Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Orlando Gutiérrez, le dirigeant du syndicat des mineurs boliviens, est mort des blessures qu’il avait reçues il y a quelques jours lors d’une agression. Orlando Gutiérrez avait été violemment battu par un gang fasciste qui protestait contre les résultats des élections boliviennes au cours desquelles le Movimiento al Socialismo (MAS) de gauche a triomphé. Gutiérrez, qui était partisan du MAS, était secrétaire exécutif de la FSTMB (Fédération syndicale des travailleurs miniers boliviens), le puissant syndicat des mineurs de Bolivie fondé en 1944 et qui domine la fédération syndicale du pays, le COB.

Dans le port d’Anvers, environ 150 militants pour le climat ont pénétré ce samedi sur le site d’Ineos où l’entreprise pétrochimique souhaite implanter de nouvelles unités de production d’éthylène et de propylène. « Project One » est actuellement étudié par le gouvernement flamand, qui doit décider d’octroyer ou non un permis environnemental. Un premier avis positif a déjà été rendu par la Région la semaine passée. Les manifestants craignent que le géant de la chimie utilise du gaz de schiste pour produire de l’éthylène et du propylène, essentiels à la fabrication de plastique. En outre, plusieurs hectares de forêt doivent être défrichés dans le cadre de ce projet. C’est sur cette friche que les activistes se sont installés samedi. En fin d’après-midi, une petite cinquantaine d’activistes avaient été interpellés par les forces l’ordre. Le reste s’est rendu dans les bois tout proche. Certains se sont enchaînés, d’autres sont montés dans les arbres. Les forces de l’ordre ont mis fin samedi soir à l’occupation. En fin de journée, entre 80 et 100 activistes ont été arrêtés par la police sur le site, a indiqué le mouvement international Ineos Will Fall, à l’origine de l’action.

 

Face à la répression des manifestations pacifiques exercée par le gouvernement d’Alexandre Loukachenko, des dirigeant·e·s de l’opposition ont appelé à une grève nationale qui a débuté  le 26 octobre. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades incapacitantes et des balles en caoutchouc directement et à faible distance sur des manifestant·e·s pacifiques. Les protestataires qui fuyaient ont été pourchassés, frappés, et visés par des tirs. Le 26 octobre, des personnes travaillant à Grodno Azot, l’une des plus grandes entreprises de produits chimiques du pays, ont été arrêtées alors qu’elles étaient sur le point de participer à une grève. La police a commencé à les arrêter dès 7 heures du matin. Plus de 100 personnes ont été arrêtées en raison de cette grève. Le 25 octobre, à Minsk, la police a tiré des balles en caoutchouc et des grenades incapacitantes sur un rassemblement pacifique d’environ 100 000 personnes. Viasna a indiqué que plus de 300 personnes ont été arrêtées à Minsk et dans d’autres villes du pays pour avoir participé à ces rassemblements pacifiques.

La guérilla maoïste a abattu un informateur de police présumé dimanche 25, à Cherla mandal, dans le district de Kothagudem. Nayakulapu Eshwar, de la ville de Warangal, avait été formé comme informateur de la police par des responsables du Service des enquêtes spéciales (SIB) et lui avait offert un poste de « Home Gard » (auxiliaire de police) dans son département. Agissant sur les instructions des responsables du SIB, Eshwar s’est rapproché du PCI(M) clandestin sous prétexte de fournir des marchandises. C’est sous ce  prétexte qu’Eshwar a conduit le 4 septembre deux cadres maoïstes Srinu et Eithu dans un piège. Les deux maoïstes ont été tués le 7 septembre à Pusuguppa.

 

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Hier, le tribunal de grande instance d’Auch a relaxé cinq militant·es poursuivi·es pour vol en réunion après le décrochage de trois portraits d’Emmanuel Macron. Lors de l’audience du 13 octobre, les magistrats avaient longuement interrogé les membres d’ANV-COP21 Auch et leurs témoins sur l’urgence climatique et sur la nécessité de mesures politiques fortes pour y faire face. Le jugement déclare que cette action non-violente s’inscrit dans un débat d’intérêt général sur l’urgence climatique, et qu’elle est légitime au nom de la liberté d’expression.

