Texte du tract:

Vous allez voter pour un parlementaire en mai? Voici ce que les parlementaires ont votés en janvier!

En janvier dernier, le Parlement a adopté le projet de loi concernant les ‘méthodes particulières de recherches’ qui autorise le placement secret de micros et de caméras dans les domiciles privés pour faciliter les enquêtes sur les infractions pouvant déboucher sur une condamnation de plus d’un an de prison – c’est-à-dire presque toutes les infractions prévues par le Code pénal à l’exception d’une poignée d’entre elles (comme la grivèlerie – c’est-à-dire commander et consommer dans un café ou un restaurant sans avoir les moyens de payer – , l’abandon de famille – en fait, le non-paiement de pension alimentaire – , ou l’empoisonnement de chevaux,…).

Pour toutes les autres infractions, le seul fait qu’il existe des ‘indices sérieux’ de faits punissables ‘portant atteinte au respect des lois’ suffit à ce que soient appliquées les ‘méthodes particulières de recherches’. L’infraction ne doit même pas être commise car la loi est non seulement ‘réactive’ mais ‘proactive’: elle peut s’appliquer dans le cas où une infraction pourrait être commise … Ainsi, le fait d’avoir l’intention de lancer un appel à désobéissance civile (ne pas voter, par exemple) entre dans le champ d’application de la loi: on peut placer une caméra chez vous, examiner vos comptes bancaires, écouter vos conversations avec un micro directionnel, etc.

La loi prévoit une ’cause d’excuse légale’ pour toutes les infractions commises par les policiers appliquant ces ‘méthodes particulières de recherche’ – le jeu de la rétroaction permettant même de couvrir les infractions commises par des policiers avant le vote de la loi… La loi prévoit que le Procureur peut ordonner une perquisition ou intercepter du courrier sans mandat du Juge d’Instruction non seulement du suspect mais aussi de tiers (une personne à qui le suspect a écrit par exemple) … La loi prévoit l’organisation de ‘dossiers répressifs confidentiels’ dont les pièces (par exemple les films des caméras cachées, les enregistrements des micros) ne seront accessibles qu’au Procureur et au Juge d’Instruction. Ni l’accusé, ni son avocat, ni même le juge ne pourront accéder à ce dossier! Ils devront se contenter d’un procès-verbal rédigé par les policiers à partir de ces films et enregistrements… La loi ne prévoit rien quant aux informations recueillies par les ‘méthodes particulières de recherche’ – autrement dit: la police peut garder ces informations indéfiniment…

Voilà la loi que le gouvernement ‘Arc-en-ciel’ a proposé! Voilà la loi que les parlementaires ont voté quasiment sans débat ni restriction (aucun vote contre, treize abstentions)! La presse ‘démocratique’ a gardé sur ce sujet un silence assourdissant. Les réactions d’organisations démocratiques comme la Ligue des Droits de l’Homme ou le Syndicat des Avocats Démocrates n’ont reçu aucun écho. Une carte blanche ici, un courrier des lecteurs là-bas – et passez muscade… L’adoption de cette nouvelle loi est une étape dans la répression croissante qui frappe toute opposition: arrestations préventives à Melsele d’opposants à la guerre contre l’Irak, limitation du droit de manifestation à Bruxelles, répression violente de la manifestation de soutien aux sans-papiers de Steenokezeel, intervention brutale et massive de la gendarmerie belge à Luxembourg avec tir de balles en caoutchouc contre les métallurgistes, etc.

Ces événements et quelques autres ne sont que le volet belge d’un processus de renforcement de la répression de toute opposition au Nouvel Ordre Impérialiste, qu’il s’agisse de faire la guerre à des pays dont le régime ne satisfait pas les multinationales ou de réprimer par tous les moyens les luttes populaires, ouvrières, révolutionnaires. Ce n’est pas un hasard si les infractions motivées par des buts politiques sont infiniment plus sévèrement réprimées que les autres (avec par exemple pour les prisonniers ‘terroristes’ un régime carcéral spécial, délibérément destructeur, fondé sur l’isolement total, dont l’institution systématique et permanente pour les prisonniers révolutionnaires vient de trouver une base légale en Italie avec le vote par tout le Parlement de la loi 41bis).

