Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Texte du tract:

Vous allez voter pour un parlementaire en mai? Voici ce que les parlementaires ont votés en janvier!

En janvier dernier, le Parlement a adopté le projet de loi concernant les ‘méthodes particulières de recherches’ qui autorise le placement secret de micros et de caméras dans les domiciles privés pour faciliter les enquêtes sur les infractions pouvant déboucher sur une condamnation de plus d’un an de prison – c’est-à-dire presque toutes les infractions prévues par le Code pénal à l’exception d’une poignée d’entre elles (comme la grivèlerie – c’est-à-dire commander et consommer dans un café ou un restaurant sans avoir les moyens de payer – , l’abandon de famille – en fait, le non-paiement de pension alimentaire – , ou l’empoisonnement de chevaux,…).

Pour toutes les autres infractions, le seul fait qu’il existe des ‘indices sérieux’ de faits punissables ‘portant atteinte au respect des lois’ suffit à ce que soient appliquées les ‘méthodes particulières de recherches’. L’infraction ne doit même pas être commise car la loi est non seulement ‘réactive’ mais ‘proactive’: elle peut s’appliquer dans le cas où une infraction pourrait être commise … Ainsi, le fait d’avoir l’intention de lancer un appel à désobéissance civile (ne pas voter, par exemple) entre dans le champ d’application de la loi: on peut placer une caméra chez vous, examiner vos comptes bancaires, écouter vos conversations avec un micro directionnel, etc.

La loi prévoit une ’cause d’excuse légale’ pour toutes les infractions commises par les policiers appliquant ces ‘méthodes particulières de recherche’ – le jeu de la rétroaction permettant même de couvrir les infractions commises par des policiers avant le vote de la loi… La loi prévoit que le Procureur peut ordonner une perquisition ou intercepter du courrier sans mandat du Juge d’Instruction non seulement du suspect mais aussi de tiers (une personne à qui le suspect a écrit par exemple) … La loi prévoit l’organisation de ‘dossiers répressifs confidentiels’ dont les pièces (par exemple les films des caméras cachées, les enregistrements des micros) ne seront accessibles qu’au Procureur et au Juge d’Instruction. Ni l’accusé, ni son avocat, ni même le juge ne pourront accéder à ce dossier! Ils devront se contenter d’un procès-verbal rédigé par les policiers à partir de ces films et enregistrements… La loi ne prévoit rien quant aux informations recueillies par les ‘méthodes particulières de recherche’ – autrement dit: la police peut garder ces informations indéfiniment…

Voilà la loi que le gouvernement ‘Arc-en-ciel’ a proposé! Voilà la loi que les parlementaires ont voté quasiment sans débat ni restriction (aucun vote contre, treize abstentions)! La presse ‘démocratique’ a gardé sur ce sujet un silence assourdissant. Les réactions d’organisations démocratiques comme la Ligue des Droits de l’Homme ou le Syndicat des Avocats Démocrates n’ont reçu aucun écho. Une carte blanche ici, un courrier des lecteurs là-bas – et passez muscade… L’adoption de cette nouvelle loi est une étape dans la répression croissante qui frappe toute opposition: arrestations préventives à Melsele d’opposants à la guerre contre l’Irak, limitation du droit de manifestation à Bruxelles, répression violente de la manifestation de soutien aux sans-papiers de Steenokezeel, intervention brutale et massive de la gendarmerie belge à Luxembourg avec tir de balles en caoutchouc contre les métallurgistes, etc.

Ces événements et quelques autres ne sont que le volet belge d’un processus de renforcement de la répression de toute opposition au Nouvel Ordre Impérialiste, qu’il s’agisse de faire la guerre à des pays dont le régime ne satisfait pas les multinationales ou de réprimer par tous les moyens les luttes populaires, ouvrières, révolutionnaires. Ce n’est pas un hasard si les infractions motivées par des buts politiques sont infiniment plus sévèrement réprimées que les autres (avec par exemple pour les prisonniers ‘terroristes’ un régime carcéral spécial, délibérément destructeur, fondé sur l’isolement total, dont l’institution systématique et permanente pour les prisonniers révolutionnaires vient de trouver une base légale en Italie avec le vote par tout le Parlement de la loi 41bis).

La loi belge sur les ‘méthodes particulières de recherches’ fait partie des dizaines de lois proposées ou déjà adoptée dans les pays de l’OTAN: réactivation en Italie des articles 270 et 270bis (hérités du Code fasciste des années 20) visant les ‘associations subversives’ et adoption de nouveaux articles visant la ‘conspiration politique pour perturber l’action gouvernementale; pour subvertir violemment l’ordre économique’. En Espagne, un projet de loi a envisagé visant toute protestation ou manifestation contre une guerre dans laquelle l’Espagne serait partie prenante (chaque manifestant contre la guerre en Irak aurait pu être emprisonné pendant plusieurs années!). Chaque jour, les multinationales dévastent la planète et mettent l’humanité en coupe réglée, saluées par leurs actionnaires dès qu’elles jettent à la rue des dizaines et des dizaines de milliers d’hommes. Elles sont fidèlement servies par les gouvernements et les organisations internationales (OTAN, Union Europèenne, etc.) dont le principal souci est de maintenir un système social qui non seulement permet, mais surtout provoque de tels désastres.

