Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les prisonniers politiques de la Voie Démocratique Basiste de la prison de Meknès (Sofiane Srir, Hassan Ahmouch, Zouhair Belaichi, Mustapha Srati) et les prisonniers du mouvement étudiant (Hamza Kabaj, Omar Aaroussi, Mohamed Alhamri et Yassin Ait Larbi) ont entamé une grève de la faim le 30 juin pour protester contre leurs conditions de détention et pour obtenir le droit aux visites ouvertes, à une nourriture saine, aux soins et à l’hygiène élémentaires, à un procès juste et équitable, et à la libération de tous les prisonniers politiques. Leur grève de la faim sera suivie par les prisonniers du mouvement estudiantin Hassan Koukou et Mounir Ait Khafou, qui y participeront durant 10 jours en solidarité.

Maroc: Grève de la faim des prisonniers communistes

Un communiqué signé « Anarchie combattive/FAI-IRF » a revendiqué l’attaque incendiaire contre les bureaux de Syriza à Kypseli. « Nous avons incendié les bureaux de ces politiciens opportunistes comme une première réponse au rejet du congé-éducation de notre camarade Nikos Romanos (voir ici) et de la prolongation de la prise d’otage de l’épouse du camarade de la Conspiration des Cellules de Feu, Gerasimos Tsakalos. » Le communiqué revendique également l’incendie d’une voiture diplomatique à Ano Pefki en solidarité avec les prisonniers chiliens.

Nikos Romanos

Nikos Romanos

Les forces de sécurité et les guérilleros maoïstes se sont livré un violent combat jeudi dans les forêts de Barkote, dans le district de Deogarh. Une force conjointe réunissant la police du district, le Groupe des opérations spéciales (SOG) et une unité de la CRPF a lancé une opération contre un camp de de la guérilla près du village de Khuntadihi. Les forces de sécurité affirment avoir saisi de grandes quantités d’armes et de munitions, mais refusent de parler des pertes.

D’autre part, les policiers ont arrêté Musaki Adma (22 ans), originaire du village de Sikhpal dans le district de Jagdalpur (état de Chatisgarh), qui serait membres du PCI(M) depuis 2007. Adjoint de 2009 à 2013 du commandant Molangur Dalam, il a d’abord travaillé dans les renseignements de la guérilla maoïste avant de se faire embaucher dans les chantiers de construction où il dérobait des explosifs. 37 bâtons de gélatine ont d’ailleurs été saisi lors de son arrestation. Enfin, la police du district de Mettupalayam a perquisitionné une maison dans laquelle se tenait des réunions maoïstes. C’est dans cette maison qu’auraient transité les étudiants ralliés à l’insurrection maoïste avant leur départ vers les zones de guérilla. De nombreux documents y ont été trouvés.

Unité de la CRPF dans une opération anti-naxalite

Unité de la CRPF dans une opération anti-naxalite

Komanche, filiale du groupe Contrôle Sécurité Défense (CSD) propose un système de vidéosurveillance intelligent capable de discernement contre les intrusions: Visiomind. Alliée aux caméras proposées par le groupe, cette technologie a pour but de constituer un « bouclier vidéo » autour de sites à protéger. La vidéo intelligente existe depuis 10 ans, mais les systèmes actuels utilisent la pixellisation, générant un taux d’erreur de l’ordre de 10%. VisioMind n’exploite pas l’image, elle n’exploite que l’intelligence. La technologie est fondée sur le discernement intelligent, permettant de réduire l’indice d’erreur à moins d’1%. Ce principe de discernement en temps réel fonctionne grâce à un système autonome gérant les flux des caméras.

Dès qu’une intrusion a lieu dans la zone, elle est considérée comme une forme inconnue. La caméra s’accroche à cette forme, la distingue et la reconnaît de manière intelligente. Le système est par exemple capable de savoir dans quelle position se tient la personne intruse, debout, assise, ou allongée. Une fois que la forme jugée anormale est isolée, le logiciel génère une vignette vidéo qui déclenche un focus vidéo dont le but est de valider ou non la détection par une levée de doute. S’ensuit ensuite une progression en temps réel de la situation caméra après caméra selon le déplacement de la forme, dont les informations sont envoyées automatiquement au centre de télésurveillance. Cette technologie s’adresse à la protection des sites sensibles tels que la surveillance des frontières, les sites classés secret défense, mais aussi dans le domaine de la protection des sites industriels ou des entrepôts.

France: CSD a élaboré un système anti-intrusion intelligent

Suivant une vieille tradition franco-américaine remontant à 1917, un hommage au Marquis de La Fayette, ennemi de la révolution de 1789, se tenait hier jeudi au cimetière privé de Picpus. Mais les héritiers des « sans culottes » de Paris se sont invités à cette cérémonie: les militants du Comité anti-impérialiste ont déployé une banderole de soutien à la libération de Georges Abdallah et ont scandé des slogans dénonçant l’impérialisme français et américain.

