Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une cinquantaine de guérilleros a effectué une opération sur un chantier ferroviaire du district de West Singhbhum (Jharkhand). Ils y ont mis le feu à sept véhicules. Trois dumpers, un rouleau compresseur et trois pelles hydrauliques automotrices ont été incendiées par les maoïstes qui continuent à s’opposer aux travaux des multinationales dans la région.

Dans la matinée de vendredi, un véhicule militaire a été détruit dans l’explosion d’un bombe placée par des guérilleros du PKK. L’action s’est déroulée dans le district de Yuksekova (province de Hakkari). Aucun des soldats présent n’a été blessé. Une seconde opération a eu lieu dans la province de Bingöl. Un groupe de guérilleros a pris une colonne de véhicules militaires d’assaut, blessant trois soldats. En raison de la multiplication des actions de guérilla, les autorités turques ont annoncé qu’elles envisagent de déclencher une vaste opération contre le PKK à l’automne. Elle prévoient notamment de mener des frappes ciblées contre les leaders de l’organisation.

Samedi après-midi s’est déroulé à Tottenham une marche en protestation contre la mort d’un homme tué jeudi par les forces de l’ordre. Des centaines de personnes s’étaient rassemblées dans la banlieue de Londres pour dénoncer le meurtre qui a eu lieu dans le cadre d’une opération policière dans la communauté noire de la localité. A la dislocation de la manifestation, de violents affrontements ont opposé 200 manifestants aux forces de l’ordre. Celles-ci ont été la cible de jets de pierres et de cocktails Molotov. Deux voitures de police, un autobus et plusieurs camionnettes ont été incendiées. Les affrontements ont duré toute la nuit et ont fait 29 blessés. Les autorités ont annoncé avoir procédé à 42 arrestations.

Manifestation à Tottenham

Manifestation à Tottenham

Hier, comme tous les vendredis depuis la mi-mars, les opposants au régime syrien avaient lancé un appel à la mobilisation à travers le pays. Des dizaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dans les rues de Deraa (sud), de Qamechli (nord-est), de Deir Ezzor (est), de Homs (centre),… Elles s’étaient rassemblées pour réclamer la chute du régime ainsi que pour rendre hommage aux manifestations de dimanche à Hama où plus d’une centaine de personnes ont été tuées par les autorités. Celles-ci ont une fois encore violemment réprimé les rassemblements d’hier. Quinze personnes ont été tuées durant la journée, et sept pendant la nuit. 2038 personnes auraient été tuées par les forces gouvernementales depuis le début du soulèvement.

Ce samedi, plusieurs centaines de chars et de véhicules militaires de l’armée syrienne se sont déployés à Deir Ezzor et autour de Homs.

Cela fait plus de trois mois que les étudiants chiliens se mobilisent à Santiago et dans une dizaine d’autres villes du Chili pour réclamer une réforme de l’éducation et une augmentation des moyens pour l’enseignement public. Lundi, le gouvernement a émis une série de propositions, jugées insatisfaisante. Les étudiants avaient annoncé deux manifestations ce jeudi, que les autorités se sont empressées d’interdire. Plus de 5000 personnes ont néanmoins pris part aux rassemblements, qui ont été violemment réprimés. Le matin, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour disperser un premier rassemblement à Santiago et dégager des carrefours que les étudiants bloquaient avec des barricades de pneus enflammés. Plus tard, la police est à nouveau intervenue pour empêcher un second rassemblement. Environ 200 étudiants sont parvenus à occuper les studios d’une télévision privée et à enregistrer un message en direct. Au total, 552 personnes ont été interpellées à travers tout le pays, dont 284 à Santiago pour troubles de l’ordre public, port d’armes ou de matériel explosif. Les autorités ont également annoncé que 29 policiers avaient été blessés au cours des affrontements.

Arrestation d’un étudiant au Chili

Arrestation d'un étudiant au Chili

Mardi matin, la police madrilène a évacué le campement des ‘indignés’ planté dans le centre de Madrid depuis le 15 mai dernier. Hier, pour la troisième journée consécutive, plus de 200 policiers anti-émeutes avaient été déployés afin d’empêcher les manifestants de réoccuper la place. En fin de journée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour dénoncer cette interdiction. Après avoir fait face au policier autour de la place en leur scandant divers slogan, la foule a traversé le centre-ville, bloquant plusieurs fois la circulation en s’asseyant au milieu de la rue, et entraînant la fermeture d’une station de métro et l’arrêt d’un train de banlieue. Les manifestants ont ensuite convergé vers le Ministère de l’Intérieur. C’est là que la police anti-émeute les a chargé pour disperser le rassemblement. Les affrontements ont fait au moins vingt blessés. Par ailleurs, trois personnes ont été interpellées.

