Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police thaïlandaise a fait usage de balles en caoutchouc, de canons à eau et de gaz lacrymogène dimanche contre des manifestants rassemblés à Bangkok devant la résidence du Premier ministre. Les manifestants ont défilé jusque devant une ancienne caserne où vit le Premier ministre, l’ancien chef de l’armée, dont ils réclament la démission. Des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police antiémeute déployée devant l’entrée de la caserne, protégée par des barbelés et des conteneurs. Les policiers ont tenté de disperser la foule avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes. Plus tard, la police a tiré des balles en caoutchouc. Des manifestants ont lancé des bouteilles de verre, des pierres et des briques en direction des policiers. 19 personnes ont été interpellées dont l’une âgée de 16 ans.

Le mouvement de protestation réclamant la démission du gouvernement, qui avait rassemblé des dizaines de milliers de manifestants, en majorité des jeunes, entre juillet et décembre 2020, a perdu en intensité en raison de la pandémie. Mais la récente arrestation de quatre leaders du mouvement a remobilisé les manifestants. Au total, 58 manifestants ont été inculpés de lèse-majesté, un crime passible d’un maximum de 15 ans de prison, depuis le début du mouvement, qui réclame également une réforme de la richissime monarchie thaïlandaise.

Des affrontements ont opposé des habitants de la commune de Koungou, dans le nord de Mayotte, et la gendarmerie française vendredi, alors que la mairie prépare la destruction d’un bidonville. Les violences ont débuté à la suite d’une vague d’interpellations par les gendarmes dans le quartier informel dit de la Jamaïque. La mairie de Koungou prépare l’évacuation d’une parcelle à la demande de son propriétaire, une société de négoces, où sont installées illégalement 200 cases en tôle, construites sur de fortes pentes, qui n’ont ni eau courante ni électricité et dont la majorité des habitants seraient des personnes en situation irrégulière. Des jeunes ont résisté en érigeant des barrages en incendiant des poubelles et des objets encombrants dans les rues. Certaines maisons des lotissements proches de la mairie ont été pillées. Les gendarmes ont tiré des dizaines de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Samedi 27 février, de nouveaux affrontements ont éclaté à Barcelone entre la police et des manifestant·es réclamant la libération de Pablo Hasel et portant des revendications sociales plus globales. Des camionnettes de police, des banques ainsi que du mobilier urbain ont été incendiées et des pillages ont été signalés. Au moins dix personnes ont été arrêtées au cours de ces affrontements alors plus de 110 manifestant·es catalan·es ont été arrêté·es ont été arrêté depuis le début du mouvement. On assiste, en effet, a des manifestations quasi quotidiennes dans plusieurs villes catalanes et espagnoles depuis l’arrestation du rappeur communiste le 16 février (voir notre article).

Pablo Hasel arrêté

Pablo Hasel arrêté

Liberté pour Pablo Hasél ! Soutien à la mobilisation populaire contre l’État espagnol !

Mardi 16 février 2021, le rappeur catalan Pablo Hasél était arrêté par la police. Son crime ? Avoir pris position contre la monarchie espagnole et la Constitution de 78, héritée de la période franquiste, ainsi que pour son soutien aux prisonnier·e·s politiques de l’État espagnol dans ses chansons et sur les réseaux sociaux.

Militant antifasciste et communiste, Pablo Hasél a été réprimé plusieurs fois pour ses prises de position. En 2020, il a été condamné à des amendes et peines de prison totalisant deux ans, neuf mois et un jour. La Haute Cour espagnole avait notifié à Pablo Hasél l’ordre d’entrer volontairement en prison. Refusant de payer les amendes et de rentrer volontairement en prison, la police a été le chercher et l’a interpellé malgré une mobilisation solidaire le mardi 16 février 2021.

Pour la première fois en Europe, un rappeur est emprisonné pour les paroles dans ses morceaux. Le gouvernement PSOE-Podemos a voulu réduire au silence Pablo Hasél, il en a finalement fait un symbole ! La mobilisation en soutien au rappeur grandit dans tout l’État espagnol et en particulier en Catalogne. Depuis plusieurs jours, des milliers de personnes se soulèvent pour dénoncer la monarchie espagnole et le gouvernement.

