Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Durant le printemps 2009, la faculté des lettres de Tours était bloquée pendant plusieurs mois, comme bien d’autres universités. Dans la nuit du 3 au 4 mars 2009, 4 personnes, toutes membres du Collectif de Soutien aux Demandeurs d’Asile et aux Sans Papiers, se sont retrouvées nez à nez avec des militants de l’UNI (organisation étudiante et lycéenne de droite et d’extrême droite). Ceux-ci tentaient d’enlever des chaises servant à bloquer l’une des entrées de la faculté. Plusieurs militants de l’UNI présents sortirent des matraques dès le début de la confrontation verbale. Face à cette situation, un des membres du CSDASP mit au sol un des militants de l’UNI (président de l’UNI lycée à Tours) et fit comprendre très clairement qu’il valait mieux que les matraques ne soient pas utilisées, et ce afin d’éviter que la situation ne dégénère.

Sur ces entre-faits, la police est arrivée. Le militant de l’UNI resté au sol put rejoindre ses compères. Les fonctionnaires contrôlèrent en premier lieu les militants du CSDASP. Ces derniers déclarèrent que ‘leurs interlocuteurs’ étaient armés. Après une fouille par les policiers, plusieurs matraques télescopiques furent découvertes ainsi qu’un couteau. Les porteurs d’armes de l’UNI et notre camarade furent placés en garde à vue. Celui-ci fut libéré le dernier; il resta 15 heures enfermé. Le militant arrêté cette nuit là doit comparaitre devant le Tribunal de Police de Tours pour ‘violence n’ayant entrainé aucune incapacité de travail.’ Seul ce militant du CSDASP est poursuivi dans cette affaire, alors que l’agression venait manifestement des militants de l’UNI? Les militants du CSDASP se sont uniquement défendus.

Rassemblement devant le Palais de Justice de Tours le mardi 3 novembre à partir de 9h, jour et heure où est convoqué le militant.

-Collectif Anti-Répression de Tours: facealapolice@gmail.com
-CSDASP 37: csdasp37@no-log.org
-Collectif Antifa de Tours: antilepen29octobre@no-log.org

Dans une mesure visant à détruire le syndicat indépendant constitué l’an dernier par les travailleurs de l’immense complexe de plantation/raffinerie de sucre de Haft Tapeh dans le sud de l’Iran, un tribunal a condamné le 12 octobre dernier six leaders syndicaux à des peines de prison immédiates sur la base d’accusations portées en octobre 2007. Les sentences prononcées l’an dernier contre trois dirigeants syndicaux condamnés pour activités syndicales et pour avoir ‘mis en danger la sécurité nationale‘ ont été renversées en appel en septembre. Deux dirigeants syndicaux, le président Ali Nejati et l’agent de communications Reza Rekhshah, qui risquent tous deux de lourdes peines d’emprisonnement, attendaient toujours le résultat de leur appel lorsque le tribunal de la ville de Dezful a prononcé les sentences contre les six dirigeants pour les accusations similaires portées en 2007.

Ghorban Alipour, Feridoun Nikoufard, Jalil Ahmadi, Nejat Dehli et Ali Nejati ont tous reçu une peine de six mois d’emprisonnement ferme immédiat, assortie d’un sursis de six mois supplémentaires pour les cinq prochaines années; au cours de cette période, il leur est interdit de se livrer à des activités syndicales. Mohammmad Heydari Mehr a été condamné une peine de quatre mois d’emprisonnement ferme, assortie d’un sursis de huit mois. Ali Nejati doit purger son sursis en prison, ce qui signifie qu’il pourrait passer un an complet en privation de liberté. Si l’appel de sa condamnation de 2008 est rejeté, sa peine d’emprisonnement pourrait atteindre plus de deux ans.

Au cours des dernières années, les travailleurs de Haft Tapeh ont dû recourir régulièrement à des grèves et à d’autres actions syndicales pour obtenir le paiements d’importants arrérages salariaux et protester contre la détérioration de leurs conditions de travail. Le syndicat a été officiellement constitué en juin 2008 après une grève de 42 jours pour obtenir le versement d’arrérages dus depuis longtemps. Le président du syndicat de Haft Tapeh, Ali Nejati, n’a pu reprendre son poste au complexe et son nom a été placé sur une liste noire de l’emploi dans toute la région depuis sa libération en avril, après un mois de mise au secret dans un centre de détention des services de renseignement. Les autres leaders condamnés le 12 octobre ont aussi été forcés de quitter leur emploi et avisés de se présenter à la prison.

Le 27 septembre 2005, les marins du STC (Syndicat des Travailleurs Corses) de la SNCM, devant les menaces de privatisation de leur compagnie et l’impasse dans laquelle se trouvaient les négociations, décidaient de ramener le navire ‘Pascal PAOLI’, amarré à Marseille, à son port d’attache, à savoir Bastia. Cette action avait pour objectif d’attirer l’attention de l’opinion sur le drame social qui se jouait dans l’entreprise, où plusieurs centaines d’emploi étaient menacés. Quelques heures plus tard, le bateau faisait l’objet d’un assaut héliporté dans le port de Bastia par les militaires du GIGN et les commandos de marine (photo). Pour la première fois depuis un siècle, un gouvernement français envoyait l’armée contre des travailleurs en lutte.

