Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les soldats israéliens ont envahi, lundi, plusieurs parties de l’Université technique palestinienne, à l’ouest de la ville du nord de Tulkarem en Cisjordanie. Face à la résistance des étudiants, ils ont tiré des dizaines de balles réelles, des balles en acier recouvert de caoutchouc et de bombes de gaz. Six étudiants ont subi des blessures par balles réelles, treize autres par des balles en acier recouvert de caoutchouc, et de nombreux autres ont subi les effets de l’inhalation de gaz lacrymogène à hautes doses.
Ce campus fait l’objet d’invasions militaires israéliennes répétées et les affrontements, surtout depuis que l’armée israélienne a installé une base sur un terrain confisqué à l’université.

Les véhicules militaires encerclant le campus

Les véhicules militaires encerclant le campus

Hassan Koukou se trouve actuellement à l’hôpital régional de la ville de Midelt dans un état critique et extrêmement grave. Il ne parvient plus à bouger et parle avec beaucoup de difficultés, et cela suite à la grève de la faim qu’il a entamée et qu’il continue à mener depuis le 13 novembre (date depuis laquelle il ne boit plus d’eau ni ne prend de sucre) pour poursuivre sa scolarité, recevoir de la visite, être soigné, avoir accès à la presse et à des lectures, et obtenir son transfert de la prison de Midelt. Les conditions de détention sont très dures à Midelt, où l’administration va jusqu’à entasser 37 prisonniers dans une même cellule ; elle fait aussi subir aux détenus toutes formes d’humiliation et de torture à chaque revendication..

Hassan Koukou a été arrêté le 17 décembre 2012 et qu’il a été condamné à 5 ans de prison ferme. Il a passé les 2 premières années et demi d’emprisonnement à la prison de Meknès où il avait déjà mené plusieurs grèves de la faim (la plus longue s’étant étirée sur une période de 110 jours) pour finalement obtenir plusieurs promesses de la part de l’administration pénitentiaire, accréditées par un représentant du conseil national des droits de l’Homme, mais jamais tenues. Au contraire, c’est à cette époque qu’il a été déplacé à Midelt pour être séparé de ses camarades et pour que ses conditions de détention soient aggravées.

Hassan Koukou

Hassan Koukou

Une manifestation est partie vendredi vers 18h place du Bouffay, à Nantes, pour protester contre les perquisitions administratives et les assignations à résidence liées à l’état d’urgence. Un cortège de 150 personnes s’est formé et commence à défiler dans la rue. Des banderoles sont déployées, des fumigènes allumés. Mais au bout de quelques mètres, rue de la Marne, les manifestants croisent des policiers municipaux qui viennent d’interpeller et de menotter une personne étrangère à la manifestation. La tension est aussitôt montée d’un cran. Les policiers ont sorti les gazeuses et les matraques. Un groupe de la BAC embusqué à proximité charge brutalement les manifestants. Des gens se sont enfuit, d’autres ont affronté la police. Deux personnes ont été hospitalisés et des dizaines d’autres gazées. La police, de son côté, a aussi essuyé des coups et des jets de bouteilles. Deux hommes ont finalement été interpellés. L’un, âgé de 20 ans, pour avoir donné des coups de pied sur la voiture de la police municipale notamment. Un autre, âgé de 33 ans, pour avoir jeté des bouteilles.

EDIT 9/12 : Un jeune homme qui participait vendredi soir à la manifestation contre l’état d’urgence et la COP21 a été condamné lundi à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes. L’homme de 20 ans, jugé en comparution immédiate lundi, avait donné un coup de pied dans la portière d’une voiture de police municipale et s’est ensuite opposé à son interpellation. Il avait déjà été condamné il y a un an pour rébellion en marge d’une manifestation.

Une manifestation a eu lieu jeudi 3 devant la municipalité de Sfax où des ouvriers municipaux ont empêché le maire d’accéder à ses bureaux. Ils contestaient de mauvaises conditions de travail, un matériel désuet et des locaux non sécurisés. La manifestation a tourné aux affrontements suite à l’intervention des forces de l’ordre qui ont usé de gaz lacrymogène. Il y aurait eu deux ou trois blessés. Le personnel contestataire a fini par bloquer la route de l’avenue principale du centre-ville de Sfax (en face de la municipalité) au moyen de gros camions appartenant à la municipalité. En signe de protestation contre l’intervention violente des forces de l’ordre, le bureau régional de l’UGTT a appelé, par mesure de solidarité, le personnel du port ainsi que celui de la SORETRAS à interrompre leurs activités et à bloquer les accès de la ville avec les bus de la compagnie.

