Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce matin à 8 heures, un détachement militaire qui avait pris part à une opération de ratissage dans les forêts de la zone frontalière d’Erzurum, a ouvert le feu sur un minibus civil, tuant un villageois et en blessant gravement deux autres. L’incident s’est passé dans le village de Gundik (Koyunlu) du district de Göle, dans la province d’Ardahan. Après le tir, les militaires se sont approchés du minibus, mais ont quitté les lieux peu de temps après, sans fournir assistance aux villageois qu’ils avaient blessés.

L’arrivée des blessés à l’hôpital

L'arrivée des blessés à l'hôpital

Plus de dix mille sympathisants communistes venant de différentes régions de l’île de Mindanao ont rejoint ce vendredi le cortège funèbre de Leonardo Pitao, le « Kumander Parago » de la NPA. Pitao, était le plus ancien et le plus recherché commandant de la NPA de Mindanao. Sa tête avait été mise à prix 5,6 millions de pesos. Il a été tué dans un raid de l’armée à Barangay Panalum, avec son asssistante médicale Vanessa Limpag (voir notre article).

Quarante-cinq autobus et 15 camions à benne remplis de personnes ont transporté les manifestants. Des véhicules en provenance de Bukidnon, de Davao Oriental, de Compostela Valley, de la région de Caraga, et des régions du nord-est de Mindanao ont été bloqués par des soldats à l’entrée de la ville de Davao. Des hommes non identifiés ont lancé une grenade sur un détachement de l’armée à Datu Salibo (Maguindanao) vendredi avant midi, blessant quatre personnes, dont un capitaine de l’armée et un chef de village.

Le cercueil de Leonardo Pitao, le

Le cortège de funérailles de Leonardo Pitao, le

Le cercueil de Leonardo Pitao, le
Le cortège de funérailles de Leonardo Pitao, le

Dans le district de TepêSirya Eruh (province de Siirt), les forces de sécurité ont accéléré les travaux pour la construction de nouvelles routes stratégiques et de nouveaux points de contrôle. Les Forces de Défense populaire du PKK ont mené une action d’avertissement en mettant le feu à quatre camions de l’armée turque transportant des matériaux de construction vers ce chantier. L’armée turque a lancé une vaste opération dans la province avec de nombreux véhicules blindés soutenus par des hélicoptères de type Cobra.

Hélicoptère Cobra de l’armée turque

Hélicoptère Cobra de l'armée turque

Yirmes Kalnins, internaute liégeois, est convoqué ce 15 juillet aux locaux de la police judiciaire fédérale pour un commentaire sur la page d’un événement du MR, sur Facebook. Commentaire définit par Yirmes, « J’ai publié un message sur la page Facebook d’un événement organisé par le MR mettant en scène nos chers politiques Maggie De Block et Charles Michel, que je porte évidemment dans mon cœur […] Je ne me souviens plus de la phrase exacte mais c’était un truc du genre une bonne petite bombe, ça les ferait peut-être réagir, ces guignols… »

Hier jeudi, un grand nombre d’étudiants de différentes régions du Nord-Est de l’Inde ont protesté contre la répression autoritaire de la police sur des manifestants pacifiques à Manipur. La brutalité de la police indienne a été une fois de plus démontrée lorsque le mercredi 8 juillet, un étudiant de 17 ans a été tué lors d’une manifestation. La victime a été mortellement blessée par une grenade lacrymogènes tirée à courte distance. Trente étudiants ont été blessés ce jour là, neuf sont toujours en cours de traitement.

Répression des manifestations étudiantes à Manipur

Répression des manifestations étudiantes à Manipur

Un projet de loi sur la cybersécurité est à l’agenda annuel de l’administration du président Xi Jinping. L’un des premiers volets est que les autorités chinoises aient la possibilité de couper l’accès à Internet dans le cas d’urgences visant la sécurité nationale. Dans les faits, le gouvernement ne s’est jamais privé de procéder de la sorte à plusieurs reprises lors d’émeutes ou de troubles. Mais ce faisant, il inscrit cette pratique dans la loi du pays. Le projet demande également aux agences gouvernementales de mettre en place des mesures de gestion des alertes et de systèmes de réponses d’urgence.

Mais dans la mise en place de ces instruments de régulation la Chine voudrait aller très loin puisqu’elle demande que des standards industriels soient définis par les vendeurs de technologie. Les fournisseurs étrangers devraient être contraints de se plier à ces règles, ce qui, en clair, signifie ouvrir l’accès au code et donc permettre l’installation de backdoors. Il conviendrait également que les fournisseurs de services Internet collectent les données des utilisateurs et les stockent sur le territoire national. Les données stockées hors de Chine devraient faire l’objet d’une approbation des autorités.