Les syndicalistes étaient arrêtés, transférés à l’arsenal de Toulon, puis à Marseille, déférés devant un juge et poursuivis pour détournement de navire et séquestration de personne, dans le cadre d’une procédure criminelle. Cette dernière doit les conduire à comparaître dans quelques mois devant une cour d’assise. Une campagne a lieu actuellement pour demander l’arrêt immédiat des poursuites engagées à l’encontre des quatre marins du STC.

Le Pascal Paoli

Le site du STC – marins

Depuis le coup d’Etat perpétré le 28 juin dernier, la répression putschiste fait rage et s’intensifie de jour en jour. Le rapport du Comité des Familles et Détenus Disparus au Honduras paru après 115 jours de résistance révèles les conséquences de la dictature militaire. Les chiffres de la répression pour la période du 16 juillet au 15 octobre sont édifiants. Dans ce documents recensant les chiffres officiels sont notamment mentionnés: 21 assassinats, 5 détentions politiques, 3 attentats contre des personnes, 95 menaces de mort, 133 cas de torture, 394 personnes présentant des lésions et des coups, 211 personnes affectées par des armes conventionnelles. En ce qui concerne la liberté de circulation se sont produites 1987 détentions illégales, 2 tentatives de séquestration et 114 détentions politiques accusés de sédition (en attente de jugement, ils sont actuellement en liberté conditionnelle) ainsi que 52 retenues militaires et policières durant les couvres-feux ordonnés par le régime.

Lire le rapport complet (en espagnol – format pdf)

Hier, Zuhaitz Errasti Goiti a été arrêté à Vienne, dans le département français de l’Isère. Penché sur le moteur de sa voiture au bord de la route, Zuhaitz Errasti Goiti s’est enfui à pied au moment où une patrouille de police se garait à ses côtés pour un contrôle. Il a été rapidement repris par les forces de l’ordre qui affirment qu’il circulait dans un véhicule volé dans lequel se trouvait une cinquantaine de kilos de matériau pouvant servir à la fabrication d’explosifs. Il portait également sur lui une arme de poing et a été immédiatement placé en garde à vue. Il s’agit de la trentième arrestation de ce type en France depuis le début de l’année.

Arrestation de Errasti Goiti

Arrestation de Errasti Goiti

Le Maroc a relancé sa politique de répression contre la population sahraouie des territoires occupés: femmes et hommes blessés et torturés, enlèvements, maisons saccagées. Cette nouvelle vague de répression a été suivie par des arrestations arbitraires et de nouveaux procès avec de lourdes condamnations. Les défenseurs sahraouis des droits de l’Homme sont particulièrement visés:

-arrestation le 14 août d’Ennaâma Asfari, co-président du CORELSO, et condamnation à 4 mois de prison ferme
-arrestation le 6 octobre de 5 militants sahraouis à la frontière mauritanienne et confiscation de leurs passeports
-arrestation début octobre de Sultana Khaya sur l’aéroport d’El Aaiun pour l’empêcher d’aller en Espagne continuer son traitement médical
-enlèvement le 8 octobre à Casablanca de 7 responsables d’associations sahraouis des droits de l’homme dans l’avion qui les ramenait d’une visite aux camps de réfugiés de Tindouf; ils sont aujourd’hui poursuivis devant le tribunal militaire de Rabat pour ‘atteinte à la sûreté nationale’

Une manifestation aura lieu le samedi 14 novembre à 15h à la Fontaine des Innocents à Paris pour dénoncer les violations des droits de l’Homme au Sahara occidental, pour exiger la libération des prisonniers politiques sahraouis ainsi que la tenue du référendum d’autodétermination.

Chhatradhar Mahato, un dirigeant du Comité Populaire Contre des Atrocités de Police (PCAoPA) avait été arrêté le 26 septembre dans le cadre de la vague de répression contre le soulèvement maoïste. Le PCAoPA étant une organisation anti-répression défendant les peuples tribaux contre les violences de l’armée et de la police indiennes, elle est considérée par les autorités comme une allié de la guérilla maoïste. L’arrestation de Mahato a été faite en violation de la loi indienne, par des policiers déguisés en journalistes dépourvus de mandat d’arrêt. Il a été jugé dans un procès médiatisé sans avoir eu la possibilité d’organiser sa défense. Il est tenu au secret et ne peut conférer avec un avocat, conformément à la Loi pour la Prévention des Activités Illégales. La police a ouvert environ 20 dossiers contre Mahato. Son arrestation, et ses prétendues ‘confessions’ sont utilisées pour terroriser ceux qui ont soutenu le mouvement des peuples minoritaires dans le Lalgarh, en alléguant qu’ils ont aidé le ‘terrorisme maoïste’. Le gouvernement du Bengale occidental a même déclaré début octobre que ceux qui exigeaient la libération de Mahato étaient punissables selon cette même Loi pour la Prévention des Activités Illégales.

