Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Cela fait plus de trois semaines que la population de l’île française de Mayotte luttent contre la vie chère. De multiples manifestations se déroulent quotidiennement et les autorités de l’île ont fait appels à des renforts en provenance de La Réunion et de France métropolitaine afin qu’ils puissent contenir les manifestants de plus en plus nombreux, entraînant des affrontements de plus en plus récurrents. Aujourd’hui, plus de 200 personnes qui avaient dressé un barrage dans le centre-ville de Mamoudzou (chef lieu de l’île) ont fait face aux forces de l’ordre. Un manifestant a été tué après avoir été touché par un tir de grenade lacrymogène alors qu’elles dispersaient violemment le rassemblement.

Vers une heure du matin cette nuit, de violents affrontements ont éclaté entre les guérilleros du PKK et les forces de sécurité turques dans la province de Hakkari (sud-est). Ceux-ci ont duré jusqu’au petit matin, et ont fait 24 morts et 18 blessés dans le camp de l’armée. Les autorités ont annoncé que les guérilleros, au nombre d’une centaine, avaient lancé un assaut simultané contre huit cibles situées à proximité des postes militaires frontaliers. Les forces de sécurité ont immédiatement déclenché une contre-offensive dans le nord de l’Irak, où les guérilleros s’étaient retirés. Selon certaines sources, quinze d’entre eux auraient déjà été tués depuis ce matin dans ce qui constitue la plus grande offensive terrestre turque dans la région depuis 2008. Les commandos turques sont soutenus par des bombardiers et des hélicoptères de combat. Le porte-parole du PKK a annoncé ce midi que les guérilleros continuaient à lutter contre les forces turques dans deux zones distinctes situées dans la région montagneuse à la frontière entre la Turquie et l’Irak.

Offensive de l’armée turque

Offensive de l'armée turque

La révélation, le 8 octobre, par le Chaos Computer Club, que l’administration utilisait illégalement un logiciel-virus (conçu par la société DigiTask) de type  » cheval de Troie  » permettant de contrôler un ordinateur-cible à distance, et présentant de gros défauts de conception (permettant à n’importe quel hackeri sur Internet d’accéder à ses fonctions), a provoqué un scandale qui a des conséquences politiques. En février 2008, la Cour constitutionnelle allemande avait fixé des limites très strictes à l’utilisation de tels logiciels : il fallait que des vies humaines soient en danger, que la sécurité de l’Etat soit menacée et qu’un juge ait donné son approbation.

Lundi, le ministre de l’intérieur de Bavière a reconnu qu’entre 2009 et février 2010, la police bavaroise avait, à cinq reprises, utilisé ce logiciel et opéré par ce biais entre 20000 et 30000 captures d’écrans pour résoudre des affaires criminelles. Le ministre a annoncé, mardi 11 octobre, que la police bavaroise n’utiliserait plus ce logiciel. Le ministre de l’Intérieur du Bade-Würtemberg a fait une déclaration similaire.

Les prisonniers palestiniens ont suspendu leur grève de la faim pour 3 jours, après que les autorités pénitentiaires israéliennes aient accepté de mettre un terme à la politique d’isolement des prisonniers. La grève avait débuté le 27 septembre en réponse à la fermeté des nouvelles conditions imposés aux détenus par les Autorités Pénitentiaires Israéliennes, qui allaient jusqu’à la confiscation des habits et des livres, la limitation des visites familiales à 30 minutes par mois, la mise en oeuvre de fouilles corporelles quotidiennes, et la mise en isolation de tous les leaders politiques palestiniens prisonniers.

Le renforcement des conditions de détention avait été imposé par Benjamin Netanyahu, qui avait décidé de révoquer les droits des prisonniers suite au refus du Hamas de laisser la Croix Rouge Internationale rendre visite au soldat israélien Gilad Shalit, capturé par le Hamas. La libération de Shalit a probablement joué un rôle certain dans la décision d’abolir la politique de l’isolement.

Les prisonniers politiques de La Voz del Amate, de l’Autre Campagne de Mitziton et du camarade de Voces Innocentes entament leur vingtième journée de grève de la faim. La répression est forte, et les pressions contre les prisonniers aussi. Une gréviste de la faim s’est vue menacée qu’on lui retire son fils, les visites sont fortement limitées… Les familles des victimes qui faisaient un sitt-ing sur la place de la cathédrale de San Cristobal, ont été priées de partir avant le « Sommet mondial pour un tourisme d’aventure » que le président Calderon doit inaugurer dans une ville intégralement repeinte pour l’occasion…

Tous ont subis actes de torture au moment de l’arrestation et continuent d’en souffrir sous la forme d’isolement et de traitement humiliants. Tous les camarades ont été brutalement battus, la plupart ont été asphyxiés avec des sacs plastique, humiliés et menacés, certains ont été soumis à des chocs électriques. Les femmes sont harcelées sexuellement ou violées. Les prisonniers souffrent tous de maladies, dues à la mauvaise qualité et au peu de nourriture qu’ils reçoivent,à l’insalubrité des prisons, au refus des autorités à l’accés aux soins médicaux, et bien sûr, dans de nombreux cas aux effets de la torture. La camarade Rosa Lopez souffre d’une hernie ombilicale, Alberto Patishtàn d’une cécité qui pourrait être en phase terminale. Seule bonne nouvelle: la libération vendredi de deux grévistes de la communauté de mitziton.

Cet après-midi, un IED a explosé au passage d’un véhicule de la police dans la ville de Güroymark dans la province de Bitlis (Kurdistan). L’explosion a tué quatre policiers ainsi que deux civils. Par ailleurs, de nombreuses personnes ont été blessées. Les autorités ont immédiatement déclenché une vaste opération dans la région pour attraper les responsables qu’elles soupçonnent d’être des membres du PKK.

Turquie/Kurdistan: Explosion d’une bombe visant la police

Le gouvernement régional du nord de l’Irak a débuté le processus d’évacuation des villages situés dans les monts Kandil. Celui-ci a été déclenché après un accord bilatéral entre la Turquie et l’Irak. Tous les habitants des villages concernés seront relogés dans des camps construits par le gouvernement régional et comprenant un total de 624 résidences. Cela faisait plusieurs mois que la Turquie réclamait cette évacuation, affirmant que les villageois fournissaient un soutien logistique au guérilleros du PKK dans la région. De son côté, le gouvernement régional a affirmé vouloir minimiser les morts civiles dues aux opérations militaires menées par la Turquie et l’Irak dans la région.

Trois guérilleros (dont une femme) ont été arrêtés hier dans le cadre de la vaste ‘Operation Thunder’ qui a été mise en place par les autorités pour tenter de décapiter la direction du CPI(Maoïste) dans les états du Jharkhand et du Chhattisgarh. Cette contre-offensive longue de trois jours était menée conjointement par les forces de sécurité des deux états et s’set principalement concentrée sur les trois villages situés à leurs frontières. Les autorités ont annoncé avoir arrêtés trois maoïstes et que tous les autres avaient fui la zone sans qu’il n’y ait de combat. Suite à leurs multiples perquisitions, les forces de sécurité ont saisi un total de six kilos de nitrate de potassium et d’ammonium, trois grenades, 54 détonateurs, un fusil, 26 cartouches, 625 sacs à dos, 24 couvertures, 17 bonbonnes de gaz, dix mètres de fil électrique et une malle remplie de survêtements et de documentation maoïste.