Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Copperbelt University à Kitwe est paralysée par une grève des enseignants. Les étudiants, vêtus de noir, sont descendus dans les rues pour que les autorités débloquent la situation. Ils ont brûlé des pneus et ont bloqué les routes vers 10h30. Les policiers ont d’abord été débordés par les étudiants qui les caillassaient, malgré les tirs de grenades lacrymogènes. Après les renforts de l’escouade anti-criminalité, ils ont repris le contrôle de la situation et arrêté plus de 100 étudiants.

Les manifestants étudiants Jambo Drive, à Kitwe

Les manifestants étudiants Jambo Drive, à Kitwe

Un tribunal local a acquitté mercredi le dirigeant maoïste Sabyasachi Panda dans un dossier d’infraction à la la Loi sur les armes ouvert il y a quatre ans. C’est le premier jugement dans les 100 affaires dirigées contre lui. Le tribunal a également acquitté les deux co-accusés dans l’affaire. Panda a été arrêté à une maison près de Bada Bazara, dans le Berhampur, le 18 juillet 2014 (voir ici). Panda était le fondateur du Parti Maoiste de l’Odisha (Odisha Maovadi Party), une scission du PCI(M).

Inde: Un dirigeant maoïste acquitté dans un procès (plus que 99 autres…)

Une manifestation de protestation contre l’accaparement des terres et le capitalisme a tourné à l’émeute avant-hier, mardi, dans le centre de Madang, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. La police avait refusé la tenue de cette manifestation. Les habitants du quartier se sont mêlés aux manifestants et des commerces tenus par des Chinois ont été pillés. Un certain nombre de personnes ont été grièvement blessées, et un étudiant a été tué par la police. La ville de Madang est situé sur un littoral réputé pour sa beauté, menacé notamment par le projet de Pacific Marine Industrial Zone, un grand complexe de conditionnement de thon.

Papouasie: Emeutes à Madang

Malgré l’opposition d’environ 82% des Espagnols, la « loi baîllon » est entrée en application hier. La « ley de seguridad ciudadana » (« Loi pour la sécurité citoyenne ») prévoit une série de sanctions administratives pour éventuellement punir presque toutes les formes de protestation politique, souvent avec de lourdes amendes. Manifester ou se rassembler devant un bâtiment du gouvernement pourra coûter 30.000 euros ; critiquer le pays, le gouvernement ou le chef de l’Etat lors d’une manifestation ou à travers les médias sociaux : 30.000 euros également ; participer à une manifestation qui n’a pas obtenu l’accord préalable du gouvernement : de 100 euros à 1000 euros ; organiser une manifestation qui se termine dans la violence : 30.000 euros ; poster des photos sur les sites web des agissements de la police, lorsque le gouvernement estime qu’elles affectent l’honneur, la vie privée ou l’image publique de la police : de 100 à 1000 euros.

Et puis ce n’est pas tout, car l’entrée en vigueur de cette loi va également de pair avec une double modification du code pénal, lequel entraîne un glissement de la sphère judiciaire à la sphère administrative. Si lors d’un rassemblement, un manifestant était interpellé et mis en garde à vue, il était jusqu’à présent présenté à un juge. Avec ce nouveau dispositif, c’est l’administratif qui prendra désormais le relais. En d’autres termes, une fois que le citoyen aura reçu sa contravention, il lui sera plus difficile de la contester. C’est donc la police qui aura désormais le dernier mot.

Une manifestation contre la

Une manifestation contre la

Un opposant au projet de barrage de Sivens a été relaxé mercredi en appel d’accusations de violences sur un gendarme, grâce à une vidéo incriminant un collègue du policier plaignant. Yannick, 42 ans, avait été condamné à Albi à deux mois de prison avec sursis en première instance le 17 septembre 2014 pour « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Il était accusé d’avoir fracturé la main d’un gendarme lors d’une manifestation le 15 septembre 2014 à Sivens, soit un peu plus d’un mois avant la mort du militant écologiste Rémi Fraisse lors d’autres heurts sur le site.

Un deuxième militant, Gaétan, avait été condamné à quatre mois avec sursis, également pour violences contre gendarmes. Mais les opposants avaient contesté le jugement et avaient produit devant la cour d’appel de Toulouse une vidéo montrant, selon eux, que la fracture de la main du gendarme était en réalité due à un coup porté par un autre militaire, dans la confusion de la manifestation. L’accusation avait alors requis la relaxe pour Yannick, de l’accusation de violence envers le militaire. Le militant a cependant été condamné à 30 jours d’emprisonnement et une amende de 10 euros pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN. La peine de Gaétan a quant à elle été réduite à 60 jours ainsi qu’une amende de 15 euros.

La vidéo au ralenti, seconde par seconde de l'arrestation de Gaëtan et Yannick.