La loi belge sur les ‘méthodes particulières de recherches’ fait partie des dizaines de lois proposées ou déjà adoptée dans les pays de l’OTAN: réactivation en Italie des articles 270 et 270bis (hérités du Code fasciste des années 20) visant les ‘associations subversives’ et adoption de nouveaux articles visant la ‘conspiration politique pour perturber l’action gouvernementale; pour subvertir violemment l’ordre économique’. En Espagne, un projet de loi a envisagé visant toute protestation ou manifestation contre une guerre dans laquelle l’Espagne serait partie prenante (chaque manifestant contre la guerre en Irak aurait pu être emprisonné pendant plusieurs années!). Chaque jour, les multinationales dévastent la planète et mettent l’humanité en coupe réglée, saluées par leurs actionnaires dès qu’elles jettent à la rue des dizaines et des dizaines de milliers d’hommes. Elles sont fidèlement servies par les gouvernements et les organisations internationales (OTAN, Union Europèenne, etc.) dont le principal souci est de maintenir un système social qui non seulement permet, mais surtout provoque de tels désastres.

Dans cette situation, la lutte contre la guerre et la répression doit devenir notre plus élémentaire des réflexes de défense. Ce réflexe doit déboucher sur une lutte systématique contre la répression politique, passant par le soutien aux victimes de cette répression, à commencer par les centaines de militants révolutionnaires, communistes, antifascistes, anarchistes, anti-impérialistes emprisonnés dans les pays de l’Union Européenne.

C’est cela leur mondialisation: Guerre, misère et répression!

Secours Rouge/APAPC, Juin 2003

Le texte de la loi, l’analyse critique de la Ligue des droits de l’homme sur le projet de loi relatif à la loi sur les méthodes particulières de recherche et quelques autres méthodes d’enquête et la note du Syndicat des Avocats Démocrates à propos du projet de loi concernant les méthodes particulières de recherche et autres méthodes d’investigation, sont accessibles sur notre site. Ces deux derniers documents critiquent le projet de loi adopté par la chambre le 20 juillet 2002. Le Parlement a voté la loi en janvier 2003 en se limitant à exclure du champ d’application de la loi les cabinets d’avocats et de médecins.

Le tract en français et néerlandais – format pdf

De vastes soulèvements anti-britanniques avaient été écrasés en Irlande au 18e siècle, et l’Irlande avait ensuite été dépeuplée par la famine (un million de mort) et par une émigration massive. En 1905, l’organisation Sinn Féin, indépendantiste, est fondé, tandis que James Connolly jette les bases théoriques et organisationnelles du mouvement socialiste de libération de l’Irlande.

Durant la guerre mondiale, en 1916, les Volontaires de l’Irish Republican Brotherhood (du Sinn Féin) et de l’Irish Citizen Army (de James Connolly) déclenchent l’insurrection de Pâques. Le soulèvement fut limité à Dublin, fit 400 morts et fut écrasé en moins d’une semaine. La férocité de la répression (exécution des meneurs de l’insurrection, des milliers d’arrestations) apporte au Sinn Féin une popularité accrue.

La bibliothèque de Dublin au moment de l’insurrection de Pâques


La même après la répression du soulèvement

En janvier 1918, des Volontaires décidèrent de libérer deux prisonniers, James Duffy de Meenbanad et James Ward de Cloughlass. Ces derniers avaient déserté l’armée britannique mais été arrêté par la gendarmerie à Kincasslagh et ils enfermés dans la caserne locale. Le 4 janvier, quatre membres de la Royal Irish Constabulary (Gendarmerie royale irlandaise), un sergent et trois agents, étaient venu de Derry pour emmener les prisonniers dans le train de l’après-midi.

La gare de Meenbanad était noire d’une foule qui revenait de la foire de Dungloe. Soudainement, quatre volontaires montent à bord et se ruent sur les gendarmes, les boxent, arrachent au sergent son fusil et sa baïonnette et libèrent les prisonniers. Volontaires et prisonniers ont traversés la foule, et se sont engouffrés dans une voiture qui les attendait. Duffy, qui avait prit part à l’insurrection de Pâques en 1916, rejoignit l’armée de libération tandis que Ward émigra en Amérique où il fut tué dans un accident de circulation.