Dans cette situation, la lutte contre la guerre et la répression doit devenir notre plus élémentaire des réflexes de défense. Ce réflexe doit déboucher sur une lutte systématique contre la répression politique, passant par le soutien aux victimes de cette répression, à commencer par les centaines de militants révolutionnaires, communistes, antifascistes, anarchistes, anti-impérialistes emprisonnés dans les pays de l’Union Européenne.

C’est cela leur mondialisation: Guerre, misère et répression!

Secours Rouge/APAPC, Juin 2003

Le texte de la loi, l’analyse critique de la Ligue des droits de l’homme sur le projet de loi relatif à la loi sur les méthodes particulières de recherche et quelques autres méthodes d’enquête et la note du Syndicat des Avocats Démocrates à propos du projet de loi concernant les méthodes particulières de recherche et autres méthodes d’investigation, sont accessibles sur notre site. Ces deux derniers documents critiquent le projet de loi adopté par la chambre le 20 juillet 2002. Le Parlement a voté la loi en janvier 2003 en se limitant à exclure du champ d’application de la loi les cabinets d’avocats et de médecins.

Le tract en français et néerlandais – format pdf

Manifestation pour Camenisch

Le Secours Rouge/APAPC et l’Anarchist Black Cross/Gent organisent un rassemblement devant la Chancellerie (ambassade) de Suisse, 26 rue de la loi à Bruxelles, pour manifester leur solidarité avec le prisonnier politique anarchiste suisse Marco Camenisch, en grève de la faim contre l’isolement carcéral dans la prison-forteresse de Thorberg.

Communiqué de presse:

Bruxelles, 18 janvier 2003. Ce matin, à 10h, nous nous sommes rassemblés devant la Chancellerie (ambassade) de Suisse, 26 rue de la loi à Bruxelles, pour manifester notre solidarité avec le prisonnier politique anarchiste suisse Marco Camenisch. Détenu dans la prison-forteresse de Thorberg, Marco Camenisch suit un régime d’isolement total. Les autorités font entrave jusqu’aux visites de sa mère ou de celles de son avocat. Que ce soit dans les nouvelles prisons de type F en Turquie, dans les FIES d’Espagne ou dans le nid d’aigle de Thorberg, une même logique préside au régime de détention des prisonniers révolutionnaires: l’isolement. Ce régime d’isolement n’est pas conçu comme exception d’ordre punitif (comme l’était le cachot) mais comme un régime de longue durée visant clairement à briser le détenu en tant que militant politique, à l’amener à renier ses engagements et principes, ou, par sa prolongation indéfinie, à détruire purement et simplement la personne. Face à ce régime de détention inhumain et destructeur, Marco Camenisch, comme les prisonniers révolutionnaires de Turquie, a recours à cette extrême forme de lutte qu’est la grève de la faim. Marco Camenisch est en grève de la faim depuis ce 18 janvier. Nous nous solidarisons de cette grève et appelons à la suppression du régime d’isolement carcéral.

Le Secours Rouge/APAPC (section belge de la Commission pour un Secours Rouge International), l’Anarchist Black Cross/Gent et les autres participants au rassemblement de ce 18 janvier.

Pour plus d’informations sur Marco Camenisch, et ses conditions de détention, http://www.freecamenisch.net

Conséquence d’années d’isolement, un processus planifié de destruction physique et mentale, les états de santé de Georges Cipriani et de Nathalie Ménigon sont plus qu’alarmants. Nous dénonçons cette situation depuis plusieurs années en nous heurtant au cynisme de l’Etat qui a utilisé et mis en place un ensemble de mesures visant à anéantir les militants et militantes d’Action Directe.

Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan sont incarcérés depuis 14 ans pour ‘association de malfaiteurs’ et pour les ‘assassinats’ du Général Audran, marchand d’armes, et de Georges Besse, PDG de Renault. Les membres d’Action Directe ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 18 ans. Ces condamnations ont été prononcées, de manière rétroactive (!), en vertu de lois d’exception (les ‘lois anti-terroristes de Pasqua’, maintenues par les divers gouvernements de gauche) alors qu’ils n’avaient pas commis d’attentats aveugles, ils croupissent depuis 1987 dans les geôles de la République.

En août 2001, Georges Cipriani a été transféré de la centrale d’Ensisheim à l’Hôpital psychiatrique de Sarreguemines dans une ‘Unité pour Malades Difficiles’ qui reçoit les prisonniers dont l’état mental est incompatible avec le maintien en détention. Ce qui aurait dû être un premier pas vers une libération pour raison médicale, s’est avéré être un placement dans une mortelle oubliette, un simple changement de dénomination.

