5.000 manifestants ont manifesté à Berlin ce 28 septembre, un chiffre deux fois moindre que les 10.000 annoncés au départ car une seconde manifestation à Cologne a été organisée lorsqu’on a appris que le dictateur turc y inaugurerait une morsquée. Cette inauguration a finalement été annulée à la dernière minute. Plusieurs sections du Secours Rouge International (Bruxelles, Genève, Zurich, Milan), ainsi que les RJZ (Jeunesses Révolutionnaires Zurichoises), le RGB (Groupe Révolutionnaire de Berne), la campagne de soutien aux combattantes de Shengal, et d’autres militants révolutionnaires ont constitué un bloc international dans la manifestation. Dans la manifestation, la police a filmé tous les manifestants porteurs des drapeaux du PKK, des YPG ou des YPJ, interdits en Allemagne. Lorsque les manifestants ont déroulé un immense drapeau du PKK, la police a bloqué la manifestation jusqu’à ce que le drapeau soit rangé et aurait arrêté plusieurs personnes. Malgré quelques tensions et une présence policière massive, les affrontements n’ont pas eu lieu.

La veille, un black bloc de 150 militants a manifesté dans Kreuzberg, le quartier rouge de Berlin, détruisant les vitrines de banques et d’abribus. Après une quinzaine de minutes, de nombreux fourgons de police ont quadrillé la zone, ramassant les fumigènes usagés et fouillant les buissons. Plusieurs personnes ont été arrêtées à cette occasion mais apparemment relâchées, la police s’en est pris à des passants devant le shop antifa « Red Stuff ». Plus tôt dans la journée, la police avait déjà essuyé des tirs de projectiles à Kotbusser Tor (Kreuzberg centre) alors qu’ils brutalisaient une personne noire.

Le cortège SRI

L’énorme drapeau du PKK

Le cortège SRI
L'énorme drapeau du PKK

En réponse à une enquête parlementaire, le ministère allemand de la Justice a déclaré que la Turquie avait soumis 848 demandes via Interpol depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, pour faire arrêter de 791 personnes en Allemagne. Ces demandes visent des Kurdes et des opposants turcs en Allemagne. Le ministère de la Justice allemand n’a fourni aucune information concernant le nombre de demandes de réponse positives faites par l’Allemagne à la Turquie. 130 demandes de recherche soumises à Interpol depuis 2014 avaient été annulées au motif que les personnes concernées étaient sollicitées en raison de leurs opinions politiques .

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Aujourd’hui lundi, les autorité berlinoises ont pris la décision d’interdire une manifestation anti-Erdogan qui devait se tenir le samedi 29 septembre à la Porte de Brandebourg. Cette manifestation avait pour objectif de dénoncer la visite du président turc en Allemagne qui aura lieux du 27 au 29 septembre. Les mobilisations auront donc lieu à Berlin le 28 et à Cologne le 29.

Voire le fil d’actualité sur le site Erdogan not welcome

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Les 28 et 29 septembre, Erdogan sera en visite à Berlin. Cette visite sera de la plus haute importance pour lui, pour ses complices de l’Union Européenne et de l’OTAN, et pour les peuples de Turquie et du Kurdistan.

Le Secours Rouge International appelle à une participation massive et radicale aux mobilisations berlinoises contre la visite d’Erdogan. Que ceux et celles qui ne peuvent pas faire le déplacement fassent des initiatives locales à cette occasion. Rien ne doit être négligé pour mettre sa visite en échec.

Lire l’appel dans son intégralité ici.

Affiche du SRI

Affiche du SRI

Haydar Bern, un des 10 prisonniers révolutionnaires de l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe), vient d’être libéré ! Il avait été arrêté avec 9 autres camarades en avril 2015 lors d’opérations simultanées en Allemagne, en Suisse, en France et en Grèce. Ces 10 prisonniers sont poursuivis pour appartenance supposée au TKP/ML, grâce à la loi 129 a/B du code pénal allemand qui permet d’entamer des poursuites pour « appartenance à organisation terroriste » même si l’organisation n’est pas considérée comme terroriste en Allemagne (voir notre article).
C’est le sixième prisonnier de l’ATIK a être libéré.

