Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis le démantèlement de la ‘jungle’ le mois dernier, 200 à 300 migrants se trouvent toujours à Calais, s’abritant sous les ponts ou dans les parcs. Malgré la nette diminution de leur nombre, la répression policière s’intensifie. Les associations présentes sur place distribuent de nouvelles tentes, des couvertures et prodiguent des soins aux malades. ‘Les policiers se sont remis à mettre les couvertures dans l’eau ou à les asperger de gaz lacrymogène pour qu’ils ne puissent plus y dormir‘ témoigne un membre d’un collectif. Et d’ajouter: ‘les policiers sont revenus aux moments des repas aussi, ça faisait un an qu’on n’avait plus vu ça. Leur provocation s’était calmée, elle a repris‘.

Les deux jeunes incarcérés après les violences en marge de la manifestation anti-carcérale de Poitiers le 10 octobre ont été remis en liberté ce vendredi. Ils avaient été condamnés en comparution immédiate malgré les preuves fournies au procès, notamment une photo où on les voyait regarder les affrontements de loin. Le troisième homme jugé le même jour et condamné à huit mois de prison dont quatre fermes a vu sa demande de liberté refusée, la cour ayant jugé insatisfaisantes les garanties de non-réitération. Hier pourtant, l’avocat général s’était prononcé pour leur maintien en détention. Il estime également que les peines prononcées sont trop clémentes, et a fait appel de ces décisions. Les procès sont prévus le 19 novembre et le 10 décembre.

C’était hier jeudi que comparaissait le secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine pour sa remise en question de son régime d’isolation. Depuis six mois, Sa’adat subi un régime d’isolation stricte à la prison de Ramon, confiné sans même pouvoir établir un contact avec les autres détenus en isolation. Ses livres personnels ont été confisqués et on lui refuse tout accès à l’information (télévision, journaux,…). Il est privé de visites familiales (cela fait trois mois que sa femme n’a pas pu le voir) ainsi que juridiques, et n’a plus accès à la cantine. Lors de ses sorties au préau, réduites à une heure quotidienne, il est menotté.

Ce jeudi, la cour a condamné Ahamd Sa’adat à six nouveaux mois d’isolation. Le prisonnier a réaffirmé son boycott des tribunaux de l’occupation, affirmant qu’ils sont illégitimes, non valides, et qu’ils ne peuvent produire que des parodies de justice. Il ajoute que ces tribunaux font partie de la machine de guerre qui continue son agression vis à vis du peuple palestinien, l’isolation constituant une arme parmi d’autres dans son arsenal.

Ahmad Sa’adat

Ce vendredi, l’avocat du militant d’Action Directe incarcéré depuis 1987 Jean-Marc Rouillan a introduit une demande de transfert de son client gravement malade à Paris, où il pourrait bénéficier des soins indispensables à sa santé. Il est actuellement pris en charge à l’unité hospitalière sécurisée interrégionale de Marseille, mais le seul service compétent pour soigner correctement la maladie d’Erdheim-Chester dont il souffre est celui de la Pitié-Salpetrière. En mai dernier, l’avocat avait introduit une demande de suspension de peine pour raison médicale au tribunal de l’application des peines de Paris. Ce dernier a désigné un expert médical qui a souligné la possibilité d’un traitement expérimental qui pourrait avoir un effet bénéfique sur l’état de santé de Rouillan. Depuis lors, le militant se trouve néanmoins toujours à Marseille, ce qui, pour son avocat, s’apparente clairement à un refus de soin.

Le journal Le Soir a publié ce jeudi 22 un dossier sur la viédosurveillance à la SNCB. Il y a 15 ans était installée la première caméra dans une gare belge. Il y en a aujourd’hui 1.729: c’est le plus grand système de vidéosurveillance du pays. Un système appelé à s’étendre puisqu’il devrait compter 2.000 caméras en 2010 et 3.400 en 2012. Les premières caméras avaient un zoom X6 et un axe de rotation limité. Les ‘dômes’ actuels assurent une surveillance sur 360°, produisent des images digitales et leur zoom permet de distinguer nettement une plaque minéralogique à 300m.

C’est au SOC (Security Operation Center, inauguré en 2008), dans un bâtiment proche de la gare du midi, qu’arrivent les coups de téléphones d’alerte (43.000 appels en 2008) et les images des caméras. Deux équipes y travaillent 24h sur 24, 7 jours sur 7. Une pour répondre aux appel téléphoniques, une pour la vidéosurveillance. Deux autres centres devraient bientôt être ouverts, à Liège et à Anvers. Au centre d’opération du SOC, les agents sont face à des écrans géants sur lesquels ont peut sélectionner jusqu’à 9 images. Si l’on ajoute les écrans d’ordinateurs, ce sont entre 25 et 50 images qui sont observables en continu. Une rotation fréquente des agents a lieu pour maintenir l’attention. Quelques agents se concentrent sur les archives. Celles-ci (7 jour maximum) peuvent être requises par la police et la justice. Une table et un accès aux images sont en permanence réservés à des policiers chargés de ‘filer’ des suspects de caméra en caméra.

Mardi 20, les combattants maoïstes capturaient un officier de police. Ils ont proposé au gouvernement un échange entre la libération de ce prisonnier et la libération de quinze militantes détenues par les forces du régime. Ce 22 octobre, les quinze femmes ont été libérées sous caution par le tribunal de Jhargram. Conséquemment, la guérilla maoïste a libéré l’officier de police.

Il y a une quinzaine de jours, la ministre de l’Intérieur Annemie Turtelboom annonçait son intention d’ouvrir un bâtiment dans lequel seraient rassemblés les émeutiers en cas d’incidents à Bruxelles. Un accord a été trouvé avec la régie du bâtiment, qui mettra la caserne Géruzet à Etterbeek (photo) à la disposition du gouvernement. L’intention avouée de la ministre est de permettre les interpellations massives sans faire ‘déborder’ les commissariats. En outre, depuis lundi, un renfort de 50 policiers bruxellois est arrivé et est à la disposition du directeur coordinateur de la police bruxelloise.

Caserne Géruzet

Caserne Géruzet

Mardi 20 octobre à l’aube, la police française a perquisitionné les domiciles du Président de la Fédération des associations Kurdes et du président du Centre culturel Ahmet Kahya pendant plusieurs heures. Ils ont été placés en garde à vue, avec les deux trésoriers des associations concernées. Une dizaine de policiers en civil a ensuite perquisitionné le Centre culturel, rue d’Enghien, où ils ont retourné les bureaux, emporté les disques durs des ordinateurs. Devant les protestations des jeunes Kurdes présents sur les lieux, la police a abondamment gazé à l’intérieur et à l’extérieur du centre culturel. Une manifestation de soutien aura lieu samedi 24 octobre à 14h de la place de la République à la place de la Bastille.

Au début du mois, plusieurs collectifs français avaient adressé un courrier conjoint au préfet de la région Nord – Pas de Calais dans lequel ils revendiquaient un titre de séjour à Shova Gajurel. Se retranchant derrière les différents refus de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), de la commission de recours aux réfugiés et du tribunal administratif de Lille de lui octroyer le droit d’asile, le préfet a refusé d’examiner la demande de titre de séjour de Shova Gajurel.

A Guantanamo comme en Irak ou en Afghanistan, l’administration Bush a institutionnalisé la torture. Ses juristes ont tout fait pour s’exonérer des conventions de Genève et du droit de la guerre. Du 19 octobre au 19 décembre, Mediapart diffuse l’enquête exclusive de la journaliste Marie-Monique Robin. Un documentaire de 85 minutes que vous n’avez pas pu voir à la télévision.

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