Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Lundi 1er septembre à 10H, les familles de TAYAD (association de solidarité avec les familles de prisonniers politiques) ont commencé un rassemblement dans le parc Kurtuluş d’Ankara pour soutenir Serkan Onur Yılmaz qui est en jeûne jusqu’à la mort contre les prisons de type « puits » (voir notre article). Rapidement, la police a attaqué le rassemblement et a arrêté plusieurs personnes, dont Rukiye Serce, Celal Elmacı, Feridun Osmanağaoğlu, Ferdi Sarikaya et Umut Garan Can.

Au 60e jour de la grève de la faim illimitée de la révolutionnaire turque Zehra Kurtay, entamée pour dénoncer la menace d’une expulsion, ses soutiens ont organisé une marche à Paris le dimanche 31 août (voir notre article). Partie de Strasbourg Saint-Denis jusqu’à la Porte Saint-Denis, la marche a réuni un large éventail de participants, notamment de différentes organisations de la gauche révolutionnaire de Turquie et de France. Le cortège s’est arrêté à deux reprises et Zehra Kurtay a fait des déclarations en français et en turc, affirmant qu’elle poursuivrait sa lutte jusqu’à la restitution de son titre de séjour.

Vendredi 29 août à l’aube, quatre personnes ont été interpellées à Saint-Jory alors qu’iels se mobilisaient contre l’abattage d’arbres centenaires sur le tracé de la LGV Bordeaux-Toulouse. L’un·e a été relâché·e avec une convocation au bout de 30H de garde à vue, un·e est sous contrôle judiciaire et les deux autres ont été placé·es en détention provisoire à la Maison d’arrêt de Seysses, en attente de leur procès en comparution immédiate qui a lieu lundi 1er septembre. Un rassemblement de soutien est annoncé à 13H45 devant le Palais de Justice de Toulouse ce même jour. Les autorités les accusent d’avoir coupé les barbelés en bas du chêne bicentenaire pour pouvoir monter dedans et « écureiller » pour s’opposer à la coupe des arbres prévue cette semaine. Par ailleurs, les personnes arrêtées dénoncent des tabassages et un harcèlement particulièrement violents de la part des forces de l’ordre.

Samedi 30 août à Cologne en Allemagne, 3000 personnes ont participé à une manifestation contre les guerres impérialistes qui était l’un des temps forts du camp « Désarmer Rheinmetall » initialement interdit (voir notre article) puis autorisé par la justice. Un groupe de plusieurs centaines de personnes a été nassé pendant plusieurs heures et les policiers ont utilisé des matraques et du gaz poivré, faisant plusieurs blessés. Par ailleurs, un groupe de personnes a été arrêté. Cette mobilisation intervient dans un contexte d’augmentation massive des dépenses de Défense en Allemagne. Elle fait suite à un accord gouvernemental historique qui ouvre la voie au retour de la conscription des jeunes hommes dans l’armée allemande, en cas de manque de recrues.

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L’administration pénitentiaire envisage de tester des drones autonomes pour renforcer la sécurité des prisons, avec notamment Haren comme site pilote. Un projet que le SPF Justice souhaite concrétiser dans les prochains mois. Un drone capable de décoller et d’atterrir seul depuis une station fixe, et d’effectuer des rondes aériennes de surveillance autour des établissements pénitentiaires. Le contrat est prévu pour une durée initiale d’un an, avec possibilité de reconduction pour un an supplémentaire. L’administration pénitentiaire attend de ces drones qu’ils effectuent plusieurs missions quotidiennes : quatre vols pour la surveillance périphérique, trois pour le suivi des préaux et deux pour le contrôle du parking du personnel.