Haydar Bern (à gauche) sa sa sortie de prison avec Mehmet Yeşilçalı, un des inculpés de l’ATIK, libéré en décembre 2017.

Haydar Bern (à gauche) sa sa sortie de prison avec Mehmet Yeşilçalı, un des inculpés de l'ATIK, libéré en décembre 2017.

La semaine passée, une voiture appartenant à la société Dräger a été incendiée à Baumschulenweg. Cette société cotée en Bourse, qui sponsorise les congrès de police et qui a déjà été la cible d’actions militantes en Allemagne, fabrique notamment des masques à gaz à usage policier et militaire. L’action a été revendiquée en solidarité avec les prisonniers du G20.

La voiture de Dräger

La voiture de Dräger

A la veille du 50e jour de grève de la faim de Turgut Kaya contre son extradition vers la Turquie, l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) continue la mobilisation pour sa libération. A Francfort, une grève de la faim de trois jours (du 18 au 20 juillet) est organisée devant le Consulat de Grèce. A Hambourg, un meeting se tient demain pour sa libération dès 16H à la Neue ABC Strasse.

Grévistes de la faim à Francfort.

Grévistes de la faim à Francfort.

L’Office fédéral de la protection de la Constitution (BfV), responsable du renseignement, a publié un rapport sur l’activité de l’extrême gauche turque en Allemagne.
Le rapport de 38 pages comprend l’histoire de ces groupes, leurs objectifs et leur fonctionnement dans le pays. Les services secrets ont également allégué que 2550 personnes sont membres de ces organisations en Allemagne. Le rapport fournit des comptes détaillés sur la structure et les activités du DHKP-C, du TKP/ML et du MLKP.
Le rapport conclut : « Les organisations en question opèrent sans violence en Allemagne, et en solidarité pour soutenir leurs camarades en Turquie, mais elles constituent toujours une menace pour la sécurité de la Turquie ».

Couverture du rapport des renseignements allemands

Couverture du rapport des renseignements allemands

Le 20 juin dernier, la police allemande a perquisitionné les domiciles de plusieurs administrateurs de « Zwiebelfreunde » (« Les amis des ognons ») une organisation sans but lucratif qui soutient des projets défendant la vie privée et l’anonymat sur le net et maintient plusieurs nœuds de sortie de Tor. Plusieurs domiciles, un hackerspace, un centre social et un cabinet d’avocats ont ainsi été perquisitionnés et les ordinateurs, téléphones, paperasses et disques durs ont été emportés. Zwiebelfreunde n’est ni accusé ni inculpé mais considéré comme témoin dans une affaire: les administrateurs d’un site internet anonyme appelant à des actions contre le congrès du parti d’extrême-droite AfD (Alternative pour l’Allemagne) ont utilisé une adresse e-mail @riseup.net, un fournisseur d’adresse e-mails qui offre une certaine protection à la vie privée de ses utilisateurs. Et Zwiebelfreunde permet (ou permettait selon les cas) de faire des dons à Riseup, ainsi qu’à Tails et à d’autres fournisseurs de services respectueux de la vie privée.

Ainsi les données des personnes qui seraient passées par Zwiebelfreunde pour faire des dons à Tails (avant le 18 octobre 2017) ou à riseup (jusqu’à la perquisition) et en utilisant un compte en banque européen sont entre les mains de la police allemande (numéro iban, nom, montant transféré et date). La police pourrait se servir de ces données pour identifier des réseaux de personnes, mais les dons faits à ces associations n’ont en soi rien d’illégal. Dans le cas de Tails, ils ont changé de sponsor depuis le 18 octobre 2017 et ne sont donc plus concernés. La police a saisi de très nombreux documents qui n’étaient pas visés par le mandat: ce mandat n’était censé concerner que les liens avec riseup.net (dont le seul lien avec Zwiebelfreunde est la récolte de fonds par les derniers) mais ce sont surtout des informations sur les noeuds Tor et Tails qui ont été saisies.

Le communiqué officiel (en anglais) avec la liste de tout ce qui a été saisi et de tout ce qui n’a pas été saisi est ici.

Une bombe atomique imprimée en 3D, saisie lors de la perqui.

Une bombe atomique imprimée en 3D, saisie lors de la perqui.