Aminatou Haidar, expulsée du Maroc vers les Canaries le 13 novembre et en grève de la faim à l’aéroport de Lanzarote depuis le 16 novembre s’est à nouveau vue refuser le droit de rentrer au Maroc, son pays d’origine. Les autorités marocaines ont opposé une sèche fin de non-recevoir à la demande de Madrid de lui remettre un document d’identité.

La militante saharaouie, partisane de l’indépendance du Sahara occidental, a été arrêtée à son retour d’un voyage aux Etats-Unis. Sur sa fiche d’entrée, elle avait inscrit qu’elle était résidente du Sahara occidental, ce qui a été interprété comme ‘un déni de nationalité marocaine‘ par les autorités, qui lui ont retiré son passeport et l’ont mise dans un avion pour les Canaries. Dépourvue de papiers d’identité, elle y est bloquée depuis. Son état de santé, après vingt jours de grève de la faim, est aujourd’hui jugé très préoccupant par les autorités espagnoles. La militante indépendantiste connait en outre de sérieux problèmes de santé après des séjours dans les prisons marocaines de 1987 à 1991 et en 2005. Pour le ministre marocain des Affaires Etrangères, elle s’est mise elle-même dans cette situation. ‘Elle doit assumer seule les conséquences juridiques et morales de son comportement‘. Selon le consul du Maroc aux Canaries, Aminatou Haidar recevrait son passeport dans la demi-heure si elle demandait pardon au roi du Maroc.

Aminatou Haidar

Hier 2 décembre, sept prisonniers anarchistes détenus dans quatre pays différents ont annoncé qu’ils allaient mener ensemble une grève de la faim du 20 décembre au premier janvier. Voici les noms de ces prisonniers et leur adresse:

Gabriel Pombo Da Silva
-c/o JVA Aachen
-Krefelderstrasse 251
-52070 Aachen
-Allemagne

Marco Camenisch
-Postfach 3143
-8105 Regensdorf
-Suisse

Juan Carlos Rico Rodriguez et Francisco Maya Rodriguez
-CENTRO PENITENCIARIO DE MADRID V
-Ctra. Comarcal 611, km. 37,6
-28770 Soto del Real (Madrid)
-Espagne

Honorio Gómez Alfaro
-CENTRO PENITENCIARIO DE MADRID IV
-Ctra. N-V, km. 27,7
-28600 Navalcarnero (Madrid)
-Espagne

Alberto Jiménez Alba
-CENTRO PENITENCIARIO DE MADRID III
-Ctra. Pinto-San Martín de la Vega, km. 5
-28340 Valdemoro (Madrid)
-Espagne

Diego Petrissans
-C.P.F. Devoto (C.A.B.A.)
-Bermudez 2651 (C.P. 1417)
-P. 5 – C 2°
-Argentine

Plus d’un millier de gardes civiles et de policiers ont participé ce mardi à une grande opération visant le mouvement Segi. Cette organisation de la jeunesse basque est interdite en Espagne en raison de ses liens présumés avec l’ETA. Ce sont 34 militants qui ont été interpellés hier au Pays-Basque et en Navarre. Selon le ministère de l’Intérieur espagnol, cette rafle aurait permis de ‘décapiter’ le mouvement.

Voir le JT (en espagnol) sur cette opération policière

C’est avec retard que nous annonçons qu’Amadeu Casellas a arrêté fin octobre la grève de la faim qu’il menait depuis 100 jours. Il a pris cette décision suite à deux crises au cours desquelles il est pratiquement tombé dans le coma et après que le Juge ait signé l’autorisation de l’intuber et de l’alimenter de force. Il a subi différents examens pour vérifier le fonctionnement de son foie, de ses reins et d’autres organes vitaux. Il est dans un état de grande faiblesse et risque de garder des séquelles irréversibles. Il a fait une demande de grâce au Ministre de la Justice. De nouvelles actions de solidarité avec Amadeu Casellas avaient eu lieu ces derniers jours à Ségovie, Barcelone, Guadalajara et Saint-Jacques de Compostelle.

Rassemblement de solidarité avec Casellas

Dans le cadre de la semaine contre les longues peines et tous les enfermements, l’Office du tourisme de l’Etat espagnol, sis 43 rue Decamps à Paris (16ème), a été attaqué dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 novembre. Les vitres de la porte d’entrée et d’une fenêtre ont volé en éclat et ses murs ont été tagués avec les inscriptions: ‘A bas la torture d’Etat et les peines de perpétuité‘, ‘Non da Jon?’, ‘Pouvoir assassin‘.

A bas la torture d’Etat et les peines de perpétuité‘: Héritière de la dictature franquiste, la démocratie espagnole a conservé la pratique de la torture comme technique policière. La torture est généralisée dans le traitement des conflits politiques.

Non da Jon?'(‘Où est Jon?’): Depuis sept mois, Jon Anza, militant d’ETA, a disparu lors d’un trajet en train entre Bayonne et Toulouse. Il aurait été enlevé par des agents de la Guardia Civil, torturé jusqu’à la mort puis enterré sur le sol français.