La défunte loi de réforme pénitentiaire de la ‘Gauche plurielle’ prévoyait la construction d’établissements différenciés dont des ‘Maisons centrales à effectifs réduits’ destinées, selon le député Floch (P.S. et membre d’Amnesty International), aux individus ‘pour lesquels les mesures de sécurité sont plus importantes que les mesures de réinsertion’. Les coups de mentons sécuritaires de l’actuel gouvernement intérimaire comme ceux des principaux candidats de ‘l’opposition’ laissent présager que, quels que soient les résultats des prochaines législatives, l’arsenal répressif de l’Etat sera bientôt agrémenté de super-QHS. Là, sans témoins, les techniciens de la Chancellerie et de l’Administration pénitentiaire tenteront tout type d’expérience pour briser les détenus, ‘droits communs’ ou ‘politiques’, rebelles à l’ordre carcéral. Ce qui fut et est toujours appliqué aux prisonniers et prisonnières d’AD sera reproduit sur un nombre de plus en plus étendu de détenus.

A droite comme à gauche, la récente campagne présidentielle s’est articulée autour du thème de l’insécurité. Et tous de disserter sur le laxisme de la magistrature et la permissivité de l’appareil judiciaire. Et tous de crier haro sur le ‘sauvageon’ de banlieue et d’en appeler à l’ordre républicain. Pas une de ces tristes figures n’a cité comme exemple de laxisme ou de permissivité la condamnation (le 6 septembre 2001) à 3 ans de prison avec sursis du policier Henri Bois, auteur du meurtre à Toulouse en décembre 98 du jeune Habib (17 ans). Soulignons que si ce verdict qui n’a ému aucune de ces bonnes âmes est juste, et si nous sommes tous égaux face à la Justice, les 4 d’AD n’auraient dû être condamnés qu’à deux fois 3 ans avec sursis.

L’enjeu de la mobilisation pour la libération des militantes et militants d’AD va bien au-delà de leur histoire particulière. Notre combat pour leur libération n’est pas simplement ‘en leur faveur’, c’est un pan de notre propre combat contre l’extension du flicage et de la répression dans des domaines de plus en plus quotidiens de notre vie. C’est un pan de notre combat contre l’exploitation capitaliste.

➔ NOUS DEMANDONS LA LIBERATION IMMEDIATE DE GEORGES CIPRIANI ET DE NATHALIE MENIGON DONT LES ETATS DE SANTE NE SONT PLUS COMPATIBLES AVEC LA DETENTION.

➔ NOUS DEMANDONS LA REDUCTION DE PEINE DE SURETE POUR JOELLE AUBRON ET JEAN-MARC ROUILLAN, AFIN QU’ILS PUISSENT ETRE LIBERES AU PLUS VITE.

Collectif NLPF

Texte du tract:

Reprise du procès des syndicalistes de Clabecq

Ce mardi 29 janvier, après cinq années de péripéties judiciaires (premier tribunal révoqué, second tribunal se déclarant incompétent) le procès de la délégation syndicale des Forges de Clabecq a repris à la 11e chambre de la cour d’appel de Bruxelles. L’instruction d’audience, par laquelle commence d’ordinaire les procès, a donné un avant-goût de la manière dont la justice bourgeoise entend mener ce procès – et de la manière dont elle le mènera effectivement si le mouvement de solidarité ne l’en empêche pas.

Il s’agissait ce mardi pour la cour de faire dire aux 13 inculpés s’ils acceptaient ou rejetaient chacune des nombreuses préventions retenues contre eux. A titre d’exemple, le président a demandé à Roberto D’Orazio s’il acceptait ou récusait la prévention de vol à l’aide de menace d’un téléphone mobile au vigile de l’aciérie.

Cela a permis à D’Orazio de demander une fois de plus ce qu’on lui reprochait exactement. En effet, l’intitulé des préventions ne précise jamais si on accuse l’inculpé d’être directement ou indirectement (par le biais de consignes par exemple) responsable des faits. D’Orazio se trouve ainsi inculpé de faits (ainsi l’incident du téléphone) pour lesquels le dossier d’instruction ne fait même pas état de sa présence sur les lieux! Le dossier d’instruction se limite à une série d’accusations imprécises devant lesquelles les accusés sont censés faire la preuve de leur innocence. Pratiquement, les principaux délégués syndicaux sont accusés de tous les incidents qui ont émaillés la longue lutte des sidérurgistes de Clabecq contre la fermeture de leur usine, sans que l’instruction ai cherché à enquêter sur les actes réels de chacun.