La ville de San Francisco de Macoris, en République dominicaine, a été le théâtre d’affrontements entre grévistes et policiers. La grève générale, qui a commencé jeudi à six heures, a pour revendication la démission du maire. Celui-ci passe en procès pour avoir détourné des millions à la municipalité. Les grévistes exigent également le respect d’une série de promesses comme la construction d’un l’hôpital, d’une route, et une distribution d’électricité 24 heures par jour. Les policiers ont tiré à la chevrotine, blessant un jeune manifestant, tandis qu’ils se faisaient caillasser. Tous les commerces de la ville ont fermé leurs portes et on a observé une baisse de 90% de la circulation automobile dans le centre-ville, alors que les transports publics étaient paralysés.

République dominicaine: Affrontements entre policiers et grévistes

Six e-gates ont été inaugurées ce vendredi à l’aéroport de Bruxelles-National. Les voyageurs européens débarquant d’un vol qui provient de l’extérieur de l’espace Schengen passent désormais dans une file différente des voyageurs non-européens. Ils entrent dans une des e-gates et glissent leur carte d’identité dans un lecteur (ou pose leur passeport sur un scanner). L’appareil vérifie dans la base de données de la police si l’individu est fiché tandis qu’un capteur photo se déploie et compare l’image du voyageur prise en temps réel avec la photo présente sur son document d’identité. Si les deux concordent, une flèche verte et lumineuse apparaît, la porte s’ouvre, le passager récupère son document et peut librement aller récupérer ses bagages. Si au contraire, la porte reste close, l’agent de police qui attend de l’autre côté des portes est alerté.

Hier 9 juillet, le Pérou était traversé de manifestations, de blocus routiers et d’arrêts de travail suite à l’appel à la grève nationale lancé par les principaux syndicats péruviens contre la politique économique du gouvernement. La Confédération générale des travailleurs (CGTP) et d’autres organisations, appelle également à des mesures contre la corruption et l’impunité et des solutions à l’insécurité. A Lima, les manifestants se sont rassemblés dès les premières heures en 16 points situés à la périphérie de la ville, pour converger place Dos de Mayo, à une concentration dans l’intention d’exprimer leur mécontentement avec le palais du gouvernement. 5.000 policiers gardaient les abords du palais présidentiel.

Dans la ville de Chiclayo (nord du Pérou), les manifestants ont bloqué un pont. Ils ont affronté la police puis ont manifesté en ville. Dans la ville andine de Cusco, un important pont a également été bloqué, et les services de transport urbain et d’autres activités ont été paralysés. A Huancayo, un manifestant a perdu trois doigts dans l’explosion d’un dispositif pyrotechnique qu’il s’apprêtait à lancer. Là aussi, un important pont a été bloqué, provoquant l’intervention de la police avec des gaz lacrymogènes. A Loretto, la principale ville de l’Amazonie péruvienne, une manifestation de masse à tourné à l’émeute et la police a arrêté quatre manifestants. Deux autres manifestants ont été blessés. Dans la ville d’Ica, à 300 kilomètres au sud de Lima, la route panaméricaine menant à la capitale a été bloquée, puis débloquée par la police qui a usé de gaz lacrymogènes.

Arrestations à Huancayo

Arrestations à Huancayo

En février dernier, le député Sébastien Pietrasanta a été missionné par Manuel Valls en vue de lutter contre les discours de radicalisation, notamment sur les réseaux. Dans son rapport tout juste remis au Premier ministre il propose une panoplie de mesures. Parmi elles, il suggère l’amélioration de la coopération entre les autorités et les acteurs du web afin de faciliter le retrait des contenus considérés comme illicites. Du côté des plus jeunes, la piste est celle de guides pour les parents, mais surtout du « permis internet » au sein de l’Education nationale. Ce permis deviendrait une obligation pour tous les élèves.

Le site gouvernemental destiné à décrypter les processus d’embrigadement et « déconstruire le discours tenu par les terroristes » sur Internet et les réseaux sociaux souffrant d’un défaut d’exposition, le rapport imagine une « task force » de « community managers » qui viendrait écumer les réseaux, notamment sociaux, pour porter la parole étatique. Le rapport propose aussi le déréférencement des contenus ennemis. La loi sur le terrorisme prévoit déjà un tel déréfencement administratif, mais pour les seuls messages incitant au terrorisme ou faisant son apologie. Le rapport semble vouloir donc aller au-delà en tapant sur la radicalisation, qui prône certes le terrorisme, mais aussi la violence. Symétriquement le rapport préconise un surréférencement de la propagande étatique, menée avec la complicité volontaire -ou forcée- des moteurs de recherche.