Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Une fusillade entre les forces de sécurité et des guérilleros maoïstes a eu lieu ce mercredi dans le district de Koraput (Orissa). Celle-ci s’est déroulée dans le cadre d’une opération conjointe de ratissage de la Border Security Force et de la police, au cours de laquelle elles visaient un camp de transit maoïste. A leur arrivée à proximité du camp, les guérilleros ont ouvert le feu. Durant la fusillade, tous les maoïstes sont parvenus à battre en retraite et à se réfugier dans la jungle environnante. Selon les forces de sécurité, il est possible qu’il y ait des blessés parmi eux. Dans le démantèlement du campement, les autorités ont saisi plusieurs armes, des munitions, des chargeurs, une quinzaine de sacs appartenant à des guérilleros, de la littérature maoïste et des médicaments. Selon la police, plus de soixante combattants campaient à cet endroit.

Depuis hier matin, la grande majorité de la population chilienne observe une grève de 48 heures en prélude à une marche massive prévue ce jeudi après-midi en solidarité avec la lutte menée par les étudiants depuis plus de trois mois. Ceux-ci ont été rejoints par des milliers de personnes dans leurs revendications pour une réforme de l’éducation, du système de soins, du code du travail, des retraites,…

De nombreuses villes sont touchées par le mouvement, mais c’est à Santiago qu’il prend toute son ampleur. Dès avant l’aube, de nombreuses barricades étaient dressées en travers des carrefours de la capitale. Toute la matinée, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour dégager les rues et disperser les manifestations spontanées aux quatre coins de la ville. A la fin de la journée, les forces de l’ordre avaient procédé à 348 interpellations. En outre, au moins 36 personnes ont été blessées lors d’affrontements opposant les manifestants et les policiers, principalement à Santiago.

Manifestation à Santiago

Manifestation à Santiago

Mardi et mercredi ont à nouveau été le cadre d’une violente répression à travers la Syrie. Six personnes ont été tuées par des tirs des forces de sécurité à Homs et à Talbiseh. Un septième homme serait mort sous la torture après avoir été arrêté il y a une semaine à Khan Shehoun. En deux jours, les autorités ont procédé à plus de 140 arrestations à Harasta, après avoir bouclé cette ville industrielle située au nord-ouest de la capitale.

A 7h ce matin, un convoi de l’armée turque a été la cible d’une attaque de la guérilla dans la province de Hakkari (sud-est de la Turquie). Un IED a explosé au passage d’un minibus transportant des troupes. Quinze d’entre eux ont été blessés par la déflagration. Cette action est la première menée par le PKK depuis le début des raids aériens de l’armée visant ses militants au Kurdistan et qui ont déjà fait plus de cent morts.

Quelques 300 personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, se sont rassemblées cet après-midi devant le consulat de Turquie à Bruxelles pour dénoncer les raids aériens menés depuis le 17 août par l’armée turque au Kurdistan. Selon les dernières estimations, les bombardements aériens ainsi que les frappes terrestres auraient fait plus de cent morts.

Manif contre les raids turcs au Kurdistan

Manif contre les raids turcs au Kurdistan

Depuis la semaine dernière, trois personnes sont décédées en Grande-Bretagne après avoir été la cible d’un Taser ou de gaz incapacitant. La semaine dernière, Dale Burns est décédé quelques heures après avoir été ‘tasé’ durant son arrestation. L’autopsie aurait, selon les autorités, incapable de révéler les causes de sa mort. Lundi soir, Jacob Michael a été arrêté par onze policiers qui l’ont maitrisé en faisant usage de gaz incapacitant. Se sentant mal, il a été transféré à l’hôpital où il est mort un peu plus tard. Hier soir, Phillip Hulmes a été arrêté après avoir été touché par un tir de Taser. Une demi-heure plus tard, il est décédé. Les autorités ont annoncé que les autopsies de ces deux hommes n’avaient pas encore fourni leurs conclusions.

A partir de 2012, l’aéroport de Zaventem va tester un système de contrôle de sécurité des passagers imaginé par l’IATA (association internationale du transport aérien). Ce dernier est basé sur un procédé du tri des personnes qui seront séparées en trois catégories: passagers ‘connus’, ‘normaux’ et ‘à sécurité renforcée’. Suivant son statut, chaque voyageur se verra soumis à un contrôle différencié. Le passager ‘connu’ (officiel, haut fonctionnaire,…) se contentera de passer sous le portique de détecteur à métaux. Le passage ‘normal’ passera sous le portique et au ‘full-body’ scanner, appareil qui ‘voit’ sous les vêtements. Enfin, le passager ‘à sécurité renforcée’ devra passer sous le portique, au scanner, enlever ses chaussures et subir un contrôle anti-explosif. La catégorisation des voyageurs se fera par une estimation du risque réalisée par le gouvernement avant leur arrivée à l’aéroport. En Belgique, elle sera réalisée sur base de données personnelles et de la destination. Une fois ‘trié’, le passager se verra apposer sa catégorie via une puce où celle-ci sera mémorisée, et jointe à son passeport ou un autre document de voyage.