Dans cette affaire du mobile comme dans les autres affaires, Roberto D’Orazio et Silvio Marra (le président du Comité de Sécurité et d’Hygiène) ont entrepris d’exposer à la cour en quoi la prévention, en coupant l’incident de son contexte, relevait de la manipulation. A l’époque où la curatelle tentait de brader l’entreprise en faillite, la délégation syndicale, refusant la fermeture, était parvenue avec le travail bénévole de centaines d’ouvriers à maintenir l’outil en fonctionnement. L’avenir lui a donné raison en ce sens qu’effectivement, au lieu de la liquidation de l’aciérie au profit de quelques créanciers, l’usine a été reprise et la moitié des emplois ont été préservés. A l’époque des faits, la curatelle n’en voulait rien savoir et non seulement elle avait déserté l’entreprise, mais elle avait entrepris de saboter systématiquement les efforts des sidérurgistes. Parmi ces sabotages et provocations, les curateurs avait fait couper toutes les lignes téléphoniques. Ce faisant, ils menaçaient délibérément non seulement la tentative des ouvriers de sauver l’usine, mais également la sécurité de ces ouvriers et même celle de la région puisque les risques industriels dans une aciérie ne sont pas minces (l’usine est traversée de conduites d’hydrogène, il y avait sur place un stock de 200 kg de dynamite destinée à rompre l’acier malvenu, etc.). La seule ligne téléphonique laissée ouverte par la curatelle était celle du téléphone mobile en question, téléphone programmé de telle sorte qu’il ne pouvait servir qu’au flicage de l’usine par le vigile. Plusieurs ouvriers n’ont pas accepté que cette ligne subsiste: ils ont été saisir saisir le mobile, l’ont mis au frais, et l’ont restitué quelques temps après.

Les interventions des délégués à l’audience furent réellement remarquables de clarté, de dignité et de combativité, mais de ces remises en contexte qui démontraient le caractère proprement indécent des préventions, le président du tribunal s’est appliqué à n’en rien entendre. C’est ainsi qu’après l’exposé du contexte de l’affaire du mobile, le président s’est borné a demander (après avoir benoîtement laissé parler les délégués sur le mode du ’cause toujours’) à Roberto D’Orazio : ‘donc, vous rejettez la prévention de vol de téléphone’…

En réduisant un conflit social à une mosaïque d’incidents correctionnalisables, la justice bourgeoise peut persécuter des délégués qui ont consacré toute leur vie sociale au mieux-être de leur classe et faire l’impasse sur le seul véritable scandale de l’affaire de Clabecq: le pillage d’une région et le bradage de la sidérurgie brabançonne par le capital financier et ses agents (pouvoirs publics et autres curateurs responsables de détournements par dizaines de millions), la volonté de briser à tout prix la résistance ouvrière, et la trahison honteuse de la hiérarchie syndicale.

Ce n’est pas innocemment que l’instruction vise en bloc la délégation syndicale sans chercher à établir le degré exact d’implication de chacun des délégués dans chaque incident. Elle se désintéresse non seulement de la réalité de l’implication (présence sur place ou non) mais aussi de la nature d’une éventuelle implication, car à plusieurs reprises, les délégués soucieux de la sécurité des travailleurs ont mis un terme à des incidents qui leur valent officiellement aujourd’hui d’être traînés au tribunal. Officiellement et officiellement seulement, car derrière le procès de ces délégués, il y a purement et simplement le procès de la résistance ouvrière et du syndicalisme de lutte.

La prochaine audience (suite de l’instruction d’audience, réquisitoire du procureur et plaidoiries des parties civiles) se tiendra le lundi 4 février, la suivante aura probablement lieu de lundi suivant. De nouvelles péripéties de procédure ne sont toutefois pas à exclure puisque les avocats de la défense ont demandé que les inculpations soient déclarées nulles en raison de leur imprécision. Il importe d’apporter le soutien le plus large aux délégués des Forges de Clabecq en dénonçant ce procès et en leur apportant un soutien financier: à ce jour, leurs frais de procès dépassent 50.000 euros (compte de l’asbl Défense des Travailleurs : 370-1053288-52). (info : Secours Rouge/APAPC)

Secours Rouge / APAPC – Janvier 2002

De vastes soulèvements anti-britanniques avaient été écrasés en Irlande au 18e siècle, et l’Irlande avait ensuite été dépeuplée par la famine (un million de mort) et par une émigration massive. En 1905, l’organisation Sinn Féin, indépendantiste, est fondé, tandis que James Connolly jette les bases théoriques et organisationnelles du mouvement socialiste de libération de l’Irlande.

Durant la guerre mondiale, en 1916, les Volontaires de l’Irish Republican Brotherhood (du Sinn Féin) et de l’Irish Citizen Army (de James Connolly) déclenchent l’insurrection de Pâques. Le soulèvement fut limité à Dublin, fit 400 morts et fut écrasé en moins d’une semaine. La férocité de la répression (exécution des meneurs de l’insurrection, des milliers d’arrestations) apporte au Sinn Féin une popularité accrue.

La bibliothèque de Dublin au moment de l’insurrection de Pâques


La même après la répression du soulèvement

En janvier 1918, des Volontaires décidèrent de libérer deux prisonniers, James Duffy de Meenbanad et James Ward de Cloughlass. Ces derniers avaient déserté l’armée britannique mais été arrêté par la gendarmerie à Kincasslagh et ils enfermés dans la caserne locale. Le 4 janvier, quatre membres de la Royal Irish Constabulary (Gendarmerie royale irlandaise), un sergent et trois agents, étaient venu de Derry pour emmener les prisonniers dans le train de l’après-midi.

La gare de Meenbanad était noire d’une foule qui revenait de la foire de Dungloe. Soudainement, quatre volontaires montent à bord et se ruent sur les gendarmes, les boxent, arrachent au sergent son fusil et sa baïonnette et libèrent les prisonniers. Volontaires et prisonniers ont traversés la foule, et se sont engouffrés dans une voiture qui les attendait. Duffy, qui avait prit part à l’insurrection de Pâques en 1916, rejoignit l’armée de libération tandis que Ward émigra en Amérique où il fut tué dans un accident de circulation.

