Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Durant le mois de juillet, l’armée iranienne a mené une vaste opération dans les régions frontalières avec le Kurdistan irakien. Celle-ci avait été repoussée par les guérilleros du PJAK, ces derniers déclarant avoir tué plus de 150 soldats iraniens dans leurs actions de représailles. Depuis hier, les forces iraniennes ont repris leurs attaques. Après avoir averti les villageois de quitter la région, elles ont déclenché une violente attaque au sol contre le PJAK vendredi, PJAK qui affirme avoir tué au moins 21 soldats et 6 supplétifs (miliciens kurdes au service de l’armée) lors des affrontements. Deux véhicules militaires auraient également été détruits. Il n’a pas communiqué le bilan des pertes humaines dans son camp. Dans la nuit de vendredi à samedi, les soldats ont tenté une nouvelle incursion, mais ont été repoussés par les guérilleros qui ont déclaré avoir détruit un tank. L’offensive, également aérienne, a occasionné de nombreux dégâts dans les villages kurdes.

Ce samedi matin, la vingtaine de magasins Auto 5 situés à Bruxelles et en Wallonie n’ont pas ouvert leurs portes à la suite d’une action de grève organisée pour dénoncer le licenciement de quatre travailleurs pour harcèlement. Mais la direction a fait appel aux forces de l’ordre pour ouvrir les centres qui avaient été bloqués par des piquets de grève. Après une action en référé devant plusieurs juridictions, elle a obtenu le droit de faire ouvrir les magasins sous peine d’astreintes pouvant aller jusqu’à 1000 euros. A la mi-journée, une dizaine de centres avait été réouverts après l’intervention des policiers et des huissiers.

De 2005 à 2007, un étudiant genevois qui avait infiltré des groupements altermondialistes pour le compte du canton de Genève et de la Confédération a raconté son expérience à un journaliste. Sa mission était d’infiltrer Attac Genève pour y récolter des informations sur des manifestations, et comme délégué d’Attac et se rapprocher peu à peu de groupements « plus radicaux ».

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A Genève comme à Lausanne, l’usage politique des lois et des règlements de police contre les manifestations se durcit. Les amendes pleuvent contre la moindre manifestation non autorisée, distribution de tracts illégale ou récolte de signatures qui n’a pas fait l’objet d’une demande en bonne et due forme. A Genève, la droite a voté une loi sur les manifestations qui, par exemple, rendra tout organisateur responsable d’éventuels dégâts, même s’il ne les a pas commis lui-même…

Le bourgmestre de Braine l’Alleud (Brabant wallon) a signifié à cinq habitants qu’ils ne pouvaient plus se trouver sur la voie publique pendant la nuit pour toute la fin de l’été. Une sorte de couvre feu individualisé pour certains habitants. Il s’agit de cinq jeunes adultes « connus de la justice pour troubles de l’ordre public ». Ils ont interdiction formelle de se trouver sur la voie publique entre 22H30 et 6H30 du matin au risque de se faire arrêter. Il s’agit d’une nouvelle étape dans cette tendance lourdes où les arrêtés communaux « complètent » les lois dans un sens répressif, sans possibilité de défense ou de recours, en s’appuyant sur des sanctions administratives (arrestations administratives à répétition et/ou lourdes amendes).

Le parquet a requis jeudi six ans de prison ferme à l’encontre de Jon Iurrebaso (photo), un militant d’ETA jugé à Paris qui aurait participé aux négociations secrètes entre l’organisation basque et le gouvernement espagnol entre 2005 et 2007. Six ans ont également été requis contre Kepa Mirena Suarez Ugarte qui accompagnait J. Iurrebaso au moment de son arrestation en mars 2007 près de Périgueux. Enfin, la procureure a demandé une peine cinq ans de prison pour Aitor Elizaran, arrêté en octobre 2009 à Carnac (Morbihan) et des peines de quatre ans Igor Suberbiola Zumalde et Jon Salaberria (ancien élu de Batasuna) interpellés à Bordeaux en mai 2008, et Iratxe Sorzabal Diaz. Cette dernière, dans la clandestinité, est jugée par défaut.

La présence d’un “négociateur” et de plusieurs membres présumés de la direction politique d’ETA, dont un ancien élu indépendantiste, a permis à ce procès de lumière certains aspects du processus de négociations ayant eu lieu en 2005-2007 entre ETA et le gouvernement espagnol. Ainsi, à l’ouverture du procès ont été dévoilés les noms des diplomates suisses et norvégiens qui figuraient sur des cartes de visites en possession de J. Iurrebaso lors de son arrestation. Celui-ci, qui comparaît libre pour raisons de santé, a réitéré son appartenance au groupe de négociateur d’ETA et confirmé que les numéros de policiers qu’il portait sur lui lors de son arrestation étaient l’équivalent d’un laisser-passer. Il s’est aussi expliqué sur l’échec des négociation dans une déclaration (pour lire cette déclaration, suivre ce lien).

Pays basque/France: Procès contre le « négociateur » d’ETA

Demain, entre 15h et 17h, est organisé un rassemblement en solidarité avec les étudiants chiliens en lutte depuis de nombreux mois. Le rendez-vous est fixé sur les marches de la Bourse à Bruxelles. Les organisateurs entendent également rendre hommage à l’étudiant de 16 ans abattu par la police la semaine dernière lors d’une manifestation à Santiago.

Manifestation pour les étudiants chiliens

Manifestation pour les étudiants chiliens

La police a annoncé avoir arrêté deux guérilleros figurant sur sa liste de personnes recherchées. Jeudi soir, agissant sur base d’informations recueillies par dénonciation, les autorités ont effectué une descente dans le village de Mastipur (Bihar) et sont parvenues à capturer Surendra Yadav, alias Roshanji. Sous-commandant de zone, il est accusé d’être impliqué dans 17 affaires dans les districts de Gaya et d’Aurangabad. Lors de son arrestation, la police a saisi un pistolet fabriqué de manière artisanale, dix munitions, trois combinés et 10900 roupies (environ 160 euros) en liquide. Le second guérillero a quant à lui été arrêté ce matin dans le village de Bhusari. Commandant de zone, il était recherché dans le cadre de neuf affaires dans lesquelles les autorités le soupçonnent d’être impliqué.

Cinq policiers ont été tués lundi au cours d’une embuscade attribuée à la guérilla des Farc à Tumaco, dans le sud-ouest de la Colombie. Leur mort porte à onze le nombre de policiers tués par la guérilla depuis le début du mois d’août dans ce département. Samedi, cinq autres policiers ont été tués dans le département de Cesar, par le déclenchement d’un IED.

Colombie: Cinq policiers tués par les FARC