Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police de la ville de Thiruvananthapuram, capitale du Kerala, a arrêté cinq prétendus sympathisants maoïstes tôt ce samedi matin, peu avant le début de la parade de célébration du jour de l’indépendance. Ils ont été interpellé à environ 200 mètres du Central Stadium, d’où le cortège devait démarrer. La police les a identifiés comme étant des militants du Njattuvela Samskarika Prvarthaka Sangham, une organisation culturelle présumée servir d’organisation de front pour les maoïstes dans l’état. Parmi eux, le secrétaire de l’organisation. Les autorités ont saisi plusieurs tracts en leur possession. Le commissaire adjoint a affirmé que la proximité entre l’endroit où ils ont été appréhendé et le lieu de départ du cortège laissait à penser qu’ils planifiaient de perturber le bon déroulement des festivités. Il a ajouté que les autorités pensaient qu’ils prévoyaient de distribuer des tracts parmi les spectateurs. Interpellé dans le cadre d’une mesure préventive, ils ont été libérés dès la fin de la parade.

Tracts saisis sur les prétendus sympathisants maoïstes

Tracts saisis sur les prétendus sympathisants maoïstes

Le procès contre Andreï Sokolov pour « la création d’une organisation terroriste» (art. 258-3 du Code pénal) se poursuit en Ukraine. Le délit est passible de 8 à 15 ans de prison. Les deux premières audiences ont eu lieu par vidéoconférence, la cour siégeant au tribunal et Andreï restant dans sa prison (voir notre article). Les séances suivantes ont eu lieu au tribunal de la ville Berdiansk, dans la province de Zaporozhye, à 60 km de Mariupol. Ces audiences ne portent pas encore sur le fonds de l’affaire. Elles doivent notamment établir si il y a besoin d’un complément d’enquête.

Andreï est un communiste, son opposition révolutionnaire aux régimes de Eltsine et de Poutine lui a valu un total de neuf années de prison en Russie. Il a depuis le début fortement soutenu l’insurrection dans le Donbass, en travaillant comme technicien bénévole. Andreï a été enlevé à un checkpoint sur la ligne de front entre les forces ukrainiennes et celles de la République populaire de Lougansk le 16 décembre 2014, détenu dans un prison secrète où les prisonniers étaient torturés (voir notre article), il n’a été officiellement arrêté que le 29 décembre, à Mariupol, dans le bâtiment du SBU (Service de sécurité ukrainien).

Andreï Sokolov

Andreï Sokolov

Des combats ont éclaté entre les troupes gouvernementales et les guérillas communistes mercredi matin dans un village isolé dans la municipalité de Claveria dans le Misamis Oriental. Des troupes du 58e bataillon d’infanterie de l’armée philippine a rencontré 30 combattants de la NPA mercredi vers 10 heures mercredi, à Sitio Ilaja. Le combat a duré 30 minutes et un guérillero a été tué. Les militaires ont récupéré son arme, un M-16 avec lance-grenades M-203, sur le terrain.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Les migrants en lutte hébergés au centre Pernety avaient entamé une grève de la faim le 11 août au soir pour protester contre leurs conditions d’hébergement et l’absence de leur prise en charge administrative (aucun suivi de leur dossier de demande d’asile). Dans l’après-midi du 12 août quatre soutiens sont venus exprimer leur solidarité. A cette occasion les migrants ont demandé à voir des représentants de la mairie de Paris et de l’Ofpra. Devant l’absence d’interlocuteurs ils ont décidé d’occuper le centre, sans empêcher qui que ce soit de quitter les lieux si ils le souhaitaient.

La police est entrée par la force et a procédé à l’arrestation des quatre soutiens présents. Ils sont en garde à vue depuis 48h hier, l’un d’entre eux est un migrants demandeur d’asile. Ces arrestations font suite à une plainte pour une « séquestration ». Ils ont été déférés. Un rassemblement de solidarité a eu lieu ce samedi 15 août au Lycée Guillaume Budé, à Paris.

Aux Etats-Unis, les autorités semblent avoir un nouvelle passion : prendre des photos d’individus à la dérobée pour les croiser, à l’aide de logiciels de reconnaissance faciale, à leurs fichiers de suspects déjà enregistrés. Utilisée depuis des années par les militaires et autres services de renseignements, l’outil a conquis les départements de police locaux. Le New York Times rapporte ainsi l’expérience de deux hommes dont le portait a été tiré par des policiers lors d’un contrôle de routine, à San Diego, et ce malgré leur refus. Et aucune trace de l’opération ne semble exister : la police de San Diego explique en effet ne pas demander de rapport sur l’utilisation de la reconnaissance faciale lorsque celle-ci n’aboutit à aucune arrestation.

Un avocat de la région explique avoir en moyenne, chaque mois, deux appels relatifs à la reconnaissance faciale. « La plainte est toujours la même : [les policiers] l’ont utilisée sans en avoir la permission. [Les plaignants disent : ] “ La police m’a mis les menottes, je suis sur le trottoir et ils sortent un iPad et prennent des photos. ” Les critiques sont telles que certains municipalités ont carrément décidé d’abandonner la reconnaissance faciale, après l’avoir un temps expérimentée. C’est le cas de Boston ou d’Oakland, qui a dû abandonner un système de vidéosurveillance lié à des logiciels de reconnaissance faciale, sous la pression de la population et d’associations de défense des libertés civiles. Ces cas semblent isolés : New York, Chicago utilisent toujours ce genre de logiciels pour détecter les auteurs de crimes sur leur tentaculaire réseau de caméras de surveillance. De même, le FBI continue de creuser le sillon, avec son “Next Generation Identification program”, qui mélange relevé d’empreintes, scans oculaires et reconnaissance faciale.

