humanitaire venue au coeur de la jungle dans un hélicoptère prêté par l’armée brésilienne au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et au collectif civil « Colombiens pour la paix ». Le président colombien a déclaré que ces libérations ne suffiraient par à l’ouverture de négociations.

Colombie: Les FARC libèrent leurs plus anciens prisonniers

La police allemande annonce avoir procédé à 465 arrestations après la manif anticapitaliste M31 qui a tourné à l’émeute, samedi soir, à Francfort. Au moins 15 policiers allemands ont été blessés dont un grièvement. Les heurts ont éclaté lorsque la police a tenté d’interpeller plusieurs des manifestants qui avaient arrosé la façade du siège de la Banque centrale européenne (BCE) de peinture et s’étaient attaqués à des véhicules des services de secours. Un agent a été admis en soin intensifs après avoir été pris à partie par un groupe. Ses collègues qui tentaient de lui venir en aide se sont heurtés à leur tour heurtés aux manifestants.

Allemagne: Bilan du M31 à Francfort

Deux soldats du Bataillon Contre-terroriste N°324 ont été blessés dimanche matin lors de l’attaque de la base de la contre-guérilla « José Olaya », dans la localité de Mazangaro, par des guérilleros du PCP-SL, au coeur de la région de la Vallée des rivières Apurímac et Ene (VRAE). Les soldats blessés ont été évacués sur l’hôpital militaire à Lima. Selon des sources invérifiables de médias officiels, l’attaque aurait été menée par la colonne de guérilla commandée par Orlando Borda Casafranca, le « camarade Alipio ».

Pérou: Deux soldats blessés par la guérilla maoïste

Une Conférence du Secours Rouge international s’est tenue à Zurich. Différentes structures anti-répression de Suisse, d’Espagne, d’Allemagne, de Belgique, de Turquie et d’Italie ont convenu de campagne d’actions communes et de procédures pour améliorer la qualité et intensifier du travail de solidarité internationale. Ces conférences, qui se déroulent maintenant au rythme de deux par ans, se tiennent depuis une dizaine d’années.

La Cour supérieure du Québec doit décider si les piquets de grève érigés au département des sciences sociales de l’Université Laval doivent être levés. L’avocat d’un étudiant non gréviste a soutenu lundi devant le tribunal qu’une grève est une cessation de travail initiée par des salariés et qu’elle relève du Code du travail. Selon lui, la grève étudiante est donc illégale. Québec est la troisième ville où des recours sont intentés. Deux autres requêtes en injonction ont été déposées dans le but d’interdire les piquets de grève à Montréal et à Alma. L’injonction concernant l’Université de Montréal a été rejetée pour des raisons techniques tandis que le tribunal a ordonné la levée des piquets de grève au Collège d’Alma.