Volontaires de l’armée de libération irlandaise

L’embuscade de la gare de Meenbanad est célébrée comme l’action inaugurale du soulèvement qui allait durer trois ans et déboucher sur les accords de Londres en 1921 qui consacrait la partition de l’Irlande en accordant l’indépendance aux comtés du Sud en laissant les six comtés du Nord sous la domination de la Grande-Bretagne.

La gare de Meenbanad aujourd’hui, désaffectée, elle est devenue un lieu de mémoire


A la gare de Meenbanad en 1968, trois des anciens participants de l’embuscade (de droite à gauche) Dim Bonner, Fergus Ward and Neil Boyle

La bibliothèque de Dublin au moment de l'insurrection de Pâques
La même après la répression du soulèvement
La gare de Meenbanad aujourd'hui, désaffectée, elle est devenue un lieu de mémoire
A la gare de Meenbanad en 1968, trois des anciens participants de l'embuscade (de droite à gauche) Dim Bonner, Fergus Ward and Neil Boyle

Des commissariats-forteresses ne présentant que du béton et des volets d’acier à l’extérieur, des bases hérissées de caméras, de périscope, de senseurs, de grilles anti-roquettes, ravitailiables par hélicoptères, d’immenses miradors bétonnés surveillant les villes et les campagnes, les forces britanniques en Irlande ont dû, sous la menace des actions de l’IRA, développer les plus formidables dispositifs défensifs contre-insurrectionnels.

Golf Five Zero watchtower Crossmaglen, South Armagh

L’attaque des bases des forces de sécurité a toujours été un objectif du mouvement républicain: police, armée britannique, et surtout l’exécrée Royal Ulster Constabulary (RUC), la police militarisée anti-guérilla levée en Irlande parmi les loyalistes. Jets de cocktails molotov par les manifestants et, surtout, attaques armées de l’IRA, ont commandé des progrès dans la fortification des bases et des commissariats.

British Army Security force base. Bishops Gate, Derry City Walls, Londonderry

Pour donner une idée du niveau militaire de l’affrontement, l’IRA a conçu et produit au début des années 80 un lance-roquette pouvant tirer d’un lieu clos (pièce d’habitation, voiture…): c’était la première armée au monde à disposer d’un tel engin, aujourd’hui universellement répandu: les lances-roquettes de l’OTAN ou de l’URSS dégageaient à l’époque un tel jet de gaz brûlant vers l’arrière que l’utilisateur aurait été gravement blessé en l’actionnant dos à un mur. L’IRA a aussi mis en oeuvre des batteries de mortiers artisanaux, qui ont amené les britannique à installer des grillages devant faire exploser les projectiles avant l’impact sur les murs.

Newtownhamilton Barracks. Newtownhamilton, South Armagh

Bases et commissariats se sont trouvé toujours plus coupés des populations: leurs occupants n’en sortant que sous forme de patrouilles fortement armées et sur le qui-vive, exposées aux IED et aux tirs de sniper. La plupart de ces fortifications ont été démantelées suite aux accords de paix. Le gouvernement britannique a entrepris de les démolir, effaçant ainsi les preuves évidentes du caractère de forces d’occupation qu’avaient ses troupes en Irlande du Nord. Ces photos ont été prises par Jonathan Olley de 1997 (elles ont été publiées par le Laboratoire d’Urbanisme insurrectionnel).

Magilligan Ranges, Magilligan Point, County Londonderry


Forkhill Security force base Forkhill, South Armagh


Mountpottinger Road RUC station, Belfast,Co.Down

Newtownhamilton Barracks. Newtownhamilton, South Armagh
Magilligan Ranges, Magilligan Point, County Londonderry
Forkhill Security force base Forkhill, South Armagh
Mountpottinger Road RUC station, Belfast,Co.Down

Athènes, Grèce, 12 octobre

Plusieurs grands dazibaos appelant à la libération de Georges Abdallah sont collés dans la ville.

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New-York, USA, 14 octobre

Rassemblement à 16h00 devant la Mission permanente de la France aux Nations Unies, 245 E. 47th St, à l’initiative de Samidoun.

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Magdeburg, Allemagne, 15 octobre

Soirée solidaire co-organisée par la section locale du Rote Hilfe et le Netzwerk Freiheit für alle Politische Gefangenen, à partir de 18h00 à l’Infoladen de Magdeburg, Pushkin Strasse 20.

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Paris, 15 octobre

Rassemblement et tractage de 10h à 13h au marché de Barbès et présence à partir de 14h à « Palestine debout » (place de la République)

Marseille, 15 octobre

Concert co-organisé par le Comité PACA Georges Abdallah et le FUIQP.

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Toulouse, 15 octobre

Intervention à la commémoration des massacres du 17 octobre.