Volontaires de l’armée de libération irlandaise

L’embuscade de la gare de Meenbanad est célébrée comme l’action inaugurale du soulèvement qui allait durer trois ans et déboucher sur les accords de Londres en 1921 qui consacrait la partition de l’Irlande en accordant l’indépendance aux comtés du Sud en laissant les six comtés du Nord sous la domination de la Grande-Bretagne.

La gare de Meenbanad aujourd’hui, désaffectée, elle est devenue un lieu de mémoire


A la gare de Meenbanad en 1968, trois des anciens participants de l’embuscade (de droite à gauche) Dim Bonner, Fergus Ward and Neil Boyle

La bibliothèque de Dublin au moment de l'insurrection de Pâques
La même après la répression du soulèvement
La gare de Meenbanad aujourd'hui, désaffectée, elle est devenue un lieu de mémoire
A la gare de Meenbanad en 1968, trois des anciens participants de l'embuscade (de droite à gauche) Dim Bonner, Fergus Ward and Neil Boyle

Netchaïev naquit en 1847 dans une famille ouvrière de la province russe. Autodidacte, il devint instituteur en 1868 à Saint-Pétersbourg, où il fréquentait les milieux anarchistes. Recherché, il se réfugie à Genève en mars 1869; il y rencontre Bakounine, avec qui il se lie puis se brouille, et rédige son célèbre Catéchisme révolutionnaire (lire ce Catéchisme).

Netchaïev

En 1869, Netchaïev retourne clandestinement à Moscou où il fonde (grâce à un mandat de Bakounine) une organisation révolutionnaire conspirative, extrêmement centralisée: la « Vengeance du Peuple » (Narodnaya Rasprava). Peu après, il organise l’assassinat de l’étudiant Ivanov qui voulait quitter l’organisation. Netchaïev l’accusera de trahison. L’étau de la police se resserre très vite contre Netchaïev qui se réfugie à Londres, puis à Paris; et enfin à Zurich. Le procès de ses complices dans l’assassinat d’Ivanov, à Saint-Pétersbourg, eu un grand retentissement.
Netchaïev est arrêté à Zurich en 1872. Le gouvernement russe demanda son extradition comme un criminel de droit commun. A cause de l’assassinat d’Ivanov, l’opinion était défavorable à Netchaïev. Ceux qui tentèrent d’empêcher l’extradition sur base du fait que Netchaïev était un politique et non un droit commun reçurent une fin de non recevoir des principales organisations d’émigrés politiques qui déclarèrent ne pas vouloir défendre un tel assassin.
Un groupe d’étudiants révolutionnaires voulut tenter de le libérer de force sur le trajet de la prison à la gare, mais ils n’étaient pas assez nombreux au moment prévu. Un tentative d’évasion aurait quand même eu lieu mais les policiers suisses auraient aussitôt rattrapé Netchaïev. Deux révolutionnaires étaient dans le train, guettant l’occasion, mais ils ne purent rien faire.
En Russie, Netchaïev fut jugé comme droit commun et condamné à vingt ans de travaux forcés. Mais au lieu d’être déporté en Sibérie comme droit commun, il fut enfermé au ravelin Alexis, élément de fortification de la forteresse Pierre-et-Paul, situé sur une île de la Neva, qui servait de prison d’État depuis le début du XVIIIe siècle. Cette détention fut gardée secrète: personne ne savait où Netchaïev avait disparu.

La forteresse Pïerre-et-Paul

Le ravelin Alexis était entièrement isolé du reste de la forteresse, il recevait les prisonniers politiques ou les hérétiques les plus redoutés. Le régime y était d’une sévérité impitoyable, sans lumière, sans air, l’isolement perpétuel. Les prisonniers étaient épuisés par les privations, l’humidité ou le froid glacial, ils souffraient du scorbut, de plaies infectées aux poignets et aux chevilles en raison des fers qui les enchaînaient. Ceux qui résistaient étaient battus et se voyaient passer la camisole de force (Netchaïev la porte sept jours d’affilée).

