Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 4 février 2009, le tribunal de l’application des peines de Paris rejetait la demande de libération conditionnelle de Jean-Marc Rouillan, jugeant cette requête ‘illégale’ sous prétexte qu’il n’avait pas effectué une année complète de semi-liberté. Alors que c’est cette même justice ‘anti-terroriste’ qui avait décidé le 16 octobre dernier d’interrompre sa semi-liberté pour le remettre en prison à temps complet. De fait, Jean-Marc Rouillan a été une fois de plus l’objet d’une décision d’exception rendue par la dernière création de la justice anti-terroriste: le juge d’application des peines anti-terroriste. Et cela pour l’interprétation de trois lignes extraites d’une interview. Aujourd’hui, Jean-Marc Rouillan subit des conditions de détention d’une grande violence: dans une incertitude totale sur son sort, il n’a toujours pas été transféré en centrale, mais reste enfermé à la maison d’arrêt des Baumettes, où les parloirs et la communication avec l’extérieur sont très limités. Il n’a plus d’ordinateur, comme si l’administration pénitentiaire tentait de le briser en lui interdisant l’écriture, son instrument de résistance à la destruction carcérale. Et de récentes nouvelles nous alarment: depuis la mi-février, Jean-Marc a vu son état de santé se dégrader, sans que la direction de la prison ne prenne en compte l’urgence de sa situation. Des pressions de l’extérieur ont été nécessaires pour que celle-ci commence à apporter les réponses médicales exigées par ses douleurs et ses troubles.

Georges Cipriani vient d’entrer dans sa vingt-deuxième année d’incarcération. Condamné lui aussi à perpétuité par une cour d’assise spéciale pour des actions armées revendiquées par son organisation, Action directe, il est libérable depuis quatre ans, puisque sa peine de sûreté de dix-huit ans s’est terminée en 2005. Georges Cipriani avait déposé une demande de libération conditionnelle en novembre 2007. Elle sera examinée le 7 avril, alors qu’elle aurait dû l’être au plus tard en mai 2008. Il aura ainsi subi une année supplémentaire en prison, alors que son dossier répond à toutes les exigences d’une décision favorable et aurait déjà dû lui permettre d’obtenir une semi-liberté. Mais la loi Dati sur la rétention de sûreté, a encore allongé la procédure spéciale jusqu’alors en vigueur. S’appliquant de manière rétroactive aux condamnés à perpétuité, elle est utilisée en premier lieu, comme les autres lois d’exception avant elle, contre les militants révolutionnaires, comme Régis Schleicher, Georges Abdallah, des prisonniers politiques basques et Georges Cipriani. En juillet-août 2008, celui-ci a donc été transféré pendant six semaines au Centre national d’observation de Fresnes, dans des conditions très éprouvantes. Il y a été soumis à toute une série d’entretiens et a dû subir deux expertises psychiatriques afin notamment ‘d’analyser les dispositions de la personnalité du condamné dans les registres de l’intelligence, l’affectivité et la sociabilité et d’apprécier les dimensions pathologiques éventuelles, [ou] apprécier l’état de dangerosité actuelle du détenu‘. L’avis de la Commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté, dont le juge d’application des peines anti-terroriste devra tenir compte dans sa décision pour la libération conditionnelle, vient tout juste d’être notifié. Il est négatif. L’État instrumentalise le CNO et la Commission pour durcir encore plus sa logique répressive, pour vider de son contenu politique toute activité militante de lutte, pour individualiser la répression d’actions collectives et psychiatriser l’opposition au pouvoir.

Le Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah a présenté les premières initiatives de la campagne 2009 pour la libération du camarade. Il appelle tous les groupes, organisations, soutiens qui se mobilisent pour Georges Abdallah de l’informer de leurs initiatives.

Ecrire au Collectif

A eu lieu:

Samedi 21 février – Ensisheim

Participation au rassemblement devant la prison d’Ensisheim en solidarité avec les prisonniers d’Action directe et Georges Ibrahim Abdallah.

Prochainement:

Samedi 7 mars, à 19h – Belgique

Soirée de soutien aux membres du Secours Rouge inculpés.
Conférence de Claude Guillaumaud-Pujol + projection du film ‘The murder of Fred Hampton’. Avec une table de presse tenue par le collectif pour la libération de G. I. Absdallah.