Paris, 16 octobre

Rassemblement et tractage de 10h à 13h au marché de Saint‐Ouen et présence à partir de 14H au cabaret d’urgence «pour le MEDEF, tous les coups sont permis» avec la Compagnie Jolie‐môme (Cartoucherie – Epée de bois à Vincennes) en solidarité avec les inculpés du mouvement social.

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Grenay, 17 octobre

Rassemblement devant l’hôtel de ville sur le son fronton duquel flotte désormais une banderole demandant la libération de Georges Abdallah, à l’initiative de la municipalité de Grenay, la section PCF et le comité « Libérez-les ! » (59 – 62).

Paris, 17 octobre

A partir de 18h: Rassemblement et tractage au Pont de Saint-­Michel pour faire le lien entre le massacre des Algériens 17 octobre 1961 et la cause de Georges Abdallah.

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Paris, 18 octobre

A partir de 18h: Rassemblement devant la direction de l’administration pénitentiaire, 35 rue de la Gare, 75019 Paris.

Saint-Etienne, France, 18 octobre

Commémorations des massacres du 17 oct. 1961 par le FUIQP.

Toulouse, le 19 octobre

Meeting organisé par le collectif anti-impérialiste Coup Pour Coup 31 à partir de 19H au Blind Tiger, 61 rue Pargaminière.

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Thessalonique, Grèce, 19-20 octobre

Meeting au Ιουστινιανού 11 organisé par Samidoun avec la participation du combattant palestinien Mohammed Khatib, la 19 à partir de 20h, le 20 à 13h.

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Paris, 19 octobre

De 12h à 15h: Présence et tractage à la faculté de Saint-­Denis

Tunisie, 19 octobre

Affiche du FPLP pour la libération de Georges Abdallah

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Bruxelles, 19 octobre

Plusieurs bâtiments (palais de justice, gare du midi, …) sont été tagués d’appels à la libération de Georges Abdallah

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Milan, Italie, 20 octobre

Meeting co-organisé par la section milanaise du Secours Rouge International, Samidoun et le Fronte Palestina à 16h à l’Universita Statale.

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Paris, 20 octobre

De 17h30 à 20h: Rassemblement et tractage à Belleville

Montréal, Canada, 20 octobre
Rassemblement des membres et sympathisants du Secours Rouge du Canada – section Québec.

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Martigues, 20 octobre

Soirée-projection-échanges à 18h30 au café associatif « Rallumeurs dʼEtoiles » quai Besson à Martigues, co-organisée par le Comité PACA Georges Abdallah et le FUIQP.

Bruxelles, Belgique, 20 octobre

Départ à 21h de la délégation belge du Secours Rouge International pour la manifestation de Lannemezan via Toulouse

Istanbul, Turquie, 21 octobre

Rassemblement devant le consulat français à Istanbul à l’appel de Samidoun.

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Paris, 21 octobre

A partir de 18h: Rassemblement place de la République. avant le départ Départ à 22h du bus pour la manifestation de Lannemezan

Hambourg, Allemagne, 21 octobre

Rassemblement et meeting co-organisé par la section de Hambourg du Secours Rouge International avec la Bündnis gegen imperialistische Aggression à 19h30, à l’Internationales Zentrum B5, (Brigittenstraße 5, St. Pauli).

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Vienne, Autriche, 21 et 22 octobre

Rassemblements devant l’ambassade de France à Vienne à l’appel de Samidoun, le 21 à 15h00 et le 22 à 12h00.

Athènes, Grèce, 21 octobre

Rassemblement devant l’ambassade de France à Athènes à l’appel de l’Assemblée des anarchistes-communistes pour la contre-attaque de classe contre l’UE, l’Assemblée de solidarité avec les prisonniers politiques, les combattants emprisonnés et poursuivis, Ligne rouge et le Réseau de solidarité à la Résistance palestinienne. Des dizaines de personnes se sont rassemblées, la police avait déployé des équipes de policiers anti-émeute tout autour de la manifestation. Voir les photos

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Bordeaux, 21 octobre

Projection du film « Stop the Wall » de Muriel Jacoub et Antonin Dagorn, suivie d’un débat avec Julien Salingue, au cinéma Utopia à 20h30, organisée par le Collectif Libérons Georges 33.

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Toulouse, 21 octobre
Soirée solidaire organisée par Coup pour Coup 31.

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Lannemezan, 22 octobre

Quelques 400 manifestants ont défilé comme chaque année de la gare à la prison de Lannemezan en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah. Notre section belge du Secours Rouge International a manifesté cette année avec l’OCML Voie Prolétarienne dans un bloc commun « De la Palestine au Kurdistan, Vive la Résistance des peuples », en soutien au Bataillon International de Libération au Rojava, ainsi qu’à Georges. Les sections italienne et turque du SRI étaient également présentes ainsi que Coup pour Coup 31 et le Secours Rouge Arabe.

Bloc VP/SRI

Lyon, 22 octobre

Rassemblement de 15h00 à 17h00 devant le Palais de justice de Lyon, quai Romain Rolland organisé par le Collectif 69 de Soutien au Peuple Palestinien.

