Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

C’est ce matin que la chambre du conseil de Bruxelles devait décider ou non du maintien en détention des quatre personnes arrêtées dans le cadre de la semaine du ‘No Border Camp’. Elles sont suspectées d’avoir attaqué le commissariat de police des Marolles suite à la vaste répression de la manifestation de vendredi dernier à la gare du Midi. Une cinquantaine de personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, s’étaient rassemblées devant le Palais de Justice en solidarité avec les inculpés.

La détention provisoire de deux d’entre eux a immédiatement été confirmée par la cour, alors qu’elle a décidé de libérer les deux autres. Néanmoins, les quatre personnes restent en détention, étant donné que le parquet a directement fait appel de la décision de libération.

Un accord a été signé à l’usine Plastiflex de Beringen. Le plan de fermeture a été accepté moyennant une hausse des primes de licenciements. La grève a duré deux semaines face à un patronat qui ne voulait pas aller au-delà du strict minimum légal. Le piquet de grève avait reçu la visite d’un huissier escorté de policiers avec une injonction pour laisser embarquer les outils servant à fabriquer les aspirateurs Miele dont Plastiflex est sous-traitant. Devant la résistance des travailleurs, la police avait fait usage de la force, arrêté et menotté les grévistes.

La majorité des détenus Mapuche en grève de la faim depuis 82 jours ont mis fin à leur jeûne après un accord avec le gouvernement selon lequel ils seront jugés pour des délits de droit commun et non plus pour terrorisme, a annoncé le prêtre médiateur du conflit.

14 prisonniers politiques Mapuche ont confirmé dimanche 3 octobre leur décision de poursuivre la grève de la faim. 3 d’entre eux sont incarcérés à la prison d’Angol, 7 autres se trouvent à l’hôpital de Victoria, 3 sont incarcérés à Temuco et le jeune Luis Marileo Cariqueo, en grève de la faim depuis 31 jours au Centre de réclusion pour mineurs de Chol Chol, a décidé lui aussi de continuer en dénonçant, dans une déclaration, les conditions de détention des enfants prisonniers politiques Mapuche.

Les prisonniers grévistes considèrent totalement insuffisant l’accord avec le gouvernement que 23 de leurs camarades ont signé. Ils respectent leur décision mais déclarent qu’ils iront quant à eux jusqu’aux ultimes conséquences pour obtenir satisfaction aux revendications qui ont été à la base de leur grève de la faim, initiée le 12 juillet dernier. Ils déclarent que l’engagement du gouvernement à retirer les plaintes pour terrorisme n’empêchera pas les tribunaux d’appliquer la loi anti-terroriste héritée de Pinochet, ni l’utilisation de témoins masqués.

Manifestation Mapuche au Chili

Manifestation Mapuche au Chili

Une vidéo, où des policiers sont filmés dans un commissariat administrant des décharges de Taser à un Aborigène, a été dévoilée, lundi 4 octobre, déchaînant une vague d’indignation en Australie. L’incident, qui a eu lieu dans la ville de Perth en 2008, a été rendu public dans le cadre d’un rapport de la commission criminelle de l’Etat d’Australie-Occidentale présenté au Parlement sur l’usage des Taser par la police.

Ce cas a été cité comme exemple de la mauvaise utilisation des pistolets à impulsion électrique par la police et a relancé le débat en Australie. La veille, un homme était mort à Sydney après avoir reçu une décharge de Taser dans la poitrine. Sur la vidéo rendue publique, un homme aborigène non armé se voit administrer huit décharges de Taser dans un commissariat, après avoir refusé de se soumettre à une fouille au corps. On le voit à l’agonie après les décharges. Selon le rapport, l’homme, dont les actes précédant l’incident semblaient traduire un désordre mental ou un abus de drogue, a été soumis à cinq décharges supplémentaires hors caméra. Après enquête interne, deux agents ont été condamnés à payer des amendes de 1 200 et 750 dollars australiens (environ 840 et 525 euros) pour utilisation excessive de la force.

