Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Serkan Onur Yilmaz est un prisonnier révolutionnaire en jeûne jusqu’à la mort depuis le 10 novembre 2024 afin de lutter contre les prisons de type « puits » en Turquie qui sont célèbres pour leurs conditions de détention particulièrement sévères (voir notre article). Alors que son état de santé est critique et qu’il risque de mourir à tout moment, ses soutiens organisaient une journée internationale de solidarité le 22 août dernier. À cette occasion, des actions ont eu lieu à Toulouse, Bruxelles, Genève, Paris, Kiev, Athènes, Vienne ou encore Minsk.

En septembre à Bruxelles, un nouveau système national de reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation (ANPR) sera inauguré, l’ancien étant devenu instable et surchargé. Les services de police commenceront alors à connecter 450 caméras afin de développer la surveillance de la ville. Le nouveau système regroupera les images de toutes les caméras connectées, anciennes et nouvelles. Jusqu’à 5.000 caméras pourront ainsi y être reliées. Si nécessaire, une extension à 10.000 est possible. Légalement, les services de police ont accès aux images pendant un mois. Tout accès plus long nécessite l’approbation du procureur du Roi.

Ce dimanche 24 août à Londres, le carnaval de Notting Hill ouvre ses portes au grand public. Tous les ans, près de 2 millions de personnes se rassemblent lors de cette grande fête de rue qui célèbre la culture afro-caribéenne. Cette année, la police londonienne a décidé d’y déployer en masse la reconnaissance faciale, une technologie qui doit permettre de scanner les visages pour retrouver des personnes recherchées. Une technologie très invasive en utilisant massivement des données biométriques et des photos de visage. L’utilisation de ce dispositif est également décriée, car il y a des biais racistes de l’IA sur les personnes nom-blanches ce qui entrainent de nombreuses erreurs d’identifications.

Dans la nuit de mercredi 20 août à jeudi 21 août, près de 300 personnes ont affronté des CRS jusqu’à 3 heures du matin dans le centre-ville d’Aurillac en marge du festival international de théâtre de rue. C’est l’interpellation d’un jeune homme, surpris en train de taguer un mur, qui a déclenché la situation. Plusieurs festivaliers ont pris sa défense, rejoints rapidement par d’autres. Huit policiers ont été blessés, et aucune autre interpellation n’a eu lieu.

En Iran, au moins 800 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année 2025, ce qui représente une moyenne de 100 exécutions par mois. Parmi les personnes exécutées au cours des huit derniers mois figuraient au moins 30 prisonniers politiques. Durant la même période, au moins 22 femmes et un mineur ont été mis à mort dans les prisons iraniennes. Les minorités ethniques et nationales ont également été touchées de manière disproportionnée. Parmi les personnes exécutées, 116 étaient kurdes, 107 lor, 92 baloutches et 82 turcs. De plus, au moins 46 Afghans ont été exécutés durant cette période.

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Alors que la révolutionnaire turque Zehra Kurtay est en grève de la faim illimitée depuis le 3 juillet dernier (voir notre article), des actions se multiplient en soutien à la militante et pour défendre son droit au séjour en France. Dimanche 31 août à 17H, une marche blanche est organisée au départ du 77 boulevard de Magenta (75010 Paris).

À l’appel de plusieurs organisations et collectifs, dont le Secours Rouge, une Marche Populaire pour la Libération et le Retour en soutien peuple palestinien est organisée ce dimanche 24 août dès 14H à Bruxelles au départ de Parvis Saint-Jean Baptiste (1080 Molenbeek). Contre le génocide en cours à Gaza qui se poursuit depuis plus de 680 jours, cette manifestation revendique le boycott total d’Israël, la fin de la complicité de l’Union européenne et de la Belgique, la libération de tous les prisonniers palestiniens, le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens et la fin de la criminalisation de la solidarité.

Le 14 août, Felixberto Consad a été arrêté dans sa maison à Sogod, dans le sud de Leyte, par plusieurs policiers en civil et en uniforme.  Il a ensuite été conduit au commissariat de Sogod. Syndicaliste de PISTON (syndicat de transports publics affilié au KMU), il avait été contraint de quitter sa ville natale après avoir subi plusieurs années de harcèlement en raison de son engagement.

İsmail Çelik est emprisonné depuis 30 jours en Turquie, car il aurait scandé lors d’une manifestation pro-palestinienne le slogan « Israël assassin, Erdoğan complice » au Salon de l’industrie de la défense IDEF 2025 à Istanbul (voir notre article). Le 21 août, il a été maintenu en détention à l’issue d’un réexamen de sa détention. Une enquête disciplinaire a également été ouverte contre Çelik, actuellement incarcéré au pénitencier n° 1 de Marmara, pour avoir critiqué le génocide en Palestine et la position de la Turquie sur les réseaux sociaux pendant son incarcération. Récemment, il vient de publier une déclaration soulignant le sens de son engagement antisioniste.

Salut à toustes, c’est avec la nostalgie d’être parmi vous que je commence mes lignes.

Même si je ne suis pas à vos côtés, même si j’ai été jeté dans les geôles du fascisme, mon cœur, rempli de la résistance, de la colère et de l’espoir des peuples opprimés qui luttent contre les impérialistes et les sionistes, est avec vous, camarades. Où que nous soyons, même si nos corps ont été enchaînés, nous allons continuer à poursuivre cette honorable lutte. Car nous, contrairement à eux, nous n’appuyons pas notre dos sur les intérêts impérialistes, mais sur la lutte des peuples opprimés. Car nous, contrairement à eux, nous ne sommes pas assoiffés de statut, d’argent et de sang, mais amoureux des peuples qui résistent. Car nous, même enchaînés, nous sommes celleux qui sont libres.

J’écris ces lignes avec des sentiments mêlés. Car être loin de vous m’attriste, mais être toujours dans ma cause et dans ma lutte me rend heureux. À chaque difficulté que je traverse, je pense à notre cause et à vous, et je les surmonte une à une. Bientôt, je sortirai de ces geôles du fascisme, et je serai à vos côtés, plus motivé et plus fort. Ensemble, nous reprendrons là où nous nous étions arrêté·es : en criant nos slogans et en continuant notre lutte.

Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais bien et, même si mon corps est captif, j’irai bien tant que vous poursuivrez la lutte. Prenez bien soin de vous, avec mes salutations…

LES IMPÉRIALISTES SERONT VAINCUS, LES PEUPLES QUI RÉSISTENT VAINCRONT !

Le Leoncavallo est l’un des centres sociaux les plus célèbres d’Italie, occupé depuis 1975 à Milan. Depuis 1994, il est géré par l’« Associazione mamme antifasciste del Leoncavallo », située via Watteau. Le 21 août 2025, il a été expulsé lors d’une opération organisée par le ministère de l’Intérieur. Meloni a justifié cette expulsion en arguant qu’il ne devrait pas y avoir de « zones de non-droit ». Un tribunal avait précédemment condamné le gouvernement romain à verser environ trois millions d’euros de dommages et intérêts aux propriétaires. Le bâtiment appartient à une famille d’entrepreneurs qui le réclame depuis de nombreuses années. La ville de Milan affirme ne pas avoir été informée de l’expulsion à l’avance.

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