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Tunis, Tunisie, 22 octobre

Rassemblement devant l’ambassade de France à 13h00 (début du rassemblement au milieu de l’avenue Habib Bourguiba puis marche direction l’Ambassade de France) à l’appel du Comité de solidarité tunisien pour la libération de Georges Abdallah.

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Berlin, Allemagne, 22 octobre

Rassemblement devant l’ambassade France à partir de 13h00, 1 Pariser Platz, à l’appel du Demokratische Komitees Palästina.

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Beyrouth, Liban, 22 octobre

Rassemblement devant le Ministère des affaires étrangères, Palais Bustros, à 11h00, pour exiger la libération de Georges Abdallah.

Chicago, USA, 22 octobre

Message de solidarité de l’International League of Peoples’ Struggle

Gaza, Palestine, 24 octobre

Meeting organisé par la commission prisonniers du FPLP de la Bande de Gaza dés 10h du matin devant le bâtiment de la Croix-Rouge à Gaza.

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Ramallah, Palestine, 25 octobre

Meeting de solidarité « Georges Ibrahim Abdallah, une question palestinienne ». L’évenement FB.

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Haïfa, Palestine, 26 octobre

Rassemblement devant le consulat de France à l’appel du Committee for the Freedom of Prisoners

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Paris, 28 octobre

Rencontre avec le comité de Bagnolet de solidarité avec Georges Abdallah (19h00) et concert de soutien (21h). 3 rue de l’Oise, Paris 19e.

Rome, Italie, 28 octobre

Projection et dîner au Centre Populaire Garbatella.

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Semaine internationale d’action pour la libération de Georges Abdallah (octobre 2016)
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Semaine internationale d’action pour la libération de Georges Abdallah (octobre 2016)
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Semaine internationale d’action pour la libération de Georges Abdallah (octobre 2016)
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Semaine internationale d’action pour la libération de Georges Abdallah (octobre 2016)
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Semaine internationale d’action pour la libération de Georges Abdallah (octobre 2016)
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Semaine internationale d’action pour la libération de Georges Abdallah (octobre 2016)
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Semaine internationale d’action pour la libération de Georges Abdallah (octobre 2016)
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Semaine internationale d’action pour la libération de Georges Abdallah (octobre 2016)
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Semaine internationale d’action pour la libération de Georges Abdallah (octobre 2016)
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Assunta Modotti est née le 17 août 1896 à Udine, en Italie, au sein d’une famille pauvre. Son père, Giuseppe, fut un ouvrier mécanicien, militant d’un groupe socialiste interdit. Tina abandonna très tôt ses études afin de gagner sa vie comme ouvrière avec sa mère dans une manufacture de soie. Son père émigre aux USA et elle est initiée à la photographie par son oncle qui possédait un studio de photographie à Udine. En 1913, elle rejoint son père et sa sœur aux États-Unis et s’installe à San Francisco. Elle y rencontre Roubaix de l’Abrie Richey, peintre et poète, avec qui elle découvre le milieu bohème de San Francisco. Tina fait du théâtre, devient starlette de cinéma et rencontre le grand photographe Edward Weston avec qui elle se lie. Avec lui elle sera modèle mais aussi et de plus en plus photographe.

Tina Modotti

Elle fait un court séjour au Mexique en 1922, et, profondément marquée par ce séjour y entraine Weston l’année suivante. Ils ouvrent un studio de photographies à Mexico et reçoivent les muralistes qui ne vont pas tarder à former un syndicat des artistes proche de l’Internationale communiste. Tina pose à l’occasion pour Diégo Rivera qui la représentera souvent sur ses fresques murales. Profondément choquée par l’extrême pauvreté du peuple mexicain, Tina fréquente assidument les milieux révolutionnaire et devient l’amie de Frida Kahlo.

Frida Khalo (photo de Tina Modotti)


Photo de Tina Modotti


Photo de Tina Modotti

Elle photographie et expose avec Edward Weston (qui retourne à Los Angeles), puis seule. C’est l’époque des magnifiques portraits réalisés avec un Graflex au cœur des rues des villes, le long des chemins campagnards, dans les rencontres des conditions misérables de tout un peuple. Son oeuvre prend un caractère de plus en plus politique. Elle collabore à la fondation de la section mexicaine du Secours rouge et participe dans ce cadre à la défense de Sacco et Vanzetti et adhère en 1927 au jeune Parti Communiste Mexicain. Elle publie parallèlement dans diverses revues internationales telles l’Arbeiter Illustrierte Zeitung et New Masses. Elle vit un grande histoire d’amour avec un révolutionnaire cubain, Julio Antonio Mella qui est assassiné à ses côté à Mexico, probablement par des tueurs à la solde du dictateur cubain Gerardo Machado.

