Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La gendarmerie française a annoncé ce matin avoir interpellé, dans l’Indre, une femme qu’elle soupçonne d’appartenir à l’ETA. Celle-ci a tenté d’échapper à un contrôle routier vers 3h20 cette nuit, mais sa voiture s’est accidentée peu après. L’homme qui se trouvait avec elle dans le véhicule a pu s’enfuir. Les autorités ont affirmé que la femme était en possession de papiers d’identités espagnols et de documents concernant l’ETA. Des recherches sont toujours en cours pour retrouver celui qui l’accompagnait.

L’armée américaine est actuellement en train de développer un logiciel qui lui permettra de manipuler secrètement les sites des médias sociaux en utilisant de faux ‘personnages’ en ligne pour influencer les conversations sur internet et diffuser de la propagande pro-américaine.

Une société californienne s’est vue attribuer un contrat avec le United States Central Command (Centcom), qui surveille les opérations armées américaines au Moyen Orient et en Asie centrale, pour développer ce qui est décrit comme un ‘service de gestion de personnages en ligne’ qui permettra à un militaire américain de contrôler jusqu’à dix identités basées dans le monde entier. Le système permettra à l’armée américaine de créer un faux consensus dans les conversations en ligne, d’empêcher l’expression d’opinions gênantes et d’étouffer les commentaires ou les compte-rendus qui ne correspondent pas à ses propres objectifs. La découverte que l’armée américaine développe de fausses personnalités en ligne va inévitablement inciter d’autres gouvernements, mais aussi des sociétés privées et des organisations non-gouvernementales à faire la même chose. Le contrat de Centcom stipule que chaque faux personnages en ligne doit avoir un background convaincant, une histoire avec des détails à l’appui et que jusqu’à cinquante contrôleurs basés aux Etats-Unis devront être capables de diriger les fausses identités depuis leurs postes de travail sans craindre d’être découverts par des adversaires avertis. Une fois développé, ce logiciel permettra au personnel de service américain, travaillant 24 heures sur 24 à un endroit, de réagir aux conversations en ligne qui apparaissent avec un nombre illimité de messages, de posts sur des blogs et des forums de discussion et d’autres interventions coordonnées. Le contrat de Centcom exige la fourniture d’un ‘serveur privé virtuel’ situé aux Etats-Unis pour chaque contrôleur, ainsi que d’autres ayant l’air d’être à l’étranger pour donner l’impression que les faux personnages sont des personnes réelles dans différentes parties du monde. Ce contrat fait partie d’un programme plus large intitulé Operation Earnest Voice initialement développé en Irak comme une arme de guerre psychologique contre la présence en ligne de l’ennemi. L’objectif avoué de cette nouvelle technologie pour les Etats-Unis est de priver leurs adversaires de leurs repaires et de contrer leurs idéologies et leur propagande.

Hier, un contingent de plus de cent policiers a effectué un raid sur un campement maoïste situé à proximité de Mardum, à 300 kilomètres de Raipur (Bastar). Selon les autorités, quelques 40 guérilleros se trouvaient sur place lorsque les forces de sécurité ont attaqué le camp. Elles sont parvenues à en capturer six, qu’elles soupçonnent d’être impliquées dans diverses offensives contre la police dans la région du Bastar depuis juin 2005.

Ce matin, un bataillon CoBRA (Combat Bataillon for Resolute Action) et la police ont déclenché une vaste opération de ratissage dans le Midnapore occidental. Une fusillade a éclaté lorsque les forces de sécurité se sont retrouvées face à une escouade maoïste. Celle-ci était conduite par Suchitra Mahato, la femme de Sasadhar Mahato, dirigeant maoïste récemment assassiné par les forces de sécurité. L’échange de coups de feu n’a fait aucune victime, et les maoïstes sont tous parvenus à se retirer dans les forêts avoisinantes, devant abandonner derrière eux des armes, des munitions et de la littérature maoïste.

Mercredi, quelques 500 chômeurs s’étaient rassemblés à Hassi Messaoud (800 kilomètres au sud d’Alger) pour protester contre un bureau d’embauche accusé de corruption. Ils avaient érigé des barricades sur une route pour bloquer l’accès à la ville durant tout l’après-midi. Vers minuit, après avoir obtenu un accord avec le chef de la sous-préfecture, et déblayé la route, les manifestants se sont séparés pour rentrer chez eux. Mais une cinquantaine d’entre eux ont été encerclés par plus de cent éléments des forces anti-émeutes de la Gendarmerie Nationale. Selon un manifestant, ‘Ils nous ont empêché de regagner nos quartiers. Et pourtant, on leur a dit que tout est réglé puisque nous avons conclu un accord. Mais les gendarmes n’ont rien voulu comprendre. Ils nous ont dit qu’on va payer très cher le fait de les avoir mobilisé jusqu’au bout de la nuit’. Un des représentants des chômeurs raconte, ‘Ils nous ont battu de tous les côtés. Beaucoup d’entre nous se sont retrouvés avec une jambe ou un bras cassé. D’autres ont été blessés à la tête’. Une quinzaine de jeunes chômeurs ont été grièvement blessés et au moins deux autres demeurent en état d’arrestation.