Projet-pilote de tri des passagers

Projet-pilote de tri des passagers

En avril dernier, les services secrets danois (PET) avaient arrêté quatre jeunes alors qu’ils se trouvaient à l’intérieur de l’école de police de Broedbyoester, à proximité de Copenhague, avec des fusées éclairantes et des cocktails Molotov. Une cinquième personne avait été arrêté un peu plus tard. Après quatre mois d’emprisonnement, ils viennent de comparaître et ont été officiellement accusés d’avoir mené divers actes incendiaires qualifiés d’actes de terrorisme selon les lois antiterroristes danoises de 2002. Le chef d’inculpation est passé ce lundi, de simple incendie à action terroriste menée dans le but de déstabiliser l’état et la police. Ils sont notamment accusés d’attaques visant le QG de la Nordea Bank, le commissariat central de Copenhague, l’ambassade de Grèce, de nombreuses banques,… Ils sont également accusés de tentatives d’incendies et d’attaques contre le parlement, la garde royale,… accusations absurdes dans la mesure où ces tentatives auraient été commises durant leur incarcération. A l’issue de l’audience, le juge a prononcé leur maintien en détention pour un mois supplémentaire minimum, et probablement jusqu’à la fin de leur procès.

Le quotidien The Guardian a pu prendre connaissance d’une circulaire publiée par Scotland Yard au plus fort des troubles il y a deux semaines, circulaire transmise à tous les policiers en charges des enquêtes liées aux événements. Celle-ci, présentée comme la réponse dans l’urgence des autorités policières face aux troubles, demande que soit placées en garde à vue toutes les personnes qui pourraient avoir pris part aux émeutes d’une quelconque manière et recommande également aux tribunaux de refuser toute libération sous caution après que soit prononcée l’inculpation, quel que soit le chef de cette inculpation.

Un collectif d’avocats, qui vient de mener un premier examen judiciaire des procédures de mise en garde à vue, indique que dans la pratique, 62% des personnes arrêtées ont été replacées en garde à vue après leur première comparution (contre 10% en temps normal), ce qui pour eux, représente clairement une politique globale d’emprisonnement massif. Selon la police, cette politique était nécessaire afin de prévenir davantage de problèmes. Par ailleurs, la circulaire suggérait aux policiers d’utiliser des règles spéciales pour expédier rapidement les affaires devant les tribunaux, même si les preuves rassemblées n’auraient normalement pas été suffisantes. Enfin, le document suggérait une déclaration à l’usage des enquêteurs pour leurs rapports d’accusation: ‘une décision stratégique a été prise par le MPS (Metropolitan Police Service) pour que dans toutes les affaires, une demande de maintien en détention provisoire soit faite, tant au commissariat que plus tard au tribunal (…) La nature spontanée des délits et la charge significatif de travail qu’ils ont placé sur les effectifs de la police font que toutes les enquêtes n’ont pas encore pu être clôturées. Certaines investigations, telles que l’analyse des images vidéos, ne peuvent être accomplies pour l’instant en raison des troubles en cours. En conséquence, cette affaire nécessite la demande d’un ‘examen minimal’ afin que soit prise une décision d’inculpation basée sur les preuves existantes et l’espérance que davantage de preuves puissent être apportées’.

Cet ‘examen minimal’ permet donc au procureur de diminuer la charge de preuve nécessaire pour un maintien en garde à vue. Et cette procédure a largement été utilisée. Aujourd’hui, cette circulaire met en lumière les procédés répressifs des autorités et expliquent comment elles ont pu placer autant de personnes derrière les barreaux.

Les autorités turques viennent de publie ce qui constitue un premier bilan chiffré des frappes menées depuis le 17 août par l’armée dans les montagnes irakiennes. Selon elles, entre 90 et 100 guérilleros du PKK ont été abattus (elles utilisent plutôt le terme ‘neutralisés’) et 80 autres ont été blessés. En ce qui concerne l’infrastructure, l’armée affirme avoir frappé et endommagé, voir détruit, 14 installations, huit dépôts de vivres, un dépôt de munitions, neuf canons de DCA, 18 cavernes et 79 caches. Selon la déclaration de l’état-major, 349 cibles situées dans les montagnes Kandil et dans les régions de Khakurk, de Avasi-Basyan et de Zap ont été touchées par des tirs d’artillerie lourde alors que 132 cibles ont été touchées par des frappes aériennes. Les autorités ont affirmé qu’un grand nombre de guérilleros leur avait échappé et estime à 2000 le nombre d’entre eux actuellement retranchés dans les montagnes du Kurdistan irakien. En outre, elles ont affirmé que les raids allaient se poursuivre.