Le ravelin Alexis

Des hommes y avaient passé des dizaines d’années et plusieurs d’entre eux craquèrent, se suicidant, perdant la raison, ou abandonnant le combat révolutionnaire comme Dostoïevski. Dans son roman dirigé contre les révolutionnaires, Les Possédés, Dostoïevski s’inspira de l’assassinat d’Ivanov et Netchaïev y apparait sous le nom de Verkhovensky. C’est au ravelin Alexis que Bakounine, qui y passa trois ans, avait craqué et écrit sa supplique au tsar où il mettait son engagement révolutionnaire sur le compte d’un « manque de maturité intellectuelle ». Quand Netchaïev fut invité à écrire une semblable supplique, il écrivit à l’inverse un texte plein de détermination et de dignité. Un général de gendarmerie vint alors en cellule lui expliquer ce qu’on attendait de lui: Netchaïev l’envoya au diable, et quand le général le menaça du fouet, Netchaïev répliquera par une telle gifle que le général en aura la lèvre fendue.
Quand Netchaïev arriva au ravelin Alexis, il ne s’y trouvait qu’un seul autre prisonnier, Mikaïl Beideman, un officier soupçonné d’avoir voulu assassiner le tsar. Arrêté et enfermé sans jugement, il avait passé vingt ans dans le ravelin et était devenu fou. Un autre prisonnier arriva, Mirski, mais c’était un révolutionnaire qui avait craqué et qui informait la police pour adoucir ses conditions de détention. Privé de tout contact, Netchaïev commença à « travailler » ses geôliers qui avaient pourtant ordre de ne pas lui parler. Jour après jour, après avoir observé le caractère de chacun des gendarmes, il commença à miner leur discipline, discréditer leurs supérieurs. Après deux ans de travail de sape, il s’était attaché la complicité plus ou moins prononcée de quarante gendarmes! Ceux-ci passèrent ses messages à l’organisation « La Volonté du Peuple » avec un plan d’évasion. Ce plan extraordinairement détaillé, qui avait pu être mis au point grâce aux information des gendarmes qui sympathisaient avec Netchaïev, ne put être exécuté car l’organisation dut concentrer ses moyens à une tentative d’assassinat du tsar.

La cellule de Dostoïevsky au ravelin Alexis

C’est le mouton Mirski qui comprit que Netchaïev avait construit un réseau de complices parmi ses gardiens. Il les dénonça. Dix-huit sous-officiers de gendarmerie et 35 gendarmes composant la garde du ravelin Alexis furent jugés en 1882. Deux furent condamnés aux travaux forcés, tous les autres déportés en Sibérie avec interdiction de prononcer jusqu’au nom de Netchaïev. Netchaïev mourut le 21 novembre 1882 dans un isolement si complet qu’aucun des vingt membres de la « Volonté du Peuple » enfermés en mars 1882 dans le ravelin n’avait perçu le moindre signe de sa présence.

Netchaïev
La forteresse Pïerre-et-Paul
Le ravelin Alexis
La cellule de Dostoïevsky au ravelin Alexis

A la fin des années vingt, les charbonnages en Belgique représentaient le deuxième secteur industriel du pays, juste après la métallurgie. Avant la grande crise, le prix du charbon chuta et les stocks s’accumulèrent. Entre juillet 1930 et mars 1932, les revenus des mineurs diminuent de 29 %, alors que les loyers restent inchangés, et que le pain augmente. Aux réductions de salaire s’ajoutaient le chômage partiel et les licenciements. Le nombre de sans-emploi passe de 181.000 en décembre 1930 à 326.000 en 1932, sans compter 200.000 chômeurs non indemnisés!