Tunisie: Affrontements entre grévistes et policiers à Sfax

Emprisonnée depuis le 2 avril dernier, la parlementaire du FPLP Khalida Jarrar, très active dans les causes féministe et des prisonniers politiques vient d’être condamnée à 15 mois de prison ferme, 12 mois de prison avec 5 ans de sursis et 10.000 Shekel d’amende (2.400€). Sur les 12 charges invoquées à la base, seules deux ont été retenues, celle d’appartenance à une organisation terroriste et celle de provocation. Les « faits » reprochés remontent à 2009, ce qui en dit long sur la motivation du tribunal.

Voir nos articles précédents sur Khalida Jarrar.

Khalida Jarrar

Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe, a été condamné hier soir à Paris à la réclusion criminelle à perpétuité pour la mort d’un policier français en mars 2010 et pour direction d’une organisation terroriste. Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe avait déjà été condamné en avril 2013 à Paris à la réclusion à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans pour le mort de deux gardes civils espagnols en 2007 à Capbreton (Landes). Le 16 mars 2010, un commando armé d’ETA s’emparait de cinq véhicules dans un dépôt-vente de Seine-et-Marne. Peu après, un contrôle de routine de membres du commando dégénérait en deux fusillades successives entre forces de l’ordre et etarras. Le chef de patrouille était tué par balles lors de la deuxième, à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).

Un mois plus tard, ETA assumait dans un communiqué sa participation aux faits, tout en rejetant la responsabilité sur les policiers, accusés d’avoir tiré les premiers. Cinq autres membres présumés du commando d’ETA impliqué dans la fusillade ont été condamnés à des peines allant de 14 ans à 25 ans de réclusion. Ils ont été condamnés pour divers crimes, parmi lesquels tentative de meurtre, séquestration et diverses infractions en lien avec une entreprise terroriste.

Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe

Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe

Le 20 mai dernier, une série d’actions avait eu lieu à Bruxelles contre la maxi-prison. L’une d’elle avait consisté en la brève occupation de la Régie des Bâtiments par une vingtaine de personnes, occupation suite à laquelle la maquette de la maxi-prison aurait été détruite. Le parquet avait immédiatement ouvert une enquête et 4 personnes passeront au tribunal de Première Instance de Bruxelles ce 10 décembre à 8h45. Les 4 sont accusés de destruction de bien immobilier en bande

La maquette de la maxi-prison.

Hector Euclid Orjuela, un entrepreneur dont la société construit l’autoroute qui doit relier Santa Rita Iro avec Condoto, a été enlevé la semaine passée. Quatre jours plus tard, un politicien régional, Marin Ibarguen a été à son tour capturé dans le département du Choco. Ce département, peuplé principalement d’autochtones et de descendant d’esclaves africains, à la frontière du Panama, est une zone où la guérilla de l’ELN est particulièrement bien implantée. Par ailleurs, trois hommes ont été tués le 2 décembre par des mines terrestres, toujours dans le Choco.

Une opération conjointe de la 2e division de l’armée, et de la police nationale a permis de capturer six guérilleros présumés du Front « Héros et martyrs » l’ELN, dans la zone rurale de la municipalité de San Pablo, au sud de Bolivar. L’opération a permis aussi de saisir cinq armes à longue portée, des grenades, et divers équipements.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Samir Khelifi, professeur d’éducation physique a été arrêté après que des individus aient indiqué à la police qu’il a fêté l’attentat islamiste du 24 novembre dernier, contre un bus de transport d’agents de la garde présidentielle (12 morts). Il a été arrêté et transféré à Tunis pour être interrogé par la Brigade nationale de lutte contre le terrorisme, à El-Gorjani. Samir Khelifi est un militant syndical de l’Union régionale du travail relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et un militant politique de la coordination régionale du Front populaire de Sidi Bouzid militant du Front Populaire. Ses prises de positions publiques contre les islamistes sont connues.

Samir Khelifi

Samir Khelifi

Trois membres des forces de sécurité turques ont été tués hier samedi, dans le cadre d’une reprise des activités de la guérilla du PKK. Mercredi, c’est un IED qui a explosé au passage d’un bus militaire à Mardin, tuant un soldat et blessant sept autres. Jeudi, les forces de sécurité ont donné l’assaut à un appartement dans le district de Sancaktepe, sur la rive asiatique d’Istanbul. Une femme présentée comme combattante du PKK a été tuée et trois autres occupants de l’appartement visé ont été arrêtés.

Le cratère de l’explosion de Mardin

Le cratère de l'explosion de Mardin