Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les e-gates, nouveaux portiques high-tech de Brussels Airport (dont nous vous parlions ici) sont tombés en panne ce dimanche, soit moins de 3 jours après avoir été inaugurés par le Ministre de l’Intérieur et le Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration. Ces portiques contrôlent les voyageurs âgés de 12 ans et plus et originaires de pays non-membres de l’Espace Schengen de façon numérique, en comparant notamment le visage avec la photo du passeport à l’aide d’un logiciel de reconnaissance faciale.

Les techniciens devant réparer l’installation ne pouvant opérer qu’à partir de ce lundi, les voyageurs ont été redirigés vers les anciens guichets.

Belgique : Les nouveaux portiques de l’aéroport auront tenu 3 jours

Une enquête est à l’instruction contre l’ETA, au niveau de l’Audiencia Nacional, souhaitant requalifier des exécutions et fusillades en « crime contre l’humanité ». Ce sont les familles de deux gardes espagnols abattus en 2004 qui tentent de faire ouvrir ce dossier. L’affaire est à présent à l’instruction : les divers corps répressifs doivent étayer le dossier en fournissant des événements qui rentreraient dans cette appellation. Le juge a justifié sa décision d’accepter l’ouverture de l’enquête « Il s’agit d’une attaque systématique contre une partie de la population, composée de collectifs poursuivis pour des raisons politiques et idéologiques, dont l’élimination et l’expulsion (…) sont considérées stratégiquement nécessaires par l’organisation pour des raisons politiques ». Cependant, un autre juge a souligné que les critères pour un crime contre l’humanité sont la nationalité, l’origine ethnique, la race ou la religion, et il n’y a rien de tout cela dans les actions d’ETA.

Esmail Abdi, l’un des responsables de l’Association professionnelle des enseignants iraniens, a été arrêté le 27 juin, suite à sa tentative d’obtenir un visa pour participer au 7e Congrès de l’Internationale de l’Éducation à Ottawa, au Canada, fin juillet. Après la confiscation de son passeport à la frontière, il lui a été ordonné de retourner à Téhéran pour rencontrer un procureur. Il a été arrêté dès sa présentation au bureau des procureurs où 70 enseignants manifestaient leur solidarité à l’extérieur. L’arrestation d’Abdi fait suite à des rassemblements dans tout le pays au premier semestre pour protester contre les salaires qui, pour la majorité des enseignants, sont inférieurs au seuil de pauvreté.

Esmail Abdi

Esmail Abdi

Depuis la création d’une section du syndicat Organisation Démocratique du Travail (ODT) au sein de la société Honda-SEAT, des menaces de sanctions, des mesures abusives et arbitraires et des convocations par la police frappent régulièrement les représentants syndicaux. Après le licenciement arbitraire du secrétaire général du bureau syndical de la Société Honda–Seat à Rabat, Naime Abdelmadjid, la direction de la société a décidé d’engager des procédures de licenciement collectif de deux autres responsables syndicaux: Fenan Youssef, secrétaire général adjoint et Abdelghafour Bia, rapporteur. Les salariés de Honda-SEAT travaillent dans la précarité et dans des conditions extrêmement pénibles, avec des salaires dérisoires ne dépassant pas 2000 à 2500 dh par mois (moins de 250 euro). Ils sont obligés d’acheter leurs propres matériel et outil du travail.

Le procureur général de Colombie a annoncé aujourd’hui qu’au second semestre de cette année, le parquet se préparait à énoncer les premières mises en examen pour crimes de guerre contre l’état-major et le secrétariat des FARC pour « crime de guerre ». Les FARC seraient accusées d’avoir miné un territoire indigène et d’avoir procédé au recrutement forcé de mineurs. Les négociations de paix entre les FARC et le gouvernement ont réglé trois des six points figurant à l’ordre du jour, mais le problème le plus épineux demeure celui de la justice transitionnelle devant s’appliquer aux démobilisés, les FARC refusant un accord impliquant de la prison pour les guérilleros. Avant-hier, les FARC avaient annoncé une trêve unilatérale d’un mois.