Depuis l’ancienne capitale des antifascistes et républicains espagnols en exil, nous apportons notre solidarité pleine et entière avec la mobilisation en cours et nous exigeons la libération de Pablo Hasél et celle de tou·te·s les militant·e·es arrêté·e·s et emprisonné·e·s !

Groupe Libertad – Fédération Anarchiste, Secours Rouge Toulouse, UD Confédération Nationale du Travail 31, Union Antifasciste Toulousaine, Union Communiste Libertaire – Toulouse et alentours.

Alors de Dimitris peut décéder d’un jour à l’autre, la solidarité, tant en Grèce qu’ailleurs en Europe, s’accélère. Voici une liste bien incomplète des initiatives solidaires de février puisque les médias ont recensé plus de 300 attaques durant la semaine, partout en Grèce, en solidarité avec le prisonnier. Le ministre de la police, Makis Voridis (l’un des transfuges de l’extrême-droite nouvellement nommé au gouvernement) a ordonné le renforcement de la sécurité des bâtiments de l’État, par crainte d’une puissante riposte sociale à la suite du décès de Koufontinas.

27 février: En Grèce: rassemblement à Karditsa, à Agrinio, manifestation et affrontements devant l’hôpital de Lamia (15 arrestations). Le domicile du président de Nouvelle Démocratie est tagué et maculé de peinture, la résidence secondaire du premier ministre attaquée à coups de pierres. 400 manifestants à Berlin et, la nuit, attaque contre Siemens-Bosch (qui fournit les armées grecque et turques). Rassemblements devant l’ambassade de Grèce à Stockholm, devant le consulat de Grèce à Munich, et à Toulouse. Banderoles accrochées à Athènes, à Bristol (UK) et à Berlin.
26 février: Manifestations à Volos, Patras, Livadeia et Giannina. Attaques de trois banques à Athènes (deux ATM détruits, une devanture brisée) et du bureau du parti gouvernemental Nouvelle Démocratie et du ministre des Sport à Heraklion (Crête). Rassemblement solidaire à la ZAD d’Osterholz (Allemagne).
25 février: Invasion du studio d’ITV à Giannina, interrompant le principal  journal télévisé. Manifestation à Chania et à Evelpidon.
Les vitres du consulat de Grèce à Hambourg sont brisées, le consulat de Grèce à Stuttgart est tagué. Manifestation devant le consulat de Grèce à Zurich et devant l’ambassade de Grèce à Bruxelles.
24 février: Manifestations à Giannina et à Heraklion (Crète), attaque d’un véhicule d’une chaîne de supermarché à Athènes. Incendie d’une voiture de Thyssen-Krupp (qui fournir des sous-marins à la marine grecque) à Berlin et occupation du consulat de Grèce à Berlin.
23 février: Invasion par 60 manifestants du Ministère de l’alimentation et de la santé à Athènes. Manifestation à La Canée (Crète), manifestation cycliste à Athènes. Tags et accrochage de banderoles à Berlin.
22 février: Manifestation devant la résidence officielle de la présidente grecque Sakellaropoulou, mais aussi à Karditsa, à Patra et à Corfou. Attaque (peinture et pierres) du siège de la chaîne de télévision Action24 à Athènes. Le consulat de Grèce à Zurich est maculé de peinture. Banderole accrochée et affiches collées à Magdeburg
21 février: manifestation à Veria
20 février: manifestation à Xanthi, à Chania et à Evelpidon, invasion des bureaux du parti gouvernemental Nouvelle Démocratie à Moschato
18 février: Rassemblement devant l’ambassade de Grèce à Berlin, incendie d’une voiture de Herz à Berlin (Herz est fournisseur de la police grecque). Banderole accrochée à Malmö (Suède)
16 février: Dimitris est transféré en soins intensifs à l’hôpital de Lamia. Attaques incendiaires contre les domiciles de deux anciens hauts gradés de la police, manifestation à Thessalonique.
15 février: Le consulat de Grèce à Francfort est tagué
12 février: Banderoles accrochées et affiches collées à Rome, rassemblement devant le consulat de Grèce à Berlin.
10 février: Tags à Lille
9 février: Invasion du siège de l’association des journaux de Thrace-Mécédoine à Thessalonique
8 février: Affichage à Toulouse
6 février: Manifestation à Volos
5 février: Attaque incendiaire contre le tribunal d’Evelpidon (Athènes)
4 février: Les prisonniers politiques Giannis Dimitrakis et Nikos Maziotis se mettent en grève de la faim solidaire. Incendie d’une voiture diplomatique à Thessalonique
3 février: Manifestation à motocyclette à Athènes, invasion du ministère de la santé à Athènes et du siège du parti gouvernemental Nouvelle Démocratie à Patras. Affichage devant la représentation de la Grèce à l’ONU, à Genève
2 février: manifestation et occupation des bureau de Nouvelle Démocratie à Thessalonique
1er février: Invasion du siège de l’association des procureurs à Athènes. Toujours à Athènes, les vitrines de trois banques sont brisées. Manifestation à Patras. Rassemblement solidaire au Mexique.