En mars 2013, la police tchèque menait l’opération « phénix », une opération dans le cadre de la répression de « l’extrêmisme d’extrême-gauche », à la suite de laquelle trois anarchistes restent emprisonnés. Fin juin, la police a arrêté un anarchiste russe qu’elle accuse d’avoir pris part à l’attaque au cocktail Molotov contre la maison du ministre de la défense, le 8 juin dernier. Ces arrestations sont le fruit du travail de deux policiers infiltrés, « Petr » et « Robert ». Ils avaient commencé leur travail d’infiltration en devenant membre d’un groupe très large, Voice of Anarcho pacifism puis, sur cette base approché les milieu plus radicaux.

lire le détail du récit de l’infiltration

Les deux policiers infiltrés chez les anarchistes tchèques

Les deux policiers infiltrés chez les anarchistes tchèques

Le procès se déroulant devant la Cour d’appel de Fès suite à la mort d’un militant islamiste survenue l’an dernier lors de violents heurts entre étudiants islamistes et communistes, s’est soldé par de lourdes condamnations. Les neuf militants communistes et syndicalistes étudiants ont écopé de lourdes peines : 15 ans de prison ferme pour Abdennabi Chaoul, Mustapha Chaoul, Abdelwahab Ramadi, Mohamed Khalout, Ichem Bouleft, Belkacem Benaza, Yassine Elmsih et 3 ans ferme pour Oussama Zintar et Zacharia Menhich. Deux étudiants ont été acquittés. Le douzième étudiant mis en cause dans cette affaire, n’était pas présent dans le box des accusés. Mustapha el Meziani est en effet décédé, en août dernier, après 72 jours de grève de la faim.

Le feuilleton de l’été sur le site du Secours rouge passera en revue, pour la troisième année de suite, quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. En 1869, l’agence de police privée Pinkerton emploie 10.000 agents et fait régner la loi dans un Far West où la police n’existe pratiquement pas. Dès 1877, elle se met au service du patronat pour briser par tous les moyens le mouvement syndical naissant dans tout le pays, mais elle connaîtra une défaite honteuse en 1892, dans la bataille de Homestead.

Lire cet épisode

Feuilleton de l’été 2015 (1): L’Agence Pinkerton à Homestead

L’Etat turc rentrerait finalement en Syrie, 4 ans après le début de la guerre. Dans un discours, vendredi dernier, Erdogan a annoncé qu’il ne laisserait pas la formation d’un état kurde avoir lieu en Syrie, pointant du doigt que le PYD (Parti de l’Union Démocratique) contrôle par l’intermédiaire de ses branches armées (les YPG et les YPJ) une grande partie du territoire au centre et à l’est du nord de la Syrie.

Depuis le 28 juin, plusieurs opérations militaires ont effectivement eu lieu de la part de la Turquie contre le PKK. D’abord des vols de drônes, des mitraillages,et enfin des bombardements soutenus par des tanks et des mortiers. Voir nos précédents articles.

A terme, le but de la Turquie est d’occuper via 18.000 soldats et un appui aérien, un territoire de 100km entre la ville de Mare et la ville de Kobané, rentrant de 30km à l’intérieur de la Syrie. Zone que les médias et militaires turques ont déjà surnommé ‘Ligne de Mare’. La prise de cette zone par la Turquie, empêcherait les YPG/YPJ de prendre le contrôle de la partie ouest du Rojava. La ligne de Mare est occupée de façon contestée par l’Etat Islamique et par des groupes de l’ASL.

Alors que les troupes turques avancent vers la frontière syrienne, les habitants des villes traversées dressent des barricades et affrontent les militaires qui répliquent avec des balles réelles, des gaz lacrymogènes et l’avancée de leurs blindés. Le ptremier objectif de la Turquie -dont il n’est pas sûr qu’elle établisse cette ‘zone tampon’ est de masser ses troupes à la frontière turco-syrienne.

Des barricades en travers de la route de l’armée turque.

EDIT 09.50 ; Sur la carte suivante (venue du compte Twitter très complet Karybdis), nous avons mis en évidence la ‘Ligne de Mare’, le territoire que la Turquie veut occuper. En jaune, les territoires sous contrôle des YPG/YPJ, en vert les zones sous contrôle de l’ASL (Armée Syrienne Libre), en noir les zones sous contrôle de l’état islamique, et en rouge les zones sous contrôle du régime syrien.

Carte de la Syrie, juin 2015.

Des barricades en travers de la route de l'armée turque.
Carte de la Syrie, juin 2015.

Dimanche 28 juin, au centre culturel russe de Beyrouth, se tenait une journée organisée par l’Union des Jeunes Démocrates Libanais (UJDL) en hommage à Georges Ibrahim Abdallah. Un message de solidarité du CLGIA a été envoyé pour cette occasion.Sont intervenus : le secrétaire général du Parti communiste libanais (PCL), un membre du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) et Robert Abdallah, frère de Georges, un membre de l’UJDL.

Un appel a été lancé aux forces de gauche libanaises, arabes et européennes de s’unir pour faire face aux dangers qui menacent la cause palestinienne, et à l’adresse de l’État libanais afin de faire activement pression sur les autorités françaises pour libérer Georges Abdallah.

Liban: Meeting pour Georges Abdallah