Pouvoir assassin‘: Avec des intensités différentes mais selon des méthodes similaires, l’Etat français ne se prive pas d’assassiner pour maintenir son ordre social, que ce soit dans les quartiers populaires et les prisons. Les longues peines d’enfermement sont des peines d’élimination qui s’apparentent à une mort lente.

Vers 6h du matin, mardi 13 octobre, la ligne de train Coruña-Santiago-Vigo a été sabotée en deux endroits simultanément avec des barricades enflammées près de Santiago, retardant les trains en provenance de Coruña et de Vigo. Trois banques ont été incendiées la nuit du 13 octobre, à Valence. Mercredi 14 octobre, six engins incendiaires ont été placés sur le site de l’entreprise JCB, situé sur le polygone de Tambre. Toutes ces actions ont été réalisées en solidarité avec la grève de la faim du prisonnier anarchiste Amadeu Casellas.

Action de solidarité avec Casellas

Avant-hier à 12h, le parti fasciste nazi Alianza Nacional avait convoqué un rassemblement pour le jour de l’hispanité sur la place centrale de Zocodover à Tolède. Quelques dizaines d’antifascistes se sont concentrées dans les environs de la place pour montrer leur opposition aux fascistes et pour essayer d’empêcher le rassemblement d’Alianza Nacional. La police anti-émeute surveillait la place depuis le début de la matinée. Quand les antifascistes ont essayé de s’approcher de la place, la police anti-émeutes s’est trouvée débordée et s’est retirée du lieu. A ce moment, les nazis et les antifascistes se sont jetés des pierres, des bouteilles et d’autres objets, en arrivant à être presque face à face. À côté des antifascistes sont tombés des écrous et des vis, une munition préparée d’avance par les nazis. Les nazis et la police ont alors chargés ensemble. Six jeunes hommes ont été arrêtés dans une zone lointaine où se sont produits les affrontements. Ils se trouvent dans le commissariat central de police nationale de Tolède et on ignore les charges qui leurs sont imputées.

L’action, qui remonte au lundi 5 octobre, s’est déroulée dans le Carmel, un quartier ouvrier de Barcelone composé de rues étroites, de nombreux escaliers et dont le tracé des rues est sans ordre apparent. Des bennes à ordure ont été incendiées et un coup de téléphone a prévenu la police anti-émeute (les ‘Mossos’) de l’incident. Une patrouille arrive sur place en moins de 5 minutes. Lorsque les policiers descendent de leur véhicule et s’approchent des bennes, ils sont criblés de pierres depuis la rue située au-dessus, à environ 2 mètres de haut. Les deux flics fuient comme des dératés dans les rues pour chercher un abri. Les vitres de leur voiture de patrouille sont bien sûr détruites entièrement. L’embuscade a été revendiquée comme action de solidarité avec l’anarchiste emprisonné Amadeu Casellas.

Amadeu Casellas, un prisonnier anarchiste, est en grève de la faim suite à son transfert dans le régime le plus dur (Fies1): isolement, censure du courrier, parloirs restreints etc… Le mouvement de solidarité est important: le 21 septembre, à San Boi del Llobregat (une ville proche de Barcelone), des banderoles en solidarité ont été accrochées dans cette ville proche de Barcelone; le 23 septembre une barricade enflammée sur les voies a paralysé un train à destination de Madrid à hauteur de Ourense; le 25 septembre, un câble d’acier a été lancé par-dessus la caténaire de la ligne Galice-Barcelone à hauteur de Ponferrada. L’action a été réalisée quelques minutes avant le passage du train, si bien que cela a provoqué un grand retard, avant que les techniciens ne changent les câbles de la zone touchée par le court-circuit; le 30 septembre, un engin incendiaire a été placé dans le Palais de Justice de Ourense. La photo ci-dessous est celle d’une ancienne mobilisation: Amadeu est détenu depuis 22 ans pour des braquages (sans effusion de sang) destinés à financer les luttes.

La justice espagnole a demandé ce mardi à la France la remise temporaire de l’ancien responsable d’ETA, Garikoitz Aspiazu, alias ‘Txeroki’, afin de l’interroger dans 5 des 21 procédures le visant en Espagne. Le parquet de l’Audience nationale, le tribunal anti-terroriste espagnol a proposé à la France une remise temporaire de ‘Txeroki’ fin septembre. Si la justice française accède à cette demande, ce sera la première fois qu’elle remet à l’Espagne un membre de l’organisation indépendantiste basque ETA en phase d’instruction judiciaire et non pour qu’il soit jugé comme cela s’est déjà fait à plusieurs reprises dans le passé. ‘Txeroki’, 35 ans, avait été arrêté le 17 novembre 2008 à Cauterets (sud-ouest de la France). Il aurait pris, fin 2003, la tête des commandos de l’ETA.