Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Moins de 24 heures après le passage des 94 bourgmestres du parti interdit, le DTP, au BDP, une opération de police a été menée visant ce parti dans plus de 11 villes. Plus de 80 personnes, dont le co-Président du Congrès de la Société Démocratique (DTK) ainsi que 9 bourgmestres, ont été interpelés. Des opérations conjointes ont été menées à Diyarbakır, Siirt, Hakkari, Dersim, Batman, Urfa, Şırnak et Van sur ordre du Procureur de la République de Diyarbakir. Parallèlement, d’autres descentes ont eu lieu à Ankara, Istanbul et Izmir. Les informations relatées parlent d’au moins 80 placements confirmés en garde à vue, touchant notamment certains maires.

Une descente a aussi eu lieu dans les locaux de l’Association des Droits de l’Homme. Alors que la police a interdit aux personnes présentes de quitter les lieux lors de la perquisition, tous les documents et le matériel informatique ont été saisis à fin d’expertise. Nous avons pu apprendre que la perquisition continuait.

Lors des descentes dans différents locaux d’habitations à Batman, Dersim et Ankara, 7 personnes ont été interpelées. Les policiers de la section antiterroriste de la direction de la sûreté de Batman ont perquisitionné plusieurs maisons tôt dans la matinée, dont celle d’Huseyin Kalkan, l’ancien bourgmestre de Batman. La perquisition ayant duré plus de trois heures. A la suite de ces perquisitions Huseyin KAlkan, ainsi que l’ancien dirigeant du DTP local, l’ancien dirigeant régional, un membre du Conseil Municipal de Batman et une membre de l’assemblée des femmes ont été placés en garde à vue.

A Dersim, ce sont les maisons des membres de l’Assemblé des femmes qui ont été perquisitionnées par les policiers de la direction de la sécurité publique. A Ankara, l’ancien dirigeante locale du DTP de Altindag a été interpelée. A Van, les policiers de la section anti-terroriste de la direction de la sécurité publique ont perquisitionné en même temps le Centre d’Affaire de la Mairie, le Centre Culturel de Mésopotamie et certaines habitations. Alors que tous ces lieux ont été fouillés de fond en comble, de nombreuses personnes ont été arrêtées, dont d’anciens dirigeants locaux du DTP dissout.

Une militante maoïste et un soldat du Groupe d’Opération Spécial (SOG, l’unité d’élite anti-naxal de l’Etat de l’Orissa)) ont été tués tôt jeudi matin dans le district de Koraput, en Orissa. Trois autres soldats du SOG ont également été aussi blessés. La fusillade a eu lieu lors d’une opération de ratissage à Koraput. La guérilla maoïste a par ailleurs endommagé une tour-relais de téléphonie mobile à Kiang la nuit de mercredi à jeudi.

Ce matin se tenait une audience du procès du CAS en l’absence des parties civiles. Une délégation de notre Secours Rouge était présente. Le procès a été reporté au 6 mai 2010. Le procureur a demandé à ce que l’affaire de l’occupation du Commissariat aux réfugiés soit jointe à l’affaire de la manifestation du CAS lors du congrès du MR. Une Chambre du Conseil devra trancher le 30 mars.

Rassemblement au procès du CAS

Rassemblement au procès du CAS

C’est dans le cadre d’une enquête concernant le PKK et ses bases dans les centres urbains que la police a organisé des descentes dans les maisons de personnes suspectées d’entretenir des liens avec ce parti. Ces raids constituent un des pans de la grande opération menée par les autorités. Ils se sont déroulés dans onze provinces ce jeudi matin et les forces de l’ordre ont interpellé 33 personnes, dont huit bourgmestres kurdes. Ces huit maires de villes à majorité kurde étaient membres de l’ex-DTP (parti interdit depuis quinze jours pour ses prétendus liens avec le PKK). C’est la troisième opération de ce genre depuis le début de l’année en Turquie, les autorités comptabilisant au total plus de cent interpellations.

Le 17 décembre dernier, lors du sommet sur le climat de Copenhague, quatre militants de Greenpeace avaient réussi à déjouer les services de sécurité pour s’inviter au dîner de gala de la reine. Deux d’entre eux avaient été déposé par une limousine qui s’était glissée dans le cortège d’invités. Ils ont été interpellés au moment où ils entraient dans la salle à manger. Leur ‘garde du corps’ et complice avait aussi été arrêté. Le lendemain, un quatrième militant était interpellé. Depuis, ces quatre personnes (un Espagnol, une Norvégienne, un Suisse et un Néerlandais) se trouvent en prison à Copenhague. Le juge de première instance les avait placé en détention provisoire jusqu’au 7 janvier. Hier, la Cour d’appel de Copenhague a rejeté leur demande de libération, expliquant son rejet par le caractère grave de l’affaire, estimant qu’une libération des inculpés pouvait nuire à l’enquête en cours.