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Samidoun est une organisation internationale, arabe et palestinienne indépendante qui se mobilise pour la libération de près de 5.000 prisonnier·e·s politiques palestinien·ne·s dans les prisons israéliennes. Elle plaide pour le boycott d’Israël et défend le droit des Palestinien·ne·s à résister à l’occupation, à l’apartheid et à l’oppression, ainsi que le droit de tous les réfugiés palestiniens à retourner dans leurs foyers et sur leurs terres. C’est une organisation sans personnel rémunéré à plein temps et qui ne collecte de fonds que pour soutenir ses propres campagnes politiques publiques. Elle a des sections aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Espagne, en Suède, au Brésil, en Grèce et en Palestine occupée, et un réseau d’organisations membres dont le Collectif Palestine Vaincra en France.

Samidoun vient d’être désignée comme « organisation terroriste » par le ministre israélien de la Défense et criminel de guerre Benny Gantz. Il s’agit d’une attaque contre le mouvement des prisonnier·e·s palestinien·ne·s ainsi que contre le droit des Palestinien·ne·s en exil et de la diaspora à s’organiser. C’est également une tentative de détourner l’attention du problème auquel sont confrontés des centaines de responsables sionistes – dont Gantz lui-même – qui craignent les prochaines étapes des enquêtes de la Cour pénale internationale (CPI) après sa dernière annonce le 5 février 2021 affirmant qu’elle a l’autorité d’enquêter sur les crimes de guerre dans les territoires palestiniens occupés. En savoir plus

 

Après le député régional de Saratov, Nikolaï Bondarenko, c’est au tour d’Evgeny Oulianov d’être visé par les autorités. Premier secrétaire du Comité régional de Carélie du Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF) et député à la Douma de Russie, il a été arrêté au motif que, le 23 février, il a tenu une réunion publique dans le centre de Petrozavodsk près du monument de Lénine, afin de célébrer l’anniversaire de la fondation de l’Armée rouge. Le Parti Communiste de la Fédération de Russie, fortement opposé au système Poutine/Russie Unie, est soumis à une répression en raison des manifestations organisées le 23 février.

Evgeny Oulianov

 

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Les manifestants ont tenté jeudi de se rassembler devant le bâtiment du gouvernorat à Nassiriya pour exiger le renvoi du gouverneur dans un contexte de dégradation des services publics. Ils ont jeté des pierres et les forces de sécurité sont intervenues. Un manifestant de 25 ans a été tué, et 26 autres manifestants et plusieurs membres des forces de sécurité ont été blessés. Ces nouveaux heurts ont lieu trois jours après un rassemblement similaire lundi devant le siège du gouvernorat, lors duquel un jeune manifestant avait également été tué. Des décennies de conflits, de corruption et de faibles investissements ont laissé l’Irak avec des services publics déficients et des pénuries récurrentes d’électricité et d’eau. Fin 2019, la colère de la population face à la corruption et le chômage endémique avait débouché sur un soulèvement dont la répression a fait 600 morts et 30.000 blessés à travers le pays. Les manifestations s’étaient quasiment éteintes en 2020, mais elles reprennent à Nassiriya.

manifestation à Nassirya (archives)

Dans le cadre des journées internationales contre les violences policières, pour l’élimination des discriminations raciales et suite à l’appel national lancé par des familles de victimes et des blessé·e·s, le Comité Vérité et Justice 31 appelle à une marche le 20 mars 2021 à 13h12 au métro Capitole, à Toulouse.