Le 17 mai 1932, les patrons charbonniers borains annoncèrent une diminution de salaire de 5%. Le 30 mai, la grève démarra spontanément au charbonnage du Grand Trait et les autres fosses firent de même les jours suivants. Achille Delattre, secrétaire national (socialiste) de la Centrale des Mineurs, tempérait en demandant aux mineurs « de ne pas se laisser entraîner par des agitateurs ». Mais quand la baisse des salaires devint effective le 19 juin, 10.000 mineurs de Wasmes et de Hornu partent en grève. Dès le 1er juillet, tout le Borinage était à l’arrêt et on assista aux premières manifestations de femmes. Le 5 juillet, 35.000 manifestants défilent à Mons. Le 6 juillet, des grévistes partent à vélo vers le bassin du Centre pour y faire débrayer les charbonnages et les usines. Les métallurgistes et les travailleurs des transports se joignent au mouvement: plus de 150.000 ouvriers étaient en grève.

Dans un coron borain pendant la grève

Au cours des années vingt, les militants révolutionnaires exclus des syndicats pour leurs opinions politiques avaient formé la Centrale révolutionnaire des Mineurs (CMR), liée au Parti Communiste. Ils avaient pris la tête du mouvement alors que les chefs socialistes prêchaient le calme. La gendarmerie charge les cortèges de grévistes, sabre au clair. Des manifestants sont blessés et des barricades érigées.

Des mineurs incendient le château d’un directeur à Dampremy. Le gouverneur du Hainaut interdit les rassemblements de plus de cinq personnes. Le ministre de l’Intérieur décréte l’état de siège dans les régions minières et envoie 2.500 gendarmes, des militaires et même des automitrailleuses quadriller les corons. Le dimanche 10 juillet la gendarmerie dispersa une manifestation à Roux et tua un ouvrier, Louis Tayenne. La sûreté générale arrêta Julien Lahaut, secrétaire de la CMR ainsi qu’une série d’autres dirigeants du PCB, accusés de complot. Le Secours Rouge et d’autres organisations sont interdites.

La gendarmerie charge des grévistes à Charleroi


Souscription du Secours Rouge pour le monument funéraire de Louis Tayenne

A partir du mardi 12 juillet les gendarmes reprirent possession de la rue. Les manifestations de Gilly et de Châtelineau, les dernières dans le Hainaut, furent réprimées et les gendarmes pénétrèrent à cheval dans les Maisons du Peuple. Du 11 au 13 juillet près de 300 arrestations furent opérées. Le 14, au Congrès de la Centrale des mineurs socialistes, la base refusa l’accord proposé par la direction. Cela n’empêcha par les dirigeants socialistes d’appeler à la reprise du travail dès le lundi matin, présentant comme une victoire de vagues promesses patronales. Le 18 les verriers et les métallos reprirent le travail.

Seuls les mineurs du Hainaut continuaient la grève. Le 7 septembre, ils gagnent une hausse de 1% des salaires, la révision des bas salaires, et le ré-embauchage. Les mineurs, isolés et trahis, mettent fin à la grève à la mi-septembre. De nombreux ouvriers, ulcérés par les trahisons successives des socialistes, rejoignent un PCB qui, jusque là groupusculaire, allait dès lors prendre un caractère ouvrier de masse.

L’histoire de cette grève est le sujet d’un film muet, Misère au Borinage (1934, voir ici sur youtube), réalisé par Henri Storck et Joris Ivens. Ce documentaire social, réalisé dans une semi-clandestinité, est devenu aujourd’hui une référence cinématographique et historique incontournable. Moins connu est le documentaire Manifestation pour Tayenne – l’ouvrier abattu par la gendarmerie lors de ces grèves. Tourné en 16mm, en 1933 par Van Ommeslaeghe et Jean Fonteyne, qui avaient participé à la réalisation de Misère au Borinage. Manifestation pour Tayenne est le premier documentaire social de l’histoire du cinéma. Il montre la manifestation organisée par le Secours Rouge pour le premier anniversaire de la mort de Louis Tayenne, d’abord sur les lieu du drame et puis au cimetière.

L’appel à la manifestation Tayenne 1933 dans le journal du Secours rouge

9 juillet: notre SR fleurit le monument Tayenne au cimetière de Marchienne

Dans un coron borain pendant la grève
La gendarmerie charge des grévistes à Charleroi
Souscription du Secours Rouge pour le monument funéraire de Louis Tayenne
L'appel à la manifestation Tayenne 1933 dans le journal du Secours rouge