Les mouvements de protestation de ces dernières semaines, en Iran se sont poursuivis avec les manifestations du 9 juillet et auxquels le régime a riposté par de nombreuses arrestations et des tortures barbares dans les prisons. Dans un tel contexte de désaveu populaire, le 25 juillet est le jour où Ahmadinéjad se prépare à s’adresser au Parlement pour prêter serment.

Le Comité de solidarité avec la lutte du peuple en Iran appelle aussi, ce jour-là, en soutenant la lutte du peuple en Iran,

–pour la continuation de sa lutte,
–pour protester contre les arrestations,
–pour protester contre la torture féroce de simples citoyens et des activistes politiques,
–pour protester contre la mise à mort des personnes arrêtées,
–pour exiger la publication des noms des disparus et connaître leur sort,

Il organise un rassemblement demain samedi devant l’ambassade de la R.I. d’Iran de 13h à 15h au 15, Avenue Franklin Roosevelt (à la hauteur de l’ULB)

De nombreux accrochages, manifestations et plusieurs arrestations ont eu lieu ce 21 juillet dans la capitale iranienne, jour symbolique commémorant la nationalisation du pétrole. A Téhéran et dans d’autres grandes villes, le peuple a à nouveau bravé l’interdit et les menaces du ministre de l’intérieur en redescendant dans les rues. Cette journée d’action et de manifestation était trés symbolique. Elle coïncidait avec la commémoration d’une journée anniversaire de soutien populaire, en 1952, à la nationalisation du pétrole, un an avant le coup d’État anglo-américain contre Mohammad Mossadegh, le premier ministre de l’époque qui avait amené le Shah au pouvoir.

Cette nuit du 21 au 22 juillet, les affrontements ont continué dans de nombreux quartiers populaires de la ville de Téheran. La vidéo suivante, filmée hier, montre un basij’s en civil et un policier anti-émeute tirent sur des manifestants:

Voir la vidéo

Un important rassemblement de soutien à la lutte du peuple iranien a eu lieu ce samedi de 14h à 16h30 devant l’ambassade d’Iran, avenue Franklin Roosevelt, à Bruxelles. Le rassemblement était composé de deux parties égales bien distinctes, et qui ne se sont pas mélangées: les forces monarchistes/pro-occidentales, et les forces de la gauche anti-islamiste et anti-impérialiste. Le Secours Rouge avait répondu à l’appel des forces révolutionnaires iraniennes qui appelaient à cette manifestation pour soutenir les masses confrontées à la répression des milices du régime islamique. Une prise de parole du SR a permis de rappeler la situation abominable des prisonniers révolutionnaires dans les prisons iraniennes, et notament le massacre des prisonniers appartenant à l’organisation des Guérilleros Fedayins du Peuple d’Iran.

Manif en soutien au peuple iranien

Manif en soutien au peuple iranien

La révolte de millions d’Iraniens qui, bravant l’interdiction de défiler, se sont opposés aux miliciens islamistes, a coûté la vie à de nombreux manifestants, tandis que bien d’autres ont été arbitrairement arrêtés et brutalisés. L’annonce de la victoire d’Ahmadinejad a fait éclater la colère de la désillusion de ceux qui, en votant pour Moussavi, pensaient que de deux maux, il fallait choisir le moindre, ou espéraient qu’il serait néanmoins capable de faire certaines réformes (Moussavi et Ahmadinejad ne sont pourtant pas fondamentalement différents: la preuve en est la politique de Moussavi dans les années 80, lorsqu’il était Premier Ministre).

C’est pour condamner la répression exercée par le régime, pour exprimer notre solidarité avec ces millions de jeunes indignés, présents dans les rues, exposés à la violence des agents du pouvoir; avec les mouvements démocratiques; les femmes; les étudiants; les travailleurs et tous ceux qui expriment leur révolte que le Comité de solidarité avec la lutte du peuple en Iran appelle à une manifestation samedi 27 juin de 14h00 à 16h30 devant l’ambassade de la République Islamique d’Iran, 15 avenue Franklin Roosevelt.

