Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 29 juin, les militants anarchistes Sergio Maria Stefani, Alessandro Settepani, Stefano del Moro, Alfredo Cospito et Anna Beniamino ont été condamnés à la cour d’appel de Pérouse. Sergio Maria Stefani a été condamné à 4 ans pour attentat à l’explosif et Alessandro Settepani à un an et demi pour tentative de sabotage sur la voie ferrée Orte-Ancône (en mars 2008). Stefano del Moro, Alfredo Cospito et Anna Beniamino ont été condamnés à 3 ans pour la publication du journal anarchiste révolutionnaire KNO3.

Il y a un changement par rapport à la condamnation en première instance: l’article 302 (incitation à commettre des délits avec intention contre le caractère international et national de l’État) a été commué en article 414 (incitation à commettre un crime). En première instance, ils avaient tous été acquittés de l’accusation d’association subversive avec intention de terrorisme (article 270bis) et Sergio avait été condamné à 3 ans et 3 mois pour vol de voiture.

Alessandro Settepani (à gauche) et Sergio Maria Stefani (à droite) et le tribunal de Pérouse

Alessandro Settepani (à gauche) et Sergio Maria Stefani (à droite) et le tribunal de Pérouse

Samedi 4 juillet à l’aube, le Réseau des Cellules révolutionnaires (SRB) a incendié une voiture de police à l’extérieur du poste de police de Praha-Bubny. Le communiqué explique que cette action est une réponse à la répression contre les anarchistes. Depuis le 28 avril, quatre anarchistes sont détenus en Tchéquie suite à l’opération ‘Fenix’.

Une patrouilleuse incendiée en Tchéquie.

Une patrouilleuse incendiée en Tchéquie.

Une patrouille du 66e Bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale s’est heurtée mardi après-midi à une colonne d’environ 20 combattants de la NPA dans le village de Campo Uno (province de Compostela Valley). La fusillade a duré une heure. Deux soldats ont été blessés et immédiatement transportés à l’hôpital du district de Montevista. Les militaires affirment avoir blessé des guérilleros mais quoi qu’il en soit, les guérilleros ont disparus dans la jungle avant l’arrivée des renforts.

Trois guérilleros de la NPA ont été tués lors d’un affrontement avec une unité du 85e Bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale dans la province de Quezon, mercredi soir. Les militaires effectuaient une patrouille de contre-guérilla lorsqu’ils ont surpris les guérilleros dans le village de Barangay Liwayway, vers 19h15. Les militaires ont récupérés quatre fusils d’assaut M16 et un lance-grenades.

Une fresque a été réalisée hier à Davao City en hommage au commandant de la NPA Leoncio Pitao, alias

Une fresque a été réalisée hier à Davao City en hommage au commandant de la NPA Leoncio Pitao, alias

Samedi, les forces de sécurité ont lancé un raid dans le village de Dehsheikh à Lamard (province de Fars) sous prétexte de confisquer des marchandises de contrebandes. Ils cherchaient notamment à confisquer un camion d’antennes paraboliques. Les habitants de cette zone se sont opposés aux forces de répression et les affrontements ont duré jusqu’à dimanche. Le régime a dépêché une unité anti-émeute, une unité de commandos, et des bandes de miliciens. Plus de 100 habitants de Lamard et 40 membres des forces spéciales ont été blessés. Pour empêcher les affrontements de faire tâche d’huile, les forces répressives ont barré les accès aux villages des alentours et contrôlent la zone avec des hélicoptères.

La province de Fars

A Téhéran, les habitants du quartier d’Ekbatan s’opposent à l’installation d’un centre d’espionnage dans leur quartier, appelé « Maison du Coran ». En dépit du verdict du tribunal administratif qui en interdisait la construction, ce centre a été établi au milieu du complexe résidentiel. Cette construction a été soutenue par le maire du 5e arrondissement qui est un commandant des Pasdarans. Jeudi 2 juillet, au soir, après le rassemblement des habitants du quartier en face de ce bâtiment, les miliciens du Bassidj ont commencé à insulter, battre et blesser les gens. Un des résidents a été transféré à l’unité de soins intensifs de l’hôpital à cause de la gravité de ses blessures.

La province de Fars

Le tribunal spécial de Calcuta a entamé les poursuites contre deux cadres du PCI(M) accusés d’avoir organisés entre 2010 et 2012 la production à grande échelle de grenades pour la guérilla. Environ 800 grenades à main, à différents stades de finition, avaient été récupérées par la police dans différents ateliers de Calcuta et dans une société de transport chargée de les amener vers les zones de guérilla.