Dimanche 22 mars – Bordeaux

Spectacle et repas de soutien à Georges Ibrahim Abdallah.
‘La boite à jouer’, 50 rue Lombard 33 300 Bordeaux. 13h apéro slam avec ‘constat d’habitation’. A la jactance, Laurent Mariette et Fred Paquet en escorte. Plat à 8 euros.

Jeudi 26 mars – Paris

Examen en appel de la 7ième demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah, si la justice ne décide pas de décaler une troisième fois la date.

Samedi 28 mars – Paris

Le collectif est invité à la librairie Résistances à l’occasion de la Journée de la Terre à animer l’une des différentes interventions et projections de 17H à 22H. www.librairie-resistances.com

Samedi 4 avril – Strasbourg

Participation du collectif à la mobilisation Anti-Otan

Vendredi 10 avril – Méricourt – Pas de Calais

Meeting de soutien à Georges Ibrahim Abdallah.
Organisé avec le comité Libérez-Les. http://liberez-les.info

Affiche de soutien à Georges Ibrahim Abdallah

Manuel Carmon Tejedor est un militant des Groupes de Résistance Antifasciste du Premier Octobre (GRAPO) qui avait été arrêté en janvier 1994. Il a été libéré après 15 années et un mois d’emprisonnement et de torture de la prison de Topas (Salamanca). Manu est né à Madrid et est père de deux fillettes. En prison, il a rédigé plusieurs documents intéressants sur la politique, l’économie et l’antifascisme. Il a été libéré un an après la date prévue. Bienvenue Manu!

Manuel Carmon Tejedor

Manuel Carmon Tejedor

Un mois de prison pour avoir pris de la nourriture périmée dans une poubelle d’un AD Delhaize de Bruges! La sentence a été prononcée ce mardi 3 par la chambre du conseil de Bruges à l’encontre d’Olivier, un militant vert qui occupe depuis plusieurs mois les bois du Lappersfort. Olivier avait été interpellé jeudi dernier – et a vu son mandat confirmé ce mardi, a précisé son avocat qui a interjeté appel.

Olivier, qui refuse de révéler sa réelle identité aux enquêteurs, a pris, jeudi dernier, de la nourriture périmée dans un container à déchets d’un AD Delhaize. Les responsables de l’AD Delhaize estiment qu’une fois que la nourriture se retrouve dans des poubelles à l’extérieur, elle ne leur appartient plus. Les badauds peuvent donc s’en saisir sans le moindre problème. Selon le Procureur du Roi brugeois Jean-Marie Berkvens, le vol en soi n’est pas un fait grave. Ce qui met la justice hors d’elle, c’est que le jeune militant ose la narguer en refusant de lui révéler son identité. Son avocat même ignore les coordonnées de son client… Une telle ‘arrogance’ envers la justice et le fait qu’il se soit ‘introduit dans une propriété privée’ coûte donc un mois de détention préventive à Olivier.

Olivier est membre d’un groupe qui occupe depuis six mois le bois de Lappersfort, où ils ont construit des cabanes dans les arbres. Situé à moins de deux kilomètres du centre de Bruges, le Lappersfort est une zone semi-naturelle où on dénombre pas moins de sept biotopes différents. Ce site, qui abritait autrefois un château et une usine, a été laissé à l’abandon pendant des années. La nature y a peu à peu repris ses droits. D’où la vive opposition d’associations environnementales lorsque des projets de ‘rentabilisation’ ont vu le jour comme la transformation du site en parc industriel.

Le Lappersfortbos

Le Lappersfortbos

[rouge]Déroulement de la soirée[/rouge]

19h: Projection du film: ‘The Murder of Fred Hampton’. Fred Hampton était le leader du Chapitre de l’Illinois du Black Panther Party. Ce film décrit son assassinat brutal par la police de Chicago, mais nous expose également tout son travail d’organisation au sein du parti, ses nombreux discours, et le programme qu’il a mis en place pour les enfants durant les 18 derniers mois de sa vie.