Les ministres européens des affaires étrangères ont décidé ce lundi 26 de retirer l’OMPI de la liste européenne des organisations terroristes. C’est la première fois qu’une organisation désignée comme ‘terroriste’ est retirée de la liste européenne. Le 4 décembre, la justice européenne avait annulé pour la troisième fois la décision de l’UE de geler les fonds de l’OMPI. Dans sa décision, la cour de Luxembourg avait estimé que l’UE avait violé les droits de la défense de l’OMPI et qu’elle n’avait pas fourni d’éléments suffisants pour inscrire l’organisation de lutte contrte le régime islamiste iranien sur la liste noire. L’OMPI était inscrite sur la liste noire de l’UE depuis 2002. De nombreuses organisations figurent encore sur cette liste, comme le Front populaire de libération de la Palestine. Le ministre belge Karel De Gucht a préconisé l’ouverture d’une nouvelle procédure visant l’OMPI: ‘sinon on ne pourra pas avoir de discussion politique sérieuse avec l’Iran‘…

Manifestation pour l’OMPI

Manifestation pour l'OMPI

A la fin de la guerre Iran-Irak, le régime de la République islamique redoutait des mouvements populaires, notamment à l’occasion de la rentrée scolaire (les universités avaient été fermées pendant deux ans). Les dirigeants décident de décimer préventivement l’opposition. Khomeiny émet des fatwas (décrets religieux) ordonnant d’exécuter les membres de l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI), la principale organisation d’opposition : « quiconque, à n’importe quel stade, continue d’appartenir aux Monafeghine [terme péjoratif pour désigner les Moudjahidines] doit être exécuté. Anéantissez immédiatement les ennemis de l’islam. Ceux qui sont dans les prisons à travers le pays et restent inébranlables dans leur soutien à l’OMPI sont en guerre contre Dieu et condamnés à être exécutés » Khomeiny profitait du relatif discrédit de l’OMPI qui avaient collaborés militairement avec Saddam Hussein au cours de la guerre contre Iran-Irak

Le décret de Khomeiny

Une prétendue « commission d’amnistie » est mise en place dans chaque prison, composée de d’un représentant du ministère du Renseignement (Vevak), un juge religieux et un procureur. C’est au Vevak que revenait la décision finale. Ils tenaient un procès de quelques minutes. Si les prisonniers n’étaient pas disposés à collaborer totalement avec le régime, c’était considéré comme un signe de sympathie avec l’OMPI et la peine était l’exécution immédiate. Des pelotons d’exécution avaient d’abord été envisagés mais trop bruyants, risquant donc d’alarmer les prisonniers et le voisinage, et trop coûteux. En province, des prisonniers seront fusillés mais la solution retenue en général est finalement les rangées de potence.

Aux prisons d’Evin et Gohardasht à Téhéran, le régime va exécuter toutes les heures de 7h30 à 17h00, jeunes à partir de 13 ans, femmes enceintes, hommes ou vieillards, près de 3.800 personnes seront exécutées la première nuit. Pour soutenir la cadence des exécutions, à la prison d’Evin, des prisonniers auraient été empoisonnés. En moyenne, ce sont plusieurs centaines d’exécutions par jour qui ont lieu en août et septembre 1988, atteignant le record de 8.000 pendus en deux semaines.

La prison de Gohardasht


Pendaison en masse à Tabriz, été 1988

Le massacre a été à ce point massif que certains des plus proches confidents de Khomeiny, comme Montazeri, un religieux désigné pendant 10 ans comme le dauphin de Khomeiny, ont protesté. Dans des lettres à Khomeiny, Montazeri a appelé à une certaine indulgence. Sa lettre du 31 juillet 1988 expliquait en outre que l’exécution de masse des prisonniers de ne ferait que renforcer les sympathies envers l’OMPI. Mais Khomeiny avait ordonné qu’il ne devait y avoir de pitié pour personne, y compris les adolescents. Il avait déclaré que les femmes enceintes ne devaient pas être épargnées ni même avoir la chance de donner naissance à leur enfant et devaient être exécutées sur le champ.

Le massacre s’est étendu aux prisonniers d’autres organisations de l’opposition. Seront à leur tour exécutés les militants emprisonnés du Parti Tudeh (pro-soviétique), et de l’OGFPI « Majorité » (Organisation des Guérilleros Fedayins du Peuple d’Iran, marxiste-léniniste), deux partis qui avaient au début soutenu le régime islamiste en l’analysant comme « petit-bourgeois, national, et anti-impérialistes », les prisonniers de l’OGFPI « Minorité » (marxistes-léninistes opposés dès le début à la République islamiques, et dont de nombreux militants et dirigeants avaient été arrêtés et exécutés en 1981), du Rahe Kargar (Organisation des travailleurs révolutionnaires d’Iran), et des deux principales organisation des Kurdes d’Iran : le Komala (Organisation révolutionnaire du peuple travailleur du Kurdistan, maoïste) et PDKI. (Parti démocratique du Kurdistan Iranien, nationaliste).

A Téhéran, les cadavres des victimes sont stockés et expédiés par convois nocturnes vers un terrain vague du quartier Khavaran dans le Sud de la capitale, jetés dans des fosses communes. Les charniers seront d’abord découverts par les chiens qui déterrent les cadavres. Khavaran va vite devenir un charnier à ciel ouvert. Dans d’autres endroits, les cadavres seront enterrés dans des canaux ou dans des cimetières.