Chhatradhar Mahato

Chhatradhar Mahato

Le 13 octobre dernier, trois des ‘5 cubains’ condamnés à la perpétuité en 2001 pour avoir infiltré le milieu contre-révolutionnaire cubain de Miami, comparaissaient afin d’obtenir une réduction de peine. Le gouvernement cubain exigeait également leur libération, les cinq hommes étant chargés d’enquêter et de découvrir les terroristes d’extrême droite qui voulaient attaquer Cuba, et non d’espionner les USA. Pourtant, les cinq, arrêtés en 1998 ont été déclarés comme ayant agis en tant qu’agents étrangers non-déclarés et de conspirer pour commettre des crimes contre les USA dans un jugement violant les normes internationales d’un procès adéquat selon le Groupe de Travail de l’ONU sur les Détentions Arbitraires.

Finalement, la juge de la Cour Fédérale de Miami a remplacé la condamnation a perpétuité contre Antonio Guerrero par une peine de 262 mois, ou presque 22 ans de prison, ce qui signifie qu’il sera libéré dans sept ans, compte tenu de son incarcération depuis son arrestation en 1998 et d’une réduction de peine pour son bon comportement en prison. L’audience de la sentence pour les deux autres condamnés a été prorogée

Le 15 octobre, Sonja Suder, 76 ans, et Christian Gauger, 68 ans, se sont vu notifier le décret d’extradition les concernant, signé quatre mois plus tôt, en juillet, par le premier ministre François Fillon. L’Allemagne a réclamé l’extradition de ce couple réfugié en France depuis 31 ans, qu’elle soupçonne d’avoir fait partie des Cellules Révolutionnaires (RZ), une organisation de guérilla anti-impérialiste aujourd’hui disparue mais active dans les années ’70-’90. Mais en France, fait inhabituel, Sonja Suder et Christian Gauger ont été jugés deux fois en sens opposé.

Ils ont été interpellés une première fois par les renseignements généraux dans le 11e arrondissement de Paris, le 16 janvier 2000. Le sort du couple, placé sous écrou extraditionnel le 18 janvier 2000, et libéré trois jours plus tard sous contrôle judiciaire, est alors examiné par la cour d’appel de Paris, qui conclut, le 28 février 2001, à l’irrecevabilité de la demande d’extradition. Les faits qui leur sont reprochés remontent à plus de trente ans et sont, en France, prescrits. Remis en liberté, le couple sort de la clandestinité, quitte Lille où il résidait et s’installe à Saint-Denis, en région parisienne.

Mais le 30 octobre 2007, le couple est de nouveau interpellé, cette fois à la sortie de son domicile. De nouveau placés sous écrou extraditionnel, Sonja Suder et Christian Gauger sont libérés le 28 novembre 2007. Le Land de Hesse est en effet revenu à la charge sur sa demande d’extradition en mettant en avant la convention de Dublin de 1996, qui lie les Etats membres de l’Union européenne, et stipule, article 8, que ‘l’extradition ne peut être refusée au motif qu’il y a prescription de l’action ou de la peine, selon la législation de l’Etat membre requis’. Cette convention est entrée en application en France en juin 2005. Du coup, la cour d’appel de Paris s’est prononcée, le 25 février dernier, en faveur de l’extradition des deux Allemands, – en totale contradiction avec son premier arrêt. ‘Cette convention de Dublin n’est jamais entrée en vigueur en France, a déclaré leur avocate. Et en droit français, les seuls faits imprescriptibles sont les crimes contre l’humanité.’ L’affaire est aujourd’hui devant le Conseil d’Etat.

Logo des RZ

A Idil, les forces spéciales de la police sont tenues pour responsable de la mort de Resul Ilçin, membre du DTP (Parti pour une Société Démocratique, un parti politique défendant les droits des Kurdes). Resul Ilçin, membre du DTP, serait décédé d’un traumatisme crânien 15 minutes après être entré dans le poste de police. L’homme aurait reçu plusieurs coups sur la tête. ‘Ils l’ont emmené à l’intérieur et 15 minutes plus tard ils m’ont dit que mon oncle était mort. Je suis parti le voir, il baignait dans son sang‘ a déclaré Mehmet Ilgin, membre du conseil municipal de Idil (Şırnak) arrêté en même temps que Resul Ilçin.

L’homme âgé de 52 ans et père de 8 enfants partait, en compartie de Mehmet Ilgin, à Batman quand ils se font arrêtés, à 23h30, par les forces spéciales de la police qui, les jugeants suspects, décident de les emmener au poste de police d’Idil où ils seront séparés. 15 minutes plus tard, Resul Ilçin meurt à la suite des coups qu’il aurait reçu sur le corps et la tête. Après une autopsie à la morgue de l’hospital public de Diyarbakir, le corps du défunt a été envoyé à sa famille, à Batman, pour y être enterré. Le corps du défunt présentant la trace des coups portés sur son corps et sa tête, les membres de la famille de Mr Resul Ilçin contestent la version des forces de police et dénoncent son assassinat.

Resul Ilçin

Resul Ilçin

Resul Ilçin
Resul Ilçin