Arrestation d’une indignée à Madrid

Arrestation d'une indignée à Madrid

En juin dernier, les autorités pénitentiaires ont découvert que Léonard Peltier, militant amérindien détenu à la prison de Lewisburg (Pennsylvanie) possédait un billet de banque et qu’une lumière était trafiquée dans sa cellule. Le 27 juin, il a été condamné à deux mois d’isolement carcéral, avec perte de points pour bonne conduite. Il a également été menacé de transfert vers une autre prison. Il apparait aujourd’hui que c’est son codétenu qui avait chipoté à la lumière et que le billet était un don envoyé par courrier depuis l’Ecosse par un soutien, courrier ouvert et contrôlé par l’administration pénitentiaire. Actuellement gravement malade et longtemps privé de soins (il reçoit enfin des médicaments après plus d’un an d’attente, mais toujours pas de repas adapté à son état), Peltier est incarcéré depuis un mois dans une cellule minuscule munie d’une fenêtre qu’il ne peut pas ouvrir alors qu’il fait plus de 35 degrés, avec pour tout mobilier un lit et un matelas en plastique et sans aucun effet personnel. Léonard Peltier a été condamnés à deux peines consécutives de prison à perpétuité en 1977 pour le meurtre de deux policiers, victime de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO conte le Mouvement Indien Américain.

Ce matin, des affiches de diverses organisations exigeant la libération des dirigeants maoïstes actuellement incarcérés recouvraient les murs de différents quartiers de Kolkata. Celles-ci réclamaient également des sanctions strictes à l’encontre des officiers de police impliqués dans les atrocités infligées aux tribaux des zones occupées par les maoïstes. Dès la découverte de ces affiches, les autorités ont déclenché une opération de nettoyage urbain, et ont affirmé que tous les posters avaient pu être décollés.

Affiches pour la libération des prisonniers maoïstes

Affiches pour la libération des prisonniers maoïstes

Cela fait maintenant 56 jours que Hüsnü Yildiz poursuit sa grève de la faim à Dersim pour exiger que les autorités turques procèdent à l’ouverture d’une fosse commune où, selon diverses sources d’informations, serait enterré son frère Ali, combattant d’une unité de propagande du DHKP-C, ainsi que 18 autres guérilleros. Tous auraient été tués en avril 1997 par des tirs de tanks de l’armée gouvernementale. Depuis six mois, les autorités turques n’ont entrepris aucune démarche allant dans le sens d’une ouverture de la fosse, malgré le fait que l’état reconnaisse son existence car officiellement, les 19 hommes sont toujours ‘vivants’. Face à cette inertie, l’avocat de la famille Yildiz a recruté une équipe d’archéologues, d’anthropologues, d’avocats et de médecins légistes afin d’entamer les fouilles. Ils commenceront leur action le 20 août si d’ici là, les autorités n’ont toujours rien fait.

Ali Yildiz

Ali Yildiz

Un tribunal de Diyarbakir a décidé de porter plainte contre 300 avocats ainsi que contre la Diyarbakir Bar Association pour entrave à la justice. Ces 300 avocats représentent les 152 politiciens kurdes poursuivis dans l’affaire KCK (Kurdish Communities Union) actuellement en cours. La KCK est accusée d’être l’aile urbaine du PKK. Depuis plusieurs jours, les défenseurs boycottent les audiences car ils refusent la décision du tribunal d’empêcher les accusés de témoigner en kurde. Le tribunal a donc réagit à ce boycott en saisissant une instance supérieure contre les 300 avocats concernés.

Par ailleurs, un procureur a annoncé hier que 106 politiciens kurdes supplémentaires seraient bientôt jugés. Il les accusent d’avoir fait de la propagande pour une organisation terroriste, ceux-ci ayant exigé de meilleures conditions de détention pour Abdullah Ocalan, le dirigeant du PKK qui se trouve derrière les barreaux depuis 1999. Un tribunal d’Ankara a décidé hier que ce procès aurait également lieu à Diyarbakir. Les 102 politiciens risquent vingt ans d’emprisonnement. La date de début du procès n’a pas encore été communiquée.