21h: Conférence de Claude Guillaumaud-Pujol sur le BPP et le cas Mumia Abu-Jamal. Claude Guillaumaud-Pujol est née le 16 avril 1945 à Tours. En tant qu’universitaire spécialisée en civilisation américaine, elle s’est rendue en 1990 à Philadelphie afin de mener sa thèse consacrée à la brutalité policière et aux minorités. Elle a enseigné dans les universités de Tours, Clermont-Ferrand et Marne-la-Vallée. Avec ses étudiants à Tours, elle fonde un groupe de soutien à Mumia Abu-Jamal et aux MOVE 9: ‘Just Justice TOURS’. Elle est également membre du Collectif national ‘Ensemble sauvons Mumia Abu-Jamal’ basé à Paris.

Lire le texte de la conférence

Avant sa conférence publique, Claude Guillaumaud-Pujol a répondu aux questions d’une animatrice de la radio Passe-Muraille. Cet entretien a été diffusé sur les ondes le lendemain de la soirée, dans le cadre de l’émission sur la prison diffusée tous les dimanches.

Lire la retranscription de l’entretien

Affichage pour la soirée BPP

Tribune de la conférence

La brochure publiée pour la soirée (cliquez sur l’image pour la télécharger au format pdf):

Jaquette de la brochure

Voir nos dossiers:

sur l’histoire Black Panther Party et sa répression

sur l’affaire Mumia Abu-Jamal

Affichage pour la soirée BPP
Tribune de la conférence
Jaquette de la brochure

Hier, les auditions sollicitées par la Commission se sont poursuivies. Damien Vandermeersch, avocat général à la Cour de Cassation (usant d’un grand nombre de précautions oratoires) a pris le contre-pied des positions défendues par les premiers intervenants. Il y a selon lui nécessité de limiter l’incrimination terroriste aux attentats ou ‘menaces terroristes’ stricto sensu. Pour M. Vandermeersch, l’infraction terroriste demande une réponse législative spécifique, mais ce qui pose problème, c’est le raidissement de l’intervention judiciaire de l’aval vers l’amont. Alors que, jusqu’ici, la Justice pénale avait pour mission de réagir répressivement après la commission d’un acte délictueux, on lui demande de plus en plus d’agir avant même toute infraction. Cette dernière conception est non seulement peu efficace (en exigeant toujours davantage de moyens humains et financiers), elle est surtout pernicieuse: elle tend à élargir sans cesse le champ des suspects à surveiller pour être sûr de contrôler tous les comportement potentiellement dangereux. Dans ce cadre, la réponse anti-terroriste privilégie le renseignement sur la récolte de preuves en tant que telles, ce qui débouche sur une logique du secret avec les dossiers classifiés, et une opacification de l’enquête (y compris dans la phase du jugement). Arrivé à ce stade, il n’y a donc plus de processus contradictoire car la défense ne peut plus soumettre les preuves ainsi ‘dissimulées’ à discussion, à contre-expertises et à critiques.

Après cet exposé courtois, les cinq parlementaires présents vont poser des questions assez générales et recevoir des réponses superficielles. Et Delmulle a naturellement soutenu que le Parquet fédéral mettait ‘au premier rang’ le respect des libertés individuelles.

Jean Cornil (PS) évoque le malaise qu’il ressent par rapport à deux affaires emblématiques. Les jugements successifs et contradictoires liés au dossier ‘DHKP-C’ et l’affaire du Secours Rouge: ‘N’y a-t-il pas, ici, volonté de brider la liberté d’expression et d’association, sous toute réserve de l’issue judiciaire qui sera apportée par les tribunaux évidemment?‘.

Delmulle: ‘Mais pas du tout. Il n’y a jamais eu volonté du Parquet de cibler telle ou telle organisation. Dans l’affaire Erdal, toute l’histoire a commencé à Knokke, par hasard: un début d’incendie, un témoin qui téléphone pour prévenir la police, etc. Quant au dossier du Secours Rouge, ce sont les italiens qui ont pris l’initiative de l’ouvrir. Il n’y a donc jamais eu volonté de stigmatisation‘.

Mia De Scamphelaere: ‘Le terrorisme a toujours une dimension idéologique qui renvoie à un idéal. Comment opérer la distinction entre l’engagement idéologique et l’utilisation massive de violence?

Delmulle: ‘Mais un idéaliste n’a rien craindre. Le citoyen critique, qui s’engage, n’a rien à craindre non plus. Par contre, si cette personne est membre d’une organisation terroriste, là c’est tout autre chose. Vous comprenez?

