Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police de l’Etat du Chhattisgarh a abattu vendredi deux maoïstes dans les environs de Jamul. Il s’agit de deux responsables connus de la police: Nagesh, 45 ans, actif dans la région du Bastar depuis plus de 18 ans, et son épouse, Pramila, âgée de 28 ans, qui était également activement recherchée par la police. Un troisième maoïste a pu échapper au piège de la police.

Les manifestations de samedi en France contre le projet gouvernemental de réforme des retraites ont rassemblés près de trois millions de personnes. A Saint-Nazaires et à Paris, elles ont donné lieu à des incidents. Place de la Bastille, 200 manifestants ont brisés des vitrines et se sont affrontés à la police. Une trentaine d’entre eux ont été arrêtés.

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A Saint-Nazaire, la police a interpellé dix-huit personnes, dont dix mineurs, lors de heurts entre des jeunes manifestants et les forces de l’ordre. Douze d’entre elles étaient toujours interrogées samedi dans la soirée mais il n’y a pas de comparution immédiate ce dimanche. Ces personnes ont été interpellées notamment pour « jet de projectiles », « dégradations sur un bus » et pour port d’un « type d’engin susceptible d’être incendiaire ».

Les manifestants, pour la plupart lycéens, avaient été repoussés des abords de la sous-préfecture par des gaz lacrymogènes et plusieurs charges des policiers. La manifestation contre la réforme des retraites avait réuni à Saint-Nazaire 18.000 personnes.

Le rassemblement anti-répression convoqué Porte de Hal à 15H00 s’est transformé en une manifestation improvisée qui a amené 500 personnes, (parmi lesquelles une délégation de notre Secours Rouge) devant la prison de Saint-Gilles. Les manifestants ont un moment bloqué la barrière de Saint-Gilles (photo 2), et ont terminé place Albert après un long face à face rue Ducpétiaux avec un barrage de policiers anti-émeute épaulés par une auto-pompe. A l’heure actuelle (17H30), le rassemblement place Albert se disloque petit à petit.

Manifestation anti-répression

occupation de la barrière de St gilles

occupation de la barrière de St gilles
Manifestation anti-répression

La Police Nationale Péruvienne a arrêté vendredi Edgar Mejía Asencios, alias « Camarade Izula », recherché pour plusieurs attaques de la guérilla maoïste depuis 2006. Edgar Mejía Asencios aurait été responsable d’une zone de guérilla appartenant au front de Huallaga, une des deux régions où la guérilla du PCP-SL reste active.

Bavure ou structure ?

Les vidéos des violences policières du 29 septembre et du 1er octobre (à l’occasion de l’euromanifestation syndicale, de la manifestation contre les centres fermés et du camp « No Border ») ont provoqué une levée de boucliers qui pourrait faire croire au caractère exceptionnel de l’affaire. Cela fait pourtant plusieurs années que la répression policière des initiatives politiques va en s’accroissant. C’est une tendance lourde :

– Avalisée et nourrie par tous les partis politiques et dans toutes les communes du pays.
– Existant dans tous les pays de l’Union Européenne.
– Se manifestant sur tous les aspects de la vie politique (manifestation, affichage, etc. : une simple distribution de tract doit aujourd’hui avoir une autorisation de police).
– Se couvrant de dispositions légales prétendument « exceptionnelles » (anti-terroristes par exemple) très rapidement généralisées et banalisées.
– Mettant en œuvre toutes les techniques de police et de contrôle social (infiltration, vidéosurveillance, biométrie, provocation, écoutes, etc.).
– Se déployant en force pour des motifs de plus en plus bénins, et utilisant toujours plus vite la violence (gazage et matraquage même en cas de résistance passive)
– Prenant toujours plus un caractère préventif ou « proactif ».
– Bénéficiant d’une complicité médiatique (le 29 septembre, les médias ont tout simplement reproduit le communiqué de la police pourtant outrancièrement mensonger)

Les évènements du 29 septembre et du 1er octobre (arrestations de masse, violentes et préventives) s’inscrivent dans cette tendance qui, elle-même, ne tombe pas du ciel. L’accroissement des contradictions sociales recèle un potentiel de révolte (et donc, un potentiel révolutionnaire) qui se manifeste dans des radicalisations soudaines de luttes ou dans une guérilla permanente entre la police et les jeunes des quartiers.

Il s’agit là aussi d’une tendance lourde, inhérente à un régime social injuste, sans avenir, irréformable et en crise profonde. Les doctrines de « contre-révolution préventive » développée par les pays de l’OTAN dans les années ’70, autrefois réservées aux luttes prolétariennes/communistes, se trouvent maintenant appliquées à toutes les manifestations antagonistes du corps social.