Le procès d’Auch était le 18e d’une série d’au moins 35 suite aux décrochages de portrait présidentiel dans des mairies de tout le pays. Des militant·es lyonnais·es avaient été condamné·es en appel à 250 euros (voir notre article). Les procès de Strasbourg et de Paris (en appel) attendent leur délibéré pour les 3 et 10 décembre [2], tandis que d’autres procès auront lieu dans les prochains mois : le 10 novembre à Reims et à Montpellier, le 13 novembre à Valence, le 17 décembre à Agen. A ce jour, 149 portraits présidentiels ont été réquisitionnés par Bizi et ANV-COP21, dont 12 au Pays Basque.

Le décrochage et la ballade du portrait à Strasbourg

Le décrochage et la ballade du portrait à Strasbourg

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La ville de Philadelphie, en Pennsylvanie a été le théâtre de manifestations et d’affrontements avec la police, avec des dizaines d’agents blessés, dans la nuit de lundi 26 octobre à mardi 27, après la mort d’un homme noir tué par les forces de l’ordre. Identifié comme Walter Wallace Jr., cet homme de 27 ans est mort lundi après-midi dans le quartier de West Philadelphia, abattu de plusieurs balles par deux policiers qui ne semblaient pas en danger imminent, comme le montre une vidéo circulant sur les réseaux sociaux. Trente policiers ont été blessés, dont plusieurs ont été hospitalisés, selon le bilan officiel. La plupart de leurs blessures viennent de projectiles, notamment des briques, lancées par les manifestants et une policière a été renversée par un véhicule. Des commerces ont été vandalisés, une voiture de police incendiée et de nombreux personnes ont été interpellés.

Une arrestation ce mardi à Philadephie

 

De de jeunes manifestants  et de policiers se sont affrontés de nouveau lundi sur la place Tahrir de Bagdad, après une nuit de heurts notamment à Kerbala, au sud-ouest de la capitale, au lendemain du premier anniversaire de la révolte en Irak. Des dizaines de jeunes jetaient des pierres tandis que les policiers répondaient par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Dans la ville de Kerbala, de jeunes manifestants ont jeté jusque tôt lundi matin des pierres sur des policiers aux boucliers métalliques et longues matraques, qui les leur renvoyaient. Des milliers d’Irakiens ont défilé dimanche à travers le pays pour marquer le premier anniversaire de la “révolution d’octobre”, mouvement social inédit dans le pays réclamant notamment une réforme du pouvoir et une amélioration des conditions de vie.

Samedi 24 octobre, plus de 600 personnes se sont rassemblées devant les portes de la prison de Lannemezan pour exiger la libération de Georges Abdallah, communiste arabe détenu en France depuis 36 ans (voir notre article). À cette occasion, celui-ci a rédigé une déclaration qui a été lue aux manifestants. Il affirme en particulier que « pour aller de l’avant dans la construction de l’alternative révolutionnaire appropriée, la convergence des luttes est plus qu’indispensable. Le bloc historique des travailleurs se construit et se structure dans la dynamique globale de la lutte dans toutes ses composantes. Ce n’est qu’ensemble, et ensemble seulement que les prolétaires et les diverses composantes des masses populaires de ce pays peuvent endiguer et conjurer la montée en puissance de tous les processus de fascisation en cours. Encourageons, toujours plus Camarades les divers processus de convergence des luttes aussi bien au niveau local qu’au niveau régional et à plus forte raison au niveau international. » (lire la déclaration)

G. N. Saibaba est l’un des prisonniers politiques les plus célèbre de l’état indien. Handicapé à 90%, de santé fragile, il purge une peine d’emprisonnement à perpétuité dans la prison de Nagpur, dans l’État du Maharashtra. Cet ancien professeur d’anglais à l’Université de Delhi a été condamné en mars 2017 pour ses liens supposés avec le Parti communiste d’Inde (maoïste) interdit (voir notre article). Il a décidé de commencer une grève de la faim, à partir du 21 octobre, suite au refus de la prison centrale de Nagpur de lui donner accès à des infrastructures médicales de base. Il proteste également contre le refus de la prison de lui laisser accès à des livres et aux lettres qui lui ont été envoyés par sa famille et ses ami·es. Les restrictions et le harcèlement auxquels il est confronté sont aggravés par l’incapacité de la famille ou des avocats à lui rendre visite en prison en raison de l’épidémie de Covid-19.

G. N. Saibaba

G. N. Saibaba