Réunion du Secours rouge à Mexico (photo de Tina Modotti)


Photo de Tina Modotti


Photo de Tina Modotti

Tina est jetée en prison pour tentative d’attentat contre Ortiz Rubio, le Président de la République nouvellement élu. Après 13 jours d’une grève de la faim, Tina est libérée mais une expulsion du Mexique sous 48 heures est ordonnée. Placée sur un bateau à destination de la Hollande, les services secrets italiens (l’OVRA) l’attendent mais avec l’aide Secours Rouge International hollandais, elle peut se réfugier à Berlin où elle réalise ses dernières photos. Elle part pour Moscou et travaille à plein temps pour le Secours rouge international. Elle parle 6 langues et est précieuse comme traductrice et lectrice de la presse étrangère. Elle accueille des délégations étrangères. Elle écrit des articles. Elle entreprend des voyages clandestins dans toute l’Europe, afin d’agir probablement en faveur des prisonniers politiques. Elle travaille en 1934 au bureau européen du Secours rouge à Paris, se lie avec Aragon et Elsa Triolet, avec Clara et André Malraux, Walter benjamin. Elle est en 1935 en Asturies où s’est déroulée une répression de l’éphémère république socialiste asturienne (voir cet épisode de notre feuilleton). En 1936 elle quitte l’URSS pour l’Espagne et travaille pour le Secours rouge espagnol. Elle est rédactrice en chef de l’Ayuda Semanario de Solidaridad del Socorro Rojo Internacional, participe aux services médicaux du Secours rouge mais également aux activités des services secrets de l’Internationale communiste. A la défaite de la République, elle passe en France avec un faux passeport puis retourne aux Mexique où elle décède d’une crise cardiaque le 5 janvier 1942

Tina Modotti
Frida Khalo (photo de Tina Modotti)
Photo de Tina Modotti
Photo de Tina Modotti
Réunion du Secours rouge à Mexico (photo de Tina Modotti)
Photo de Tina Modotti
Photo de Tina Modotti

Après la défaite du Corps expéditionnaire français en Indochine, les militaires français, à l’instar du colonel Lacheroy élaborent une nouvelle théorie, celle de la « guerre révolutionnaire » ou « guerre subversive »: l’ennemi est au coeur de la population civile, il faut l’identifier et l’éliminer. Cette théorie séduit l’état-major français pendant la guerre d’Algérie et il la met en application pendant la « bataille d’Alger ».

Le 8 janvier 1957, la loi martiale est proclamée à Alger, le général Massu a les pleins pouvoirs. Ses 10.000 parachutistes patrouillent en ville, fouillent à l’entrée des lieux publics. Les quartiers musulmans sont entourés de barbelés; ceux qui y entrent ou en sortent sont fouillés. Le colonel Trinquier fait ficher systématiquement tous les habitants de chaque immeuble, et désigner un responsable de cet îlot. Le responsable doit avertir de tout mouvement, départ ou arrivée. Les arrivants sont systématiquement interrogés pour chercher à détecter des clandestins. Le couvre-feu permet d’arrêter les suspects à domicile, en dehors de toute légalité. Interrogées dans des centres de torture, ces prisonniers « extra-judiciaires » sont ensuite soit exécutés, soit « retournés », soit, dans de rares cas, remis à l’autorité judiciaire puis relâchés pour absence de preuves Les exécutions sont dissimulées d’abord des prétendues tentatives d’évasion, afin de leur donner un aspect légal, puis pratiquées de manière clandestine, les détenus étant jetés à la mer par hélicoptère. Le général Aussaresses, dont l’unité est appelée « l’escadron de la mort » arrête 24.000 personnes en six mois. La torture est massivement utilisée. 3.000 ont disparu

Les méthodes utilisées en Algérie deviennent un modèle de lutte contre les mouvements révolutionnaires. ès la fin des années 1950, les méthodes de la « Bataille d’Alger » sont enseignées à l’École supérieure de guerre de Paris, puis en Argentine, où s’installe une « mission militaire permanente française » constituée d’anciens d’Algérie. Elles sont exportées dès la fin des années 1960 en Argentine, au Brésil, au Centre d’instruction de la guerre dans la jungle de Manaus (où se formaient à la contre-insurrection des officiers brésiliens, mais aussi chiliens, argentins et vénézuéliens) et sur tout le continent américain. Des officiers français participent à la formation, au sein de l’école des Amériques de Panama, de 60.000 officiers des diverses dictatures sud-américaines.

De plus, le général Aussares , ainsi que d’autres gradés, sont accueillis aux États-Unis dès 1961 dans les écoles militaires qui forment les forces spéciales. On retrouve même certains de ces instructeurs à Fort Bragg. Ils auront un rôle majeur dans la conception de l’opération Phoenix lors de la guerre du Vietnam. Ce programme visait à démanteler l’organisation politique civile clandestine de la résistance. Des unités spéciales de 10 ou 20 hommes, commandées par des instructeurs américains, menaient des opérations de renseignements, de capture, de torture et d’assassinat des cadres politiques, des propagandistes et des collecteurs d’impôts. Le nombre de victimes de l’opération Phoenix serait selon les sources, de 20.000 à 40.000 personnes. Lorsqu’en Argentine, en mars 1976, la répression s’abat sur le pays après le coup d’État du général Videla, la plupart des généraux ont été élèves des officiers français. Ces derniers étaient même présents lors du coup d’État comme Servant. Au total, 30.000 personnes jugées « subversives » seront arrêtées, torturées et assassinées entre 1976 et 1982.