Face à cette tendance, plutôt que d’inutilement appeler le pouvoir à respecter des principes qu’il ne peut ni veut respecter, plutôt que de se laisser intimider, les forces politiques antagonistes doivent s’engager délibérément et méthodiquement dans le rapport de force :

– D’abord en développant la solidarité, en cessant de ne se préoccuper que de « sa » répression (ainsi ces syndicalistes scandalisé lorsque les huissiers et policiers interviennent dans un piquet de grève, mais qui couvrent la police lorsqu’elle matraque des manifestants au look anarchiste).
– Ensuite en élevant le niveau de compétence : les arrestations ne sont pas une fatalité, des méthodes et des techniques existent pour les éviter, et d’autres méthodes et techniques doivent être inventées.
– Enfin en allant de l’avant, en renforçant, radicalisant et élargissant les mouvements de lutte anticapitaliste.

Combattre le capitalisme !

Construire la solidarité !

Solidarité avec tous les manifestants arrêtés pendant la semaine du No Border Camp !

Solidarité pleine et entière avec les quatre inculpés de l’attaque du commissariat des Marolles, qu’ils soient «coupables» ou «innocents» !

Secours Rouge/APAPC,
(section belge de la Commission pour un Secours Rouge International)
Bruxelles,
16 octobre 2010

Pour rappel: suite à la multiplication des violences policières à l’occasion de manifestations (Euro-manifestation, No Border camp, …), un large rassemblement aura lieu ce samedi 16 octobre, à 15 heures, Porte de Hal.

Affiche de la manifestation anti-rep du 16 octobre

Affiche de la manifestation anti-rep du 16 octobre

Un lycéen de 16 ans a été blessé à la joue par un tir de flashball d’un policier. Les affrontements se sont déroulés près du lycée Jean-Jaurès à Montreuil (93), lors d’une manifestation contre la réforme des retraites. L’adolescent a été évacué à l’hôpital André-Grégoire de Montreuil.

Par ailleurs, bien qu’ils brandissaient leur carte de presse et criaient « Ne nous tapez pas dessus on n’est pas comme les autres » (sous-entendu: « on n’est pas comme les autres manifestants sur lesquels vous pouvez taper »?), quelques journalistes de Canal + et de TF1 ont pris quelques leçons de choses aux manifestations contre la réforme des retraites.

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Tôt hier matin, une centaine d’employés du ministère de la culture grec ont bloqué l’entrée de l’Acropole d’Athènes en se barricadant à l’intérieur du bâtiment après en avoir cadenassé les portes d’entrées principales. Les manifestants réclamaient, entre autre, le paiement de 22 mois d’arriérés de salaire et protestaient contre les diverses mesures prises récemment par le gouvernement. En début de matinée, un tribunal a affirmé que le rassemblement entravait l’accès au site, et que celui-ci devait être dispersé. La police anti-émeute a alors débarqué en force. Des officiers sont entrés dans le bâtiment par une entrée latérale et ont utilisé des gaz lacrymogènes pour déloger les manifestants. Au moins l’un d’entre eux a été emmené, menotté, par les forces de l’ordre.

Blocage de l’Acropole

Blocage de l'Acropole

A Paris, des échauffourées ont éclaté lors de la dispersion du défilé place de la Bastille. Le trafic a par ailleurs été interrompu pendant trois quarts d’heure sur le RER C, après que quelques personnes, revenant « probablement » de la manifestation sur les retraites, ont commis quelques dégradations et sont descendues sur les voies. A Montélimar, une centaine de personnes qui venaient de manifester sont montés au premier étage de l’Hôtel de ville, ont saccagé la salle d’attente, traversé le secrétariat puis mis à sac le bureau du maire UMP.

A Caen, les forces de l’ordre et des manifestants ont échangé pendant une heure bombes lacrymogènes et projectiles divers devant le siège du Medef (l’association patronale). Lors d’un tir de bombe lacrymogène, un jeune s’est effondré. Il a ensuite été évacué, conscient, un bandage et du sang sur la tête dans un véhicule de la CGT. Les forces de l’ordre ont commencé à envoyer des gaz lacrymogènes alors qu’un cortège de lycéens et d’étudiants venait de rejoindre le rassemblement des manifestants devant le Medef et qu’un CRS venait de recevoir un pétard sur son casque. En réponse, des jeunes qui jetaient jusqu’alors surtout des oeufs et des tomates se sont mis à lancer des projectiles divers sur les forces de l’ordre et à faire brûler des conteneurs à poubelle et des buissons, certains foyers atteignant plusieurs mètres de diamètre. Selon la préfecture, un jeune de 25 ans qui avait lancé une bouteille en verre sur les forces de l’ordre a été interpellé. Des heurts ont aussi éclaté à Saint-Nazaire, à Chateauroux et Issoudun.

Bureau saccagé du maire UMP de Montelimar

Bureau saccagé du maire UMP de Montelimar