Très peu de parlementaires étaient présents à la première séance. Ils ne sont déjà plus que neuf – attachés parlementaires et députés confondus… Aucun n’avait préparé de questions précises permettant de prendre en défaut les personnes auditionnées.

(résumé du compte-rendu d’audience d’un membre du CLEA)

Le requisitoire a été fait au procès de Milan contre les militants arrêtés le 12 février 2007 (parmi lesquels quatre militants du parti communiste politico-militaire). Il est extrêmement lourd. Rappelons qu’il s’agit ici de juger des militants qui auraient eu un projet de lutte armée. Rappelons aussi que c’est dans le potager d’un de ces militants que la police italienne affirme avoir trouvé (en février 2007) les photos de quatre membres du Secours Rouge, ce qui a provoqué, après quinze mois d’espionnage infructueux, les perquisitions, arrestations et inculpations du 5 juin 2008 à Bruxelles.

Voici le détail des peines demandées:
Alfredo Davanzo: 19 ans de prison; Davide Bortolato: 22 ans; Bruno Ghirardi: 20 ans; Vincenzo Sisi: 21 ans; Claudio Latino: 22 ans; Massimiliano Gaeta: 18 ans; Alfredo Mazzamauro: 7 ans; Amarilli Caprio: 6 ans; Alessandro Toschi : 6 ans et 8 mois; Massimiliano Toschi: 15 ans; Salvatore Scivoli: 9 ans; Federico Salotto: 6 ans; Andrea Tonello: 6 ans et 6 mois; Giampietro Simonetto: 2 ans; Davide Rotondi: 5 ans; Michele Magon: 6 ans; Andrea Scantamburlo : 7 ans.

8 camarades arrêtés le 12 février en Italie

Alfredo Vicenzo

9 des 17 camarades jugés à Milan

Calicot de soutien aux arrêtés du 12 février en Italie

8 camarades arrêtés le 12 février en Italie
Calicot de soutien aux arrêtés du 12 février en Italie

Le 29 janvier à Saint-Nazaire, l’intervention violente des forces de police contre la manifestation syndicale a provoqué des affrontements entraînant des arrestations, des inculpations, et plusieurs blessés dont un grave qui est toujours hospitalisé. Le 2 février, quatre manifestants jugés en comparution immédiate ont été condamnés à de la prison ferme par une justice expéditive, sur des dossiers vides. Deux sont toujours incarcérés. Le lendemain, un lycéen était condamné à de la prison avec sursis pour avoir refusé un prélèvement d’ADN pendant une garde-à-vue suite à une manifestation.

Le 10 mars, quatre autres manifestants du 29 janvier, travailleurs et lycéens, passeront en procès pour ‘participation à rassemblement dissout, violences contre les forces de l’ordre, outrages…‘, et atteinte à la dignité du chef de l’Etat pour l’un! Suite à cette répression, et dans le contexte d’aggravation de la répression et de la criminalisation des luttes sociales, le codelib de Saint Nazaire a pris l’initiative d’une manifestation samedi 7 mars à 15h devant le tribunal.

Ce vendredi 6 mars, après un nouveau rejet de la demande de mise en liberté de Julien Coupat par le Juge des Libertés (alors qu’un autre Juge des Libertés, dessaisi depuis, l’avait jugé libérable le 19 décembre 2008), la cour d’appel devra déterminer si ce rejet est fondé. Julien Coupat est le dernier des neuf mis en examen dans cette affaire à être encore en ‘détention préventive‘, sous le chef d’inculpation de ‘direction d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste‘. Rassemblement vendredi 6 mars à Paris. Rendez-vous à 14h devant la chambre de l’instruction, esc A, au Tribunal de Grande Instance de Paris (Métro Cité).

Le mardi 3 février ont eu lieu les premières auditions sollicitées par la Commission parlementaire chargée d’évaluer la loi anti-terroriste. Quatre intervenants étaient ainsi annoncés: Gilles de Kerchove (coordinateur de la lutte anti-terroriste au niveau de l’Union européenne); Frank Schins (Procureur général auprès de la Cour d’Appel de Gand), Johan Delmulle (Procureur fédéral) et Damien Vandermeersch (Avocat général à la Cour de Cassation). Delmulle avait à ses côtés la magistrate Franssen, qui a en charge l’affaire du 5 juin contre les membres du Secours Rouge et le dossier contre Ferhiye Erdal. Dans la salle, outre la présidente de session, près de vingt parlementaires (ou attachés). Ils seront rejoints un peu plus tard par le ministre de la Justice Stefaan Declerck et son prédécesseur Jo Vandeurzen.