Reconnaissance faciale

Reconnaissance faciale

La société 2Thello (à laquelle la Mairie de Paris a cédé la gestion des toilettes parisiennes, et qui gèrait déjà 150 installations) refuse toujours d’appliquer la convention collective des entreprises de propreté qui l’oblige à garder les 11 salariées sous contrat au moment où elle a repris le marché et ce aux mêmes conditions. Le 12 août, l’entreprise néerlandaise a demandé l’intervention des CRS pour déloger les grévistes qui occupent les locaux du 1, rue Lamarck dans le XVIIIème arrondissement. Si les forces de l’ordre se sont effectivement déplacées, elles n’étaient pas intervenues en milieu d’après-midi.

Loin d’être intimidés par l’arrivée des forces de l’ordre, les salariées, qu’une cinquantaine de collègues d’autres sociétés de nettoyage sont venus soutenir, ont décidé de renforcer leur mobilisation et prévoient de nouvelles manifestations devant d’autres toilettes gérées par 2Thello, comme dans certaines gares parisiennes.

Les grévistes de Theloo

Les grévistes de Theloo

Les incidents armés se multiplient entre les forces de sécurité turques et les combattants du PKK. Ce vendredi 14, un soldat a été tué par l’explosion d’un IED dans la province de Bingol. Les affrontements qui ont suivi auraient coûté la vie à deux combattants du PKK. Plus au sud, dans la localité de Nusaybin, qui jouxte la frontière avec la Syrie, des guérilleros du PKK ont ouvert le feu sur un véhicule de la police. Ils ont blessé deux policiers. Six soldats turcs ont été tués et quatre blessés dans des affrontements avec des combattants kurdes dans la province d’Hakkari. Un hélicoptère de type Sikorsky qui allait débarquer des militaires dans un poste du mont Remo, dans la région de Zap, a été la cible de tirs anti-aériens et a dû partir sans avoir rempli sa mission. L’aviation et l’artillerie turques multiplie les bombardements, causant de nombreuses pertes civiles.

Combattants du PKK

Combattants du PKK

Les quatre maoïstes qui menaient une grève de la faim au sein de la Central Prison de Coimbatore, Roopesh, Shyna, Anoop et Veeramani, ont annoncé qu’ils y mettaient un terme après que des écrivains et des militants de la société civile leur aient assuré qu’ils allaient prendre les choses en mains. Cela faisait 19 jours que Roopesh ne s’alimentait plus. Sa femme, Shyna, était en grève depuis trois jours, Anoop depuis neuf jours et Veeramani depuis quatre jour. Leur avocat, Mr Balamurugan a annoncé que leurs exigences étaient qu’ils soient traités en tant que prisonniers politiques, qu’ils ne soient pas poursuivis en vertu des lois antiterroristes telles que le National Security Act et le Unlawful Activities Prevention Act et que la police de l’état du Kerala rende publique la liste des plaintes déposées à l’encontre de Roopesh. Mr Balamurugan a affirmé que la police du Kerala publiait une accusation après l’autre pour que Roopesh soit à chaque fois ramené en détention au commissariat et a indiqué que ces deux derniers mois, le prisonnier avait passé 45 jours en détention provisoire. Après avoir reçu la lettre, signée entre autre par Arundhati Roy, Prabhat Patnaik, Meena Kandasamy et d’autres, et après que la fille aînée de Roopesh lui ait rendu visite, ils ont annoncé mettre un terme à leur action.

Dans la province largement peuplée d’Alévis et de Kurdes du Dercim (dont le nom turc est Tunceli), le Tikko et le HPG (qui sont respectivement les branches armées du TKP/ML et du PKK) organisent des actions conjointes contre les opérations de l’armée turque. L’armée turque vide les villages pour couper le soutien aux guérillas et brûlent les forêts -auxquelles les populations sont très attachées- pour forcer les guérilleros à en sortir. Le 11 août, Tikko et HPG ont attaqué le poste de gendarmerie de Çiçekli -à 20km de la ville de Dercim- en lançant deux roquettes, puis ont fait feu au sniper et à la mitrailleuse sur deux hélicoptères Cobra qui tentaient de les débusquer en les bombardant.

D’autre part, le groupe HPG/Tikko a prit le contrôle les routes de Dercim et de Hozat. Ils fouillent entre autres les poids lourds et empêchent les contra de faire de la propagande pro-turque dans la région. Le contenu d’un camion de cigarettes a été réquisitionné.

Voir nos notes sur le Kurdistan.

TKP/ML et PKK contrôle les routes de Dersim et Hazot

TKP/ML et PKK contrôle les routes de Dersim et Hazot

Un détachement du 58e bataillon d’infanterie a rencontré mercredi matin une colonne d’environ 30 guérilleros lourdement armés dans les environs de Claveria, (Misamis Oriental). Après une fusillade, les troupes gouvernemtales ont poursuivi leur avance jusqu’à un camp de la guérilla proche du village d’Aposkahoy. Les militaires y ont récupéré des armes, explosifs, des radios, des panneaux solaires, des munitions et des documents politiques.

Combattantes de la NPA

Combattantes de la NPA