Les délégations des FARC (à gauche) et du gouvernement (à droite) à La Havane

Les délégations des FARC (à gauche) et du gouvernement (à droite) à La Havane

Suite du feuilleton de cet été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Serge Netchaev dirigeait une organisation secrète anarchiste est condamné le 8 janvier 1873 à la réclusion perpétuelle. Netchaev organisa un grandiose plan d’évasion qui échoua, provoquant l’arrestation et l’emprisonnement de la garnison de la prison pour complicité! Soumis dès lors à un régime carcéral abominable, Netchaev meurt de privations le 21 novembre 1882.

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Serge Netchaev

Serge Netchaev

Un assistant parlementaire (ex-secrétaire général CGT dans le Calaisis) et deux responsables du Syndicat maritime Nord, majoritaire au sein de la Scop SeaFrance, qui exploitait les navires MyFerryLink, propriété d’Eurotunnel, sont cités à comparaître devant le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) pour des dégradations en juin sur le site du tunnel sous la Manche. La société France Manche, qui appartient à Eurotunnel et qui est concessionnaire français du tunnel sous la Manche, leur reproche d’avoir pénétré sur le site du tunnel et d’avoir participé aux actions des marins les 23 et 30 juin derniers, avec des dégradations et des barrières déplacées. Selon l’assignation, il est demandé que les trois personnes visées « soient conjointement et solidairement condamnés à verser à la société France Manche, une provision de 300.000 euros ». Les préjudices sont estimés à 700.000 euros.

La situation dans le Calaisis est tendue depuis fin juin avec des opérations coups de poing menées par des marins en colère de la Scop SeaFrance, protestant contre le contrat d’affrètement de navires signé entre Eurotunnel et DFDS. Fin juin, ils sont parvenus à bloquer le port de Calais et le tunnel sous la Manche, paralysant aussi le trafic des trains Eurostar.

Les marins grévistes de MyFerryLink bloquant les voies de l’Eurostar

Les marins grévistes de MyFerryLink bloquant les voies de l'Eurostar

Mardi matin, deux cadres présumés d’ETA, Xabier Goienetxea et Iñaki Reta de Frutos, avaient été arrêtés dans une maison du village d’Ossès. Ils ont ont été mis en examen par la justice française et écroués dans la nuit de samedi à dimanche. Le couple d’hébergeurs et la propriétaire de la maison, une infirmière, ont eux été placés sous contrôle judiciaire à l’issue de leur mise en examen.

Xabier Goienetxea, 35 ans, et Iñaki Reta de Frutos, 56 ans, avaient été interpellés après un renseignement reçu le 6 juillet par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Ils ont été mis en examen de multiples chefs, notamment association de malfaiteurs, détention et transport d’armes, détention de faux document, le tout en relation avec une entreprise terroriste. Les deux etarras présumés comptaient parmi les plus recherchés par les autorités espagnoles.

La maison perquisitionnée à Ossès

La maison perquisitionnée à Ossès

La police et la CRPF ont lancé une opération conjointe visant les ressources financières des maoïstes. Les forces de sécurité ont arrêté deux militants maoïstes qui transportaient l’argent payé au titre d’impôt révolutionnaire par un entrepreneur local, pour le remettre au maquis commandé par Ranjit Pal alias Rahul. Les deux maoïstes ont été arrêtés à Chengoda, entre Ghatshila et Kadaduba, alors ils étaient sur le point d’entrer dans la jungle. La police a saisi, outre l’argent, un pistolet artisanal, de la littérature maoïste et la moto sur laquelle ils se déplaçaient.

Les forces de sécurité essaient aussi de s’attaquer au commerce clandestin de pierres précieuses extraites des zones contrôlées par la guérilla, et qui sert au financement de celle-ci. Deux commerçants de pierres précieuses à base de Jaipur ont été récemment arrêtés et des pierres précieuses, qui auraient été extraites illégalement dans le bastion maoïste de Gorabandha, ont été saisies chez eux.

Le squat occupé depuis le 10 mars par le collectif Chahira rue Domaine-Devienne à Bordeaux a été évacué jeudi matin par la police et les CRS. Il n’y a pas eu d’affrontements durant l’opération qui suivait à une décision de justice. Le collectif Chahira regroupant des militants des ZAD, occupait ce bâtiment vide de 1500m² depuis des années, et espérait en faire un espace autogéré avec ateliers, au milieu d’Euratlantique.

L’expulsion du squat de la rue Devienne

L'expulsion du squat de la rue Devienne