Devant le cimetière Picpus ce 2 juillet

Devant le cimetière Picpus ce 2 juillet

La Copperbelt University à Kitwe est paralysée par une grève des enseignants. Les étudiants, vêtus de noir, sont descendus dans les rues pour que les autorités débloquent la situation. Ils ont brûlé des pneus et ont bloqué les routes vers 10h30. Les policiers ont d’abord été débordés par les étudiants qui les caillassaient, malgré les tirs de grenades lacrymogènes. Après les renforts de l’escouade anti-criminalité, ils ont repris le contrôle de la situation et arrêté plus de 100 étudiants.

Les manifestants étudiants Jambo Drive, à Kitwe

Les manifestants étudiants Jambo Drive, à Kitwe

Un tribunal local a acquitté mercredi le dirigeant maoïste Sabyasachi Panda dans un dossier d’infraction à la la Loi sur les armes ouvert il y a quatre ans. C’est le premier jugement dans les 100 affaires dirigées contre lui. Le tribunal a également acquitté les deux co-accusés dans l’affaire. Panda a été arrêté à une maison près de Bada Bazara, dans le Berhampur, le 18 juillet 2014 (voir ici). Panda était le fondateur du Parti Maoiste de l’Odisha (Odisha Maovadi Party), une scission du PCI(M).

Inde: Un dirigeant maoïste acquitté dans un procès (plus que 99 autres…)

Une manifestation de protestation contre l’accaparement des terres et le capitalisme a tourné à l’émeute avant-hier, mardi, dans le centre de Madang, en Papouasie-Nouvelle-Guinée. La police avait refusé la tenue de cette manifestation. Les habitants du quartier se sont mêlés aux manifestants et des commerces tenus par des Chinois ont été pillés. Un certain nombre de personnes ont été grièvement blessées, et un étudiant a été tué par la police. La ville de Madang est situé sur un littoral réputé pour sa beauté, menacé notamment par le projet de Pacific Marine Industrial Zone, un grand complexe de conditionnement de thon.

Papouasie: Emeutes à Madang

Malgré l’opposition d’environ 82% des Espagnols, la « loi baîllon » est entrée en application hier. La « ley de seguridad ciudadana » (« Loi pour la sécurité citoyenne ») prévoit une série de sanctions administratives pour éventuellement punir presque toutes les formes de protestation politique, souvent avec de lourdes amendes. Manifester ou se rassembler devant un bâtiment du gouvernement pourra coûter 30.000 euros ; critiquer le pays, le gouvernement ou le chef de l’Etat lors d’une manifestation ou à travers les médias sociaux : 30.000 euros également ; participer à une manifestation qui n’a pas obtenu l’accord préalable du gouvernement : de 100 euros à 1000 euros ; organiser une manifestation qui se termine dans la violence : 30.000 euros ; poster des photos sur les sites web des agissements de la police, lorsque le gouvernement estime qu’elles affectent l’honneur, la vie privée ou l’image publique de la police : de 100 à 1000 euros.

Et puis ce n’est pas tout, car l’entrée en vigueur de cette loi va également de pair avec une double modification du code pénal, lequel entraîne un glissement de la sphère judiciaire à la sphère administrative. Si lors d’un rassemblement, un manifestant était interpellé et mis en garde à vue, il était jusqu’à présent présenté à un juge. Avec ce nouveau dispositif, c’est l’administratif qui prendra désormais le relais. En d’autres termes, une fois que le citoyen aura reçu sa contravention, il lui sera plus difficile de la contester. C’est donc la police qui aura désormais le dernier mot.

Une manifestation contre la

Une manifestation contre la

Un opposant au projet de barrage de Sivens a été relaxé mercredi en appel d’accusations de violences sur un gendarme, grâce à une vidéo incriminant un collègue du policier plaignant. Yannick, 42 ans, avait été condamné à Albi à deux mois de prison avec sursis en première instance le 17 septembre 2014 pour « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Il était accusé d’avoir fracturé la main d’un gendarme lors d’une manifestation le 15 septembre 2014 à Sivens, soit un peu plus d’un mois avant la mort du militant écologiste Rémi Fraisse lors d’autres heurts sur le site.

Un deuxième militant, Gaétan, avait été condamné à quatre mois avec sursis, également pour violences contre gendarmes. Mais les opposants avaient contesté le jugement et avaient produit devant la cour d’appel de Toulouse une vidéo montrant, selon eux, que la fracture de la main du gendarme était en réalité due à un coup porté par un autre militaire, dans la confusion de la manifestation. L’accusation avait alors requis la relaxe pour Yannick, de l’accusation de violence envers le militaire. Le militant a cependant été condamné à 30 jours d’emprisonnement et une amende de 10 euros pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN. La peine de Gaétan a quant à elle été réduite à 60 jours ainsi qu’une amende de 15 euros.

La vidéo au ralenti, seconde par seconde de l'arrestation de Gaëtan et Yannick.