La cour d’appel de Bruxelles a acquitté mercredi les six membres présumés du mouvement d’extrême-gauche turc DHKP-C d’appartenance à une organisation criminelle. Deux prévenus ont aussi été acquittés de terrorisme et trois autres d’appartenance à une association de malfaiteurs. La cour a condamné trois personnes pour association de malfaiteurs et leur a infligé des peines avec sursis.

Musa Asoglu, Kaya Saz, Bahar Kimyongür, Fehriye Erdal, Sükriye Akar Özordulu et Zerrin Sari constituaient, selon le parquet fédéral, une ‘association de malfaiteurs’ et une ‘organisation criminelle’ qui préparait en Belgique des attentats contre l’Etat turc. Musa Asoglu et Bahar Kimyongür étaient également poursuivis pour ‘appartenance à un groupe terroriste’ en raison de leur implication dans les activités du Bureau d’information du DHKP-C à Bruxelles.

La cour d’appel de Bruxelles a estimé que des preuves n’étaient réunies que pour Asoglu, Saz et Erdal en tant que membres d’une ‘association de malfaiteurs’ (sur base de l’arme et des faux papiers trouvés dans l’appartement clandestin de Knokke). En outre, la cour a jugé qu’il ne pouvait être question ‘d’organisation criminelle’ parce que les prévenus n’avaient pas l’intention de s’enrichir en commettant des délits. En outre, la diffusion d’un communiqué par le Bureau d’information n’a pas été considérée par les juges comme étant un acte de terrorisme. Enfin, le délai raisonnable étant dépassé, Musa Asoglu, a été condamné à trois ans de prison avec sursis et Erdal et Saz à deux ans avec sursis.

Le parquet a 15 jours pour se pourvoir en cassation. Quatre-vingt personnes s’étaient réunies devant le palais avant l’audience, y compris une délégation de notre Secours Rouge (photos).

Rassemblement au verdict du DHKP-C

Rassemblement au verdict DHKP-C

Lire le compte-rendu d’audience du CLEA

Rassemblement au verdict du DHKP-C
Rassemblement au verdict DHKP-C

Engagé dans un conflit social local dans une chaîne de cinéma de la ville de Berlin, la FAU-AIT (Free Worker Union) s’est vue interdite d’utiliser le terme ‘syndicat’ pour se définir. Depuis plus d’un an, elle menait une campagne pour l’amélioration des conditions de travail des employés de ce cinéma, qui reçoit des subventions publiques mais n’offre pas un salaire décent à ses employés et ignore le droit des salariés. Face à la persistance des militants à se faire entendre, la direction a finalement obtenu l’interdiction de facto de la FAU Berlin dans un arrêt rendu par la Cour du District. Si la décision du tribunal devait être maintenue, cela rendrait impossible de fonder et de construire en Allemagne des syndicats reconnus juridiquement, le statut dépendant à priori de la reconnaissance de la justice. De plus, en tant que précédent, cet arrêt va nuire à tout mouvement syndical et aux droits des salariés. Le patron pourrait donc lui-même choisir le syndicat dans son entreprise, mais aussi définir ce qu’est un syndicat…

C’est pour protester contre cette interdiction et toutes ses conséquences que plus de 300 personnes se sont rassemblées ce samedi à Berlin, encadrée par une horde de policiers. Les slogans lancés visaient non seulement la décision du tribunal, mais aussi le rôle joué par le gouvernement local et le syndicat réformiste Ver.di, qui ont soutenu la direction du cinéma dans son action contre la FAU.

Manifestation de soutien à la FAU Berlin

Manifestation de soutien à la FAU Berlin

Dans la nuit du 16 au 17 décembre 2009, deux foyers d’incendie ont été allumés contre le cabinet d’architectes Alain Derbesse, rue Decrès dans le 14ème arrondissement de Paris. Dans le hall de l’entrée, un grand tag précisait : ‘Concepteurs de prisons assassins!‘. Le cabinet Alain Derbesse a conçu le Centre de Détention de Vivonne, celui du Havre, la Maison d’Arrêt du Mans, un Hôtel de Police, ainsi que la rénovation d’un Tribunal de Grande Instance.

Les violences continuent dans la zone de Lalgarh. Dans la soirée de lundi, des maoïstes ont pillé et mis le feu aux maisons de deux membres du PCI(M), le parti communiste réformiste associé au pouvoir. Selon la police, un grand groupe de militants et plusieurs maoïstes armés ont attaqué l’habitation de Amiyo Sengtupa, membre du comité du district dudit parti, pour ensuite s’attaquer à celle du leader local Avijit Singha. Sans les deux cas, les personnes présentes dans les maisons ont pris la fuite avant que le feu n’y soit bouté. Les forces de sécurité ont voulu se rendre sur place, mais les maoïstes avaient disposé des mines terrestres sur leur trajet. L’explosion de l’une d’entre elles a blessé quatre policiers. Un second contingent en provenance de Jhargram n’est pas parvenu jusqu’au lieu des attaques, préférant ne pas se risquer sur un chemin probablement également miné.