Le camp de concentration de Buchenwald était l’un des plus grands du territoire allemand. Il devint également un lieu central d’emprisonnement politique : les communistes en particulier y furent incarcérés. Ernst Thälmann, dirigeant de longue date du Parti communiste allemand, y fut exécuté en 1944 sur ordre direct de Hitler. Au cours des dernières années, la culture mémorielle de Buchenwald s’est complètement alignée sur la doctrine officielle de l’Allemagne selon laquelle le soutien inconditionnel à Israël est un pilier essentiel de l’identité de l’État allemand. En août 2024, les visiteurs portant des t-shirts arborant des symboles palestiniens et des keffiehs ont été bloqués et ont dû attendre longtemps avant de pouvoir accéder au mémorial, où ils étaient venus rendre hommage à Ernst Thälmann. En avril 2025, lors de la commémoration officielle de la libération du camp, l’interdiction s’est élargie : aucune personne arborant des symboles palestiniens, soviétiques ou russes n’a été autorisée à y participer. À peine trois mois plus tard, une note interne du Mémorial qualifiait le keffieh d’« antisémite », tout comme d’autres symboles comme la pastèque et la clé (symbole du retour des réfugiés palestiniens). Il mettait également sur liste noire le mouvement BDS et plusieurs organisations de gauche. Une militante communiste visée par ces mesures a porté plainte contre l’institution. Mais en juillet 2025, le tribunal a rendu une décision préliminaire en faveur du Mémorial. Dans le cadre d’une procédure accélérée, les juges ont admis l’argument selon lequel il n’y avait pas d’interdiction générale du keffieh, même si la note divulguée la qualifiait explicitement d’« antisémite ». De fait, le tribunal a approuvé la politique du Mémorial tout en niant l’existence d’une telle politique.

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Le réseau social TikTok a annoncé samedi suspendre pour « quelques jours » sa fonctionnalité « live » en Indonésie, en raison des manifestations qui se déroulent depuis plusieurs jours dans le pays. Exacerbées par les avantages aux députés et les inégalités sociales, les manifestations se sont intensifiées et étendues à travers le pays après l’homicide d’une personne par la police (voir notre article). Depuis, au moins trois personnes ont été tuées et quatre blessées à Makassar, la plus grande ville de l’île orientale des Célèbes, vendredi soir, après que des manifestants ont mis le feu à un bâtiment public.

Le régime iranien restreint plus sévèrement les libertés individuelles et syndicales à travers le Rojhilat (région kurde d’Iran) où 14 enseignants kurdes viennent d’être réprimés par le ministère de l’Éducation pour leurs activités syndicales. Le Syndicat des enseignants du Kurdistan a annoncé l’identité et les sanctions disciplinaires des 14 enseignants dans deux communiqués datés des 19 et 20 août 2025 comme suit : Nasrin Karimi (mise à la retraite forcée avec rétrogradation de deux grades) ; Leyla Zarei (révocation du poste de vice-présidente de l’école et mise à la retraite forcée avec rétrogradation d’un grade) ; Salah Haji-Mirzaei (suspension d’un an) ; Faysal Nouri (exil de cinq ans dans la province de Kermanshah) ; Majid Karimi (licenciement et exclusion permanente de la fonction publique) ; Ghiyas Nemati (licenciement permanent du ministère de l’Éducation) ; Shahram Karimi (suspension de six mois) ; Loghman Allah-Moradi (suspension d’un an) ; Soleyman Abdi (mise à la retraite forcée avec rétrogradation de deux grades) ; Omid Shah-Mohammadi (licenciement permanent de la fonction publique) ; Hiwa Ghoreishi (licenciement du ministère de l’Éducation) ; Kaveh Mohammadzadeh (licenciement du ministère de l’Éducation) ; Parviz Ahsani (licenciement du ministère de l’Éducation) ; et un autre enseignant dont le nom n’a pas été publié pour certaines considérations, qui a également été licencié.

Secrétaire adjoint de la CGT de la blanchisserie du CHU de Bordeaux, Nicolas Perez est convoqué ce mardi 2 septembre pour un entretien préalable à une sanction disciplinaire. Ce qui lui est reproché, c’est d’avoir gardé sa veste ouverte pendant une période de canicule. Symbole d’une répression anti-syndicale croissante, ses soutiens appellent à se réunir nombreux le mardi 2 septembre à 15h30 devant l’entrée principale de l’hôpital Haut Leveque à Bordeaux.

Détenus à la prison de haute sécurité de type F de Bolu, Deniz Güzel et Bülent Güneş ont été libérés ce jeudi 21 août. Deniz Güzel a été arrêté à Çewlîg en 1992 et jugé par la Cour de sûreté de l’État, puis condamné à la réclusion à perpétuité pour « atteinte à l’unité et à l’intégrité de l’État ». La libération de Güzel a été bloquée, bien qu’il ait purgé 30 ans de sa peine, parce qu’il a notamment refusé de se repentir. Arrêté en 1993, la libération de Güneş a également été bloquée par les autorités pénitentiaires durant plusieurs années. À leur sortie de prison, ils ont été accueillis par des amis, des membres de leurs familles et des camarades.

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