Le sit-in des manifestants yéménites devant l’université de Sanaa, qui dure depuis le 21 février, a une nouvelle fois été la cible des forces de l’ordre ce vendredi matin. Les manifestants brandissaient des cartons jaunes à l’initiative d’un groupe de jeunes qui avait qualifié cette journée de ‘vendredi de l’avertissement’. Selon des témoins, des hommes positionnés sur les toits des immeubles entourant la place ont tiré à balles réelles sur la foule. Trente personnes ont été tuées et plus de cent autres blessées, dont plusieurs dizaines se trouvent dans un état critique. La police a également lancé des grenades lacrymogènes sur les manifestants.

Le verdict est tombé dans le cadre du procès « tapis rouge » : le tribunal correctionnel de Bruxelles a condamné 10 personnes à un mois de prison avec sursis et à une amende de 1.100 € pour leur participation à une action pacifique de Greenpeace. Une onzième personne inculpée a été acquittée par les juges. Il n’a joué aucun rôle durant l’action de Greenpeace mais était présent lors du Sommet muni d’une accréditation officielle en tant que journaliste.

Les faits se sont déroulés le 10 décembre 2009. Ce jour-là, à Bruxelles, un convoi de trois limousines s’est faufilé sans encombre jusqu’à l’entrée du Sommet européen. Dans ces voitures, des militants de Greenpeace qui, une fois sur le tapis rouge, ils ont déployé une banderole invitant l’Union européenne à sauver les négociations sur le climat. Ils furent aussitôt arrêtés.

Les 11 personnes qui ont eu à comparaître devant le tribunal sont originaires de Belgique, de France, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. L’inculpation portait sur ‘faux et usage de faux’. Pourtant, les documents utilisés mentionnaient clairement leur nom et portaient leur photo ainsi que le nom de Greenpeace et ne pouvaient se confondre avec les laisser-passer officiels. Greenpeace et ses militants envisagent d’aller en appel.

Un procureur berlinois a annoncé ce mercredi avoir inculpé Sadi Naci O., 41 ans, d’avoir été un des dirigeants du DHKP-C en Allemagne, en Belgique, en France, aux Pays-Bas et en Autriche entre février 2009 et mai 2010, date de son arrestation. Sadi Naci O. a également été inculpé pour avoir fait pression pour obtenir des contribution financières à l’organisation.

Ce mardi, des soldats trucs ont ouvert le feu contre un groupe de membres présumés du PKK dans une région rurale de la province de Sirnak, à la frontière turco-irakienne. Les militaires étaient en mission pour éviter l’infiltration de guérilleros depuis le nord de l’Irak, où ils disposent de plusieurs bases. Trois guérilleros présumés ont été tués durant la fusillade. En août dernier, le PKK avait annoncé un cessez-le-feu unilatéral, qu’il a rompu le mois dernier dénonçant le manque de dialogue avec le gouvernement. L’organisation a également affirmé qu’elle ne déclencherait aucune attaque, mais qu’elle se défendrait plus efficacement contre les opérations militaires turques.

Une étape de la procédure, dans le cadre de « l’affaire du 5 juin 2008 » (l’arrestation de quatre membres de notre Secours Rouge et leur inculpation pour « participation à activité terroriste ») s’est tenue ce mardi. La Chambre des mises en accusation devait statuer de la « régularité de la mise en oeuvre des méthodes particulières de recherche d’observation et d’infiltration ». L’examen a été remis à quinzaine.

Nous appelons toutes les forces solidaires à se montrer vigilantes, à se préparer à cette bataille, et à nous contacter pour mener avec nous la discussion. Cette future lutte soulève plusieurs problèmes juridiques, politiques, tactiques et idéologiques qu’il serait avantageux d’évaluer au plus tôt – ensemble.

En réaction aux attentats du 11 septembre 2001, le parlement européen avait acheté en 2005 six scanners corporels, pour un montant de 725.730 €, qui devaient être installés à Bruxelles et Strasbourg. Ils n’ont jamais été utilisés, et sont restés stockés, sur leurs palettes, dans un entrepôt désaffecté. Les eurodéputés auraient en effet protesté face à ce qu’ils considéraient comme une atteinte à leur vie privée.

C’est une eurodéputée britannique qui a redécouvert les scanners abandonnés, déplorant non seulement le gaspillage de l’argent public, mais également la perception biaisée que se font les eurodéputés de la sécurité : “S’ils sont suffisamment bons pour être utilisés sur les citoyens dans les aéroports, pourquoi ne le seraient-ils pas aussi sur les eurodéputés ?” Cette affaire intervient alors même que les eurodéputés ont demandé à la commission européenne d’envisager la généralisation des scanners corporels dans tous les aéroports européens.

scanner corporel

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