Un des charnier des prisonniers de 1988 dans la banlieue de Téhéran


Dépouilles des prisonniers assassinés exhumés par des chiens errants à Khavaran

A l’automne, 30.000 prisonniers politiques avaient été assassinés. La majorité des victimes purgeaient des peines de prison pour leurs activités politiques ou avaient terminé leur peine mais étaient toujours incarcérées. Mais certains avaient déjà été libérés et seront de nouveau été arrêtés pour être exécutés. Les massacres ont eu lieu dans presque toutes les villes iraniennes. Chaque responsable du régime devait approuver ce massacre ou était limogé, voire éliminé. C’est ainsi que l’ayatollah Montazeri qui avait protesté est tombé en disgrâce et a été limogé début 1989.
Le régime iranien continue de nier ce massacre. Ses auteurs ou commanditaires n’ont jamais été traduits en justice.

Le massacre est évoqué par Marjane Satrapi dans Persepolis. Son oncle Anouche, membre du parti Tudeh, est une des 30.000 victimes du massacre de 88.

Extrait de Persepolis

Le décret de Khomeiny
La prison de Gohardasht
Un des charnier des prisonniers de 1988 dans la banlieue de Téhéran
Dépouilles des prisonniers assassinés exhumés par des chiens errants à Khavaran
Extrait de Persepolis

Vendredi 12 juillet, de violents affrontements ont éclaté dans la capitale albanaise (Tirana) au cours d’une manifestation anti-gouvernementale réunissant des milliers de personnes. Les manifestant·es sont descendus dans les rues de Tirana pour exprimer leur frustration face aux difficultés économiques et à la corruption présumée du gouvernement. Des affrontements ont éclaté entre des manifestant·es masqué·es et les policiers, les premiers faisant usage de cocktail molotov et de pierres tandis que les second utilisaient des autopompes et lançaient du gaz lacrymogène. D’autres manifestant·es ont également mis le feu à des poubelles et à des véhicules.

D’autres affrontements s’étaient également déroulés la veille au cours d’une autre manifestation, durant laquelle les citoyens ont tenté de forcer un barrage de police (faisant notamment usage des bombes au mortier) afin d’entrer dans les locaux de la mairie.

Les manifestants ont tenté de forcer l'entrée de la mairie de Tirana jeudi

Les manifestants ont tenté de forcer l’entrée de la mairie de Tirana jeudi

Quelques centaines d’étudiants s’étaient mobilisé hier lundi 29 avril à l’université de la Sorbonne. Les manifestants ont installé des tentes dans la cour et dans le hall du bâtiment, s’inspirant des actions des étudiants de Sciences Po Paris la semaine dernière (photo). Rapidement, la police est intervenue dans la cour de l’université pour évacuer les occupants. Une cinquantaine de manifestants ont été conduits à l’extérieur du bâtiment puis éloignés en groupe. Il n’y a plus d’entrée possible dans les bâtiments depuis midi environ, a indiqué la communication de l’université Paris 1-Panthéon Sorbonne à l’AFP, la Sorbonne restant fermée sur décision du rectorat.

Les marches du 8 mars se sont d’abord déroulées dans le calme dans la capitale colombienne. Plusieurs grands carrefours et cinq stations de transports en commun ont été bloqués par les manifestantes, notamment à côté des Universités, du Centre de Mémoire Historique et de la Mairie. Les forces anti-émeutes sont alors intervenues brutalement en tirant des gaz lacrymogènes. Les policiers ont essuyés des jets de projectiles et il y a eu des dommages occasionnés aux infrastructures.

 

 

Des manifestants pro-palestiniens qui protestaient contre la présence d’exposants israéliens à un salon international de bijouterie ont affronté samedi la police dans la ville italienne de Vicence (nord-est). Les manifestants, qui brandissaient des banderoles « Libérez la Palestine ! » et « Arrêtez de bombarder Gaza ! » ont organisé une marche dans la ville, que la police a tenté d’empêcher en faisant usage de canons à eau, alors que les manifestants tiraient des bombes fumigènes et des fusées éclairantes. Cinq manifestants, appartenant aux centres sociaux, ont été identifiés et inculpés par la police d’État. Dix policiers ont été très légèrement blessés. Les opérations d’enquête se poursuivront dans les prochains jours avec l’analyse des images de vidéosurveillance.Plus de 1.300 exposants de près de quarante pays participent à la fameuse foire « Vicenzaoro », qui a ouvert ses portes vendredi et se poursuit jusqu’à mardi.

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