Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un policier français a été tué mardi en fin d’après-midi à Dammarie-les-Lys, au sud-est de Paris, dans un échange de coups de feu avec des membres présumés de l’ETA.

Les faits se sont produits mardi vers 18h. Une patrouille de police du commissariat de Dammarie-les-Lys, à une cinquantaine de km au sud-est de Paris, remarque un véhicule sur un chemin de terre. Ils s’approchent et voient quatre personnes remplissant les réservoirs de quatre véhicules, dont une femme. Les policiers interviennent, les désarment et commencent à les menotter. Un cinquième et un sixième véhicule arrivent alors. Suit une fusillade au cours de laquelle un policier est mortellement touché de trois balles au thorax malgré son gilet pare-balles.

Un homme de 27 ans, interpellé lors de la fusillade, a fait état de son appartenance à ETA. Au moins cinq autres personnes, dont une femme, sont en fuite. L’homme arrêté est Joseba Fernandez Aspurz, 27 ans, poursuivi pour des luttes urbaines menées par la jeunesse indépendantiste basque, en mars et septembre 2008. La justice espagnole a formellement demandé la remise à l’Espagne de cet homme toujours en garde à vue mercredi après-midi.

Le tribunal correctionnel a rendu ce mercredi son jugement dans l’affaire de l’incendie du centre de détention de Vincennes le 22 juin 2008. Dix personnes sans-papiers étaient poursuivies pour l’incendie et les violences survenues dans le centre après le décès d’un tunisien qui y était enfermé. Les peines prononcées vont de huit mois à trois ans de prison ferme. Une des avocates a immédiatement réagi: ‘c’est un jugement très politique, qui suit les réquisitions à peu près à la lettre, nous allons faire appel’. A l’extérieur du tribunal, de nombreux militants d’associations de soutien aux sans-papiers ont manifesté bruyamment leur hostilité aux centres de détention.

Lambros Foundas, un militant anarchiste âgé de 35 ans a été assassiné mercredi matin 10 mars dans la banlieue de Dafni (Athènes). Le porte-parole de la police l’a désigné comme un terroriste qui aurait été arrêté en train de voler une voiture et qui portait des armes.

Durant ses années de lycée, Lambros Foundas était socialement actif. Il rejoint plus tard le groupe anarchiste Mavro Agathi (l’Épine Noire), qui publiait le journal Dromi Tis Orgis (les Rues de la Colère). Il était actif et participait aux manifs, rassemblements, conflits sociaux, marches, collages, discussions et aux événements sociaux. Pendant l’occupation de l’Université Polytechnique d’Athènes en 1995, pour l’anniversaire du soulèvement de 1973, Lambros Fountas était parmi les 504 qui furent arrêtés par les forces répressives de l’Etat qui envahirent les enceintes universitaires le matin du 18 novembre.

Lambros Foundas

Par ailleurs (?), ce mardi, deux voitures du Corps Diplomatique grec ont été incendiées avenue de l’Orée, à Ixelles

Lambros Foundas

Dans le cadre de la campagne pour la libération de Georges Cipriani et de Jean-Marc Rouillan menée par plusieurs comités, Dominique Grange, Jacques Tardi et des plasticiens manifesteront leur solidarité dans l’espace Louise-Michel, à Paris, du 26 au 28 mars.

Plusieurs plasticiens vont ainsi participer, du 26 au 28 mars, à une exposition-vente pour exprimer leur solidarité avec Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan, prisonniers politiques incarcérés depuis vingt-trois ans. Parmi les dessins, peintures et collages, on notera des travaux de Jacques Tardi, de Thierry Guitard, d’Hellyette Besse, de Jean Halfen…

Parallèlement, le 26 mars, au même endroit, Dominique Grange accompagnée par Philippe Mira (piano) et Jacques Tardi vont présenter le spectacle tiré de la BD-CD ‘Des Lendemains qui saignent’ publié chez Casterman. Dans ce nouveau spectacle consacré aux horreurs de la Première guerre mondiale, aux côtés de ses propres textes, Dominique Grange interprètera des textes de Montéhus, de Sébastien Faure, de Louis Aragon, de Boris Vian et, incontournable, La Chanson de Craonne. Entre ces titres, le dessinateur de BD Jacques Tardi, par ailleurs créateur de nombreuses affiches militantes, lira des textes extraits de l’ouvrage réalisé avec l’historien Jean-Pierre Verney.

Les rendez-vous à l’Espace Louise-Michel, 42 bis rue des Cascades 75020 Paris: Du vendredi 26 mars au dimanche 28 mars, exposition-vente. Vernissage le 26 mars à 18 heures.

La Metropolitan Police de Londres a arrêté ce lundi un membre présumé de l’ETA à Soho, dans le centre de Londres. Garikoitz Murua, 29 ans, a été capturé par des officiers de l’unité d’extradition de Scotland Yard dans une opération conjointe avec la police espagnole. En décembre 2006, les autorités espagnoles avaient délivré un mandat d’arrêt européen pour ‘délits terroristes’ sur sa personne. Murua a comparu aujourd’hui devant la Cour de Westminster. Il est accusé d’être impliqué dans une série d’attaques à l’explosif en Espagne entre 1999 et 2002, ainsi que d’avoir pris part aux explosions des maisons de deux conseillers municipaux, d’une gare, des bureaux d’un organe de presse et du département de sécurité sociale. Murua est le troisième membre clé de l’ETA à être arrêté ces deux dernières semaines après Ibon Gogeaschoechea le 28 février en France et Andoni Cengotitabengoa le 12 mars à Lisbonne.

Trois officiers de la police de Thessalonique ont été appelé à comparaître devant un comité disciplinaire pour avoir déposé des preuves compromettantes sur un suspect. Les faits remontent au mois de décembre dernier. Le policier a arrêté un étudiant de 24 ans durant les troubles qui se sont déroulés dans la ville du nord du pays, l’accusant de détenir un cocktail Molotov. Mais l’étudiant a été rapidement libéré. Et pour cause, une photo et une vidéo montrant un policier déposer un sac contenant un engin explosif à côté de l’étudiant ont été fournies au procureur. Lors de son audition, l’étudiant a clamé son innocence, affirmant qu’il était sorti de chez lui en pyjama pour sortir les poubelles lorsqu’il a été attrapé. Une chose est sûre, c’est que le cocktail Molotov ne lui appartenait pas, la vidéo étant extrêmement explicite. D’ailleurs, la police s’est excusée pour cet incident (!!) et a lancé une enquête interne.

En juin prochain, Frontex, l’agence de gestion des frontières européennes, tiendra une grande réunion en Espagne, durant laquelle différents fabricants de drones viendront présenter leurs produits. Bien que ces avions avec caméra embarqué aient été créés en tant qu’arme de guerre, l’agence souhaite aujourd’hui les adapter pour la surveillance des frontières. Selon une source de Frontex, aucun de ces appareils n’a été utilisé jusqu’à aujourd’hui par l’agence. Par contre, elle examine actuellement attentivement quelle plus-value les drones apporteraient aux tâches remplies par les gardes frontières des pays membres de l’UE, sachant que ces ‘avions’ seraient capables de surveiller les bateaux en mer sur de plus longues périodes que ce que le matériel actuel ne le permet.