Mohan Vishwakarma (un résident d’Imamganj, au Bihar) et Arjun Ganjhu (originaire du district de Latehar, au Jharkhand) étaient membres du Comité technique central du PCI(M). Ils avaient été arrêtés par l’unité spéciale de la police de Calcuta dans la zone de Watgunge, à Khidderpore, il y a trois ans. Ils sont poursuivis pour infractions à la loi sur la prévention des activités illégales, pour complot en vue de commettre acte terroriste, et pour appartenance à une organisation terroriste.

Une partie des grenades saisies

Une partie des grenades saisies

Ce mercredi midi, une cinquantaine de personnes était rassemblée dans le dépôt de bus des Courriers Ile-de-France (CIF, filiale de Keolis, elle-même filiale de la SNCF) de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). Parmi eux, des représentants syndicaux de plusieurs entreprises de transport sont venus témoigner leur soutien à une vingtaine de conducteurs, en grève en mai dernier et aujourd’hui convoqués pour des entretiens disciplinaires.

Aucun protocole de fin de conflit n’a été signé entre la direction et les conducteurs des CIF-Kéolis depuis la fin de la grève, en mai dernier durant laquelle des dépôts de Seine-et-Marne, du Val-d’Oise et de Seine-Saint-Denis avaient été bloqués. Le mouvement de protestation, qui avait duré trois semaines, a pris fin lorsque, sur décision de justice, les blocus des dépôts avaient été levés. Les ex-grévistes réclament une amnistie complète et la rémunération totale ou partielle de la période de grève, des conditions refusées par la direction.

Au dépot des bus CIF de Tremblay-en-France

Au dépot des bus CIF de Tremblay-en-France

Deux membres présumés d’ETA, recherchés par les autorités judiciaires espagnoles, ont été interpellés mardi 7 juillet au soir. L’un des deux etarras présumés est Iñaki Reta de Frutos, considéré comme l’un des responsables de la logistique de l’organisation. L’autre est Xabier Goienetxea, un ancien membre de l’organisation de la jeunesse basque Segi. L’opération policière a été menée dans une maison d’Ossès, à une quarantaine de kilomètres de Bayonne, par la DIPJ de Bordeaux, la DGSI et le RAID, soutenus par la garde civile espagnole. Au cours de la perquisition, qui a duré une partie de la nuit, des documents en lien avec ETA ont été saisis, mais pas d’armes ni d’explosifs. A la fin de mai, la police avait découvert des armes et des composants pouvant servir à la confection d’explosifs dans une villa de Biarritz (voir notre article).

La perquisition à Ossès

Dans la soirée, près de 150 personnes se sont rassemblées devant la résidence des interpellés. Deux personnes ont été blessées lors d’échauffourées qui ont éclaté dans la nuit entre les forces de l’ordre et des personnes protestant contre ces interpellations.

Une importante cache d’explosif de la guérilla maoïste a été découverte par la police mercredi dans le district d’East Godavari de l’état de l’Andhra Pradesh. La cache contenait 128 barres de dynamite, 118 détonateurs électriques et du câble électrique. Quatre personnes originaires de Chittoor, Maredumilli et Rajahmundry ont été arrêtées en liaison avec cette cache.

Le juge de l’Audienca Nacional, a mis en liberté provisoire les deux Espagnols membres de « Recontruction Communiste » et accusés d’avoir combattu l’Etat islamique pendant six mois au Rojava dans les rangs du bataillon international des YPG. Ils restent inculpés de terrorisme. Le juge a imposé des pointages de contrôle hebdomadaires, le retrait du passeport et l’interdiction de quitter le territoire. Les deux militants auraient reconnus avoir combattu dans les rang des YPG.

Deux Espagnols accusés d’avoir combattu aux cotés des YPG

Deux Espagnols accusés d'avoir combattu aux cotés des YPG

Suite du feuilleton de l’été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Le 31 mai 1974 à la Grugahalle de Essen, a lieu un immense concert de solidarité avec le peuple chilien, 9 mois après le coup d’Etat du général Pinochet. Le concert est donné par quelques artistes allemands et par les plus célèbres musiciens du Chili qui avaient échappé aux militaires.

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Feuilleton de l’été 2015 (3): Le « Konzert für Chile » de 1974