Des heurts ont eu lieu vendredi à Amsterdam entre la police et des manifestants protestant contre l’interdiction des squats, et plusieurs personnes ont été blessées. Quelque 200 manifestants ont lancé des pierres, endommagé des voitures et incendié un véhicule. La police a riposté avec des tirs de gaz lacrymogène.

Scandant « les squats continueront », les manifestants ont également lancé des briques et des bouteilles face à une charge de la police montée. Cette dernière intervention de la police a provoqué la dispersion du rassemblement. Onze personnes ont été arrêtées vendredi. La police a annoncé que deux agents et trois chevaux avaient été blessés, et que des manifestants l’avaient très probablement aussi été.

Les autorités municipales prévoient de faire évacuer quelque 200 immeubles occupés par des squatteurs, dans le cadre d’un plan destiné à améliorer l’image de la ville. On estime à 1.500 le nombre de squatteurs à Amsterdam, soit bien moins que dans les années 1980, lorsque leurs effectifs d’environ 20.000 faisaient d’eux une force politique non négligeable.

Manifestation pour les squatts à Amsterdam

Manifestation pour les squatts à Amsterdam

Lors la semaine « No Border », quatre personnes ont été arrêtées et passent en chambre du conseil demain mercredi. La Chambre du conseil décidera de leur maintien en détention provisoire ou de leur libération provisoire en attente d’un éventuel procès. Ils sont suspectés d’avoir attaqué un commissariat de police après la soirée répressive du vendredi.

Rassemblement demain 10h devant le Palais de Justice de Bruxelles en soutien aux quatre incarcérés.

Environ vingt guérilleros maoïstes, dont une femme, ont été arrêtés ce lundi dans le district de Gadchiroli (Maharashtra). Guidés par un informateurs, la police s’est dirigée directement vers la cachette des guérilleros. Ceux-ci, pressentant le danger, on fait feu et la police a riposté. La fusillade n’a fait aucun blessé. En plus de la vingtaine de personnes capturées, la police a saisi plusieurs armes, vraisemblablement fabriquées par les maoïstes eux-mêmes.

Vendredi dernier, la police avait procédé à l’interpellation de 25 membres du Parti de la Paix et de la Démocratie (BDP, pro-kurde) les accusant de ‘lancer des cocktails Molotovs et de favoriser de telles actions’ et de ‘recruter du personnel pour une organisation terroriste’, à savoir le PKK. Huit d’entre eux, dont le dirigeant d’une section provinciale, ont été arrêtés et emprisonnés ce jeudi. Les 17 autres ont été libérés, mais 12 sont dans l’attente d’un jugement.

L’avocat principal de Mumia Abu Jamal a annoncé à la fin du mois de septembre que la Cour d’Appel Fédérale de Philadelphie a fixé la date d’audience au cours de laquelle sera examiné l’appel introduit en juillet dernier au 9 novembre prochain. Cet appel fait suite à la décision prise en janvier 2010 de la Cour Suprême d’annuler la suspension provisoire de la condamnation à mort obtenue en 2008 et d’exiger que la Cour d’Appel revoit son jugement. L’avocat du prisonnier affirme que c’est au cours de cette audience que sera décidé si Mumia sera exécuté ou s’il aura droit à un nouveau procès pour statuer sur la peine de mort ou la prison à vie. Notons que sur ce point, Mumia avait déjà gagné, mais que la Cour Suprême avait annulé cet arrêt de 2008.

Un grand rassemblement en soutien à Mumia, emprisonné dans le couloir de la mort depuis presque trente ans, se tiendra le mercredi 6 octobre à 18h sur la Place de la Concorde à Paris.

Voir notre dossier consacré à Mumia Abu-Jamal

Lire notre cahier consacré à Mumia Abu-Jamal et à l’histoire du Black Panther Party