Premier intervenant: de Kerchove (ex-attaché de Cabinet à la Justice). Il justifie la lutte contre le terrorisme en demandant le renforcement de l’arsenal déjà en place. L’approche européenne harmonisée s’applique à travers des déclinaisons chaque fois nationales ‘selon les standards des lois ordinaires du Code pénal, avec un Droit adapté qui ne repose aucunement sur des législations d’exception, à la différence des Etats-Unis‘. De Kerchove insiste sur la nécessité de prévenir la commission d’actes terroristes en améliorant la pro-activité, c’est-à-dire les mesures de surveillance en amont. Il se félicite de la dernière Décision-Cadre (novembre 2008) adoptée par l’UE ajoutant ‘la provocation publique au terrorisme’ parmi les délits déjà inclus dans la loi nationale.

Renforcer donc l’espionnage? Pour de Kerchove cela implique de mieux se concerter avec Europol/Eurojust: ‘Le mandat d’arrêt européen? Enfin, ‘un produit’ (sic) qui répond aux attentes’. ‘Il faut croiser nos ‘watchlists’ (sic) et transmettre nos fichiers de renseignements aux USA’. ‘En Belgique, et ça n’existe nulle part ailleurs en Europe, la Sûreté de l’Etat n’est toujours pas légalement habilitée à user de méthodes particulières d’investigation. Ca ne va pas, même si on a mis sur pied l’OCAM’. Ce qui ne va pas non plus: ‘Dans le Droit belge, pour qu’il y ait provocation condamnable, il faut qu’on ait affaire à une association structurée. Il faudrait donc changer la loi et appliquer comme en France une définition beaucoup plus lâche‘… Même s’il ne le dit pas explicitement, l’intervenant voudrait que la loi soit considérablement durcie notamment parce qu’elle bute sur le concept de liberté d’expression (‘Au Danemark, cette liberté prime sur tous les autres droits reconnus!’). Conclusions: ‘Ces dernières années, on a assisté à un déplacement du Droit pénal: en matière de terrorisme, on a institué des modalités accentuant la prévention en amont. Il faut aller encore beaucoup plus loin‘.

Deuxième orateur: Schins. Le magistrat se contente de remettre un document dactylographié et d’énoncer des thématiques dont le principal commentateur ne sera autre que Johan Delmulle. Des multiples interventions du Procureur fédéral, on retiendra l’insistance à légiférer notamment pour protéger les témoins anonymes et les policiers chargés de leur protection; ou l’évocation de chiffres mettant en exergue l’excellent travail accompli grâce aux méthodes particulières d’enquête: ‘Durant les quatre dernières années, ont eu lieu 3.721 ‘observations’ dont 91 ayant trait au terrorisme, soit 2,44%; et 220 ‘infiltrations’ dont 4 pour terrorisme, soit 1,8%‘.

Delmulle revient évidemment sur les victoires judiciaires remportées par son office dans deux grands dossiers déjà jugés: l’affaire du Groupe islamique combattant marocain et le dossier ‘Degauque’ (du nom de la belge kamikaze en Irak). Delmulle retrace la chronologie judiciaire du ‘feuilleton DHKC’. Concernant l’assassinat d’Ozdemir Sabanci dont Fehriye Erdal est accusée, il y aura bientôt procès en Belgique devant les Assises. L’enquête est supervisée par Franssen, et un juge d’instruction de Bruges s’est déjà rendu une première fois en Turquie. A propos de la Cassation de juin 2008, Delmulle y voit la confirmation que son interprétation de la loi anti-terroriste est la bonne; sont fautifs les juges de la Cour d’Anvers (qui avaient acquitté les 7 prévenus du chef d’appartenance à une association ‘délictueuse’), raison pour laquelle l’affaire sera rejugée. Les lois les plus récentes (en matière sécuritaire) apportent ‘une incontestable plus-value’ mais doivent être rendues plus performantes.

Compte-rendu plus complet sur le site du CLEA